Le Temps d une vie
100 pages
Français

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Description

Alain Schmitz commence sa formation de pilote de chasse en 1963. En pleine guerre froide et sous la menace s’une troisième guerre mondiale, Alain mène une carrière militaire brillante, pleine d’aventures mais aussi de drames. Après de nombreuses conquêtes amoureuses, il épouse finalement Milou, qui lui donne un fils... Mais ce mariage n’est pas heureux. Il décide alors de quitter l’armée et accepte un travail très bien rémunéré dans le civil, laissant présager qu’il quittera bientôt sa femme. Dans ce roman autobiographique Alain Schmitz nous entraîne dans le monde fascinant et méconnu des pilotes de chasse. D’un style vif et plein d’humour, il nous permet de mieux comprendre le quotidien de ces militaires pas tout à fait comme les autres. Mais la vie personnelle de l’auteur n’est pas exempte d’aventures : amitiés fortes comme la mort, seule peut en produire ce genre de métier, aventures féminines, sensuelles ou sentimentales, ouverture au monde et aux grandes questions politiques des années 70, c’est une véritable fresque que peint Alain Schmitz, pleine de bruit et de fureur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748369274
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Temps d'une vie
Alain Schmitz
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Le Temps d'une vie
 
 
 
 
 
 
 
Avertissement : l’histoire racontée dans ce récit appartient à la réalité et retrace la vie aventureuse de l’auteur. Toutefois, l’identité des autres personnages a été préservée. S’il advenait en conséquence que l’un ou l’autre protagoniste prétende se reconnaître à la lecture de ce récit, cela ne pourrait être que fortuit et relèverait de sa seule responsabilité. Pour les mêmes raisons de confidentialité, certains événements, certains lieux, certaines dates ont été parfois modifiés, décalés ou intervertis. Dans le même souci, certaines informations de nature militaire qui ne font pas, ou pas encore, partie du domaine public n’ont pas été révélées. Le lecteur est en conséquence invité à considérer ce récit d’essence autobiographique, comme un roman qui met en scène l’histoire de quelques pilotes de chasse au temps de la guerre froide.
 
 
 
 
 
 
 
Septembre 1944 – Dans la campagne, au sud de Bruxelles
Le bourdonnement sourd enflait rapidement. Le ciel, encore dégagé quelques instants plus tôt se remplissait à l’ouest d’une armada impressionnante couvrant tout l’horizon. Le vacarme des forteresses volantes emplissait à présent l’espace tout entier, cap à l’est, en direction de l’Allemagne, en formations sans fin, vague après vague, sous la couverture de l’escorte, un peu plus haut dans le ciel.
 
Soudain, surgis de nulle part, tombant du soleil, une douzaine de chasseurs au long nez gris, frappés de la croix noire, se rua sur les forteresses, crachant leurs obus marqués de traçantes pour matérialiser les trajectoires de tir. Aussitôt, les chasseurs d’escorte basculèrent sur l’aile pour intercepter les assaillants. En quelques secondes, la mêlée parut générale : alors que les vagues d’assaut poursuivaient obstinément leur route, quelques forteresses blessées traînaient déjà un panache de fumée derrière elles. Ici et là, une boule de feu concluait la fin du parcours pour un bombardier touché mortellement. Plus loin, des corolles blanches de parachutes descendaient mollement vers l’horizon.
 
 
La ronde des chasseurs engagés en combats tournoyants se rapprochait du sol. Très bas, sautant haies et bosquets en rase-mottes, à la poursuite d’un loup gris, un chasseur d’escorte, rugissant de toute la puissance de son Rolls-Royce, tirait une longue rafale dont on voyait les chapelets de douilles de 30 millimètres tomber en rangs dispersés.
 
Dans un champ fraîchement labouré, sous un ciel rempli à présent de traînées noires et blanches, un tout petit garçon trépignait d’enthousiasme !
  
 
 
 
 
 
Début 1964 – Bruxelles – Centre de Recrutement de la Force aérienne, caserne Major Géruzet
L’ordre de mission appelant les heureux sélectionnés de la promotion d’élèves-pilotes en cours de constitution, était plutôt laconique :
« Le soldat SCHMITZ Alain, candidat officier aviateur, se présentera à 9H00 à la Caserne Major G. à Etterbeek (Bruxelles) pour y procéder aux formalités d’incorporation et être acheminé à son lieu d’affectation. »
 
Quelques semaines plus tôt, j’avais reçu la notification de mon admission dans les rangs des élus, épilogue d’une longue quête passionnée pour les avions.
 
Après les innombrables tests divers et variés destinés à vérifier mon aptitude, les examens médicaux sévères fouillant mon anatomie dans ses moindres recoins, j’étais finalement à présent soulagé d’avoir passé victorieusement toutes ces épreuves, et paradoxalement, plus très sûr d’avoir fait le bon choix.
 
Mais je l’avais tellement désiré mon « ticket d’entrée » que je n’allais pas me dégonfler devant la porte de cette caserne, vieux et vilain bâtiment du début du siècle, comme la plupart des casernes, flanqué de hauts murs longeant la ligne du Tram 91, rien vraiment de nature à embellir le boulevard Général Jacques.

Ici, j’étais un civil, libre de mes choix, mais là-bas, une fois le corps de garde franchi, je serais un militaire, sous contrat, soumis à une pesante hiérarchie. La curiosité et l’envie de découvrir mes nouveaux « camarades de promotion » me poussaient à faire le pas en avant, mon indépendance et un certain antimilitarisme viscéral m’auraient plutôt fait fuir. Seulement voilà : quand on rêve depuis si longtemps de chevaucher une « formule 1 » de l’air, à la conquête du ciel, il n’y a pas d’autre endroit pour concrétiser ce choix.
 
Le souvenir tout frais de Renelle, ma petite amie, dont j’avais encore l’odeur et le parfum laissés la nuit dernière sur ma peau, n’était pas non plus de nature à m’encourager dans ce choix. En plus, en la quittant ce matin, je lui avais confié la première voiture de mon existence, une magnifique 4 CV Renault. Or, Renelle est très belle, mais aussi très myope, et j’étais un peu inquiet pour elle et, soyons honnête, tout autant pour ma voiture !
 
Bon, on se secoue, on respire et on traverse le boulevard, cap sur le troufion du cagibi vitré qui doit faire office de corps de garde. Mes papiers tournent et retournent dans les mains de l’individu qui en appelle un autre, plus galonné. Conciliabules ; téléphone ; enfin : « allée centrale, 2 e bloc à gauche, tout droit jusqu’à l’équipement. »
 
Une heure plus tard, doté d’un énorme « Kit-bag » (grand sac fourre-tout) bourré ras-la-gueule, je reprends le jeu de piste jusqu’à un bloc d’hébergement de passage composé de grandes chambrées, où je découvre quelques individus en train de tenter de ressembler à des soldats.
On fait connaissance. Regards en coin. Est-ce que tous ces gens-là ont vraiment une tête à devenir pilotes de chasse ? Réflexion faite, je me dis que ma tête à moi, n’est peut-être pas plus convaincante que la leur.
Un de nos « collègues » (qui a déjà fait son service militaire et connaît donc les usages) nous aide à disposer de notre équipement et nous voilà bientôt en battle-dress gris bleu, chemise bleu ciel, cravate noire, bottillons genre para et calot sur la tête.
Au fait, il est midi, on nous emmène dans un réfectoire (on appelle ce lieu un « mess » à l’armée) où nous allons manger franchement le plus mauvais repas de toute mon existence : j’ai eu beau attaquer le steak au couteau d’abord, à pleines dents ensuite, je ne lui ai pas fait le moindre bobo (si c’est partout comme ça, je changerai de cantine, c’est sûr).
L’après-midi, briefing : nous apprenons que nous allons être acheminés le lendemain vers la base de Gossoncourt, « EPE » (école de pilotage élémentaire de la Force aérienne), où nous recevrons un entrainement physique et militaire accéléré les quatre premiers mois, en alternance avec des cours théoriques. Ceux qui auront surmonté cette première période seront nommés sergents et accèderont à la seconde partie, sur trois mois, partagés entre maintien de la condition physique, cours théoriques et formation en vol en double commande et en solo.
À l’issue de cette seconde période, la dizaine d’entre nous qui auront passé les épreuves seront nommés aspirants (galon identique aux adjudants) et mutés dans une autre base pour commencer le pilotage avancé, sur avions à réaction, en alternance avec des cours théoriques approfondis.
 
 
On commence à se regarder : c’est plutôt rapide comme programme, on comprend déjà qu’il y aura très peu d’élus, au bout du compte, on ne va pas rire tous les jours.
 
Nous avons droit, pour clôturer la séance, à une prestation de serment. C’est la procédure pour les candidats officiers.
L’après-midi se traîne en longueur. De retour dans nos chambrées, on commence à faire mieux connaissance. Jacques D. a beaucoup de succès : non seulement il a déjà fait son service militaire, c’est donc notre meilleur informateur sur le sujet, et il a déjà un brevet civil de vol en planeur. Autant dire qu’il est à des années-lumière devant la bleusaille que nous sommes (pour ma part, mon expérience des avions, c’est encore ceux qui passent dans le ciel). Pierre M., un fort en maths (toujours utile), possède les oreilles les plus décollées jamais vues, ce qui lui vaudra bientôt le surnom de « flaps ». André R. qu’on appellera bientôt Dédé, a voyagé autour du monde comme soutier sur un bananier. Il nous régale avec des histoires savoureuses. Serge est un joyeux fêtard (bière blonde et nanas) originaire de Waremme, ville proche de la région où se situe notre première base militaire.
Et moi ? Je suis un peu comme eux tous : des études secondaires classiques à l’issue desquelles je quitte définitivement le domicile de mes parents à 17 ans, m’inscris à l’ULB (Université Libre de Bruxelles) en droit et sciences po. J’aurais préféré directement les écoles de la Force aérienne, mais mon père s’y oppose et la majorité est à 21 ans. La formation que je recevrai à l’université me servira quoi qu’il arrive, et même si ce n’est pas mon premier choix, ce ne sera pas perdu.
Comme je ne fais pas partie des familles aisées, et comme je viens de claquer la porte, à cause de cette signature, il me faut également travailler. Ce seront de nombreux petits boulots, et aussi beaucoup de piges, notamment à l’hebdomadaire « La Gauche » (pas vraiment une référence, avant de rentrer à l’armée) qui me confie sa page littéraire, et occasionnellement à la RTB (Radio télévision belge) au service des enquêtes permanentes. Cela ne m’empêche pas d’être également et à l’occasion barman, laborantin et même fleuriste. Petits boulots alimentair

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