Moïse Kapenda Tshombe. Premier ministre du Congo-Léopoldville – Tome 2 - 2e partie
210 pages
Français

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Moïse Kapenda Tshombe. Premier ministre du Congo-Léopoldville – Tome 2 - 2e partie , livre ebook

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Description

Moïse Kapenda Tshombe est un homme politique congolais, Katangais d’origine.

En mars 1963, il part en exil. Personne n’a parié un kopek sur son avenir politique. Mais la situation se dégrade dans tout le Congo-Léopoldville. Les Mulelistes, partisans de Patrice Lumumba, en rébellion contre le gouvernement du Premier ministre Adoula, s’approchent de la capitale, Léopoldville. C’est la panique générale. L’Occident, qui a pourtant combattu M. Tshombe, conseille à Kasavubu de rappeler l’homme d’état katangais.

Il revient le 30 juin 1964. Cette fois-ci comme Premier ministre, moins d’une année après son départ pour l’exil. Il forme un gouvernement de salut public et vainc la rébellion lumumbiste. Il rétablit la situation générale et remet de l’ordre en six mois. Il organise les élections législatives que son parti, la CONACO, remporte.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 juillet 2019
Nombre de lectures 3
EAN13 9782414365401
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-36541-8

© Edilivre, 2019
Chapitre VIII La révolte des braves
Lorsque M.Tshombe quitte Léopoldville pour son deuxième exil, la rébellion est déjà vaincue et cette défaite a remis les politiciens de Léo en selle, devenus confiants, ils reprennent leurs habitudes de politicailleurs. Alors arrive Mobutu qui les balaie et s’empare du pouvoir. L’homme est le prototype même de colonisés ignares forgés par la colonisation. Il a fait son apprentissage à la Force Publique où il a passé sept ans comme sergent, chargé de l’intendance. L’armée qu’il commande est celle de couards comme lui-même. Elle a détalé devant les rebelles. En moins de quinze mois, les Katangais, revenus de l’Angola ainsi que quelques volontaires étrangers ont eu raison des insurgés lumumbistes. Il y a des Belges, des Français et des Britanniques. Ces étrangers se jalousant les uns les autres. Ils ont laissé une image de combattants qui ne sont absolument pas durs à toute épreuve. Il n’y a eu que les Katangais qui aient été une force cohérente et en même temps disciplinée. Parmi les étrangers servant au Congo, seul Jean Schramme est digne de la confiance que les Katangais continuent à lui témoigner depuis qu’il était venu au Katanga et s’y était engagé en 1960 pour servir une cause qu’il estimait juste.
La rancune de l’ancienne Force Publique, l’Armée Nationale Congolaise à l’indépendance, et des officiers belges restés à son service à l’endroit des Katangais est inextinguible. Le conflit devient insoluble pendant la lutte contre la rébellion entre 1964-66. Les Belges, conseillers de l’ANC, issus de l’assistance technique, ont tout fait pour retourner la roue de l’histoire ; ils ont présenté à qui mieux mieux la souveraineté katangaise et ses institutions dont l’armée comme un fait de rébellion contre le gouvernement central congolais et l’armée katangaise est à leur entendement celle des mutins. En 1966, Mobutu faisait remplacer les prévotés militaires katangais par les simples soldats venus du Kasai, qui occupaient le terrain libéré par les Katangais. Le fer de lance de toute la campagne est le régiment BAKA dont le commandant est le Colonel Ferdinand Tshipola. Le colonel est un ancien du Katanga indépendant qui s’est battu contre les mercenaires onusiens de Kennedy et contre l’ANC sur tous les fronts au Katanga. Parti en Angola avec son régiment, plus de 5 mille hommes, il revient en 1964 au moment du retour de M.Tshombe. Farouchement partisan du Katanga souverain ainsi d’ailleurs que son chef d’Etat-Major, le major Mwambu. Le régiment BAKA comprenait quatre commandos : le 11e, le 12 e , le 13 e et le 14 e commandés tous par des officiers katangais. Quant au 8e, il est celui des diabos et il se trouvait à Paulis. Du côté de l’ANC, il y a le 5 e groupement avec deux bataillons, ils sont encadrés par des officiers belges de l’Assistance. A la nomination du colonel Mulamba comme Premier Ministre, le groupement tombe sous le commandement du colonel Tshatshi. Les choses se détériorent du jour au lendemain. Mobutu lui envoie deux compagnies de prévotés militaires, encore plus indisciplinées que le reste de la troupe congolaise. La situation se gâte très vite à propos de la solde :
« Un très profond malaise régnait depuis longtemps dans le régiment katangais de Stanleyville. Les Katangais se sentaient brimés par plusieurs mesures vexatoires, alors qu’ils considéraient que c’était eux qui avaient eu le rôle essentiel dans la reconquête. En outre, la destitution de Moïse Tshombe leur paraissait trop injuste. » 1
Les Diabos du 12 e commando sont les premiers à présenter des signes d’énervement et de révoltes pour une question de solde. Entretemps, Mobutu renforce ses troupes en envoyant un troisième bataillon de l’ANC qui arrive à Stanleyville commandé par un Belge, le major Minne de l’ATB. Il s’installe au camp Otraco, secteur naguère tenu par les Katangais. L’arrivée de ce bataillon de l’ANC est compensée par celle du major Schramme et voici comment le major Schramme a relaté son arrivée à Stanleville, à la tête de ses hommes pour ouvrir la route Lubutu-Stanleyville :
« Je me croyais définitivement oublié par le commandement de l’Armée Nationale Congolaise quand on me demanda, dans le courant du mois de mai 1966, d’ouvrir l’axe routier de Lubutu-Stanleyville. Les soldats de l’ANC n’étaient même pas capables de mener à bien cette simple opération. Le général Bobozo, nouveau chef d’Etat-Major, qui m’avait transmis cet ordre, ne semblait pas se rendre compte combien il était au fond injurieux pour ses propres troupes. Ce fut à la fin de ce mois que j’ouvris la route comme on me le demandait. Je ne rencontrai aucune résistance rebelle. Seuls quelques barrages constitués par de gros arbres en travers de la route retardèrent notre progression. En moins de quatre jours, nos ouvriers avaient tout nettoyé et nos soldats étaient passés sans encombre.
L’accueil de l’ex-Stanleyville fut délirant. Tous les habitants, les Noirs comme les Blancs, étaient descendus dans les rues pour nous acclamer. Je mesurai à ce moment l’exacte popularité de nos Léopards. Nous avions eu du mal à défiler, car la foule voulait nous porter en triomphe. Vraiment le 10 e Codo devenait l’enfant chéri de la grande cité de la Province Orientale. Je retrouvai la ville que j’avais fuie six ans auparavant, après avoir failli trouver une mort atroce, noyé par les mutins du camp Ketele. Comme tout cela me semblait loin ! Je n’étais plus un planteur descendu au marché, mais un major défilant à la tête de ses troupes. Mes Léopards avaient conquis le cœur de tous. A vrai dire, le conflit n’avait jamais cessé entre Congolais et Katangais.(…) Je rencontrai le colonel Tshipola et le major Mwambu à l’hôtel Stanley.
– Il n’y a qu’une bonne nouvelle : cette ouverture de route que vous venez de mener à bien. Autrement, tout va de plus en plus mal, me dit le chef du régiment BAKA.
Ces soldats katangais qui avaient libéré tout le nord du Congo et rejeté les rebelles au-delà de la frontière soudanaise étaient traités comme des parias.
– Je regrette le temps de la 5 e Brigade et du colonel Lamouline, soupira le major Mwambu. Si nous n’avions pas beaucoup de véhicules, nous ne manquions quand même jamais de munitions comme maintenant.
Le colonel Tshipola renchérit sur tous ces griefs :
– La dernière trouvaille de l’ANC est de vouloir récupérer nos officiers pour leur faire suivre des cours de perfectionnement. Avec examens à la clef ! Je me demande bien qui pourra les faire passer. Certainement pas ces fuyards de l’ANC qui ont toujours détalé, qu’ils se battent contre nous ou avec nous.
– Tout cela, c’est encore une manœuvre pour disperser les cadres de nos Codos et nous imposer d’autres chefs.
Tout était bon à l’ANC pour brimer les Katangais. Les soldes n’étaient plus régulièrement payées. Je devrais aussi rencontrer également à Stanleyville un officier de l’Assistance Technique, le major Saint, officier opérationnel du fameux 5 e Groupement de l’ANC.
– Ce qui se passe ici est une honte et cela va mal finir, Vous verrez sans doute le colonel Tshatshi et vous jugerez par vous-même.
– Et les Katangais du régiment BAKA ?
– On épure les cadres, Blancs comme Noirs. Alors, les Commandos sont en pleine désorganisation et la discipline se relâche terriblement. Vous savez que sans discipline une troupe n’est plus qu’une horde. Je crains des mutineries individuelles. Peut-être même quelque chose de plus grave.
Le major Saint resta un instant silencieux. Puis il me confia :
– Je crois que tous les Katangais souhaiteraient vous voir prendre le commandement de leurs Commandos. Vous seul pouvez ramener l’ordre et le calme.
– C’est impossible ; vous savez bien qu’à l’Etat-Major de l’ANC on me juge comme un pro-Katangais enragé. Me nommer à leur tête leur semblerait encourager la rébellion.
– Ce serait le contraire. De toute façon cette rébellion aura lieu tôt ou tard. Et dans la pagaille. »
Jean Schramme émet un jugement sévère sur les officiers de l’Assistance Technique Belge. Il leur attribue aussi la responsabilité du désordre et des drames du Congo :
« La plupart des officiers de l’ATB n’étaient que des bourgeois paperassiers. Ils ne prenaient aucune initiative et se contentaient de compter les jours qui les séparaient des permissions. Rien, hormis la solde, ne les attachait à ce pays. Ils n’avaient, pour la plupart, pas de générosité et, pour beaucoup, pas de courage. On l’a bien vu lors des combats. Que de morts inutiles !
Médiocres dans la guerre, ils devenaient nuls dans la paix. Stanleyville avait été reprise en novembre 1964. Près de deux ans après, rien n’était fait. Les soldats demeuraient abandonnés à l’indiscipline et les officiers à la jalousie. Je n’avais jamais rencontré tant de mythomanes, de bavards et de méchantes langues. Ces officiers de salon se conduisaient comme de petits salariés sans envergure. Ils n’étaient forts que pour critiquer lesofficiers de brousses. Ce sont eux les responsables du désespoir. Mais j’en connais quelques-uns – pas nombreux –, qui avaient accepté des responsabilités et qui firent leur devoir, en leur âme et conscience. Ils ne furent, hélas ! pas assez nombreux pour sauver l’honneur de leurs tristes camarades.
Les officiers katangais se rendaient fort bien compte de la nullité et de la suffisance de beaucoup d’officiers de l’ATB. Ils souffraient encore en silence. On les avait fait venir de leur lointain Katanga pour arracher le nord du pays à la rébellion. Maintenant, on les abandonnait, on les méprisait, on les décimait. »
Le major Jean Schramme est invité par le colonel Tshatshi qu

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