Les Zaffairistes
110 pages
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Les Zaffairistes , livre ebook

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Description

Boris Canutchef nous invite d’abord à partager, pour faire connaissance, quelques souvenirs d’enfance... Puis, s’inspirant de son expérience professionnelle, l’auteur nous montre en action, à travers une série de portraits impressionnistes et d’anecdotes parfois savoureuses, tout en détaillant l’enchaînement des faits, ceux qu’il appelle les « zaffairistes », opportunistes et magouilleurs de tous poils, qui sévissent aux abords de l’immobilier et de la politique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 septembre 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332801555
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-80153-1

© Edilivre, 2014
Souvenirs de Pater…
Quand on est à la retraite, on a le temps d’écrire et j’observe qu’un certain nombre de personnes de mon entourage s’y collent. Moi, je crois que j’ai plus la flemme que la flamme, même si j’en ai parfois envie ou peut-être besoin. J’ai la plume plus chatouilleuse qu’impérieuse. Et, c’est un dilemme, je ne peux pas écrire sérieusement. Ayant déjà produit, il y a quelques années, un « Minuscule traité de la connerie humaine contemporaine » sous le pseudonyme de Boris CANUTCHEF, anagramme de mon nom et de mon prénom, je n’ai plus rien à prouver ni à cacher. Les copains savent déjà à quoi s’en tenir quand à mes aptitudes littéraires. J’écris donc sans conviction particulière et au gré de l’inspiration, quand ça me prend, comme ça m’a pris, ce matin. Ce que j’entreprends devrait être une sorte de recueil de souvenirs plus ou moins professionnels, avec mon humour à moi, une sorte de détachement auquel je finis toujours par raccrocher ma désespérance, ma lassitude de voir que l’homme est toujours le même, qu’il ne changera jamais, capable du meilleur et du médiocre. Du pire aussi sans doute. Mais le pire, c’est autre chose. C’est comme le meilleur, mais dans l’autre sens. On sait à quoi s’en tenir. Le pire, il faut le combattre. Tandis que le médiocre, on ne sait pas par quel bout le prendre. Il est mou, il colle, nous englue, nous engloutit. Témoignage inutile, sauf à l’auteur ? Peut-être un intérêt documentaire pour mes enfants, dont mes deux belles-filles qui sont comme mes filles, et leurs enfants…
Mon premier petit-fils, Nolan, est justement le fils de Lore, ma belle-fille aînée. Au moment où j’écris ces lignes, il vient de fêter ses trois ans et il m’appelle « Pater ». J’espère que j’aurai d’autres petits-enfants. Non parce que celui-là ne me convient pas, bien au contraire ; j’en voudrais d’autres comme lui, gentils mais avec du caractère. Pour qu’ils soient moins seuls dans la vie, après… On entend beaucoup moins les futurologues de nos jours que dans les années soixante. Quand tout allait bien, il était agréable de prédire l’avenir. Il était radieux, on allait marcher sur la lune. Mais aujourd’hui, il y a davantage d’incertitudes et certaines hypothèses, non les plus improbables, sont plutôt déprimantes… Bon courage mon petit chéri !
Dès qu’il a été capable de dire quelque chose à mon propos, ce fut « Pater ». Il n’arrivait sans doute pas à dire « grand-père ». Au début je ne comprenais pas ce qu’il voulait dire : « par terre », « water » ? J’étais perplexe. Il s’est accroché à Pater comme une bernique à un rocher. Pas moyen de lui faire changer d’avis. Il insistait. Quand je lui disais « grand-père », il disait « Non, Pater ! Moi Nolan, toi Pater ! » Quand j’ai compris que ce serait définitivement « Pater » j’en ai d’abord pris mon parti, puis j’ai été très content. D’abord parce qu’il est rare qu’un petit enfant ait le latin infus, que je trouve l’allusion au pater familias investi de la « patria potestas » plutôt flatteuse, et aussi parce que ça sonne comme un nom propre, alors que grand-père, c’est générique. Et maintenant, nos quatre filles m’appellent aussi Pater qui retrouve là, en quelque sorte, son sens générique mais avec une nuance d’affection. C’est parfait pour une famille recomposée. C’est un peu une façon de me partager entre elles et ça me touche beaucoup. Mon fils qui a trente-huit ans, m’appelle toujours papa mais il est mon fils unique… Donc, Pater, c’est moi et j’en suis fier. Merci Nolan !
J’espère que ce court extrait des aventures de Pater, quand il était plus jeune, vous distraira et, peut-être, vous intéressera. Mon parcours personnel ne mérite pas qu’on s’y attarde, mais j’ai eu envie de rapporter ici, avec je l’espère une certaine humanité pour compenser mes inévitables sarcasmes, quelques anecdotes et observations personnelles à propos de mes congénères, entre autres certains de ceux qui évoluent en politique ou dans le milieu des affaires à différents étages… Je les ai appelés, par dérision, les « zaffairistes ». Ils sont parfois distrayants mais, parfois aussi, avec leur égoïsme, leur cynisme, leur arrivisme, leur cupidité, leur immoralité, leur mesquinerie, leur jalousie, leur mégalomanie, leur mépris, leur bêtise… et leur nombre, ils corrompent la société aussi efficacement qu’un réseau maffieux. Une galerie de portraits impressionnistes, toutes proportions gardées, bien entendu.
Souhaitez-moi une « bonne écriture », ça facilitera votre lecture. Mais personne n’est obligé d’aller jusqu’au bout… On verra bien. Allez ! Je me lance.
La conquête de l’indépendance…
Je crois pouvoir dire que, comme mon petit-fils Nolan, j’ai été un gentil petit garçon. D’ailleurs, j’ai tendance à croire que les enfants sont gentils par nature et que ceux qui deviennent méchants par la suite le doivent aux adultes responsables de leur éducation…
A la maternelle, j’aimais, parait-il, m’assoir à côté d’une douce petite fille blonde qui me laissait caresser ses cheveux et il m’arrivait de m’éloigner des autres et de leurs jeux bruyants pour me promener en rêvassant dans la cour. J’attirai ainsi involontairement l’attention de quelques fiers à bras en herbe, des « grands », qui firent de moi leur souffre-douleur à plusieurs reprises. « Les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux » chantait le poète… Mon père m’encouragea à me défendre et à répondre si nécessaire par la force et j’ai pu constater plus tard, en suivant ses conseils, qu’on vient facilement à bout des matamores dont le courage n’est pas toujours à la hauteur du ramage. Mais je dois illico amender mon propos précédent sur la supposée gentillesse innée des enfants : il y a des cons partout, même à la maternelle… Si bien qu’un beau jour, je décidai de ne pas aller à la cantine avec ces importuns et de quitter discrètement l’école parmi les petits camarades que leur mère venait chercher à la fin de la classe du matin. Faisant d’une pierre deux coups, j’évitais aussi la pénible sieste de l’après-midi ! Après avoir traversé d’un pas décidé la route nationale (nous habitions St Germain-en-Laye et c’était la RN 13 ! Heureusement, il y avait moins de circulation qu’aujourd’hui…), je rentrai calme et tranquille à la maison. Mais mes parents travaillaient tous les deux et il n’y avait personne pour m’accueillir à cette heure-là. J’allai donc demander l’hospitalité à notre voisine du dessous, une brave bretonne déjà d’un certain âge, qui me régala de beignets pour le déjeuner et de crêpes à la confiture pour le goûter ! Elle me garda chez elle, avec gentillesse, jusqu’au retour de ma mère. Quant aux maîtresses distraites qui m’avaient laissé filer et n’avaient même pas remarqué mon absence, elles furent rappelées à l’ordre et ma mère abandonna son travail pour s’occuper de moi. Cette première manifestation d’indépendance fut donc couronnée de succès et elle est restée pour moi un souvenir flou et délicieux.
A l’école, j’avais des facilités mais j’étais rêveur et plus enclin à la distraction qu’à la concentration. Je me rappelle vaguement n’avoir fait véritablement d’efforts que pour une douce et jolie maîtresse et pour les « bons points » et les images (dix bons points valaient une image) qu’elle distribuait volontiers pour nous encourager… En 1960, mes parents quittèrent St Germain-en-Laye pour La Rochelle et, profitant de la différence de niveau, je passai sans coup férir des environs de la dixième place à celle de premier de la classe ! Cet exploit fut de courte durée car celui que j’avais involontairement détrôné, d’origine espagnole (je me souviens qu’il s’appelait Hidalgo), atteint dans sa fierté d’ibère, mit les bouchées doubles et reprit rapidement sa place, que le lui laissai volontiers d’ailleurs, me satisfaisant de profiter de la seconde sans faire vraiment d’effort. C’était sans doute un signe imperceptible du destin car j’allais connaître plus tard quelques aventures espagnoles… Mon entrée au Lycée Eugène Fromentin de La Rochelle, fut un peu solennelle. Avant le jour de la rentrée, mon père m’accompagna pour me présenter, protocolairement, au proviseur. Cet homme, d’allure sévère et au ton tranchant, m’intimida et je dus paraître bien fade. Mon père en tout cas, m’en fit le reproche sur le chemin du retour ce qui acheva de me miner le moral en vue de la rentrée. Attentive à la discipline, ma mère me demanda, dès mon entrée en sixième, de lui communiquer mon emploi du temps et elle m’accorda généreusement une demi-heure, dont vingt minutes de trajet, pour rentrer à la maison après la fin des cours. Au bout de quelques temps, je la priai d’assouplir la règle pour pouvoir rester un moment avec les copains après la sortie. Mais elle se montra inflexible. C’est ainsi que me vînt l’idée d’établir, à partir de la cinquième, un emploi du temps spécialement pour elle, que j’affichai consciencieusement dans ma chambre, et qui me laissait quelques marges de manœuvre. En quatrième et pendant mes deux troisièmes j’avais perfectionné la technique jusqu’au point d’avoir le matin, quand les cours débutaient tardivement, comme l’après-midi quand ils finissaient tôt, de larges plages horaires à ma disposition grâce à des cours et des heures d’étude fictifs habilement rajoutés à l’emploi du temps officiel… Je pouvais ainsi aller avec mes copains les plus libres, donc pas forcément les mieux éduqués mais sans doute, en revanche, les plus intéressants (car les savants précoces et trop bien élevés sont barbants…), passer du temps à la fête foraine qui s’installait l’hiver sur « l’esplanade des parcs », jouer au baby-

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