Le Passeur d amour
236 pages
Français

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Description

Orion cherche une femme. Il a perdu la sienne quelque part dans la constellation du Scorpion. Il arpente le ciel au travers de la toile Internet et se prend les pieds dans ses propres fils. Il tombe, se relève et se découvre très dépendant du genre féminin. Et tandis qu'il commence à se noyer sous les replis charnus de ses compagnes célestes, le grand amour surgit. Enfin, elle est venue, celle qu'il croit définitive. Sa dépendance n'en devient que plus forte. La vie n'en a pas fini avec lui. Orion doit avancer, se développer, grandir. Il va trébucher et perdre pied. Pourtant, au seuil de la mort, soutenu par sa muse Artémis, il trouvera sa lumière intérieure... Derrière le journal d'un séducteur où l'auteur rit de lui-même et de la folle époque des sites de rencontre, David Alnitak touche à la gravité lorsque son personnage chute. Et plutôt que de nous conter la solution, il nous propose le chemin. Un retour à soi pour enfin s'extirper de la dépendance affective. C'est un récit délicieusement léger, insolent et souvent drôle. Mais derrière la souffrance et les rires, l'auteur réussit le pari d'être à la fois cru et poétique ; érotique et romantique ; spirituel et antireligieux... Ce chemin peu fréquenté séduira celles et ceux que le mariage du spirituel et du psychologique n'effraie pas. Celles et ceux qui cherchent des réponses ailleurs que sur les grands boulevards.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 janvier 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342059830
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Passeur d'amour
David Alnitak
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Le Passeur d'amour
À Leslie.
Le mythe d’Orion
Orion était un chasseur et un grand séducteur. Un jour, dans l’île de Chios, il tomba amoureux de Mérope, fille d’Œnopion. Ce dernier avait promis de lui donner sa fille en mariage s’il débarrassait l’île des dangereuses bêtes fauves qui l’infestaient. Mais lorsqu’ayant enfin terminé la tâche qu’on lui avait assignée, il demanda qu’elle devînt sa femme, Œnopion fit courir le bruit qu’il y avait encore des lions, des ours et des loups dissimulés dans les montagnes et il refusa de tenir sa promesse. Orion voulu se venger d’Œnopion, mais il ne parvint pas à le trouver sur l’île de Chios.
S’étant embarqué pour la Crète où il pensait qu’il aurait pu s’enfuir, Orion rencontra Artémis, la sœur jumelle d’Apollon qui, comme lui, avait la passion de la chasse. Elle le persuada bientôt d’oublier sa vengeance et de venir plutôt chasser en sa compagnie.
Plus tard, Apollon, jaloux des conquêtes d’Orion et inquiet pour sa sœur, lui envoya un scorpion pour le tuer. Il le piqua au talon.
Le scorpion fut transformé en constellation. Orion, après sa mort, devint lui aussi une constellation. Mais ils furent chacun placés à l’opposé sur la voûte céleste de façon à ne jamais plus pouvoir se rencontrer. C’est ainsi que depuis lors, Orion s’enfuit à l’Ouest et descend sous l’horizon, dès qu’apparaît à l’Est le Scorpion…
 
Qui craint de souffrir, souffre déjà de ce qu’il craint.
Montaigne Essais Livre III-13
Prologue
Lettre à Orion
Vendredi 24 avril 2009
Je me suis juré de ne pas te donner de nouvelles durant ces huit jours. Mais j’ai envie de te dire tant de choses. Alors j’ai trouvé cette solution, ce compromis avec moi-même, t’écrire sans rien t’envoyer. Cela soulage ma peine. Et l’idée que tu liras peut-être un jour ces mots me réconforte quelque part .
Hier soir, je suis partie sans me retourner. J’ai roulé comme une flèche, et curieusement – l’alcool aidant peut-être – je ne me sentais pas si mal. Un peu trop à chaud probablement.
Rapidement, je suis allée me coucher. C’est lorsque je me suis réveillée, au beau milieu de la nuit, que j’ai commencé à réaliser ce qui s’est passé. Et je me souviens m’être dit : « Oh non ! Ça n’a pas réellement eu lieu ! »
Ce matin, réveil difficile, douloureux… J’aimerais pleurer, mais je ne peux pas. Blocage. Pas une satanée larme ne veut sortir de mon corps. Tant de mois que je n’ai pas pleuré, je crois, ça me ferait un bien fou pourtant. Allez, sortez, mes larmes ! Sors de mon corps, chagrin ! Rien à faire, je ne suis pas prête. Je ressens une rage froide qui m’en empêche. Rage froide contre qui ? Contre toi ? Contre moi ? Contre ta femme ? Je n’en sais rien…
Je passe en revue, malgré moi, tous les mots qui sont sortis de ta bouche, hier soir ; des mots qui m’interpellent, qui se recoupent avec des phrases passées et stockées dans un coin de ma mémoire, des pièces de puzzle qui s’assemblent…
Ça y est, je sais ce qui m’a comblé chez toi, en plus de notre sexualité, c’est notre complicité, notre compréhension mutuelle. C’est-à-dire qu’à chaque fois que tu ouvres la bouche, je saisis chacun de tes mots, cela fait toujours sens en moi, et je sais que c’est réciproque. Tu es le seul avec qui j’ai cette impression de ne pas parler dans le vide. C’est ce ressenti que je ne trouve pas chez les autres hommes. On a la même sensibilité toi et moi. On réagit de la même façon, avec notre cœur.
Et notre sexualité… Retrouver un homme aussi compatible, qui trouve la clé pour ouvrir ma porte… J’ai mis trente-quatre ans à trouver le premier, si je dois attendre encore trente-quatre autres années pour en trouver un autre, fais le compte : quasi soixante-dix ans… Ça promet !
Et puis encore tout devoir recommencer à zéro, raconter ma vie, reconstruire, poser, observer, tester l’autre, attendre, reconnaître son ressenti sans faux-semblants, etc. J’ai mal. Quelque part, je me console en espérant que tu sois triste aussi. Que tu penses à moi autant que je pense à toi.
Ce soir, je suis rentrée à la maison. Je me retrouve devant mon ordi, seule, avec toute mon après-midi devant moi. Le blues monte, mon cœur se serre. Je mets de la musique. J’autorise mes pensées à aller vers toi. Elles t’atteignent, elles te touchent. Je pense à tes caresses, à tes mots, à ton visage. Serrement de tripes. Manque. Et là, sans crier gare, mes larmes jaillissent enfin. C’est très bref, très court. Quelques pauvres larmes…
Je me sens déjà mieux. Soulagement.
Je n’ai aucune idée de ce que tu ressens, si tu es soulagé, toi aussi, quelque part… Si tu es assailli de doutes… Je crois que tu m’as quand même bien manipulée dès le départ, tu as beau dire. Tu savais depuis le début que ta femme voulait partir, tout en continuant à te voir comme un amant, pour mieux vous retrouver ; et non pour te quitter et voir ce que ça ferait sans toi. Comment aurait-ce pu être un malentendu ? C’est la raison même de son départ. Comment as-tu pu me prendre pour une idiote à ce point ?
Tu me l’as joué spontané, mais non ! Ça ne l’était pas. Peut-être que je disjoncte, que je me fais des films en technicolor, que je dis n’importe quoi. Ça y est, j’ai perdu le contact avec toi, je ne te sens plus, je suis déconnectée de toi. Je perds cette confiance que j’avais enfin réussi à acquérir…
Ce soir, j’ai récupéré ma fille. Elle me saute dans les bras. Je suis très heureuse de la revoir… Elle me change les idées, elle est si fraîche, si pleine de vie. Elle m’oblige à être présente, revenir à la réalité, te chasser de ma tête. Je l’aime si fort ! Je réalise soudain l’importance d’un enfant par rapport à une relation amoureuse. Énorme ! Rien à voir. Mon existence tourne autour d’elle. Pas autour d’un homme. C’est important pour moi de réaliser cela. Que maintenant, quoiqu’il arrive, une personne sera toujours présente dans ma vie : elle ! Mais un homme restera toujours une incertitude quant à l’avenir. Même après un an, dix ans, vingt ans…
 
Samedi 25 avril 2009
Je me suis réveillée chez ma sœur, à côté de mon petit bout. Soudaine envie viscérale de faire l’amour. Obligatoirement, mes pensées convergent vers toi. Merde. Plus de perspective de caresses de mon Orion, pas de rendez-vous fixé pour la semaine prochaine… Des après-midi entiers à se faire plaisir et se caresser, et jouir !
Je suis donc à la Valentine depuis hier soir. C’est ma sœur, la « Sauveuse » que je me suis choisie pour le week-end. Il y avait un peu de monde, on a fait la fête. Je me suis un peu saoulée. J’avais une bonne excuse.
J’arrive à donner le change… Je ris, je mange, je vis, je continue à faire tout comme d’habitude. Comme si de rien n’était. Pourtant, j’ai une petite boule, là, tout au fond de moi, qui se serre lorsque je m’isole cinq minutes dans la chambre d’amis. Quand j’ouvre mes mails et qu’il n’y a rien. Rien de toi.
Je fais un point. Je m’étonne tout de même d’être si gaillarde, si « bien ». Le monde ne s’est pas écroulé autour de moi. Je peux manger, je peux boire, je peux rire, voir mes amis, parler d’autre chose, faire du sport, avoir des envies. Je n’ai perdu le goût à rien. Certes, j’ai des pincements au cœur, je pense à toi en me disant que j’aimerais te revoir, mais pour autant… Je réalise que mon monde ne tourne pas autour de toi, mon Orion. Tu fais simplement partie de mon monde. Tu en es un élément actuel. Tu es une des composantes de mon équilibre. Tu n’es plus là ou en suspens. Il y a un vide à ta place, que je pourrai combler dans un jour, dans une semaine, un mois, peu importe. Je sais que sans toi, mon monde ne s’arrêtera pas de tourner. Et je retrouverai mon équilibre. C’est juste que…
Mon Orion, ce que tu me donnes sexuellement est irrésistible. Comment renoncer à cela ? Je ne me résous pas à abandonner cela. C’est si fort avec toi, j’ai même envie de plus. Envie que ce soit plus animal entre nous, plus brut. Je veux un désir plus ardent, plus brûlant.
Après tout, pourquoi les hommes et les femmes s’attirent ? Pour aboutir où, à la fin de chez fin ? Dans un lit. Oui, pour aboutir à l’acte sexuel. Donc, au final, le plus important pour l’amour chez un couple, c’est peut-être ça, le sexe. L’homme et la femme ne sont pas faits pour vivre ensemble. Par contre, ils sont faits pour faire l’amour l’un avec l’autre, ça c’est sûr.
Je réfléchis sans cesse et me demande si rester une maîtresse ne serait pas largement meilleur qu’avoir le statut de « première », de compagne. Bon alors… Maintenant, je fais quoi ?
Je ne sais pas si je dois te contacter. Ou te laisser cogiter dans ton coin. Je ne sais même pas si c’est fini entre nous, ou si tu requiers juste une réflexion en toute tranquillité. Je pourrais attendre que ce soit toi qui craques le premier. Évidemment, j’ai envie d’être la plus forte, de gagner, d’avoir le pouvoir. Je voudrais pouvoir attendre que tu me reviennes. Mais je n’ai pas envie de ça, je n’ai pas envie de jouer, parce qu’au final, dans quelques semaines, dans un mois, dans un an, le résultat sera le même : si on doit être ensemble, on le sera, si on ne doit pas, on ne le sera pas.
Pffff… 18 heures passées, toujours pas de mail de toi, pas de SMS… Tu résistes bien, bravo. Et pourtant, je sais avec certitude que je vais entendre parler de toi dans les minutes, les jours, les semaines, ou au plus tard les mois à venir.
18 h 35. Je viens de recevoir un SMS de toi. Surprise. Agréable. Relâche

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