Né pour s’autodétruire
96 pages
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Né pour s’autodétruire , livre ebook

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Description

De santé fragile, l'auteur éprouve depuis l'enfance un douloureux sentiment de rejet de la société normée qui n'accepte pas sa singularité. Sujet à de graves crises qui manquent plusieurs fois de lui coûter la vie, il souffre de se sentir incompris. Ce récit autobiographique retrace son cheminement pour retrouver sa dignité, renouer avec son identité flouée et vivre librement ses émotions. Grâce à de fructueux échanges avec des personnes de son entourage, il peut entamer une prise de conscience l'aidant à combattre ses problèmes de dépression, à apaiser ses angoisses et sa colère. Il partage les enseignements tirés de son histoire personnelle pour permettre à sa fille de ne pas reproduire ses propres erreurs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 avril 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414206414
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-20639-1

© Edilivre, 2018
Avant-propos
Qu’est-ce qui fait qu’on bascule d’un côté ou de l’autre du fil sur lequel on marche ?
À quoi bon raconter mon enfance ? Est-ce une sorte de thérapie ?
Il y a des choses plus importantes que nous-mêmes, la vie. Nous sommes la vie et nous en faisons partie.
L’année de la rédaction de ce récit, j’ai eu la chance 1 de faire une succession de rencontres qui a montré le contraire de ce que je pensais à mon égard.
Cet homme passionnant, pour qui j’ai la plus grande admiration, avec qui j’ai eu des discussions passionnantes, qui m’expliqua que nos discussions n’étaient pas de simples discussions de comptoir, et que le fait que je les comprenne montrait que je n’étais pas si idiot que je le disais.
Cette femme incroyable, d’une intelligence rare, qui n’hésite pas à m’accorder du temps parce qu’elle aime discuter avec moi alors même que je me pense ennuyeux.
Cette jeune femme que j’ai rencontrée, chez qui j’ai trouvé l’écho de ma propre souffrance, elle qui affiche pourtant un caractère fort et déterminé, tout en masquant une très grande sensibilité.
Ce livre est important pour ma fille, afin qu’elle comprenne les problèmes dont elle hérite et qui ne sont pas les siens. Elle hérite, tout comme moi, d’une sorte de dépression générationnelle, faite de non-dits, dont il semble que je sois le premier de la famille à en prendre conscience et qui souhaite mettre tout en œuvre pour casser cette malédiction.
Elle devra comprendre que chaque nouvelle génération devra essayer de régler une partie de cette dépression, qui est tellement énorme qu’une seule personne ne pourra pas s’en occuper.
Je suis dans un avion dont les moteurs sont en feu et dont ma fille est passagère. Je dois mettre tout en œuvre pour réussir à me poser afin de la sauver.
Ces flammes sont ma colère accumulée au fil des ans et que je dois éteindre.
Quel crédit accorder à ce récit quand on a lu l’article, dans le magazine Psychologies, sur les souvenirs d’enfance : Faut-il croire nos souvenirs d’enfance ? 2 ?
À la fois, lorsque je me suis replongé dans mes souvenirs, j’avais la nostalgie du c’était mieux avant, et pourtant, quand je lis ce que j’écris, je me dis que ce n’est pas possible.
J’ai volontairement passé sous silence certains passages, tant ils me paraissaient incohérents.
J’ai grandi dans une famille où les hommes avaient des tas d’histoires de leur passé à raconter. Des histoires qui, à y regarder de plus près, me paraissent exagérées tant elles les mettent en avant comme des super-héros.
Serait-ce là l’étincelle qui me guida sur les mauvais chemins ? Serait-ce là, en comparant leurs histoires avec mon quotidien, que j’ai eu un sentiment de dévalorisation qui a dirigé toute ma vie ?
Vous aurez certainement du mal à croire ce qui est écrit dans ce livre et je ne vous blâme pas. À lire et à relire le texte, je suis surpris de ce qui s’est passé et de ce que j’ai vécu.
Serait-ce tout simplement la mémoire d’un jeune enfant tout ce qu’il y a de plus normal qui transforme ses souvenirs afin de justifier ses actes, ou est-ce ma mémoire qui a une véritable pathologie ?
Lorsque j’écoute ma fille me raconter ses journées, je suis souvent dubitatif. Ses histoires sont totalement incohérentes et il s’y passe des choses que même les plus grands blockbusters américains n’ont pas mises en scène.
Elle vit des histoires extraordinaires et a des pouvoirs magiques. En même temps, il lui arrive des choses extrêmement graves, mais dont elle ne porte aucune trace, chose impossible.
Dans la même phrase, ma fille va m’expliquer qu’elle s’est fait arracher un bras, mais qu’elle l’a recollé.
L’avantage, c’est que ces histoires sont tellement décalées de la réalité qu’il n’est pas difficile de faire la part du vrai et du faux.
C’est autre chose lorsqu’elle me dit que sa copine lui a volé son crayon et qu’en discutant avec elle de façon à exprimer une autre réalité possible, il s’avère que peut-être, en fait, elle lui a donné.
Une chose est sûre : rien n’est certain.

Là où ils tiendront bon, je chuterai, là où ils s’effondreront, je me relèverai.
1 . Que dirait Christine Sarah Carstensen, auteur de Avoir de la chance, ça s’apprend (éditions Albin Michel), de ma phrase ?
2 . Vous pouvez retrouver l’article sur http://www.psychologies.com/Moi/Se-connaitre/Personnalite/Articles-et-Dossiers/Faut-il-croire-nos-souvenirs-d-enfance
Introduction
Une étole est une sorte d’écharpe bien pratique à la mi-saison pour ne pas laisser le vent refroidir notre gorge et ainsi éviter qu’une douleur inconfortable s’y installe.
Ce jour-là, l’étole ne protégeait pas du froid. Elle était là pour calmer une autre douleur. Cette douleur, voilà de nombreuses années qu’elle est là. Depuis plusieurs semaines, elle est présente chaque nuit, me tenant en éveil.
J’avais tout pour être heureux. Une maison, un travail stable, une compagne et un enfant. Bien plus que beaucoup de gens. Pourtant, même après plusieurs années à profiter de tout ça, mon cerveau n’a pas passé la deuxième marche de la pyramide de Maslow.
Cette nuit blanche sera la dernière, l’étole se resserrant de plus en plus.
Des bourdonnements naissent dans mes oreilles. Mon cœur cogne fort, mais reste calme. Mon champ de vision se réduit et des petits points blancs dansent devant mes yeux, les sons de moins en moins forts, les images de plus en plus brouillées. Le monde s’apaise autour de moi.
Le visage en pleurs de ma fille apparaît. Elle appelle son père, moi. Elle ne veut pas que je parte.
Mon cœur s’emballe et tout va très vite. Mes mains desserrent l’étole autour de mon cou pour me redonner de l’oxygène. Je suis haletant. Ma petite flamme de vie est revenue, je la croyais pourtant partie. Depuis quelques années, je ne me réveille plus une fois par an en larmes parce que j’ai rêvé d’être heureux.
Le visage de ma fille est aussi le mien. Celui que j’avais enfant. Cet enfant qui n’a jamais compris à qui et comment adresser sa souffrance.
Serait-ce la dernière tentative de suicide, à 34 ans ?
Comment en suis-je arrivé là ?
Au début était le commencement
L’année commence tranquillement. La neige tombe beaucoup en cet hiver froid, où des tempêtes s’abattent un peu partout sur la France. Record de tombée de neige, de précipitations, rafales inhabituelles, un été maussade.
La peine de mort vit ses derniers mois.
On perdra cette année-là une grande figure pour la paix.
C’est pourtant après cette année, pendant près de dix ans, que l’humanité a eu espoir en créant de grands mouvements de solidarité, qui n’ont finalement pas donné grand-chose.
Cette année, aux portes de l’été, je suis né. Une naissance imprévue, comme je l’apprendrai par la suite.
Certes, mes parents voulaient un autre enfant, mais je suis arrivé plus tôt que prévu. J’aurais pu représenter un danger pour la vie de ma mère.
J’étais un enfant extrêmement dynamique. Trop. Pour préserver la santé de mes parents, le médecin de famille avait prescrit un sirop afin de caler mon sommeil. Eh oui, ce bébé ne dormait que quatre ou cinq heures par jour.
Ce bébé, qui passait presque tout son temps à crier, a une anecdote amusante le jour de sa naissance. Mon prénom avait été communiqué à mes grands-parents pour qu’ils annoncent ma naissance. Je ne suis pas né par voie naturelle et à l’époque, l’opération était lourde. Ma mère portera à jamais cette affreuse cicatrice que moi et ma sœur lui avons infligée.
Pour cet évènement joyeux comme la culture le véhicule, les gens fêtèrent la naissance d’un bébé avec… un mauvais prénom. Eh oui, au dernier moment, mes parents avaient changé d’avis, mais n’avaient pas bien communiqué sur ce détail.
Ce bébé grandira, en plus du sirop, avec les biberons de l’époque et le bisphénol A et du lait en poudre, ma mère ne pouvant allaiter.
Ma naissance signera la fin de l’envie de mes parents d’avoir un autre enfant, même s’ils projetaient d’en avoir un troisième.
Mes parents ont toujours été bons avec moi. Ils ont tout fait pour nous donner le maximum, à moi et à ma sœur.
C’est, il est vrai, un couple qui a de quoi surprendre. Mes parents viennent de deux mondes opposés.
Mon père est issu d’une famille chrétienne pratiquante. Pour l’époque, ses parents se situaient dans la classe moyenne, même s’ils venaient d’une famille d’agriculteurs, comme beaucoup à cette période. Mon père a connu les grandes villes à l’époque où il a fait sa scolarité. Il n’est pas du tout manuel et ne s’intéresse pas aux sports « grand public » comme le foot.
Ma mère est issue d’une famille ouvrière. Elle a grandi dans de petites villes de campagne. La religion n’était pas présente plus que le minimum social de l’époque. La culture y était plutôt communiste ou anarchiste. Elle fit des études considérées, à l’époque, pour les hommes. Ce qui doit expliquer en partie sa disposition aux travaux manuels.
J’ai donc eu comme modèle un père qui ne s’intéressait pas vraiment à la même chose que les autres pères. Il doit y avoir certainement là-dedans une raison qui fait que je ne me trouve pas très proche des centres d’intérêt de la plupart des garçons de mon âge.
Une notion qui m’est étrangère et qui, j’en suis convaincu, vient de mon modèle patriarcal, c’est l’absence de notion de compétition. Et ne pas avoir cette notion, en tant qu’homme de mon époque, c’est s’assurer de n’avoir que très peu de points communs avec eux.
J’ai grandi dans un univers où la question de l’égalité entre hommes et femmes était une notion viscérale. Si, grâce à cela, j’ai encore, à l’heure de l’écriture de ces lignes, 30 ans d’avance par rapport à la moyenne

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