Mémoires d un Jurassien - 1951-2020
210 pages
Français

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Mémoires d'un Jurassien - 1951-2020 , livre ebook

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Description

Un doux et savoureux mélange d’histoires de famille, de souvenirs, un hommage humain et touchant à la Franche-Comté et à ses hommes, femmes et enfants, acteurs de cette belle région.

Coutumes, traditions, patois, généalogie jurassienne, Histoire, cet ouvrage est une invitation au voyage dans l’espace et dans le temps.

Jour après jour, anecdote après anecdote, décennie après décennie... des années ’50 à aujourd’hui, suivez-nous en Franche-Comté à travers un parcours singulier.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 mars 2021
Nombre de lectures 3
EAN13 9782381534275
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mémoires d’un Jurassien 1951 –2020
La SAS 2C4L – NOMBRE7,ainsi que tous les prestataires de production participant à laréalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pourresponsables de quelque manière que ce soit, du contenu engénéral, de la portée du contenu du texte, ni dela teneur de certains propos en particulier, contenus dans cetouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à lademande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeurtiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Gilbert Daudan



Mémoires d’unJurassien 1951 – 2020
À mes enfants Maxime(10 ans) et Cécile (7ans) dont la présence quotidienneà mes côtés m’a incité àdécrire les faits que je relate en étant le plus précispossible,
à mon épouseJémia,
à mon fils Benjamin,
à mes petits-enfantsÉlliot, Samuel, Juliette, Camille,
à Fouad Dermèche: « La vie est une poubelle, l’hypocrisie est soncouvercle ! »
AVANT-PROPOS
Louis Ponsot, mon grand-père maternel, est né auxDeux-Fays le 27 octobre 1897 route de Champmaux, dans une maison àossature en bois d’un seul niveau, au toit couvert de paille,démolie au tout début des années 1940. Son pères'appelait Jean-François Ponsot (1855/1920) ; il avaitépousé Marie-Thérèse-CélestinePutelat le 07/08/1880 à Champrougier.

Son petit fils Claude Ponsot (né en 1941) est le généalogistede cette branche de notre famille ; de dix ans mon aîné,je lui dois une fière chandelle pour les précisions queses recherches apportent à l’histoire de notreparentèle.
Il fit ses études secondaires à Dole au CollègeModerne et Technique, de 1954 à 1957 ; il passait sesfins de semaine chez nous : ma mère en profitait pourentretenir son linge.
Philatéliste, passionné de géographie physique,parrain de ma sœur, il participera à l’émissionradiophonique « Quitte ou double ? »
Contestataire avant l’heure, ce qui ne l’empêcherapas de faire toute sa carrière à la SNCF, Claudetentait de persuader sa tante Gilberte – ma mère –que faire le ménage revenait à changer la poussièrede place ! « Qui s’excuse s’accuse  »avait-il coutume de dire. Armand son oncle – mon père -,influencé par le souvenir de Claudius Binoche, le hérosdu film « Le gendarme de Champignol », pourtaquiner son neveu, l’appelait Claudius.
IL (ce pronom personnel masculin et d’autres du mêmegenre ou au féminin, écrits en majuscules au milieud’une phrase, désigneront nos aïeux vénéréstout au long de ces pages) n’est pas allé àl’école bien longtemps : enfant, IL menait les oies les ouillotes en champs.

Pour vous permettre de mieux apprécier les relationsfamiliales reliant les habitants de Biefmorin les uns aux autres, lesparagraphes traitant de généalogie que vousrencontrerez au cours du récit seront annoncés par°°° : vous pouvez les ignorer sans que votrecompréhension de ce témoignage n’ait à ensouffrir ! Merci.

Quand le sujet que je m’apprêterai à dépeindrem’obligera à sortir du cadre du tableau affiché àl’entrée du paragraphe, vous en serez prévenuspar ***
Premièrepartie : Les origines
La guerre de 14
Au moment de la première guerre mondiale – en 1915 –son frère aîné Émile Ponsot né le28 juin 1895 a été envoyé au casse-pipe ;Louis voulant le rejoindre au front devança l’appel. ILfit son instruction militaire à la caserne Ruty àBesançon ; dans cette ville de garnison, IL faisaitl’exercice place Chamars. Rappelons que les conscrits étaientappelés sous les drapeaux à l’âge de 20 anset que leur service militaire durait 3 ans. Ci-dessous, je vous donneà lire in extenso ce qui est écrit dans les archivesdépartementales du Jura sur la fiche matricule n° 347concernant Louis-Gustave Ponsot.
« Incorporé à compter du 8 janvier 1916.Service en camp et soldat de 2 ième classe le dit jour. Passé au 42 ième Régimentd’infanterie le 26 octobre 1916. Évacué pourblessure le 19 avril 1917. Rejoint les armées le 1 er juin1917. Disparu le 23 octobre 1917 à Verdun. Fait prisonnier,interné en Allemagne à Müncheberg. Rapatriéen France le 27 décembre 1918. (Ce qui suppose un périplede 46 jours à travers l’Allemagne) Passé dansla réserve de l’armée active le 7 janvier 1919 (ça fait bien 3 ans de service militaire) . Passéau 44 ième Régiment d’infanterie le 20 juin 1919.Mis en congé illimité de démobilisation le 21septembre 1919, 10 ième échelon n° 170, dépôtdémobilisateur 44 ième Régiment d’infanterie. S’est retiré auxDeux - Fays. Certificat debonne conduite : « accordé »Affecté au 147 ième Régimentd’infanterie. Affecté le 1 ER avril 1929 au 132 ième Régiment d’infanterie.Classé service auxiliaire affection non imputable au servicepar la Commission de réforme de Besançon du 27 avril1919 pour troubles gastriques sans vomissements ni lésionspulmonaires. A justifié le 1 er octobre 1929 être père de 4(?) enfants vivants. Rattachéà la classe de mobilisation 1901, classé sansaffectation le 16 janvier 1927, maintenu service auxiliaire.Invalidité inférieure à 10%, origine nonrecherchée pour : dyspepsie ancienne, décision dela commission spéciale de Besançon le 30 septembre1932. Libéré définitivement de toutesobligations militaires le 25 septembre 1935(!) »
Dans une tranchée à Verdun, rencontrant un officierallemand à l’agonie, Louis lui offrit à boire deson bidon ; pour le remercier de son geste, l’officier luidonna sa paire de jumelles.
De retour au pays, Il épousa le 1 er octobre 1919 –soit 10 jours (Durée des bans de mariage depuis l’entréeen vigueur du Code Civil napoléonien) après  «s’être retiré aux Deux-Fays » - , enmairie de Biefmorin la veuve de son frère Émile,Cécilia née le 21 avril 1893 à Biefmorin. Lemaire s’appelait Jean-Baptiste Meunier et l’acte demariage comporte cette phrase qui me laissa tout d’abordperplexe : «  Les futurs époux sontautorisés par décret accordant dispense d’alliance ». Après avis de monsieur Denis Breniaux, maire de Brainans,cela est une allusion au précédent mariage de Céciliaet non pas à une absence d’anneaux à échangerentre les époux.
Berthe Duret née en 1897, 25 rue du Val d’Orain àBiefmorin et y demeurant jusqu’à son mariage, marrainedu soldat Louis Ponsot, pourrait très bien avoir étél’entremetteuse de cette union !
Comme disait monsieur Tournier notre professeur d’histoire enterminale : «  Il fallait ratrapper le tempsperdu ! »  Puis à propos de la crisede 1929 : «  Ce sont les pays totalitaires qui s’ensont le mieux sortis  » et enfin concernant le mondecontemporain : «  Le lit c’est la télévisiondu pauvre  ».
En première, notre professeur d’histoire-géographies’appelait monsieur Bourgeois : alors bien sûr nousne manquions pas de fredonner dans son dos le refrain de la chansonde Jacques Brel « Les Bourgeois » !

Émile Ponsot avait été tué àVillers-Cotterêts le 28 juin 1918 après êtrerevenu d’une permission au cours de laquelle il avait épouséMarie-Louise-Alphonsine-Cécile Meunier (dite Céciliaselon son nom de baptême ou communément « laIA ») le 25 juin 1918 en la Maison commune de Biefmorin etreconnu , en vue de la légitimation , son fils Robert néle 06-09-1913 : « Je m’appelais Meunier,maintenant je m’appelle Ponsot  » confiait Robertà sa petite camarade d’école Marie Meunier(1914-1981).
À la mort de son père légitime, Robert devintpupille de la nation.

N’ayant jamais abordé avec eux ces épisodes deleur vie de peur de raviver de mauvais souvenirs, d’autant plusque je ne me mêlais guère à la conversation desadultes, me satisfaisant de suivre avec intérêt leursdialogues bilingues, je me pose aujourd’hui plusieurs questions:

— Comment Louis a-t-il pu emmener ses jumelles allemandesen captivité et revenir avec à Biefmorin ? Unefois l’armistice signé, le 11 novembre 1918, comme ilfaisait partie du camp des « vainqueurs », ledroit de la guerre lui a peut-être permis d’emporter àla fin de sa détention les effets qu’il avait déposésau greffe en y arrivant ? L’officier a-t-il survécu ?Est-il intervenu en sa faveur ?
— À Sa libération a-t-IL touché « unesolde de captivité » et de quel montant ?
— Avec quelles ressources matérielles notregrand-mère a-t-elle vécu entre le départ d’Émilepour le front et son mariage avec Louis ?
Pendant ces années de séparation, il lui a fallusubvenir à ses besoins, à ceux de son premier enfant,Robert « Mon Robert  », et s’occuperde sa mère qu’elle vouvoyait, Alphonsine Meunier, néeCattenot en 1862 à Colonne. Celle-ci, veuve depuis 1893 –année de naissance de ma grand-mère qui de ce fait n’apas connu son père -, atteinte de la maladie de Parkinson estdécédée le 24 novembre 1918 de la grippeespagnole.
Robert promenait sa grand-mère en fauteuil roulant àtravers le village.

Le plus probable c’est qu’Elle a dû travailler sesmaigres terres et faire son bois en coopération avec d’autrescultivatrices et cultivateurs non mobilisés. Je pense enpremier lieu à sa sœur Edwige (1891-1963) dont le mariFrancis Roberget dit Bargeret fut lui aussi tué sur lechamp de bataille le 7 août 1916, puis à la familleRoberget Julien dit Detvet dont l’épouseHenriette était une petite cousine.
Francis et Julien étaient-ils parents ?
°°° Henriette Roberget était la fille de ReineLombard (fille de Joseph Lombard né en 1830, le plus jeunefils d’Ambroise Lombard) et d’Auguste Meunier dit « LaYoup’ ». °°°

Au début de la guerre, Francis cantonnait non loin deBiefmorin et ainsi pouvait rejoindre en cachette sa femme et leurstrois enfants au village le soir ; deux femmes jalouses, dont lamère de Marcel Thiébaud (Marie Munier, descendanted’Ambroise Lombard elle aussi) le dénoncèrent :il dut monter au front où il mourut peu de temps aprèsen 1916.
Leur fille Marcelle née le 16 août 1910 mena sa vied’enseignante jusqu’à son terme en 1981, maisleurs deux autres rejetons moururent prématurément :Gabrielle née le 7 avril 1915, de la grippe espagnole le 17novembre 1918, et Paul né le 20 mars 1912 d’uneappendicite en 1923.
À Biefmorin la grippe espagnole tua six personnes entre le 14et le 24 novembre 1918 !

Grand-mère touchera une pension de veuve de guerre (avec queldélai d’attente ?) entre la date du décèsd’Émile e

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