Les Fous du certif
340 pages
Français

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Les Fous du certif , livre ebook

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Description

Faire revivre le passé en pointillé, la mémoire n’étant pas un fil continu.
Papa aurait eu 100 ans, maman presque autant. Les raconter, les sortir de mes pensées, les voir revivre, évoluer sur les lignes de mes cahiers, tel était en partie mon souhait.
Raconter de 0 à 13 ans le parcours d`un enfant sans histoire, secoué, balloté, parfois bercé au gré des évènements provoqués par les adultes. Puis continuer l`histoire jusqu`au seuil de mes 27 ans, tel était l`aboutissement de mon projet.
Pendant l`écriture de mes souvenirs les occasions ont été trop belles. Pouvoir marquer l`arrêt sur certains d`entre eux, prendre le temps de donner mon avis, préciser mes pensées sans tailler, ni régler des comptes, mais sans passer sous le silence.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 septembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414181001
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-18098-1
 
© Edilivre, 2020
Exergue
 
Tu empêcheras pas les oiseaux de mauvaises
augures de voler au-dessus de ta tête mais tu peux
les empêcher d’y faire leurs nids
Proverbe Chinois
Les Fous du certif
 
 
Hello, je me présente je me nomme ni Henri ni Daniel je suis pas né dans le faubourg Saint Denis ni dans une rue de Paris mais à la maison dans la chambre de mes parents à une date sans importance pour vous ni pour la grande histoire. Cette année-là devait encore y avoir quelques atomes d’odeur de la dernière guerre. À l’intérieur des tiroirs des commodes des buffets des armoires les derniers tickets de rationnement, des habitudes de vie acquises pendant cinq années d’occupation du pays comme cette peur de manquer de pain de pouvoir manger à sa faim de rien laisser perdre de stocker de la nourriture. Dans le paysage des traces non encore effacées du grand conflit. Je suis le deuxième enfant l’ainé des garçons entre ma sœur et mon frère. J’ai récupéré le prénom de ma défunte tante la sœur ainée de maman.
C’est sûr papa était pas disposé à donner pour sa fille unique notre sœur ce premier prénom ni même le second. C’est donc moi qui en ai hérité. J’ai jamais vraiment aimé mon prénom sans pour autant le détester. Chaque prénom a son histoire propre attaché à la personne qui le porte. Donner le prénom d’un aïeul d’un parent défunt à un enfant c’est pas lui donner son véritable prénom mais s’en servir pour se rappeler de celle ou de celui qui le portait.
J’ai grandi dans une caserne de gendarmerie mobile. Papa garde républicain maman mère au foyer. Pour mes premiers pas je me déplace à quatre pattes, parcourant en tous sens les pièces de notre logement, mangeant le coke destiné à la cuisinière, tâchant tous mes bavoirs. Je me suis redressé progressivement en prenant appui sur les chaises heurtant ma trajectoire, pour enfin lâcher prise marcher sur mes deux jambes comme finissent par le faire les enfants. J’ai donc vu le jour quelques années après la guerre celle juste après la der des ders, je suis, je suis, je suis un enfant du baby-boom. Ce boom sonne résonne comme un écho des explosions du grand conflit embrasant mettant à feu et à sang l’Europe et le reste du monde. Encore heureux que nous ayons vu le jour nous les babys-boumeurs, dix années avant c’était plutôt mal barré pour nos futurs papas. Sans la passoire Maginot bon nombre de ma génération serait resté dans les limbes.
Par un après-midi pluvieux, alors âgé de quatre ans je me souviens avoir entendu venant du bord de la fenêtre de notre logement la voix de maman.
Demain tu vas à l’école.
Je suis monté dans le logement pour y vomir tout mon quatre heures. L’école ce devait être la maternelle car à cette époque lorsque l’on allait à l’école pour la première fois c’était toujours à la maternelle. De ce premier jour de vie d’écolier ce qui m’a le plus interpellé c’était moins de quitter maman et en pleurer que de découvrir le nom et la maîtresse de cette classe de maternelle la bien nommée madame Casse Nez. Je ne suis pas tout à fait sur de l’orthographe de son nom mais j’avais envie de l’écrire comme je l’ai entendu la première fois. Elle m’a appris à compter en enfilant des petits cubes de différentes couleurs pour constituer des groupes d’unités, de dizaines en prenant la forme d’un collier. Je me souviens pas d’avoir eu des séances de barbouillage, je devrais dire de coloriage non pas de dessin ni de couleur ni la forme d’un graffiti imprimé dans ma mémoire.
Apprendre à écrire c’était plus compliqué que d’enfiler des petits cubes pour apprendre à les compter. L’apprentissage de l’écriture consistait à faire des lignes des lettres de l’alphabet en restant bien sur le trait comme un funambule sur un fil. Écrire en minuscules majuscules ou en grandes majuscules avec des boucles et des petits ponts plus ou moins ronds petit pâta pont et des barres plus ou moins droites. Bien plus tard pour consolider nos acquis nous faisions très souvent comme exercice de petites dictées de trois lignes que je bourrais de fautes d’orthographe. Surement d’en avoir marre de jamais être complimenté un jour j’ai décidé de tricher pour voir comment ça fait lorsque la maîtresse vous dit :
Bravo zéro faute.
Et bien c’est trop bien, pourquoi pas recommencer. Ce que je fis, mais cela c’est mal terminé. Madame Casse Nez surprise sans doute par mon fulgurant progrès en orthographe a dû avoir des doutes. A la dictée suivante, elle m’a surpris en flagrant délit de recopier les mots sur le livre que j’avais laissé grand ouvert à la bonne page sur le banc du pupitre d’écolier dans l’espace entre moi et mon voisin. Je jure j’ai jamais plus recommencé.
Non jamais de pompes écrites dans le creux de la main ou de formules tatouées sur les avant bras ou des billets planqués dans les chaussettes. Il y a dû avoir d’autres situations où j’ai pas paru à mon avantage comme des leçons non retenues, des récitations non apprises, des pâtés sur les lignes ou en dehors du fil tendu sur le cahier. Non je me souviens d’une seule ayant eu un effet dévastateur sur toutes mes futures années de scolarité. Pour nous classer nous avons rédigé une dictée un peu plus longue que d’habitude. Après la correction en fonction du nombre de fautes d’orthographe que nous avions faites, madame Casse Nez nous appelait un par un nous alignant devant le tableau afin de nous classer. Lorsque j’entendis mon prénom il restait plus grand monde assis dans la classe sinon un pauvre camarade. J’étais pas le dernier à fermer la file infâme ainsi constituée devant le tableau noir. Je me souviens avoir dit à la maison que j’étais pas le dernier car il y en avait un autre après moi. Cette expression ayant fait rire mes parents a fini par être connue puis racontée à des membres de notre famille en dehors de notre foyer. Les cousins cousines oncles tantes et autres grand parents savaient, à l’école j’étais pas le dernier un autre se trouvait derrière moi. Copieur, gaucher, les cheveux tirant sur le roux pas terrible ce c v pour aborder le début de ma vie scolaire. Les rouquins avaient mauvaises réputations pourquoi j’en sais rien sinon encore une croyance stupide venant du fond des âges stipulant que c’était pas une couleur de cheveux très catholique. Tout le monde ne peut avoir ou ne veux avoir une chère petite tête blonde. Je suis gaucher voilà ma gloire pourrais-je chanter. J’écris de la main droite pour tout le reste c’est à gauche. Je me souviens pas que l’on m’ait forcé d’être partiellement droitier. Pas de truc de main gauche attachée dans le dos et autres absurdités.
Serais-je un gaucher contrarié. Si oui alors pas plus qu’un droitier contrarié. Contrarié de pas être dans la grande file de droite pour l’un dans la plus petite file de gauche pour l’autre, car je ne comprendrais pas qu’il puisse y avoir un seul choix. Contrarié surement pas et pourquoi faudrait-il que je le sois. Parce que je ferais pas partie de la grande masse des droitiers et les autres parce qu’ils feraient pas partie de la masse minoritaire des gauchers.
Contrarié de marquer un temps d’hésitation avant d’indiquer une direction pour pas se tromper faire se tromper. Aurait-on oublié de m’apprendre à me diriger dans l’espace. Souvent j’entendrai cette réflexion.
Ha ou ho mais tu es gaucher.
Quelques très rares fois.
P… de gaucher.
Comme s’il s’agissait d’une tare. Pourquoi dirait-on pas.
Ha ou ho mais tu es droitier.
Parce qu’il s’agirait d’une qualité. Tout ce qui serait gauche serait moins considéré apprécié.
Les britanniques roulent à gauche il y a pas plus d’accidents qu’ailleurs. Ce qui est insupportable c’est cette classe politique ayant se comportement cette attitude hautaine orgueilleuse prétentieuse si bien dissimulée dans les discours les apparences, comme si le pouvoir à droite était acquit de droit divin leur revenant naturellement. Néanmoins élections obligent ils le cède bien plus qu’ils le perde, observent comment ceux qui le détienne l’utilise se débrouille avec avant de le reprendre le récupérer, comme de dire bon maintenant ça suffit vous avez assez joué avec. Gauchers révoltons nous revendiquons d’être du côté du cœur.
L’école Blaise Charlut se trouvait à l’intérieur de la caserne. Ce nom elle le devait à un artiste ferronnier d’art natif de la commune ayant été exécuté à la révolution parce qu’il aimait fabriquer des rambardes balcons rampes d’escaliers rosières en fer forgés que seul la noblesse avait les moyens de se payer. L’école est constituée de trois classes, une pour les maternelles, l’autre le cours préparatoire, la troisième pour les grands sachant lire écrire compter. Ce qui se passait dans la classe des grands m’attirait bien plus que dans celle où je me trouvais. Ma sœur mon aînée de trois ans y était scolarisée sans que cela en soit la raison. Pendant la récréation des petits je restais quelquefois sous le préau desservant les salles de classe, de là j’entendais sans comprendre l’explication sur le calcul du périmètre du carré. Lors des cours d’histoire, par la porte entre ouverte je voyais projeté sur le mur après avoir calé la hauteur du projecteur avec des livres afin que l’image apparaisse en entier sur le drap tendu contre le mur en guise d’écran, des images fixes représentant des gaulois des romains les premiers rois francs. J’étais fasciné par les têtes de lion portées par les centurions comme des casques. Les images étaient commentées par la maîtresse madame Lecvecour. Certaines images m’ont interpellé comme : (souvient toi du vase de Soissons) expression dite par Clovis le roi des Francs avant d’abat

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