118
pages
Français
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2018
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Ebook
2018
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Publié par
Date de parution
13 novembre 2018
Nombre de lectures
0
EAN13
9782414281732
Langue
Français
La petite Graziella voit le jour dans le cadre idyllique d’un petit village de l'Île de la Réunion. Mais la vie peut s’avérer compliquée même sous un soleil radieux. Atteinte d’une maladie que tous pronostiquent comme incurable, elle guérit pourtant et s’essaie à une enfance joyeuse. Les disputes entre ses parents résonnent pourtant trop souvent sous le toit familial et un souvenir lancinant la hante : un homme, assis sur son lit, passe ses mains sur elle. Pour tenter un énième nouveau départ, la famille décide de s’installer en métropole. Bien sûr, la situation ne s’arrange guère et ses parents finissent par divorcer. La jeune fille poursuit ses études puis se marie à son tour. Elle s’épanouit dans son rôle de mère mais son conjoint s’abîme dans l’alcool. Disputes, violence, le rythme infernal reprend ; nouveau « redépart » en sens inverse puisque la famille alors composée de deux enfants retourne à l'Île de la Réunion. Graziella se bat pour tout assumer, cache sa détresse. La vie est loin d’être tendre avec elle, même si un espoir tenu sommeille en elle. Une lumière éclaircira-t-elle un jour son chemin ?
Publié par
Date de parution
13 novembre 2018
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0
EAN13
9782414281732
Langue
Français
Couverture
Copyright
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
ISBN numérique : 978-2-414-28174-9
© Edilivre, 2018
Cet ouvrage utilise des versets de la bible : « La Sainte Bible, traduite sur les textes originaux hébreu et grec, nouvelle édition, d’après la traduction de Louis Segond, Société biblique Esaïe 55, Encode Botte 13190 ALLAUCH.
« Béni soit l’homme qui se confie dans l’Eternel, et dont l’Eternel est l’espérance » Jérémie 17.7
La souffrance est l’occasion de se rapprocher de Dieu.
Gardez confiance en Dieu.
« Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » Romains 8.28
Préface
Il y a quarante cinq ans de cela, dans un petit village, au fin fond du monde, voyait le jour une charmante petite fille que l’on prénomma Graziella.
Comme à toute naissance, et surtout étant le premier fruit d’un amour charnel entre mon père et ma mère, mon arrivée fut un cadeau merveilleux.
Mais les choses ne se sont pas déroulées comme tout parent le souhaiterait.
La petite Graziella fut frappée par une terrible maladie, incurable.
Plus les jours avançaient et plus ce petit corps dépérissait, maigrissait.
Les visites chez les médecins se succédaient, les diagnostics tombaient un à un, et tous furent unanimes et condamnèrent ce petit être.
Bien entendu, dans le milieu dans lequel nous vivions, et dans les croyances dans lesquelles les familles de ce pays vivaient, mes parents désemparés se sont tournés vers beaucoup de solutions : les prêtres, les promesses, et même les guérisseurs malgaches et autres.
Selon mes parents, ils ne sont pas allés jusqu’au bout de ce fameux rituel de guérison. Au moment où l’on voulait me donner le remède miracle, mes parents auraient tout arrêté. Et ils seraient partis.
Questions que je me pose aujourd’hui : cette cérémonie a-t-elle vraiment été stoppée par ce marabout ?
N’aurait-il pas continuer sans ma présence ? Avait-il vraiment besoin de moi pour continuer ?
Le mystère persiste…
Le fait est que je vous écris ces mots, aujourd’hui.
Effectivement, j’ai été ondoyée à l’hôpital car la mort guettait à la porte.
J’avais une maladie digestive, aucun passage pour le lait et quoi que ce soit d’ailleurs. C’était le point de départ de ma vie.
Les années passèrent, et la petite grandissait, s’épanouissait, dans sa famille sur cet île paradisiaque. Plus aucune trace de cette maladie.
Mon père était un de ces bureaucrates tant appréciés, qui rencontrait beaucoup de personnes. C’était un homme respectable et très respecté dans le monde agricole, car il aidait toutes ces familles agricultrices à accomplir leurs rêves.
Parfois, il lui arrivait même de recevoir les faveurs des uns et des unes.
Maman, elle, était une femme au foyer, manquant de rien, juste peut être d’un peu d’attention, d’affection… mais bon, le temps passait, et elle donna naissance à une seconde petite fille, toute aussi charmante et gentille.
Le temps continua à s’écouler, les choses de la vie se succédèrent les unes aux autres, amour, trahison, histoires de famille, tromperies, secrets de famille, batifolages, incestes, tentations diverses, accidents de parcours, séparations… bref la vie de monsieur tout le monde, le quotidien de nombreuses familles.
Là dedans, on ne faisait plus attention aux enfants. On disait les aimer, mais on s’entre déchirait, on se disputait, on se séparait, on revenait, on confiait les enfants à la famille, on s’aimait quoi.
Nous, enfant, on se construisait, petit à petit, avec les modèles que l’on avait, où que l’on n’avait pas, avec l’amour que l’on avait, et surtout avec la vision innocente que l’on pouvait avoir de la vie qui nous entourait, et de la portée des actes de chacun.
Nous nous construisions, peut-être pas dans la vérité mais bon, les personnalités de chacun s’édifiaient comme bon lui semblait, et la vie suivait son cours.
43 Ans dans le monde
Maman,
je dirais qu’elle était une femme tout simplement amoureuse, qui ne vivait que par son mari.
Elle ne manquait de rien, elle s’occupait de sa maison, élevait ses enfants comme son mari lui demandait, vivait la vie que ce dernier avait choisie et décidée pour eux.
Papa,
Homme d’affaire, très influent dans sa famille, car il avait fait des études et travaillait dans les bureaux, en ville.
Il remplissait pleinement son rôle de mari, de père et d’homme de la maison.
Il faisait tout ce qu’il désirait, et décidait.
Il pouvait parfois, jouer à l’homme séducteur, et pouvait collectionner les conquêtes féminines.
Je dirais parfois manipulateur, pouvant se dégager de toutes situations délicates :
« ce n’est que le fruit de ton imagination… je n’ai jamais fait cela… mes valeurs ne me permettent pas de faire de telles choses… ou encore : tu interprètes les situations comme tu veux… ou aussi : je t’ai toujours dirigée vers le bon chemin mais tu n’as pas sû le prendre. »
Telle était sa vision de la vie.
Un homme comme tous les hommes.
Ma sœur et moi :
Enfants, nous vivions une vie tout à fait normale avec nos parents.
Parfois, des disputes éclataient, mais on ne voyait rien de bien grave.
Nous ne manquions de rien, nous aussi, bien au contraire.
Personnellement, j’aurais de belles petites anecdotes à vous raconter, et de bons moments aussi, sur nos années folles de petites filles.
Mais, au fond de moi, une blessure enfouie.
Longtemps, je disais à maman, que j’avais un étrange souvenir, un souvenir douloureux qui me venait toujours en pensée mais je ne savais pas si c’était le fruit de mon imagination ou la réalité passée !
Je me souviens de nuits passées dans ce petit lit, de cet homme qui s’asseyait tout près de moi, et qui passait ses mains sur mon corps de petite fille, entre mes jambes, et qui répétait « n’aie pas peur », je ne disais rien, je ne bougeais pas.
Aurais-je été abusée par cet homme quand j’étais si petite et sans défense ?
Maman me disait « non, ton oncle n’a pas fait cela » et la conversation s’arrêtait souvent là.
Aujourd’hui, je connais la vérité. J’ai vu l’identité de cet homme, et, par la grâce de Dieu, je lui ai pardonné. Je n’ai point de rancœur. Dans mon cœur, aucune haine pour cet homme.
« Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples. Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira » Jean 8.31
Toute la gloire à mon Dieu.
Ressentis de petite fille
D’après mes lointains souvenirs d’enfant, je savais que les relations sentimentales entre mes parents n’étaient pas toujours au beau fixe. Mais qu’en était la cause je l’ai découvert vers l’âge de huit ans, par hasard, alors que ma cousine et moi faisions le ménage.
Pour la petite histoire, nous sommes tombées sur des lettres d’amour, des lettres que mon père échangeait avec sa maîtresse de longue date, sous couvert de sa famille.
Apparemment, ma mère avait découvert, cette relation extraconjugale, mais on voulait la faire passer pour folle.
D’où la première séparation de mes parents, où maman est partie toute seule, en Métropole, nous laissant ma sœur et moi chez notre oncle, avec papa.
Maman supportait tout cela par amour, je pense. Il lui arrivait quand elle n’en pouvait plus, de vouloir tout quitter pour de vrai. Alors elle trouvait refuge dans l’alcool et les cachets.
En conclusion, ma vie d’enfant fut rythmée par toutes ces petites choses de la vie : amour, trahison, tromperie, histoires de famille, secrets de famille, séparation, dispute, joie, pleurs, ras-le-bol pouvant amener à la tentative de suicide…
Un nouveau départ en métropole
Après deux séparations et deux retours, afin de tout recommencer, mes parents décidèrent de quitter l’île, pour donner un nouveau coup de fouet à leur vie de couple et sauver ainsi leur mariage.
C’est à l’âge de dix ans, que je me retrouvai alors en Métropole.
Une nouvelle vie nous attendait.
Papa avait été reçu à un concours de la fonction publique, maman cumulait les boulots, assistante maternelle, femme de ménage puis opératrice de saisie, et finit elle aussi dans la fonction publique, une très grande fierté pour nous ultramarins.
Ma sœur et moi, menions tranquillement notre petit bonhomme de chemin, école primaire, collège, et plus tard le lycée.
Tout semblait être pour le mieux.
De locataire, mes parents passèrent au statut de propriétaire, papa avait gravi les échelons, et maman gagnait peu à peu de l’assurance et son indépendance financière…
Tout cela n’était qu’une apparence, et bien entendu, trompeuse.
À nouveau, dispute, tentative de suicide, adultère, vengeance…
Malgré tout, il y eu la naissance de mon petit frère.
Peut-être, pour sauver son couple encore une fois !
En tous les cas, pour ma sœur et moi, l’arrivée de ce petit bonhomme fut une joie immense et elle nous a comblées de bonheur.
On avait un poupon grandeur nature.
La relation ne s’arrangeant pas entre mes parents, il y eut divorce.
Avec tous ces antécédents médicaux, soi-disant qu’elle n’était pas stable, nous avions été confiés à papa.
Conséquences de cette vie de mésentente entre nos parents.
Pas très à l’aise dans mon corps, très peu sûre de moi, très introvertie, j’avais trouvé refuge dans des relations affectueuses, pas amoureuses, avec des hommes plus âgés et bien sûr mariés. Peut-être à la recherche de cet amour qui me manquait et que je ne laissais pas paraître.
Dans ma famille, on ne se disait pas « je t’aime », on ne montrait pas nos sentiments, sûrement trop pudiques ou tout simplement trop égoïstes nous étions.
Aurait-ce été une façon pour moi de me venger de ces femmes qui nous faisaient souffrir, ma mère, ma sœur et moi ?
Ma sœur,
tout contrairement à moi, était pleine de vie, très belle, totalement extraver