Paroles de comportementaliste

Athena Tomer

Description

Avec près de sept millions et demi de chiens en France et plus de quatre cents races répertoriées, le canidé fait désormais partie intégrante de notre vie. Non plus avec une utilité propre comme c’était encore souvent le cas avant la révolution industrielle mais occupant une véritable place au sein de nos foyers. Encore faut-il s’efforcer de le comprendre, lui, l’animal dont les besoins, les centres d’intérêt sont parfois bien loin des considérations humaines et de notre bienséance. Pour vivre pleinement sa relation avec son chien, il ne faut pas de rapport hiérarchique, de maître, il faut privilégier une réelle écoute, observer, se sacrifier à certains rituels. Et quelle récompense alors de lire dans son regard tant de fidélité, de complicité, d’amour, oui le regard d’un chien peut exprimer une multitude d’émotions dont nous sommes l’unique attention. Nous avons autant besoin de lui qu’il a besoin de nous et cet ouvrage nous propose de mieux le comprendre encore.

Sujets

• Biographical
• Témoignage
• Témoin
• Fiction

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 05 décembre 2018
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782414286928
• Langue: Français

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
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Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-28693-5

© Edilivre, 2018
Dédicaces

A Gina, Ulster, Newton…
A tous les chiens,
A tous nos chiens,
Pour qu’ils soient mieux compris et aimés.
Exergue


Ce livre est un plaidoyer pour les chiens mais pas seulement.
Il élargit dans une réflexion plus générale sur la condition de nos canidés dans nos foyers. Il présente à l’esprit du lecteur attentif, au travers l’observation et l’anecdote du quotidien, toute la complexité de la relation homme-chien.
Il ne bêtifie pas, il argumente, clarifie, explique, analyse, mord et dénonce aussi, parfois… Il formule avec cœur, bon sens et bienveillance des évidences redoutables. Il appelle à la réflexion de tous.
Il loue les qualités incomparables de nos chiens en fustigeant pied à pied les idées fausses, les préjugés parfois ostensiblement entretenus et défendus par des incompétents avides du pouvoir de contraindre.
Il ébauche des pistes pour se connaître soi-même, s’accepter, s’harmoniser pour bien vivre et partager avec nos meilleurs amis une vie apaisée remplie d’amour partagé.
Il a l’ambition de changer notre regard sur les choses, pour que nous ne les regardions jamais plus de la même façon…
Que d’histoires de chiens… Fluctuante et vivante, votre histoire personnelle est l’aboutissement d’une rencontre et le fruit d’une relation à entretenir. Rien n’est jamais acquis, tout se mérite, tout s’entretient, tout évolue…
De fait, elle est toujours singulière, personnelle, intime. Votre chien comme vous-même êtes uniques, la relation que vous nouez avec lui l’est tout autant. Nous trimbalons nos histoires en bandoulières lesquelles influent sur nos comportements à l’instar des contextes de vie dans lesquels nous vivons. C’est dire si nos conditions de vie logistiques, affectives, émotionnelles façonnent notre quotidien.
Chiens comme hommes sommes des êtres sensibles gouvernés en grande partie par nos émotions. Changer un seul élément du système et, par effet domino, tout peut changer pour le meilleur et parfois pour le pire.
Aucun autre sujet ne fait d’ailleurs autant parler de lui avec son lot d’inepties, d’erreurs, d’incongruités nourrissant les égos de certains, précipitant les autres dans une spirale négative tuant ainsi tout espoir de nouer avec leur compagnon une vie harmonieuse. Rien n’est inéluctable et tout est décidément très simple et très logique. A trop vouloir bien faire, à privilégier « le faire » à « l’être », on finit par bousculer et travestir la relation spontanée qui se tisse naturellement entre des êtres prédestinés à vivre ensemble.
C’est vrai, vivre ensemble n’est jamais facile et ne va pas de soi, à fortiori lorsqu’on ne se ressemble pas. Des doutes, des incompréhensions peuvent s’installer et s’immiscer dans notre vie au risque, si l’on n’y prend garde, de nous faire basculer vers l’impensable. Il est alors important de prendre du recul, de dérouler le fil, d’appréhender au plus juste les interactions qui ont conduit la relation à se détériorer, l’incompréhension à s’installer, aux comportements perturbants à s’immiscer dans notre quotidien.
Je vous invite donc à mieux comprendre votre compagnon, dans son discours, dans ses interprétations, dans ses attitudes, dans ses comportements… Il ne s’agit pas de parler « chien », de le confiner dans un statut de sous-être ou d’être soumis ou à soumettre. Ce serait alors très mal barré ! Être avec lui, le respecter et l’aimer, c’est amplement suffisant.
Banal et simple donc, a priori, mais encore faut-il savoir le faire. Nous sommes toutes et tous ligotés, asphyxiés par des croyances et des préjugés. C’est avant tout une affaire de positionnement voire de philosophie. Tout un programme…
Nous avons envers notre chien des attentes. Il est là, à côté de nous, partage notre intimité. Nous projetons sur lui l’image du chien parfait, c’est-à-dire celle qui nous convient le mieux. Nous oublions qu’il faut l’accepter tel qu’il est. S’il ne veut pas, cela ne sera pas. Oui, nous ne sommes pas seuls à décider. Nous ne pouvons rien décréter, nous ne pouvons qu’orienter, inciter, infléchir, proposer… Dans une relation, on est au moins deux voire plusieurs. C’est comme ça !
Nous allons donc tout faire pour le motiver à devenir ce que nous souhaitons qu’il devienne. Parce qu’il dépend de nous et que nous sommes responsables de ses agissements aux yeux de la société.
Parce qu’il est chien, parce que nous sommes entourés de bons conseilleurs, il nous semble inadmissible qu’il en soit autrement et on verra bien qui aura le dernier mot !!! L’inverse serait un échec. Notre égo en prendrait un coup d’autant que pour les autres chiens qui ont partagé notre vie, c’était plus facile, a priori… C’est souvent mieux avant d’ailleurs ! Nous avons à tort toujours tendance à idéaliser ce qui n’est plus, à occulter la relation présente au profit d’une relation passée érigée en exemple ou en référente.
Et pourtant, notre chien est là, bien présent, pour nous accompagner dans ce tronçon de vie. Il est là pour nous faire évoluer, pour nous faire grandir. Admettre qu’il est un partenaire de vie à part entière, c’est accepter l’évidence. Il est un acteur de notre vie personnelle et collective et paradoxalement n’est pas toujours compris dans ses besoins et ses attentes. Vivre dans une vie d’hommes l’oblige à se soumettre à des situations souvent très éloignées voire en rupture totale avec son animalité. Un exploit en quelque sorte ! Nous passons notre temps à l’abreuver de concepts humains sans jamais se préoccuper de ses propres besoins et ressentis.
Oui, notre chien n’est décidément pas un ami comme les autres. Il cohabite tout en conservant ses particularités souvent occultées voire méprisées. Victimes des hommes, de leurs préjugés, de leurs croyances et souvent de leur désinformation, il s’adapte encore et toujours. Parfois nous franchissons le rubicond. C’en est trop. Il développe des comportements inadaptés, gênants, perturbants, inacceptables pour nous. Inexorablement les choses se dégradent. Du toutou choyé et aimé, il devient un sale « clébard », chiant, contraignant…, le regard que nous portons sur lui devient négatif, inquiétant, source de problèmes insurmontables. STOP. Le cortège des comportements gênants subis bien malgré nous – et la liste est longue – ne sont pas à mettre sous le tapis, à balayer d’un revers de manche en attendant des jours meilleurs. Ils doivent être entendus, pris au sérieux et trouver réponses adaptées. Il s’agit là d’une cause légitime et urgente à régler. A défaut, le malaise, le mal-être s’accentuent et les moyens qu’il met en œuvre pour nous le rappeler sont à sa discrétion.
La remise en question est à faire et elle nous appartient. Nous ne pouvons pas y échapper. Se poser les bonnes questions, faire les bonnes interprétations et infléchir les choses pour recouvrer avec lui une relation satisfaisante devient notre unique porte de sortie.
C’est tout ce que notre chien attend de nous, rien de plus, mais c’est l’essentiel.
La médiation s’impose, la compréhension, le compromis, le changement de paradigme, l’évolution sont alors de mise pour réorienter favorablement cette relation fluctuante qui n’a pas pu trouver ou retrouver son équilibre sans guidance extérieure.
Pour ce faire, il est indispensable de regarder dans le rétroviseur, de se remettre en question, d’agir sur les émotions. Lui ne peut pas, vous si… Les outils et pistes d’actions sont multiples et complémentaires. Rien ne reste figé, rien n’est insurmontable. Il n’est jamais trop tard pour bien faire…
Oui, votre relation est en péril, elle est à reconstruire et il est important de le comprendre, de l’accepter, de prendre une nouvelle orientation. Votre toutou doit retrouver la place qui lui convient et qui vous convient. Les leviers possibles ne peuvent alors être appréhendés que de manière personnelle dans le respect de tous les acteurs de l’histoire, à fortiori de la vôtre.
I Mon chien : un lien intime et singulier
Mon meilleur ami c’est mon chien. Un ami pas comme les autres, peut-être, mais pas sûr. Près de sept millions et demi de chiens en France, tous amis supposés de l’homme. Ce chiffre est d’ailleurs en constante diminution au profit de l’espèce féline qui caracole à plus de treize millions d’individus (enquête SOFRES 2017).
Dans tous les cas, il s’agit d’une rencontre, fortuite ou pas, intéressée ou pas, passionnée ou pas, réfléchie ou pas… Tout mérite d’être vécu en la matière. Laissons-nous porter, émerveiller, surprendre par cet ami et retrouver notre propre condition d’homme grâce au langage du cœur, qui elle, est universelle…
MON CHIEN : UN AMI PAS COMME LES AUTRES
N’ayez crainte, aucun canidé ne résiste au respect et à l’amour. Son droit est avant tout celui d’être considéré pour ce qu’il est : le meilleur des compagnons de route. Poser des liens d’appropriation sur cet être sensible confine à l’arrogance. Il est là parce qu’il a envie d’être là. Il m’a choisie, il a décidé de vivre avec moi, de partager ma vie. C’est bien de partage dont il s’agit.
Il accepte le contrat de vie que je lui propose. Qui suis-je ? Son propriétaire, son maître ? Avouons que ces mots connotés imposent implicitement une relation hiérarchique dans laquelle je ne peux pas me reconnaître. Aux yeux de la loi, je suis propriétaire. J’ai tous les droits. Lui, il n’y comprend rien et ça n’a pas d’importance. L’important c’est qu’il soit avec moi sur la base d’un choix communément partagé, d’un contrat tacite.
Nous arpentons tous les deux nos chemins propres, l’un à côté de l’autre, avec cette alchimie surprenante qui permet à deux êtres différents de humer, de r