Ma dépression, cette force , livre ebook

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La dépression qu'est-ce que c'est ? Une profonde tristesse inexpliquée ? De la faiblesse ? Des angoisses ? C'est bien plus que ça.

C'est avant tout une maladie, une maladie très grave car elle peut être mortelle ; c'est aussi un appel au secours que notre corps nous lance pour nous faire comprendre quelque chose d'important, de vital. Pour guérir, il faut s'écouter, déchiffrer, se comprendre et changer.

La dépression c'est aussi de la souffrance, de la douleur, qui ne laissent pas de traces dans les prises de sang ou sur la peau, pourtant elle est bien réelle, elle fait très mal et elle reste trop souvent ignorée, invisible.
Si elle est là, c'est qu'elle a de bonnes raisons.

Je raconte ici mon parcours, mon enquête sur moi-même, mes souffrances, mes douleurs.

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Date de parution

27 mai 2015

Nombre de lectures

34

EAN13

9782332887122

Langue

Français

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-88710-8

© Edilivre, 2015
Dédicace
À mon frère Laurent
Introduction
La dépression qu’est-ce que c’est, réellement ? De la tristesse profonde ? De la faiblesse ? Des angoisses ? C’est bien plus que cela !
C’est avant tout une maladie, une très sérieuse et grave maladie, car elle peut être mortelle dans le pire des cas. C’est aussi un appel au secours, que notre corps nous lance pour nous faire comprendre quelque chose d’important, de vital. Guérir, c’est écouter, déchiffrer, comprendre et changer.
Je la connais bien. Pour moi, elle a été un peu comme un vol solitaire dans un tout petit avion que j’étais seule à piloter, le temps était souvent à l’orage et je subissais les perturbations violentes qui me secouaient et m’effrayaient. J’étais incapable d’atterrir et je tournais en rond autour de la terre à la recherche d’un endroit plat et sûr, j’attendais surtout la confiance en moi, qui me manquait pour réaliser cette manœuvre difficile, j’étais à la merci de la météo capricieuse qui ne me ménageait pas. Il n’y avait bien sûr pas de pilote automatique et je ne pouvais pas lâcher le manche. Autour de moi, des dizaines et des dizaines d’avions passaient très vite, ils me frôlaient sans même me remarquer et j’ai tenu bon, toujours et encore, en espérant trouver avant tout le courage, et un endroit qui m’inspirait suffisamment confiance pour tenter un atterrissage.
Guérir, c’est atterrir.
Je vais essayer de vous raconter le plus fidèlement possible mon vol en mettant mon parcours, mes souffrances, mes douleurs, mes peurs, ma détresse… sur papier. Mais aussi ma force, cette force considérable dont je n’avais pas conscience et qui va me permettre d’y échapper.
Peut-être avez-vous déprimé, et vous avez la sensation que votre douleur n’a pas été bien comprise ou entendue ? Ou vous déprimez en ce moment et vous cherchez des explications, de la compréhension et vous voulez que l’on sache combien c’est douloureux ! Et pourquoi… Ou encore, vous avez un proche qui en est victime et vous ne savez plus comment l’aider…
Alors, peut-être que cet ouvrage pourra vous apporter un peu de réconfort, il pourra peut-être vous guider si vous vous sentez perdus, il vous redonnera peut-être ce sentiment essentiel à la guérison : l’espoir.
Parce que moi, je peux comprendre, oh oui, je peux comprendre ! Parce que j’ai été la marionnette de ce mal si particulier pendant des années, je sais combien ça fait mal, et les cicatrices qu’il impose à ses victimes.
La dépression isole et nous laisse sur le bas-côté, dans le fossé même parfois. Comme si nous n’étions pas conformes ! Alors que nous sommes des milliers et des milliers à ressentir la même chose, et seulement en parler, c’est l’amorce d’un soulagement.
Je ne suis ni médecin, ni psychiatre, je n’ai pas de solution miracle pour s’extirper de la dépression, mais je l’ai traversée. Je connais ses éraflures, ses lésions, ses écorchures, ses marques que l’on s’inflige lorsque l’on passe dans son tunnel étroit, périlleux et sombre et, même si nous avons tous des histoires différentes, des raisons différentes de tomber dans son gouffre, nous avons en commun ses blessures, qu’il est important de pouvoir partager.
Alors, je vais raconter précisément comment la dépression m’a fauchée, comment elle m’a manipulée et ensuite comment je l’ai combattue stupidement au début, et enfin comment je vais la comprendre, lorsqu’elle aura réussi à me faire passer le message dont elle était chargée, elle aura fait son devoir et elle me laissera vivre.
Si vous êtes psychiatre et que vous la combattez tous les jours, pourquoi ne pas lire le témoignage d’une malade ?
J’ai 44 ans et je commence seulement à vivre…
La dépression
Cette force !
Lève-toi et marche
« Maman, Maman, réveille-toi, je t’en prie, Maman ! »
Quelle est cette voix familière qui vient interrompre le cauchemar où je me débats vainement ? Enfin, à ce moment-là, je ne savais plus le vrai du faux, le réel de l’imaginaire, et mon esprit, pareil à un ballon, va descendre les escaliers qui séparent l’état inconscient du sommeil jusqu’à la réalité, il va rebondir plusieurs fois sur chaque marche et de plus en plus vite jusqu’à la conscience du moment présent.
Nous avons tous fait cette expérience agréable ou désagréable, où le réveil est long. On se réveille un après-midi après une sieste, l’esprit flottant encore entre le rêve, où il évoluait, et la réalité, une multitude de questions se bousculent aux portes de transition : qui suis-je ? Ah oui… où suis-je ? quelle heure est-il ? quel jour sommes-nous ? ai-je oublié de me réveiller ? Et les réponses concrètes apparaissent petit à petit, comme une évidence, avec soulagement parfois.
Ce jour-là, le réveil est particulièrement long et la première fois où la petite voix va rompre le sommeil dans lequel je m’étais enlisée, je dormais et j’étais prisonnière d’une situation qui revenait inlassablement ; j’étais seule et je n’arrivais à rien, contrairement aux autres autour de moi qui évoluaient avec aisance et réussissaient, j’avais beau faire tous les efforts du monde, c’était écrit, je ne devais pas et ne pouvais pas réussir et je le savais. Ce rêve se répétait encore et encore, comme pour me démontrer mon incapacité fatale, mais cette fois, alors que le sable mouvant de mon imagination inconsciente m’avalait, il y avait cette petite voix et le ballon qui roulait dans ce cauchemar entama à nouveau sa descente d’une manière vive sur les escaliers de la réalité, étape par étape, bang :
« Maman, réveille-toi ! Maman ! »
Oui, cette petite voix m’était familière, il fallait qu’elle me parle à nouveau, bang :
« Maman, j’ai peur. »
Et là un flash éclaira mon sommeil, bang :
L’image d’une petite fille bonde, ses lèvres fines, qui devraient être bercées par un bonheur serein, étaient déformées par la crainte, la peur formant ainsi un U mal tracé à l’envers, sa bouche tremblante tire sur ses yeux bleu azur, laissant déborder l’océan de détresse sur ses joues humides de chagrin, ses sourcils légers comme un duvet ont perdu leur délicatesse, formant avec les plis inquiets du front le couvercle hermétique de son désespoir.
Mon Dieu, d’où me vient cette pénible image ? Ce portrait disgracieux si précis de cette fillette qui, malgré ses traits déformés, ressemblait à un ange ?
Oh mince, je me suis enfermée dans une enveloppe lourde et immobile ! Que… ? Qu’est ce qui m’arrive ? Et le ballon s’envole dans une spirale infernale où l’échec est omniprésent, je n’arrive pas, je n’arrive pas… et bang !
« Maman, Maman ! » : le ballon a touché terre, il rebondit à nouveau, il retourne dans ce monde où tout le monde y arrive sauf moi, malgré mes efforts répétés, invisibles de tous, ce sentiment d’impuissance, de honte… je n’arrive pas ! Et bang, le ballon rebondit encore !
« Maman, réveille-toi ! »
J’entends de nouveau cette fillette, je connais cette voix, cette fillette, elle m’appelle et le ballon rebondit ainsi plusieurs fois jusqu’à ce que la réalité s’impose à moi comme la solution d’un problème mathématique. Le ballon finira par rebondir de plus en plus souvent, les rebonds se font de plus en plus fréquents, chaque fois qu’il touche terre, je touche la réalité, puis le ballon termine sa course lentement en bas des escaliers où il se met à rouler paisiblement par terre, sa course folle me donne autant d’indices que de rebonds, je finis par reconstituer la réalité et je retombe ! C’est noir, peu engageant… dedans. Comme un chat sur ses quatre pattes, mais sur mon postérieur, qui est devenu si gros que j’aurais pu rebondir moi aussi ! Maman… mon Dieu, que je suis lourde et engourdie… d’un côté comme de l’autre.
Ma petite princesse, ma fille a interrompu le cauchemar récurrent qui ne me semble pas si loin de la réalité parfois… J’ai la triste impression que la réalité n’est que la suite logique de ce mauvais rêve, et puis je suis tout endolorie, j’ai mal partout, mes oreilles souffrent d’entendre ses gémissements incessants, que je tente de faire taire aussitôt mes esprits un peu revenus. Je souris mécaniquement pour la rassurer et je lui prends vite la main, ma bouche pâteuse murmure péniblement :
« Ça va, ma princesse, je suis juste un peu fatiguée. »
Mon Dieu, combien de fois ai-je pu lui dire cette phrase, comment peut-elle encore croire à ce genre de banalité ? D’ailleurs, elle m’observe et doute de mes propos récurrents eux aussi.
« Quoi, qu’est-ce que tu dis ? »
Ah la la, j’ai encore bafouillé, ou quoi ?
Ah la la, j’ai encore dit n’importe quoi durant mon sommeil, quelle idiote alors, et j’entends derrière moi :
« Pauline, laisse Maman se reposer, elle est juste fatiguée, demain, ça sera passé. »
Mon fils oui, c’était mon fils, j’avais été mariée et j’avais une petite fille de dix ans passés et un grand de dix-sept, qui avait dévasté la maison pour aller vivre chez son père l’an passé et était revenu vers moi dans une maison familiale où j’avais fini par m’installer. D’ailleurs, je m’étais séparée, j’avais eu le courage de partir enfin… j’ai fait une crise d’angoisse hier, qui m’a conduite aux urgences, ça m’a épuisé…
Je constatai un moment les dégâts ou plutôt le désastre de ma vie, le ballon s’arrêta devant moi pour que je le regarde attentivement : quel gâchis ! Ça me faisait ça presque tout le temps en ce moment lorsque je m’endormais, je remontais le temps et je me retrouvais sans but, sans avenir, sans études, sans amour aussi, sans garçon qui veuille de moi, sans métier, sans projet, sans rien. Et les autres, ils avaient tout, d’un seul coup sans forcer. Une ratée, une moins que rien ou, plus exactement, quelqu’un

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