Mon œil
148 pages
Français

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Description

C’est l’histoire vraie de mon œil : le droit. Celui qui avait le droit à une chirurgie « soignée ». Comment cet œil, opéré d’une banale cataracte, est-il devenu celui qui me reste aujourd’hui ? Lorsqu’on me regarde, c’est toujours mon œil, un peu moins beau, bien sûr... Lorsque JE vous regarde, je ne vous vois plus tels que vous étiez, tels que vous êtes toujours ! Ma vue a changé. Ma vie a changé. Irrémédiablement. Voici l’histoire d’une intervention chirurgicale simple qui ne s’est pas déroulée aussi simplement que le mot simple : cataracte. Aurais-je écrit plusieurs fois le mot « simple » ? A vous de.......Voir.


Maquette de 1ère de couverture réalisée par: florianburger@yahoo.fr

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 juillet 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332927934
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-92791-0

© Edilivre, 2015
Mon œil
 
 
J’ai l’envie et le besoin d’écrire ce texte afin que cette négligence médicale n’arrive plus jamais. J’ai retenu des bribes de conversations avec les différents médecins lors de mes opérations, ou pendant les examens. Étant profane dans le domaine médical, il se peut que les explications techniques soient erronées ou pas. L’ophtalmologie a progressé considérablement. Les moyens techniques sont efficients, la recherche est remarquable de la part de certains praticiens. Ne pas retenir les leçons des professeurs amène parfois au pire.
Ce chirurgien est sans aucun doute un ponte dans son domaine, mais il a oublié l’essentiel… la vigilance ! Ce manque de surveillance entraine des fautes médicales graves et sévères pour le patient. Me voilà aujourd’hui réduit à une vue quasi monoculaire. En espérant que rien ne perturbera l’œil valide qui vieillit en même temps que l’homme.
Messieurs les chirurgiens, soyez fiers de votre savoir mais, de grâce, restez sur vos gardes. Un geste inapproprié peut être fatal.
Ainsi je vous livre mon vague à l’âme tout au long de mes 6 interventions et de toutes les consultations de ce marathon médical.
Pour retracer l’événement, heure par heure, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, je détaille ce drame !
Et c’est ma vie !
Celle de ma femme, de mes enfants et de tout mon entourage.
Mon accident (très rare lors d’une intervention de cataracte) se produit le 3 juillet 2009 à 10h55. Touché en plein cœur, ce moment dramatique restera gravé à jamais.
J’entends « flop » dans mon œil, mais pas de douleur, puisque je suis endormi en locorégional : abolition transitoire de la sensibilité d’une partie du corps.
«  Bordel de merde ! C’est la première fois que ça m’arrive, je n’ai jamais vu ça ! » ai-je entendu lors de l’opération qui, jusque-là, se déroulait parfaitement.
Les secondes m’ont paru un siècle. J’entends ceci :
« Tout le monde autour de moi ! Calculez-moi le nouvel implant rigide ! Appelez l’anesthésiste, les instrumentistes, on a un quart d’heure pour sauver l’œil, il saigne de partout. »
Ce sont les paroles de ce chirurgien de bonne réputation.
Grâce au sédatif administré qui vous ferait traverser les chutes du Niagara en courant sur un fil, je suis zen ou presque !
Le processus vital de mon œil est engagé.
Ma vie de jeune retraité bascule. Je ne sais pas à ce moment précis ce qui s’est passé exactement. Les paroles anxiogènes de ce chirurgien me donnent à penser que des dégâts considérables ont eu lieu avec des conséquences graves, puisque six interventions seront nécessaires pour tenter de sauver cet œil meurtri à jamais.
26 décembre 2010, à l’heure où j’écris ces premiers mots, il me reste 1/20 e  d’acuité visuelle. C’est-à-dire rien. En prime je louche ! C’est une diplopie acquise depuis le 6 août 2009 lors de ma deuxième opération : je vois les images en double. Cela fait aujourd’hui dix-sept mois que tout s’est arrêté. Je vis donc au ralenti. Je sais, des drames plus sévères se jouent au quotidien. Mais chacun le sien !
Je vais vous retracer le calvaire vécu, autant sur le plan physique que moral.
L’angoisse de perdre l’œil ne m’a pas quitté un instant.
Depuis la première opération, chaque matin j’ai peur d’ouvrir cet œil, de découvrir que la lumière n’y entre plus. Et s’il n’en restait qu’un ? Il faut le préserver, le protéger, le bichonner, sinon quoi ? La canne blanche ?
Pour l’heure ce n’est pas ce dénouement qui habite mon esprit.
Mon vœu le plus cher serait que ce récit soit accessible au monde entier, ou tout au moins à mon monde, et que tous les ophtalmologues testent leurs seringues en dehors du champ opératoire. A cause d’un geste peut-être oublié, je me bats aujourd’hui pour éviter la prothèse : un œil de verre…
Ces hommes, ces femmes, en prononçant le serment d’Hypoccrate, jurent de servir la médecine. Ils étudient pendant près de quinze ans. Ils sont formés pour sauver des vies, et non tuer… même un œil ! De cela, je ne doute pas, mais le dernier à tenir la seringue doit la vérifier, la tester, il en est le responsable. Et seul, il reste. Seul !
Le protocole a-t-il été suivi ? Je pose la question. Mais le résultat est là : c’est moi qui me retrouve « chocolat » pour ne pas dire dans la merde ! Le médecin qui m’a opéré réalise 700 interventions de cataracte par an, sans compter les consultations, les soins en urgence et autres actes chirurgicaux. Mais comment fait-il pour ne pas faire d’erreur ?
Eh bien… il en a fait une au moins : Moi.
 
 
Juin 2009, clinique d’ophtalmologie en Lorraine, je consulte le Dr B.
Les examens confirment une cataracte. Rendez-vous est pris pour le 3 juillet 2009 à 10 heures. Nous avons une discussion sur le manque évident de médecins dans cette spécialité. Cet homme grand, taillé dans du roc, doté d’une voix grave me semble compétent. La semaine qui précède l’intervention, l’angoisse monte dans mes entrailles. Jour « J » : comme d’habitude, mon épouse et moi sommes à l’heure, voire en avance. Je remplis les formalités administratives pour mon hospitalisation ambulatoire, comme ils disent…
Il est 9h30 lorsque je sonne à la porte d’entrée du bloc opératoire.
Une infirmière me reçoit, et me conduit vers le box n°14 :
« Déshaillez-vous. Enlevez vos bijoux. Gardez le slip. Retirez les dentiers si vous en avez » me dit-elle avec une délicate fermeté.
« Enfilez la blouse, les chaussettes en plastique et un bonnet dit « charlotte ».
Je souris, j’étais coiffeur.
Allongé sur un brancard la tension monte. Une frousse véritable ! Une infirmière m’inflige une voie intraveineuse au cas où cela se passerait mal. L’aiguille bute sur un os du poignet, se plie. Douloureux. Ça commence bien ! Ce n’était pas le jour des aiguilles, je l’ignorais à ce moment-là . Plus aguerrie, une autre infirmière réussit à trouver une veine sur le dos de ma main.
Piloté vers la salle de « préparation », je rejoins une dizaine de patients alignés comme du bétail. J’exagère peut-être, c’est ce que j’ai ressenti. Calme en apparence, un volcan d’appréhension me tenaille.
La pendule murale indique 10h25.
« V ous êtes tendu, Monsieur », je vais vous donner un décontractant.
Des infirmières courent dans tous les sens. L’une d’elles contrôle la dilatation de mon œil droit : « je vais remettre des gouttes, l’œil n’est pas assez dilaté » . Votre tour viendra plus tard. Un autre patient prend ma place.
10h40, c’est à moi. J’entre dans le bloc, la tête sanglée, enfermé sous un drap vert comme une momie sous ses bandelettes. J’ai peur !
Le chirurgien me parle :
– Bonjour monsieur Mercier, c’est bien l’œil droit que je dois opérer ?
– Oui Docteur, c’est bien le côté droit !
– Je commence, j’incise dit-il.
Agréable surprise, les produits me rendent « euphorique », c’est énorme, je n’ai aucune douleur. Je me détends.
Monsieur Mercier, j’ai terminé, je vais rincer m’annonce le praticien.
A 10h55 ma vie bascule, le drame m’arrive en pleine gueule !
La canule d’hydrodissection se désadapte, l’aiguille entre dans mon œil comme une flèche, perfore la capsule et crée un impact rétinien avec début d’hémorragie.
Je saigne de partout, paraît-il. L’implant s’est luxé dans le vitré, il est au pôle postérieur, l’aiguille fait son chemin dans le liquide et déchire la rétine en plusieurs endroits. Toujours pas de douleur. On me « chloroforme » totalement et c’est parti pour deux heures d’opération afin d’éviter la perte de l’œil.
Les emmerdes commencent !
L’urgence est de prendre les bonnes décisions.
« Je n’ai qu’un quart d’heure pour sauver l’œil ! » dixit le médecin.
Au réveil, j’ai la nette impression que le temps s’est arrêté. Box 14, je suis perdu. Mon épouse arrive, inquiète, il est 14h30… elle attend depuis 9h30.
Je dis en souriant : « j’ai failli perdre l’œil, ça c’est mal passé ! »
Elle pensait que je déconnais, mais l’infirmière présente à mes côtés, confirme que c’est un incident exceptionnel, un événement très rare en ophtalmologie.
Le Dr B arrive dans le box, s’adosse au mur les bras croisés dans le dos : « voilà, il y a eu un problème, mais j’ai réparé ! » OK. S’il a réparé, c’est tout bon ! Je suis rassuré. Dans mon malheur j’ai de la chance. Ce chirurgien est un spécialiste de la rétine. Avec un autre, je repartais une orbite vide. (cavité osseuse de la face contenant le globe oculaire)
Samedi 4 juillet 7h45 : retour au cabinet. La nuit fut agitée, je suis chancelant.
Le chirurgien me dit : « Opération cauchemar­desque. »
Je hurle en silence. Et pour moi donc !
Il retire le pansement oculaire « je m’attendais à pire, ce n’est pas mal ».
Enfin quelques explications techniques mais pour nous c’est la confusion.
Il nous faudra 4 à 5 jours pour réaliser la gravité de l’accident.
Suivent les nausées, les douleurs qui, pendant huit jours, me feront perdre quelques kilos superflus d’ailleurs.
Le lendemain vers 16 heures, mon fils aîné déboule dans la cuisine. Il est pressé de me voir, d’évaluer les dires de sa maman. Connaissant sa sensibilité, je suis resté calme, serein. Il faut le rassurer. Malgré ma tête de boxeur, complètement sonné, j’ai retiré ma protection oculaire pour lui montrer de quoi j’avais l’air.
J’ai découvert le « positionnement ». Un calvaire de six heures par jour pendant un mois après chaque intervention. Assis sur une chaise, mes avant-bras sur la table, la tête posée dessus, je fractionne les séances : cinquante minutes ainsi, les dix autres pour marcher un peu et me détendre.
La nuit aussi il y avait des règles à suivre : la tête doit reposer sur mon bras droit, en décubitus latér

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