Ne nous raconte pas d histoire
226 pages
Français

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Description

Lorsqu’Elsa épouse Dominique après une enfance perturbée par la mort de son père et une adolescence passée en pension, elle ne se doute pas de la vie qui l’attend. Son mari, rencontré à l’université, se révèle manipulateur, maladivement jaloux, mégalomane, tyrannique et pervers. Viennent des années de violence tant physique que morale pendant lesquelles elle va perdre toute confiance en elle, s’enfoncer dans un climat de crainte puis de terreur.
Elle se réfugie dans l’amour de ses enfants et dans sa profession. Malgré les pressions de son mari, elle a refusé d’abandonner celle-ci. C’est la seule chose sur laquelle elle n’a pas cédé.
Devenue incapable de réfléchir sereinement, victime des menaces et du chantage de son mari, elle pense que sa vie est irrémédiablement gâchée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 octobre 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332563934
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-56391-0

© Edilivre, 2014
Dédicace

A ma grand-mère paternelle
A mes enfants
Préface
Si parfois la mémoire m’a fait défaut et si j’ai pu commettre quelques confusions de lieu ou de date, les scènes décrites sont absolument authentiques. Mais il est vrai que je ne peux dire combien de fois elles se sont renouvelées. La violence subie par moi-même puis mes enfants était-elle quotidienne, hebdomadaire, bihebdomadaire ? Je ne sais plus… Mais ce qui est certain c’est que cette atmosphère de crainte, le sentiment de vie gâchée, eux, étaient devenus très vite quotidiens.
On respirait chez nous un air indéfinissable, un malaise profond que nos amis avaient du mal à comprendre, à identifier. Les murs eux-mêmes, témoins de tant de barbarie morale comme physique suintaient la peur.
Que cachait donc le mutisme de la femme ? Pourquoi son mari la surveillait-il de façon si étroite ? Qu’y avait-il dans ce couple en apparence si correct ?
Certains pensaient et me l’avouèrent plus tard que la jalousie maladive du mari était justifiée…
Un crayon
Le crayon glissa, tomba, roula et s’arrêta aux trois quarts de l’amphithéâtre.
Heureusement, nous étions à la fin de la conférence de Monsieur Mazeaud et le Professeur sortait. Gênée de ma maladresse, j’avais suivi mon porte-mine des yeux et avant que je n’ai eu le temps de réagir, un garçon assis de l’autre côté de l’amphi, au premier rang, juste en face de moi, avait bondi, ramassé le fameux crayon et maintenant me le tendait cérémonieusement. De taille moyenne, le garçon était brun, le visage plutôt rond, les yeux gris-verts, le nez large, pas vraiment mon type d’homme. Mais il avait un sourire amusant avec encore me semblait-il des traces de naïveté.
« Je m’appelle Dominique, et vous ? »
Mon beau-père (1)
Dans la cuisine de l’appartement familial, je prends mon café. La porte, au bout du long couloir, grince puis se referme. Je reconnais le pas de mon beau-père.
Tous les deux sommes les premiers levés. Il entre dans la cuisine et m’embrasse. Soucieux de sa ligne, il se prépare un thé qu’il prend avec des biscottes. Mince, pas très grand, brun, l’œil noir est perçant, la bouche souriante. Pas particulièrement beau il possède un charme certain dont il sait user. Je ressens de l’affection pour cet homme et me plais, depuis son mariage avec ma mère il y a une dizaine d’années, à le considérer comme un père au même titre que mes demi-frères et sœurs. Il me parle avec gentillesse, s’intéresse à moi. Pourtant, paralysée par la timidité, j’éprouve de l’embarras à me retrouver seule avec lui et devoir entretenir une conversation. Mais ce serait certainement la même chose avec tout représentant du sexe masculin dont je ne connais rien. Quelques semaines seulement avant, j’ai réussi mon bac et réintégré ma famille dans ce quartier haussmannien de Paris.
Ma mère et les six autres enfants sont encore au lit.
Les copains du centre Saint-Yves
Je viens de commencer ma première année à la faculté de droit. Dès la première semaine, j’ai pris l’habitude de me rendre tous les mardis déjeuner au centre St-Yves, le centre catholique de la faculté de droit . C’est ainsi que je rencontrai mes premiers copains.
Depuis qu’il m’a abordée, Dominique a pris l’habitude de s’installer près de moi dans l’amphithéâtre. Aujourd’hui encore il est là. Nous sommes mardi et à la fin des cours de la matinée, il me demande de déjeuner avec lui. Je n’ose refuser et l’emmène avec moi au centre Saint-Yves. Arrivés, je le présente à mes copains déjà installés autour de la table. Il y a Michèle, Jean Pierre, Adrien et trois autres garçons. On nous fait une place et les conversations vont bon train. Dominique n’est pas le moins bavard. On parle de l’Algérie et tous les garçons autour de la table bénéficient d’un sursis. Quelles que soient leurs opinions, au fond, chacun espère que tout sera terminé à la fin de leurs études. Le repas me semble bon, nous buvons un peu de vin. Après sept ans de pensionnat, je me sens libre et heureuse et ne souffre pas encore de maux de tête chroniques.
Ce n’est que quarante ans plus tard que l’un d’entre eux, demeuré mon meilleur ami me révélera : « Tu sais que l’on s’est demandé ce qui t’avait pris et qui était cette espèce de con prétentieux que tu nous as amené. C’est uniquement pour toi que nous l’avons accepté. »
Dominique
Maintenant, il ne me quitte plus. Quelques jours à peine après notre première rencontre, il me propose de sortir avec lui. Mais il ajoute que c’est très sérieux et que je dois m’engager aux fiançailles et par là-même au mariage. Il me donne huit jours pour répondre. Je suis un peu choquée, je trouve cette proposition trop rapide, peu réaliste, nous ne nous connaissons pas. Je réfléchis. Jusqu’à présent, je n’ai connu que deux ou trois garçons dont j’ai repoussé les avances, et un petit flirt avec un anglais, l’été précédent. Juste quelques baisers au parfum de cigarette blonde. Oui, il y eut aussi James…
Pas d’élan, pas de coup de foudre pour Dominique. Mais pourtant quelque chose que je ne peux définir doit m’attirer car j’ai envie de faire connaissance. Il semble intelligent et cela vaut peut-être la peine. Pour le reste on verra plus tard. Je finis par accepter de sortir avec lui c’est-à-dire que nous flirtons comme on dit alors, nous travaillons ensemble, allons au cinéma, quelquefois allons danser chez des copains. Relation très platonique à part quelques baisers mais il n’a de cesse de venir chez moi, c’est-à-dire chez mes parents. Je sens qu’il veut établir officiellement notre relation, peut-être ses droits sur moi. C’est ce qu’un de nos amis apprend à ses dépens, alors que nous travaillons ensemble, tous les trois, à une des grandes tables alignées au fond du très large corridor du deuxième étage de la faculté du Panthéon.
C’est une habitude que nous avons prise, une dizaine d’étudiants que l’huissier tolère, de venir travailler dans ce lieu. Nous travaillons un peu, bavardons beaucoup. Tant pis, profitons du moment, je travaillerai davantage ce soir dans ma chambre. Cet ami me fait un compliment sur mon décolleté ce qui déclenche la mauvaise humeur de Dominique. En fin d’après-midi, je manifeste ma volonté de retourner chez moi et offre à Dominique puisque je ne peux plus faire un pas sans lui de me raccompagner. Il refuse, il a « autre chose à faire ! » Peu importe, je rentrerai seule, mais à ce moment-là, cet ami propose de m’accompagner puisque Dominique n’est pas disponible. J’accepte. Alors subitement Dominique se trouve libre et déclare qu’il le fera lui-même. Et sans plus attendre, il me fait plier bagage.
« Autre chose à faire ». Combien de fois vais-je entendre cette expression ! Et est-ce que je me rends compte alors de son sentiment exacerbé et exclusif de possession ? Sans doute pas car alors j’aurais dû fuir un tel garçon. J’apprendrai plus tard qu’il fit la morale à certains de mes copains : « Pas touche, elle est à moi. »
En attendant, je vis chez mes parents ce qui me permet de jouir quand même d’une certaine indépendance. Fin novembre, je suis invitée à la fête de leur école par deux frères dont la famille connaît la mienne et chez qui j’ai déjà eu l’occasion de passer quelques jours de vacances en région parisienne. Je passe une bonne soirée, je danse. Puis l’aîné me raccompagne chez moi en moto et essaie de m’embrasser. Dommage ! Ce n’est pas lui qui me plaît, c’est son frère…
Mon beau-père (2) (Invitation au théâtre)
Comme tous les matins, du bout du couloir, je l’entends arriver alors que je déjeune. Aujourd’hui, lors de ce petit déjeuner pris en tête à tête, il m’invite au théâtre et me demande de choisir un spectacle. Un peu surprise, j’interroge : «Avec Maman ? » Non, répond-il. Je refuse. Il reviendra à la charge plusieurs fois.
Un autre jour, je travaille dans ma chambre. Il entre et me dit quelques mots : « Tu sais, tu deviens trop grande pour habiter ici. Ce serait mieux que tu aies une chambre en ville. » Je ne réponds pas et rapidement, il se penche vers moi, assise au bureau, me donne un léger baiser sur les lèvres puis s’enfuit. Je ne réagis pas, médusée.
Le lendemain, je lui répète que j’aimerais sortir avec lui et Maman. Mais ce n’est pas ce qu’il souhaite. Il insiste. « On pourrait aller déjeuner entre tes cours… aller au théâtre. Tu n’as pas besoin d’en parler à ta mère. »
Je vais m’interroger longtemps sur ce qu’il m’a dit : « Tu deviens trop grande… » Et sur son désir de sortir seul avec moi… Je sors de pension et ne connais rien de la vie, pas même celle de ma propre famille.
La pension
Après la mort de Papa et notre retour d’Allemagne j’avais surpris des conversations entre Maman et ma grand-mère maternelle chez qui nous avions logé quelques mois avant de rejoindre Paris. Comme à son accoutumée, Maman ne m’avait rien dit, mais j’avais compris ce qu’il allait advenir de moi et pendant plus de trois ans j’avais souvent pleuré le soir, dans mon lit. J’allais être condamnée pendant sept ans à être coupée de la vie familiale. Parce que mon père était mort, j’étais punie. C’est comme cela que je le ressentais. Je croyais alors que la pension était réservée aux enfants difficiles. C’est ainsi qu’à dix ans et demi je devins pensionnaire et entrai élève de 6 ème dans cette vénérable institution. Nous étions nombreuses, filles de militaires titulaires de la Légion d’honneur, orphelines pour beaucoup. C’était mon cas et ma Mère remariée à un militaire, risquait de le suivre dans ses affectations. Depuis longtemps, c’est-à-dire avant même mes huit ans, je m’étais préparée, dans la douleur, à mon entrée dans cet internat d’où je ne m’évaderais

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