Le secret de Marie Emilia
222 pages
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Le secret de Marie Emilia , livre ebook

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Description

Un secret de famille, c’est fait de petites révélations, d’anecdotes, sans lien, chacun ajoutant sa part d’imaginaire, c’est pourquoi une biographie romancée s’imposait : je vous invite à découvrir Le secret de Marie Emilia et ce passé si proche sur la terre de mes ancêtres, la Guadeloupe.
Qui était le père de Miriam Renoir, née en 1874 à Saint Pierre en Martinique ?

Un homme politique français majeur au XIXème siècle, célibataire sans enfant, pourquoi il n’a pas reconnu l’enfant ? Comment la chose est possible, on sait qu’il n’est pas revenu aux Antilles depuis 1841 ?

Qui était Marie Emilia ? Quel enseignement, quelle éducation donnait-on aux jeunes filles ? Comment vivait une mère célibataire issue d’une famille blancs- pays aux Antilles au XIXème siècle ?

Ce livre répond aux questions.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 février 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332656445
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-65642-1

© Edilivre, 2014
Avant-propos
Dans ma famille maternelle, comme dans beaucoup de familles, il y avait un secret de famille celui de Marie Emilia, mon arrière grand mère, il s’agissait de sa fille, ma grand mère née de père inconnu.
C’est une situation assez courante dans une famille, mais Marie Emilia avait une personnalité un peu décalée par rapport à son époque, le 19 e siècle. Par ailleurs, c’est une époque riche en événements dans les Antilles Françaises.
La famille Renoir est connue depuis le 17 e siècle à la Guadeloupe, singulièrement sur la commune des Vieux Habitants. La généalogie est complète, depuis Louis Renouard 1638/1719 dont le fils Louis s’appela Renoir à la suite d’une erreur de transcription. Elle peut être consultée sur Geneanet.
Un secret de famille, c’est fait de petites révélations, d’anecdotes, sans lien, chacun ajoutant sa part d’imaginaire, c’est pourquoi une biographie romancée s’imposait : je vous invite à découvrir le secret de Marie Emilia et au delà, à découvrir ce passé si proche sur la terre de mes ancêtres. Tous les actes de naissance, mariage etc. concernant la famille Renoir et la famille Foucard cités dans la biographie sont disponibles sur ANOM
Les noms figurant sur ces actes sont conservés : sage-femmes, médecins, notaires, ainsi que les adresses. Tous les autres noms sont fictifs.
Qui était le père de Miriam Renoir, née en 1874 à Saint Pierre en Martinique ?
Je remercie mes lectrices, qui m’ont encouragée dans cette entreprise hasardeuse qu’est l’écriture d’un premier roman à un âge avancé. Je remercie surtout Joseph Coëzy, mon cousin au nième degré pour le travail de documentation sans lequel rien n’aurait été possible.
1848 : Cam, départ à la plantation
« La plupart des hommes ont, comme les plantes, des propriétés cachées que le hasard fait découvrir. »
De François de La Rochefoucauld Extrait des Maximes
Ce jour, Marie Emilia s’agitait, courait en tous sens, cueillant ici un peigne, là un mouchoir, ailleurs un châle.
Le temps des vacances était enfin venu, elle partait chez son oncle et sa tante dans la plantation du nord de l’île, au bord de la mer. Dans un moment, Louis le cocher, ayant fini de préparer l’attelage, la ferait quérir pour la conduire.
Dans la berceuse, 1 sa mère gémissait, « cette fille me tuera », elle répétait cela à longueur de jour depuis qu’elle était née. Elle attendait un garçon, elle n’avait pas prévu de prénom pour une fille. Son mari était absent, « comme toujours dans les moments difficiles » elle demanda à la sage femme de présenter le bébé à l’officier d’état civil et machinalement, de lui donner le prénom de Marie Emilie comme sa sœur. L’officier d’état civil proposa Marie Emilia.
Ensuite, le bébé fut confié à la servante noire Camille, la « Da », que dans son ouvrage sur la vie aux Antilles, Madame Liliane Chauleau 2 décrit ainsi :
« Résidant à demeure, chez ses patrons qu’elle ne souhaite pas quitter, la « Da » se consacre, de toute son âme aux soins à donner aux enfants, les baigne, les nourrit, les habille, les promène. A la longue, elle finit par faire, pour ainsi dire, partie de la famille. »
Cam pour Marie Emilia, était sa seconde mère. Cette fois, Cam ne venait pas avec elle, sa mère l’avait décidé ainsi : « Marie Emilia est bien assez grande » Camille allait s’occuper des deux sœurs cadettes d’Emilia.
A propos de Cam, pas question de partir sans lui faire ses adieux, Marie Emilia s’en alla la chercher, se jeter dans ses bras, lui dire combien cette séparation lui coûtait… mais aussi, combien elle était heureuse de retrouver sa cousine. Cam la connaissait comme si c’était sa propre fille, au premier virage elle ne penserait plus qu’aux vacances et la petite larme au coin de l’œil serait vite séchée.
Cam avait sauvé la vie de Monsieur, le père de Marie Emilia. Elle n’avait pas d’enfant, elle aimait Marie Emilia comme elle aurait aimé ses enfants, d’ailleurs, quand le père de Monsieur l’avait affranchie, pas un instant elle n’avait songé à quitter la famille.
Cet affranchissement elle le devait à sa connaissance de la vertu des plantes, le jeune homme était tombé gravement malade, une fièvre inconnue du médecin, le brave homme désolé d’avouer son impuissance, préparait la famille à un dénouement fatal. Cam avait demandé la permission de lui faire boire une de ses préparations secrètes. En désespoir de cause le médecin acquiesça. Huit jours après le jeune homme, remontait en selle et Cam était affranchie.
Ces connaissances, Cam les tenait d’une vieille africaine, un peu sorcière, enfin c’est la réputation qui lui était faite, on disait qu’elle faisait le commerce avec le diable, qu’elle préparait des filtres d’amour, mais aussi des poisons… D’autres disaient qu’elle se transformait en Zombi 3 la nuit ! Rien de tout cela n’était prouvé, ces histoires suffisaient à la faire craindre. Cam n’était pas effrayée, elle était fascinée par le pouvoir des plantes, petit à petit la vieille l’avait initiée. Cam se tenait à l’écart de ces histoires de poisons et filtres de toutes ces diableries… elle avait bien assez à faire pour soigner tous ces pauvres gens malades, usés par le dur labeur qui leur était imposé par leurs maîtres, surtout par les contremaîtres noirs, toujours le fouet à la main.
Quand il fut décidé que la plantation serait confiée à son beau frère et que l’aîné, suivant son goût, ferait des études afin d’exercer un bon métier dans l’administration de la marine et des colonies, Cam n’a pas hésité à demander à le suivre comme domestique. Ce nouveau statut lui laissait plus de temps libre pour poursuivre ses études sur les plantes, en revanche, elle avait eu un sentiment de culpabilité d’abandonner les siens.
Combien elle regrettait de ne savoir ni lire ni écrire, elle sentait à quel point cela lui manquait, il devait bien y avoir des livres qui traitaient de cette science, que de choses, elle aurait pu y découvrir.
Aussi, quand le père de Marie Emilia, avait dit que celle-ci irait à la rentrée dans le prestigieux couvent de Versailles, dirigé par les dames de Saint-Joseph 4 à Basse-Terre, Cam s’était sentie gonflée d’orgueil. C’est à Marie Emilia qu’elle transmettrait son savoir, elle ne doutait pas des capacités de l’enfant. Volontaire, un brin capricieuse, elle dégageait malgré son jeune âge une sorte de maturité adossée à une intelligence, des facultés d’observation et de mémorisation exceptionnelles. Marie Emilia tenait de son père, l’aînée des filles souffrait du paludisme, sa scolarisation était difficile, les deux cadettes tenaient de la maman : geignardes et lymphatiques.
Cam sursauta et lâcha le carreau 5 quand Louis le cocher appela Marie Emilia, plongée dans ses réflexions, elle n’avait pas vu le temps passer, exécutant machinalement sa tâche de repassage. Où donc était passée l’enfant ? La voix de Marie Emilia la rassura, bientôt le départ fut annoncé par les sabots du cheval sur les pavés de la cour.
De nouveau Cam se mit à réfléchir, ces vacances l’inquiétaient vaguement. Depuis la révolte des esclaves à Marie Galante, il devenait de plus en plus difficile de diriger les esclaves dans les grandes plantations. Il se trouvait toujours quelques meneurs pour souffler sur les braises. Les punitions corporelles devenues rares n’avaient plus la même justification, elles suscitaient la révolte, le désir de vengeance. Quand elle était esclave, Cam se souvenait que la crainte l’emportait.
Heureusement, on disait que tout cela allait bientôt finir, qu’en Métropole un certain Monsieur Schœlcher préparait une loi abolissant une deuxième fois l’esclavage. Mais le solide bon sens de Cam lui faisait se poser des questions. Comment les noirs allaient vivre ? On n’allait pas déposséder les blancs de leurs terres ! Qui allait travailler la canne ? Cam pensait que les choses risquaient de mal tourner, au bout du compte elle appréhendait l’avenir immédiat.
1 . Rocking-chair en créole bèrsès
2 . Liliane Chauleau auteur de la vie aux Antilles françaises au temps de Victor Schœlcher
3 . Mort vivant dans la mythologie Vaudou commune aux Antilles
4 . Les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny forment une congrégation religieuse catholique d’enseignantes fondée en 1807 par Anne-Marie Javouhey
5 . Fer à repasser
1848 : La plantation, la plage, l’esclave fouetté
« Je ne savais pas qu’il y avait tant de profondes misères dans le monde. J’en découvre à chaque pas d’effroyables. C’est cependant une belle tâche de travailler à chercher le remède, à organiser un milieu social où toutes ces souffrances ne seraient plus possibles. »
Victor Schœlcher à Ernest Legouvé, 1839.
Sitôt dans le sulky 1 Marie Emilia se mit à parler à Louis de ses projets. Tout d’abord ranger ses bagages avec sa cousine et lui montrer ses dernières toilettes. Sans être frivole, elle aimait être élégante, dans la grande ville de Basse-Terre on n’avait que l’embarras du choix. Ce n’était pas le cas de sa cousine dont les toilettes étaient confectionnées par Marie l’esclave couturière. Marie Emilia n’avait que quelques mois d’écart avec sa cousine Marguerite, pourtant elle était plus grande, aussi elle lui portait les plus jolies robes, laissant les autres à ses petites sœurs.
Cam lui avait aussi demandé de chercher des plantes dans la forêt côtière, il paraît qu’on ne les trouvait que là. Cam ne savait pas écrire cependant, elle dessinait avec une précision extraordinaire. Marie Emilia lui avait promis d’y consacrer le temps nécessaire. Les deux filles jouissaient d’une grande liberté à la plantation, à la condition de ne pas en sortir et de ne pas vagabonder au milieu des e

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