Le Témoin
119 pages
Français

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Description

Entre témoignage et fiction, ce roman autobiographique a été écrit au fil d’une psychothérapie qui a aidé Moïje à sortir de son état de victime d’inceste. C’est un passage de témoin pour les générations descendantes, mais aussi un état des lieux concernant l’omerta et le déni familiaux.
C’est une incitation à la prévention par la levée des secrets de famille, le courage de parler de ce qui fâche pour protéger l’enfance.
C’est un engagement qui assainit le climat familial, au risque de perdre ses illusions et la confiance de quelques personnes.
Le comportement social, générateur de grandes souffrances pour les victimes, qui veut qu’on culpabilise la victime au profit d’une victimisation de l’agresseur, est hélas le sort d’une grande majorité de victimes d’inceste encore aujourd’hui.
Certains chercheurs définissent l’inceste comme le crime parfait : la victime est détruite au plus profond d’elle-même et elle se tait.
Quand elle parle, au bout de quelques décennies, il est facile pour l’entourage de la faire passer pour folle, perverse, menteuse.
La bonne nouvelle est qu’en osant travailler sur le sujet, avec l’aide de professionnels, on peut changer le glauque en rayon de soleil.
Parce que Moïje réussit à nommer les non-dits, les hontes et les actes, elle connaît aujourd’hui la résilience, la paix et la joie de vivre.

Informations

Publié par
Date de parution 22 mars 2017
Nombre de lectures 3
EAN13 9791029006654
Langue Français

Extrait

Le Témoin
Renée Gercel
Le Témoin
La parole maudite
Les Éditions Chapitre.com
123, boulevard de Grenelle 75015 Paris
© Les Éditions Chapitre.com, 2017
ISBN : 979-10-290-0665-4
à mes parents
et à tous les Gercel
Remerciements
Merci à mes parents, mes sœurs, mes enfants et petits-enfants
sans qui je ne serais pas celle que je suis

Merci à mon mari
pour sa patience, ses avis éclairés, son soutien et son amour

Merci à mes neveux et nièces
parce qu’ils existent

... et pardon à tous ceux qui connaissaient ma famille sous un autre jour


Merci à mes thérapeutes (qui m’ont soignée parfois sans le savoir) : Nicole CHATONNAY, Isabelle LERAT, Odile MOULIN, Anne BERGÉ, Camille SINCHOLLE, Jocelyne CLÉMENT

et le Docteur Philippe PELLÉ

Un merci tout particulier à Brigitte LEMAINE pour son excellent film Longtemps après qui m’a permis de sortir définitivement du doute

Merci à mes profs de musique et à l’ Association Mayennaise pour une Liaison Ecole-Théâtre , à Bernard GROSJEAN, Jean-Luc BANSARD, Didier LASTÈRE ... qui m’ont appris qu’il est bon d’être un peu Pinocchio parfois et qu’on peut s’amuser à vivre

Merci à tous mes otages, en particulier Nicole, Fanfan, Brigitte et Philippe, Isabelle et Nathalie, Françoise et Alain, Christine, Marcello, Karine, Louis, Renate... et toute l’équipe du Monde à Travers un Regard : Michèle, Patricia, Sonia, Anna... et Cécile pour la relecture de mon manuscrit

Un merci chaleureux à Aude FIÉVET pour ses compétences et son arbre généalogique de l’inceste clair... et prouvé !
Parole de Troll
J’ai Dans Mes Poches
Les Taloches
Que Je N’ai Pas Reçues De Toi Des Sacoches
Entières De Reproches
Et En Broches
Épinglées Les Anicroches
Avec Ma Folcoche
Elle Si Proche
Toi Si Absent
Et Tes Caresses Déplacées
Avec Toutes Mes Pétoches
De Mioche

Dans Ma Caboche
C’est Nacht Und Nebel Qui S’effiloche
Moche ? Fantoche ?
Boche Ou Gavroche



C’est quand qu’on se rabbi-boche ?
1 Avertissement à Néol
27 Janvier 2013


Tu pourrais m’appeler Narcisse.
Je vais te raconter l’histoire d’une réconciliation.
J’ai longtemps hésité pour le titre : « Conversation en solo » ? Pour cela je n’aurais pas besoin de toi. « Voyage en Dépression » ? Trop réducteur. « Mon chemin vers la résilience » ? Cela sous-entendrait pour ceux qui n’ont pas le décodeur, que le dit chemin pourrait n’avoir comme issue que l’oubli.
« Le tribunal » ? Mon récit n’est pas que cela !
Et ce n’est nullement une vengeance.
« La parole maudite », c’est pour te dire qui je suis, au-delà de mon côté communément accepté, que tu connais déjà. Je vais te donner à entendre sous forme de confidence un vacarme silencieux.
Pour guérir définitivement de la blessure, j’ai besoin de toi. Pour une véritable réconciliation, il me faut savoir si, une fois l’épreuve consentie et subie, tu m’aimeras encore ; en te disant cela, je prends le risque d’essuyer un désamour. La peur m’avait cousu une intimité de pacotille. Les coutures ont craqué, je n’ai plus de pudeur. Pour m’aimer encore, il te faudra accepter et Narcisse, et Moïje : à prendre ou à laisser. Je t’implique dans mon histoire car la façon dont tu recevras cette parole dépend aussi de toi. Je te préviens : ça résonne. Ça provoque des envies de comprendre ou de se sauver en courant. Ça réveille les colères. Tout dépend de la distance qui nous sépare, de ta capacité à remettre en question l’image que tu as de moi, et de ta conception de ce qui est socialement acceptable. Mon écrit n’est pas une œuvre. À défaut d’en faire un jeu, j’utilise le je . La brisure ne peut pas se diluer dans la banalité. Pas encore. Peut-être jamais. Mais rassure-toi, au-delà du réquisitoire, il y a la compre´hension des relations de cause à effet. Je suis sortie du brouillard. C’est par ton regard que j’obtiendrai justice. Ou non.
Ma parole maudite, c’est l’identification du contenu d’un sac poubelle qui m’a colle´ aux muqueuses pendant quarante-deux ans, et que je ne peux pas me re´soudre à sortir le jeudi matin devant ma porte. Pas encore. Je suis contrainte de vivre avec, soulage´e toutefois qu’il ne soit plus rempli de questions de vie ou de mort. Ma seule certitude est que je ne suis pas schizophrène : c’est moi qui parle et c’est bien de moi qu’il s’agit. Mais aujourd’hui, il m’est impossible de livrer ma poubelle au ne´ant. Il me faudra attendre encore un peu pour e´crire certains « petits contes d’une enfance ordinaire". Ce jour-là tu me reconnaîtras, peut-être, e´crivain. Pour la jubilation d’inventer et le plaisir d’être lue. Ce jour-là je deviendra une autre. Aujourd’hui, je sais que je te demande beaucoup. Je sais que je t’impose mon ressenti, qui pour moi a valeur de ve´rite´ absolue.
À toi de trouver la liberte´ d’interpre´ter à ta guise, de penser autrement que moi, si ne´cessaire. C’est le regard de ma the´rapeute qui m’empêche de basculer complètement dans la folie, c’est le tien qui peut me redonner l’estime de moi ; qui peut me permettre d’assumer mon moi divise´.
Tu vas entendre le hurlement d’une e´corche´e vive, et si je fais naître en toi une sensation d’horrible merveille, j’aurai gagne´ : l’horreur appartenant au passe´, la merveille e´tant notre de´couverte, la tienne et la mienne, de ce que j’aurai re´ussi à en faire. Quelque soit ton sentiment pour moi après ta lecture, je te remercie de m’accorder une plage de ton temps, d’entendre mon besoin de remplir les pages blanches qui jalonnent presque soixante-deux anne´es d’existence, comme autant de passerelles entre les e´tapes.
Un proverbe chinois dit : « La fac¸ade de la maison appartient à celui qui la regarde. »
Ce que je m’apprête à te donner, c’est l’accès à ce qui se cache à l’inte´rieur de la maison-famille dont je ne suis pas l’unique proprie´taire. Se l’appropriera celui qui voudra en reconnaître la co-proprie´te´, ou des similitudes avec son propre bercail.
Et je t’offre en cadeau ma trouvaille la plus essentielle : la paix ne s’invente pas. Elle fait partie de nous depuis toujours. Mais il nous faudra faire preuve d’imagination pour la retrouver. La paix est matière, ni virtuelle ni hypocrite. Elle se mesure, elle se renforce à coups d’erreurs et de prises de conscience.
Et la paix est contagieuse.
J’aurai mis cinquante ans à e´vacuer la honte. Cinquante ans à e´tudier le contenu de ma poubelle pour être capable d’affirmer qu’au milieu des de´tritus j’ai trouve´ un tre´sor : l’amour de mes parents.
Si tu te sens perdu dans le labyrinthe de mes e´lucubrations, tu peux te re´fe´rer au de´codeur que j’ai ajoute´ à la fin de ce livre.
Merci à toi d’accepter d’être mon otage intermittent.

Te´moiN – J’ai lu quelque part que le temps de la vie n’est jamais sans e´preuve. Si tu penses que je peux t’être utile, j’accepte.
Moi¨je – J’ai besoin de toi pour me de´centrer de moi ; pour remanier l’image que je me fais de moi.
Te´moiN – J’ai compris. Peut-être te faudra-t-il falsifier pour cre´er ! J’espère que tu as mis de l’humour dans ton bouquin !
Moi¨je – Pas sûr. Dans un premier temps, j’exhume.
Te´moiN – Parce que si tu arrivais à me faire sourire, tu gue´rirais certainement mieux de ta souffrance !
Moi¨je – Je travaille à me´tamorphoser la repre´sentation de mon mal, mais j’ai souvent l’impression que c¸a ne finira jamais.
Te´moiN – Tu me laisses entendre que tu as e´te´ gravement meurtrie, d’accord ; mais tu ne vas tout de même pas faire toute ta vie avec c¸a !
Moi¨je – Alors à toi de tirer la sonnette d’alarme si tu penses que je dramatise, ou au contraire quand je m’approche de la frontière du de´ni. J’ai mis si longtemps à oser dire les mots... à me de´barrasser des sentiments refoule´s... je veux tout dire pour un nettoyage complet, une de´sinfection totale... Et j

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