Les traces de ma mémoire
274 pages
Français

Les traces de ma mémoire , livre ebook

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274 pages
Français

Description

Né vers 1951 à Birni N'Gaouré, à une centaine de kilomètres au sud-est de Niamey (Niger), l'auteur nous fait découvrir sa vie d'enfant et d'adolescent jusqu'à sa sortie du Lycée avec son BEPC, en 1967. Son vécu, c'est à la fois celui de la culture peule, sa communauté, sous ses divers aspects, et celui de l'histoire du Niger, qui nous conduit de la fin de la période coloniale au début, difficile et violent, de l'indépendance, quand s'affrontent les partis de l'éléphant (RDA) et du dromadaire (SAWABA).

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2014
Nombre de lectures 5
EAN13 9782336357041
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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Extrait

BOubàCàR HàMà BEïdI
Les traces De ma mémoire
sOuvEnIRS d’un InSTITuTEuR nIgÉRIEn
PRÉfàCE dE JEàn-DOMInIquE PÉnEl
éCRIRE l’afRIquE éCRIRE l’afRIquE
L’ armattan
Les traces de ma mémoire
Écrire l’Afrique Collection dirigée par Denis Pryen Romans, récits, témoignages littéraires et sociologiques, cette collection reflète les multiples aspects du quotidien des Africains.Dernières parutions Roger KAFFO FOKOU,Les cendres du temps, 2014. Pierre FREHA,Chez les Sénégaulois, 2014. Patrick BRETON,Cotonou, chien et loup, 2014. Cikuru BATUMIKE,L’homme qui courait devant sa culpabilité, et autres nouvelles, 2014. Mahmoud Bensaïd BAH,Les défis de la démocratie en Guinée, 2014. Georges ROUARD,Nuit noire à Dôko, 2014. O. TITY FAYE,La chute de la Révolution. Les derniers complots. La tourmente, livre III, 2014.O. TITY FAYE,Prêt pour la Révolution ? De l’emprise du parti unique à la marque du fouet rouge : la révolte. La tourmente, livre II, 2014.O. TITY FAYE, Selon la Révolution ! La randonnée de l’étudiant guinéen sous la Révolution. La tourmente, livre I, 2014. Karamoko KOUROUMA,Poste 5 ou l’incroyable aventure de Togba, 2014. Bakonko Maramany CISSÉ,Émigrer à tout prix. L’Amérique, l’Europe ou la mort, 2014. Bakonko Maramany CISSÉ,Tombe interdite. Histoire de l’enfant prodige, 2014. Abdoulaye MAMANI, Lepuits sans fond,2014. Pino CRIVELLARO,Burundi mon amour,2014. EL HADJI DIAGOLA,Un président fou, 2014. J.D PENEL,Idriss Alaoma,Le Caïman noir du Tchad, 2014. Koffi Célestin YAO,Le bateau est plein, je débarque, 2013. Kapashika DIKUYI,Une étrange famille congolaise et son odyssée, 2013. Patrick-Serge BOUTSINDI,Jour des funérailles à Poto-Poto, 2013. El hadji DIAGOLA,Ma femme m’a sauvé la vie,2013. Gilbert TSHIBANGU KANKENZA,À la rencontre du destin,2013. Abderrahmane NGAÏDÉ,Une nuit à Madina do Boé, 2013. Henri PEMOT,Kimpa Vita, Une résistante Kongo, 2013. Richard GUERIN,Le médecin errant de l’Afrique, les aventures de Jonas, 2013. Patrice ITOUA,La banque mondiale et la CEMAC, Un partenariat pour l’aide au développement de la sous-région, 2013.
Boubacar HAMABEÏDILes traces de ma mémoire Souvenirs d’un instituteur nigérien
Préface de Jean-Dominique Pénel
Du même auteur :- Sagesse pratique : proverbes en fulfulde transcrits, traduits et expliqués, Niamey, Publi Service, 1991 - Les Peuls du Dallol Bosso, coutumes et modes de vie, Paris, SEPIA, 1993 - Taariki fulbe Dallol, Histoire des Peuls du Dallol, Niamey, Abassa, 2003 - Puri fulbé, Maximes numériques peuls, Niamey, Albassa, 2004 - Contes et légendes peuls du Dallol Bosso, Niamey, NIN, 2004 - Jibie filaaji jalliniidi, Enigmes et récits amusants, Niamey, Albassa, 2004 -Durngol nder leydi Dallol, Niamey, Gashingo, 2007 - Koowgal wodaabe, le mariage chez les Wodaabe, Niamey, Albassa, 2008 - La chefferie traditionnelle au Niger, Niamey, Gashingo, 2009 - Debbo pullo, la femme peul, Niamey, Gashingo, 2009 - La gouvernance locale au Niger, Niamey, Gashingo, 2009 A paraître : - Ni yetti alla, chants religieux - Nagge finatawa, la vache dans la tradition peule - Laabi tabbitinol jeyal leydi nder Dallol Bosso, le droit foncier dans le Dallol Bosso - Anndal leddi, pharmacopée peule - Mon pèlerinage à la Mecque - Hewtereeji jemma, les paroles du soir - Pulaaku, le code moral peul - Banndi e bilaaji, proverbes et devinettes © L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-04199-5 EAN : 9782343041995
PREFACE Au Niger, l’autobiographie, genre dans lequel s’inscritLes Traces de ma mémoirede Boubacar Hama Beïdi, a été inaugurée par les premiers instituteurs. Boubou Hama (1906-1982) a raconté le début de sa vie dans plusieurs textes : L’aventure extraordinaire de Bi Kado, fils de Noir (1971), où chaque chapitre correspond à une séance de cinéma sur la place du village, de telle sorte que l’auteur est à la fois sur l’écran et spectateur de lui-même avec le public. Ce gros volume fut résumé et illustré en livre pour enfants dansL’aventure d’Albarka(1972) – mais Boubou Hama livre aussi des tranches de vie dansKotia Nima(1969), ou sous d’autres noms encore comme Assa dansCet Autre de l’Homme(1972) ou Mogo dansMerveilleuse Afriquede l’auteur seLe « Je »  (1971). démultiplie au gré de ses livres. La particularité de l’autobiographie de Boubou Hama est donc de s’être déclinée à travers plusieurs ouvrages, sous plusieurs noms, mais il convient cependant de remarquer que le récit de son existence s’est arrêté à sa formation d’instituteur à Gorée, en sorte qu’on ignore la presque totalité de la vie de Boubou Hama à travers ses propres écrits. Les carnets de prison, (Boubou Hama, l’itinéraire de l’homme et du militant) publiés de manière posthume en 1993 par Farmo Moumouni, le petit-fils de Boubou Hama, donnent des informations complémentaires, mais fragmentaires, et l’on ne sait quelle forme aurait été donnée à cette suite autobiographique, si elle avait été publié. La première autobiographie d’un Nigérien est donc largement inachevée. On aurait voulu savoir la nature de ses liens avec certains partis politiques au début de sa carrière, connaître ses sentiments amoureux, comprendre sa réaction à la mort de sa fille, etc. On n’en saura rien. Pudeur, retenue culturelle, stratégie politique ? Un compagnon de route de Boubou Hama, Léopold Kaziendé (1912-1999), également instituteur et happé comme lui par la politique, a écritSouvenirs d’un enfant 1 de la colonisation(1998 ) qu’on peut considérer comme une véritable autobiographie, qui couvre une très grande partie de sa vie. Récit passionnant, qui donne une idée de l’existence des premières générations d’évolués – selon le terme,colonial, de l’époque. Rédigée après le renversement en avril 1974 du régime Diori (1916-1989), dont L. Kaziendé était un des ministres, l’autobiographie paraît, dans sa dernière partie, quelque peu obligée de justifier son appartenance à un gouvernement déchu – renversé par un militaire, Seyni Kountché (1931-1987), dont il avait été l’instituteur à Filingué -, ce qui fait perdre au récit un peu de sa richesse initiale. Mais, il faut voir dans ce volumineux ouvrage la première grande autobiographie locale. Ibrahim Issa (1929-1986) est un auteur de la génération suivante. Journaliste et responsable de l’information au début de sa carrière, il publie en 1959, le premier ouvrage littéraire nigérien en français,Grandes Eaux noires. Plus tard, après un recueil 1 L’édition en six volumes aux éditions Assoumi du Bénin fait suite à une première édition, en six volumes, réalisée à Niamey (Issa Béri) en 1983-1984 par la Coopération française. 7
de poésies,La Vie et ses facéties, il fait paraitre en 1982, à compte d’auteur,Nous de la Coloniale: un bref texte autobiographique de 125 pages, qu’il retirera de la vente un peu plus tard, pour des raisons d’inquiétude politique, ayant été deux fois emprisonné auparavant. Avec le recul et vu de l’extérieur, cette précaution ne paraissait pourtant pas vraiment justifiée, mais elle a eu pour conséquence de rendre très difficile l’accès au texte et d’empêcher la publication du deuxième volume que l’auteur avait pourtant annoncée. Dans le registre autobiographique, on pourrait encore faire mention en 1980 de Souvenirs de la boucle du Niger(1954-1976)d’Abdourahmane Kélétigui Mariko (1921-1997), vétérinaire et écrivain. Il s’agit là, en fait, d’un fragment d’autobiographie. Dans un autre mode d’expression, on en dira autant, en 1958, du filmMoi un Noirde Jean Rouch (1917-2004), dans lequel Oumarou Ganda (1935-1981) raconte un moment de son existence à Abidjan. Enfin, si l’on sort de l’espace nigérien, tout en restant dans la culture peule, il convient de mentionner la belle autobiographie d’Amadou Hampâté Bâ (1900-1991) dansAmkoullel l’enfant peulsuivi deOui mon commandant !(1991). * Avec Boubacar Hama Beïdi, c’est une nouvelle génération qui prend la parole et qui se raconte. Cette autobiographie est celle d’un homme qui a voué sa carrière à l’enseignement primaire (instituteur, directeur d’école, encadreur à l’inspection, professeur de pédagogie à l’Ecole normale) et qui, depuis plus de vingt ans, consacre son temps à connaître et mieux faire connaître les différents aspects de la culture peule de la région du Dallol Bosso - d’où la publication de onze livres rédigés en français, ou en peul, ou en version bilingue peul/français ; et il a déjà, dans ses cartons - ou sous sa natte, devrait-on dire - huit manuscrits entièrement achevés, qui n’attendent que l’édition. Il éprouve maintenant le besoin de se raconter, de nous re-tracer son parcours dans une autobiographie, dont il donne ici le premier volume, qui va de sa naissance (« officiellement » en 1951, mais plus probablement un peu avant) jusqu’à sa sortie du Lycée National de Niamey en 1967, c’est-à-dire quelques mois avant son entrée au Cours Normal de Tahoua. Boubacar Hama Beïdi a tout juste connu, avec des yeux d’enfant - mais suffisamment pour en parler -, la fin de la période coloniale, et il a assisté à l’indépendance du Niger et aux premiers pas de la République, dont il se fait le témoin et le juge, puisque ce volume s’achève en 1967, c’est à dire au milieu du premier régime (1960-1974) du président Hamani Diori. Les Traces de ma mémoireprésentent un ensemble de traits caractéristiques dans la forme et dans le contenu : LA FORME
Boubacar Hama Beïdi emploie le « je », en précisant : «bien qu’il soit difficile de parler de soi». Boubou Hama et L. Kaziendé parlaient d’eux-mêmes en se
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désignant à la troisième personne :Bi-Kado, Albarka, Kotia Nima, Assa, Mogodit le premier pour se désigner ;Sadio, dit le second – cette réticence culturelle à dire « je » pour parler de soi n’est pas propre à l’Afrique et a traversé aussi les cultures européennes. C’est pourquoi Boubacar Hama Beïdi se réfère, dans son Avant propos, à ceux qui ont progressivement surmonté cette réticence dans la littérature française : Montaigne (1533-1592) et Rousseau (1712-1778) - un « moi » de pensées et de réflexions chez l’auteur desEssais, un « moi » affectif qui veut justifier ses idées, ses comportements et sa prodigieuse fécondité chez l’auteur desConfessions.moi »deux grands auteurs qui affirment leur «  Voilà comme tels – la question de savoir jusqu’où l’on dit toute la vérité sur soi n’étant pas ici le problème à débattre, et d’ailleurs Boubacar Hama Beïdi rappelle, à ce propos, l’adage africain : «Quand on envoie la mémoire chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît».
 Boubacar Hama Beïdi se réfère encore à deux auteurs français plus récents, Alphonse Daudet et René Maran, qu’il a connus dès l’école primaire (ch. 30) à 2 travers l’éventail des divers manuelsMamadou et Binetaetcélèbre écrivain  du pédagogue A. Davesne (1898-1978). - La mention d’Alphonse Daudet (1840-1897) renvoie principalement au style de cet auteur : qu’il s’agisse duPetit Choseoù l’enfant parle, à la première (1868) personne, de son passé et, surtout, à la manière de raconter desLettres de mon Moulinet des (1869) Contes du lundiChez Boubacar Hama Beïdi, chacun (1873). des quarante neuf chapitres desTraces de ma mémoire,a une unité de thème, de ton et de style et peut même être lu de manière autonome comme une Lettre ou un Conte de Daudet. Les analogies d’écriture ne manquent pas non plus : Boubakar Hama Beïdi a l’art de croquer en quelques traits le physique d’une personne ou l’essentiel d’un paysage (mouvements de nuages, aube du jour, montée de la nuit, chants des oiseaux…) avec autant de maîtrise. Les modes de vie évoqués suggèrent d’autres ressemblances : ainsiLes Lettres de mon moulinsur le s’ouvrent retour d’une transhumance, qui ne pouvait que parler à Boubé, l’enfant peul, lui 3 qui décrit avec enthousiasme le même événement, lehottungo,! au chapitre 28 Autre exemple : Daudet, dansTrente ans de Paris(1888) évoque les veillées avec les conteurs provençaux, le soir, autour de l’âtre, ce qui renvoie, comme en écho, aux veillées auxquelles le petit Boubé assistait dans son village natal (ch. 17). - La référence à René Maran (1887-1960), quoiqu’incidente, est importante également. Boubacar Hama Beïdi avait eu le temps de lire, dès l’école, plusieurs extraits deBatouala(prix Goncourt 1921), car R. Maran est l’auteur le plus cité dansMamadou et Bineta. L’origine guyanaise de l’auteur, la qualité littéraire de son écriture, ainsi que le milieu africain qu’il décrit, avaient de quoi séduire le jeune écolier nigérien de Birni. En outre, une grande précision et richesse de vocabulaire de cette autobiographie ne manquent pas d’évoquer la même qualité chez René Maran.
2 Contes de la Brousse et de la Forêt(1932) ;Croquis de brousse(1943). 3 C’est aussi le thème deL’Anneau Sentierdu poète touarègue Hawad. 9
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