Les tours du destin
358 pages
Français

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Les tours du destin , livre ebook

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Description

L'héroïne de ce roman autobiographique a vu le jour en 1949, dans une banlieue de Zurich, à savoir dans la partie germanique de la Suisse. Il s'avère que sa vie va être tout sauf un long fleuve tranquille, à commencer par son enfance: elle a commis le « crime » de naître, bien qu'elle n'ait pas été désirée... Ce que sa mère n'est pas prête à lui pardonner... Plus tard, l'existence de la jeune Linda ne va pas être plus douce : ce sera le parcours du combattant pour survivre. Les lecteurs vont ainsi découvrir une Suisse bien loin de l'image idyllique que bien des gens s'en font... C'est aussi l'histoire rocambolesque d'un amour passionné qu'elle éprouve pour un jeune Français, amour qui va être contrarié en raison d'un climat politique hostile...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 février 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332676627
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-67660-3

© Edilivre, 2014
Citation


Quand tu as perdu ton soleil, ne pleure pas, Car tes larmes t’empêcheront de voir les étoiles.
(Proverbe arabe)
Préface
Ce livre couvre les premiers vingt-trois ans de ma vie qui a été tous sauf un long fleuve tranquille…
J’ai ressenti le besoin d’écrire ce roman autobiographique sous une forme peu usuelle, en utilisant le « vous ».
1
Votre nom est Linda Meier, et vous êtes née le 25 mai 1949 dans une banlieue ouvrière de Zurich, en Suisse. Vous êtes l’aînée d’une fratrie de trois, vos sœurs, Claudia et Stefanie ont respectivement deux ans et six ans de moins que vous. Votre famille habite au quatrième étage d’un petit immeuble HLM, dans un logement si étriqué que vous êtes obligée de partager la chambre avec vos cadettes, malgré vos différences d’âges, ce qui est loin d’être une sinécure. En effet, vous devez être constamment sur le qui-vive par rapport à vos objets personnels, souvent détériorés par les deux petits monstres, et vous souffrez cruellement d’un manque de calme et de tranquillité pour lire et faire vos devoirs. Vous donneriez cher pour avoir une chambre rien que pour vous, comme votre amie Ester, qui est fille unique.
Vos sœurs sont toutes deux brunes. Par ailleurs, votre cadette est le portrait craché de son père, elle a les mêmes yeux marron en forme d’amande et des pommettes saillantes comme lui, alors que la benjamine tient plutôt de votre mère dont elle a hérité la forme du visage et ses yeux de chat. Quant à vous, vous avez tout du « vilain petit canard » du conte d’Andersen : vous détonnez complètement au milieu de votre famille, étant la seule blonde aux yeux bleus, dissemblance qui n’a pas manqué de vous intriguer durant toute votre enfance – et pas seulement vous… !
Votre père se prénomme Ed, et il est cantonnier à la ville de Zurich. Il exerce un boulot pénible et ingrat, et l’obligeant à se lever tous les jours aux aurores.
En temps normal, il doit commencer son travail à six heures tapant mais, en cas de chute de neige, il lui arrive d’être mobilisé déjà à quatre heures du matin pour déblayer les routes. Son seul moyen de transport pour se rendre sur son lieu de travail est le vélo, et cela quelles que soient les conditions météorologiques, les tramways ne circulant qu’à partir de sept heures. Dans ces années-là, peu d’ouvriers possèdent une voiture.
Combien doit-il être très frustrant pour lui de devoir se contenter d’un travail purement alimentaire… alors qu’il a véritablement des mains en or et aurait été doué pour bien des métiers manuels et artistiques, si seulement il avait pu faire un apprentissage. Mais, malheureusement, il n’avait pas eu cette chance. Etant l’aîné d’une fratrie de six dont le père avait déserté le foyer, il s’était trouvé dans l’obligation d’être soutien de famille dès la fin de la scolarité obligatoire.
Toutefois, Ed accepte philosophiquement son sort sans se plaindre, sauf quand il souffre du dos, après avoir porté des charges très lourdes.
Puisqu’il commence à l’aube, il termine déjà à 16 heures et, en règle générale, il rentre de suite. En revenant de l’école, vers cinq heures, vous le trouvez alors allongé sur le canapé du salon, où il essaie de compenser son manque de sommeil par un petit somme réparateur.
La plupart du temps, il passe ses week-ends devant son chevalet, qui est installé en permanence au salon, près de la baie vitrée. Lorsqu’il se met à peindre, il oublie tout ce qui l’entoure. Enfin il peut exprimer sa créativité, car c’est un ARTISTE, un vrai de vrai, malheureusement méconnu, comme la plupart des grands de leur vivant !
Il pratique avec beaucoup de talent le fusain, la peinture à l’huile et au couteau. Ses sujets sont principalement des animaux et des paysages. Parfois, selon son humeur, il s’adonne aussi au modelage et à la sculpture sur bois.
Vos parents forment en apparence un si beau couple que les gens se retournent sur leur passage :
Votre père, un beau ténébreux, très brun, grand, mince et à la démarche féline, ressemble de manière frappante au célèbre acteur américain, Grégory Peck, ce qui lui vaut, de la part de ses collègues, le surnom Grég. Il a aussi une belle voix chaude et bien timbrée.
Quant à votre mère, elle s’appelle Gina. C’est une magnifique brune élancée, très typée, avec de grands yeux verts et de longs cheveux noirs bouclés.
Gina est très coquette. Couturière de métier, elle s’est crée une garde-robe de princesse, et son armoire est bourrée à craquer de coupons de tissus de toutes sortes en prévision des tenues qu’elle compte encore à se confectionner. Et le placard du corridor est rempli de chaussures à talons hauts de toutes les teintes.
Contrairement à votre père, elle a la chance de pouvoir se lever tard, sans que cela porte à conséquence par rapport à son travail, puisqu’elle fait de la couture à domicile. En semaine, elle n’est donc rarement debout avant neuf heures, même lorsque vous avez l’âge d’aller à l’école maternelle. C’est à vous de vous chauffer votre lait, bien que vous arriviez tout juste à la hauteur de la cuisinière électrique…
Avec ses longs cheveux noirs, ses grandes créoles en or et sa manière de se vêtir, votre mère a tout d’une gitane. De surcroît, afin de mettre en valeur sa taille de guêpe, elle adore porter des jupes à volants et aux couleurs flamboyantes. C’est aussi une séductrice née, au tempérament de feu…
Votre père l’a épousée par amour – tandis qu’elle n’a contracté cette union avec un ouvrier que sous la contrainte sociale – pour échapper à la honte de se trouver fille-mère. En son for intérieur, elle a toujours considéré ce mariage comme une mésalliance et, frustrée, elle ne se gêne pas de dénigrer son époux à longueur de journée auprès de tous ceux qui veulent bien l’écouter.
Toutefois, son principal souffre-douleur c’est Vous !
– Tout est de ta faute. A cause de toi, j’ai dû me rabattre sur ce prolo et ainsi sacrifier tous mes rêves. Si toi, tu n’avais pas été…
Combien de fois n’avez-vous pas entendu ses récriminations ! Quelle immense douleur et quel sentiment de culpabilité de se savoir responsable des malheurs de sa mère par le simple fait d’exister… !
Vous cachez votre souffrance et essayez de vous racheter auprès d’elle par mille petites attentions, et en vous comportant en enfant modèle et docile, dans le vain espoir qu’elle finisse un jour par vous aimer…
Dans cette incessante quête d’amour et de reconnaissance, vous allez jusqu’à casser votre tirelire rouge en forme de cochon pour pouvoir organiser une petite fête d’anniversaire pour elle, alors que vous êtes à peine haute comme trois pommes et obligée de solliciter l’aide de votre voisine de palier pour confectionner un gâteau. Vous vous êtes donné beaucoup de mal pour préparer un beau buffet sur la table du salon : Le gâteau, sur lequel vous avez planté des petites bougies ; des petits canapés au jambon que vous avez garnis avec des rondelles d’œufs durs et des cornichons ; et une carafe de sirop de grenadine.
Evidemment, pour cette grande occasion, vous avez sorti la belle vaisselle : de la porcelaine blanche aux bordures dorées. Vous avez aussi mis des jolies serviettes en papier blanc, sur lesquelles vous avez dessiné des cœurs coloriés en rouge.
Une fois vos préparatifs achevés, vous vous mettez avec vos sœurs à la fenêtre pour guetter votre mère. Vous brûlez d’impatience qu’elle rentre du travail et puisse admirer vos prouesses. D’avance, vous imaginez sa joie et son étonnement…
Mais, une fois de plus, vous recevez une douche écossaise : Votre mère n’apprécie pas votre surprise – bien au contraire ! Son irritation va encore en augmentant lorsqu’elle apprend que vous vous étiez fait aider par votre voisine de palier. Elle considère que cela la met dans la position de se sentir redevable envers cette dernière…
Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Quoi que vous déployiez comme effort, durant votre enfance et aussi plus tard comme adulte, aux yeux de votre mère vous êtes et vous resterez celle qui a fait son malheur et, consciemment ou inconsciemment, elle vous en voudra toujours pour cela…
Heureusement, il y a vos merveilleux grands-parents pour faire un peu la contrebalance ! Plus tard, ils vous apprendront que, jadis, ils s’étaient proposés de vous élever, mais que votre mère avait refusé par orgueil, et par peur du « qu’en dira-t-on ».
En effet, votre mère, égocentrique et vaniteuse, veut toujours avoir le beau rôle auprès de la parenté et des amis. Et, la plupart du temps, elle y parvient, car c’est une manipulatrice hors pair, qui maîtrise aussi à la perfection l’art de la victimisation, en diabolisant son mari. Elle passe pour une mère aimante et entièrement dévouée à ses enfants et une épouse martyre. Pourtant, Dieu sait combien c’est faux…
Vous souffrez énormément de son rejet affectif et de ses agressions verbales fréquentes. Piètre consolation : parmi ses trois filles, vous n’êtes pas sa seule tête de turc, Claudia en prend aussi régulièrement pour son grade.
– Tu es aussi idiote que ton père !
Cette violence vise évidemment son conjoint qu’elle cherche à dénigrer et, à défaut, se reporte sur celle de ses filles qui lui ressemble physiquement le plus.
Ed supporte stoïquement le caractère acariâtre de son épouse. Au début de son mariage, fou d’amour pour elle, il lui avait trouvé mille excuses. Puis, au fil du temps, descendu de son petit nuage et confronté à la dure réalité, il s’abstient de répliquer par égard pour ses enfants, lorsqu’elle cherche à le provoquer en présence de ses filles.
C’est un père sévère. Vous vous faites toute petite lorsqu’il

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