Les périples de l enfant de Ksiba
520 pages
Français

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Les périples de l'enfant de Ksiba , livre ebook

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Description

Gravé dans la mémoire de l’auteur, ce récit intimiste débute par dévoiler le background de son village natal, Ksiba, et à travers lui les évènements tragiques mais aussi heureux qui ont eu lieu, avant sa naissance, touchant les principaux personnages qui ont façonné par la suite son existence et contribuer à son destin fortuné. L’auteur relate ensuite les meilleurs souvenirs de son enfance, à Ksiba, et de son adolescence, à Sousse et Bizerte, tout en se laissant vadrouiller dans le bonheur de ses premières 20 années Tunisiennes, avant de continuer la narration de ses imprévisibles périples qui se poursuivaient et se prolongeaient lointainement à travers ses deuxièmes et troisièmes 20 années Françaises et Américaines.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 septembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414471645
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-47163-8

© Edilivre, 2020
À la mémoire de :

Aziza, une femme de bravoure ; une jeune mère qui s’est dévouée pleinement à ses deux petites gamines, tout en prenant soin des oliveraies de son défunt mari. C’est elle qui m’avait inculqué l’amour de l’olivier. Mais c’est aussi elle qui avait veillé sur ma bonne éducation traditionnelle ; elle m’avait accompagné dans mes soirées d’études, sous la lumière de la lampe à pétrole. Elle m’avait réservé une place privilégiée dans son cœur, et elle m’avait aimé profondément de ses pleins poumons lorsqu’ils se remplissaient régulièrement de leur oxygène vital. C’était une grand-mère exemplaire.



Aïcha, une mère adorable, tendre et gentille qui ne m’avait jamais grondé. Elle aimait prendre méticuleusement son temps pour accomplir ses tâches ; elle aimait vivre au ralenti, mais elle adorait l’entrain de ses petits et arrière-petits-enfants, comme elle se plaisait à regarder les films d’action. Ma mère, qui ne se plaignait de rien, disait souvent qu’elle n’a jamais senti de douleurs lors de ses accouchements. C’est peut-être pour ça qu’elle avait aimé tendrement tous ses enfants et qu’elle avait été comblée par eux.


Kacem, un père transparent et sensible malgré sa pudeur, il était fidèlement amoureux de ma mère ; malchanceux en dépit de sa constante bonne santé, il voulait pourtant vivre très longtemps. D’une intégrité sans faille, il ne comptait que sur son travail pour concrétiser ses projets. De tempérament actif, il aimait travailler efficacement. De nature laïque sans le savoir, il mémorisait pourtant une grande partie du Coran et faisait ses prières sociales. Il notait tout sur ses carnets de mémoire et il aimait jongler avec le calcul mental. C’était un père ambitieux qui me poussait dans mes études, mais qui me faisait confiance. Je m’identifie à lui ; il est mon modèle.
Avant ma naissance
Aïcha, le choix préféré de Kacem
« Toi la fillette, ne reviens plus ici, et ne fais plus les courses pour ta mère ; je t’épouserai dans quelques années. » C’est dans ces termes que Kacem s’était adressé à Aïcha, alors âgée de douze ans. Depuis sa jeune enfance, Aïcha allait souvent à la petite boutique de son oncle maternel, Othman, chercher les courses d’aliments nécessaires à la vie quotidienne de sa mère Aziza, de sa petite sœur Zeynab et d’elle-même. L’oncle Othman était un jeune notaire secondaire (second auprès du notaire principal) ; mais comme ce métier ne lui rapportait pas beaucoup d’argent à l’époque, il tenait aussi une petite boutique qui lui servait à la fois d’épicerie et de bureau de notariat, où il rédigeait de temps à autre un contrat de mariage ou une transaction d’achat et de vente dans le village. D’une intégrité sans faille, l’oncle Othman était, depuis son jeune âge, un homme très respecté par tous les habitants du village. D’ailleurs, lorsque le vieil imam de la mosquée du village décéda, c’est l’oncle Othman qui fut choisi par ces mêmes habitants pour le succéder comme chef spirituel, donner les discours et diriger les prières des vendredis. Il avait tenu cette responsabilité morale et religieuse pendant plusieurs années jusqu’à sa mort en 1994. Le village s’appelait et s’appelle toujours Ksibet-Sousse ou tout bonnement et simplement Ksiba ; il est situé à cinq kilomètres au sud de la fameuse ville de Sousse que les Phéniciens avaient fondée sous le nom d’Hadrumète.
C’était donc dans cette petite boutique d’épicerie multifonctionnelle que l’oncle Othman rédigeait ses documents notariaux pour ses quelques clients, donnait ses conseils confidentiels pour ceux qui venaient les lui demander volontairement et accueillait les migrants dans le village en les aidant à trouver du travail agricole saisonnier tel que cueillettes d’olives l’hiver ou moissons de blé et d’orge l’été. C’était aussi dans cette petite boutique intime que l’oncle Othman recevait ses amis jeunes et moins jeunes pour se reposer, passer le temps et bavarder un peu, en buvant une tasse de thé ou de café, pendant les heures creuses entre les prières quotidiennes. Mais lorsque les deux principales saisons d’activités agricoles du village étaient terminées, moissons et cueillettes d’olives, la petite boutique devenait le lieu privilégié des retrouvailles, de passe-temps et des réunions sociales presque quotidiennes où se mêlaient plaintes, jacasseries et plaisanteries. Quoi qu’il advînt durant ces séances de bavardages et de discussions houleuses, et quelquefois orageuses, l’oncle Othman restait toujours discret ne faisant apparaître que son sourire habituel et laissant au plus vieux de l’assemblée le soin d’asseoir son autorité pour apaiser l’atmosphère et d’exiger à tout le monde de retrouver sereinement son calme.
C’était aussi dans cette petite boutique que le jeune Kacem avait eu le coup de foudre pour la petite Aïcha, une sorte d’étincelle qui l’avait poussé spontanément à lui déclarer son amour pour elle, et pour toujours. Il lui avait fait cette déclaration maladroitement d’une manière brutale, sans réfléchir, sans préméditation et sans qu’il pensât à formuler les bons termes appropriés, oui les termes qui convenaient à une fille honorable. Pire, il s’était adressé directement à une fillette de douze ans sans façon, devant une assemblée d’hommes, en plus dans la boutique de son oncle qui était aussi son tuteur, car la petite Aïcha était en effet orpheline. Habituellement et traditionnellement, les demandes de mariage se passaient par des intermédiaires ; c’étaient notamment les parents du prétendu jeune époux qui allaient informer, chacun de son côté mais d’une manière coordonnée, la mère et le père de la future jeune épouse sur les intentions de leur fils. D’accord, la petite Aïcha était orpheline ; oui mais elle avait sa mère Aziza et surtout l’oncle Othman, son tuteur. Mais alors, pourquoi Kacem n’avait-il pas attendu que la petite boutique de l’oncle Othman se vidât de ses hommes pour se confier à lui en douceur et lui avouer avec respect ses sentiments ? D’ailleurs, l’oncle Othman connaissait bien le jeune Kacem. Il l’aimait bien et avait beaucoup d’estime pour ce jeune homme, beau, éduqué et dynamique dans tout ce qu’il entreprenait. Cette estime était pourtant plus que réciproque, puisque Kacem ne manquait jamais de respect pour l’oncle Othman. Mais ce jour-là, Kacem n’était pas proprement dit dans son assiette ; il n’était pas dans un état normal lorsqu’il a vu soudainement la petite Aïcha entrer dans la petite boutique. Son cœur battait comme s’il venait de terminer une course de compétition ; il avait le trac et son esprit était déréglé. Rien ne fonctionnait comme à la normale, seuls ses sentiments envers la petite Aïcha étaient fonctionnels. Quand il s’était adressé à elle en ces termes, « Toi la fillette, ne reviens plus ici et ne fais plus les courses pour ta mère ; je t’épouserai dans quelques années » , il avait d’abord employé l’article défini « toi LA fillette » mais pas « toi fillette ». Il ne voyait pas d’autres filles ; elle était la seule, l’unique jeune fille qui existait dans le village, pour lui. Elle était sa destinée. Ensuite, et sans penser à autre chose, il éprouvait un sentiment de possession, c’était une affaire entre elle et lui ; les intermédiaires joueraient leurs rôles traditionnels après. Cependant, son intention n’était pas de révolutionner les coutumes, mais il voulait seulement montrer à Aïcha que ses sentiments étaient sincères et spontanés. Évidemment, il aurait pu lui dire plus poliment qu’il l’aimait et qu’il souhaiterait l’épouser plus tard. Mais ce genre de déclaration plus intime ne pouvait se faire qu’à deux. Or il ne se trouvait pas tout seul avec elle. D’abord, la petite Aïcha n’était qu’une fillette de douze ans, et d’une dizaine d’années plus jeune que lui. Mais ceci importait peu, car de toute façon il ne pouvait pas la rencontrer en tête-à-tête ; ça ne se faisait pas à l’époque ; on ne pouvait pas se trouver seul avec une jeune fille ; ça serait plutôt déshonorant pour la petite. Non, Kacem était un jeune homme transparent. Il n’avait rien à cacher ; il avait fait sa déclaration d’amour à la petite Aïcha spontanément en public, à sa façon. D’accord, il l’avait fait devant une petite assemblée d’hommes du village et en plus dans la boutique de l’oncle Othman. Mais au moins, ces hommes avec l’oncle Othman le savaient maintenant, et très bientôt tout le monde dans le village le saurait. Ce qui était sûr, c’était qu’aucun autre jeune homme du village n’oserait dans l’avenir penser à demander la main de la petite Aïcha à sa mère Aziza ou à son oncle et tuteur Othman.
Les réactions au coup de foudre théâtral de Kacem
Dès que Kacem eut terminé, à sa façon, ses phraséologies de déclaration d’amour, la petite Aïcha laissa tomber son petit panier de courses par terre dans la boutique, se tourna rapidement vers la sortie et s’enfuit sans se retourner, en direction de la maison de sa mère. Ensuite, un court silence régna d’abord dans la petite boutique de l’oncle Othman, puis soudain tout le monde commença à rigoler, sauf l’oncle Othman qui restait silencieux. Était-ce un bon ou un mauvais signe pour le jeune Kacem ? On ne pouvait pas le deviner sur le moment. On avait seulement changé de sujet de conversation, mais le jeune Kacem qui était d’habitude bavard n’avait pas versé un mot de plus dans les discussions qui avaient suivi. Cependant, alors que l’heure de la prière approchait et que tout le monde commençait à se préparer pour quitter la petite boutique afin de se diriger vers la mosquée, l’oncle Othman retint le jeune Kacem par le bras pour qu’i

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