Pensée pour soi-même

Irénée Pache

Description

« Il faut maintenir l'équilibre entre le soi intérieur et la réalité matérielle extérieure. Il faut éviter de se laisser emparer par les réalités matérielles afin de ne pas oublier cet être important qui habite en nous, pour que la demeure de l'être intérieur ne soit pas un lieu vide. Car aucune personnalité ne peut être exclue de l'humanité. » « Pensées pour soi-même » recueille les réflexions d'un homme sur quelque trente années. Mais plus que d'être un journal intime, ce texte est un éloge de l'éveil... Et plus encore de l'attention. De l'attention que l'on doit au monde et à soi, à la marche des sociétés et aux mouvements de sa propre âme. Aussi ce texte se situe-t-il à la frontière entre le dedans et le dehors, entre le personnel et le collectif, et énonce avec opiniâtreté les recherches et interrogations de son auteur sur l'humain.

Sujets

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Informations

• Publié par: Société des écrivains
• Date de parution: 22 août 2014
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782342026733
• Langue: Français

Extrait

Pensée pour soi-même
Irénée Pache
Société des écrivains

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Pensée pour soi-même
 
 
 
 
Introduction
 
 
 
Voici le journal d’un gardien de nuit et de jour, écrit sur le lieu du travail, pendant plusieurs décennies. C’est en prenant des notes avec des mots, puis des phrases rédigées pendant les heures de surveillance ou de pause. Tout commence au début des années soixante-dix, avec les arrêts de certaines périodes, et s’achève en l’année deux mille treize. Avec les années, le style change et absorbe de nouvelles formes, suivant les périodes effectuées. Voici en quelques mots, le journal écrit sur de petites cartes dans mon lieu de surveillance au cours de ses longues années à assurer la sécurité de jour, ainsi que de nuit.
À certaines périodes, comme d’autre, j’avais un deuxième emploi à temps partiel ou j’effectuais des heures supplémentaires qui étaient destinées à financer des plans d’études, de formation et orienter l’avenir vers la créativité ; fondement du dépassement de soi. Par contre, si nous ne pouvons plus financer des projets d’avenir, on risque de rester dans la salle d’attente à tourner en rond, regardant passer le train, sans jamais le prendre.
C’est pendant de longues heures de réflexion, de lectures et pour se changer les idées que je me suis mis à écrire ces quelques phrases durant les journées et les nuits d’occupation des lieux de surveillance. L’écriture, la lecture où toute autre activité permet d’améliorer son travail et de le réaliser dans les meilleures conditions.
Ce journal fut inspiré et motivé à l’instar de ces principaux exemples. En premier lieu, c’est grâce aux leçons et conseils de l’école ABC de Paris et la lecture du journal de Julien Grenn. Et notamment, en relisant les pensées de Marc-Aurèle, sa philosophie, sa haute conscience des règles de vie sont un des chemins en soi-même. Enfin, le journal d’Anne-Frank, écrit dans des conditions très difficiles, au risque d’être interpellée, d’où le silence imposé durant la journée, ce qui est propice à l’écriture. Je suis certain que ce journal resté sur le sol nous est parvenu grâce à l’aide de la Providence divine. Et sans oublier les pensées des maîtres spirituels.
L’écriture de ce journal fut inspirée par un sujet important à l’heure actuelle, dont chaque être humain doit prendre conscience : c’est celui d’une conscience nouvelle pour l’Europe et le monde. Les divers sujets sur les futurs problèmes de l’humanité, suite au développement de techniques toujours plus performantes, vont changer les habitudes de tous les êtres humains. Alors, plus que jamais, une nouvelle conscience va se former et se développer, afin de pouvoir maîtriser les nouvelles techniques qui vont arriver et transformer l’évolution de notre quotidien.
Pour conclure ce journal, qui a commencé avec des sujets sur l’Europe et ses valeurs, un nouveau texte sur l’avenir de l’union européenne est présenté. En suivant un projet d’union plus intégré : Une confédération de l’Europe, fondée sur les valeurs chrétiennes de solidarité, tout en détenant la volonté de réaliser des projets de grande envergure, avec la discipline nécessaire, afin de retrouver la place-phare dans le monde.
 
Bonne lecture des pensées pour soi-même.
 
 
 
1974-1976
 
 
 
L’Europe unie est en vue depuis de très nombreuses années. Le but était de préserver les libertés et la démocratie. Elle doit établir un nouveau système politique basé sur la liberté individuelle et créer un meilleur système économique. Puis, interpréter la spiritualité en répondant aux besoins des hommes d’aujourd’hui et établir des lois justes : car, si elles sont fausses, elles seront néfastes pour tout l’entourage. Enfin, apporter l’éducation à tous les peuples.
Pour bien comprendre l’Occident, il est nécessaire de savoir et connaître l’ensemble de la civilisation de l’Europe, c’est un assemblage de plusieurs nations ayant diverses langues et une culture. Cette impulsion peut lui accorder le rôle de précurseur dans la direction du monde. C’est aussi en Europe que sont nées les idées de liberté, d’égalité et de fraternité qui ont fécondé le monde.
La question de l’Europe unie tourne autour de l’élite. S’il n’y a plus d’élite, il n’y a plus de civilisation. Le monde souffre d’un manque d’idéal. Or, l’idéal se trouve dans ces mots : sans peur et sans reproche. C’est l’idéal chevaleresque qui caractérise le chevalier, dont sa principale qualité est le désintéressement.
En conclusion, le travail le plus important à faire, c’est de réaliser l’Europe unie en esprit avant de le réaliser matériellement.
Dans la société, il n’y a plus d’actes isolés. Lorsqu’une décision est prise dans un secteur particulier, elle peut avoir des conséquences dans l’ensemble même du monde.
Afin d’établir de justes relations humaines et de servir le dessein divin dans la vision d’un monde nouveau, l’Europe unie peut apporter au monde et au reste de l’humanité les meilleures chances d’un nouvel âge d’or. Elle a les capacités de réunir l’idéal de fraternité et de solidarité au reste du monde.
Un idéal ne doit pas être servi. Car, l’idéal ou l’idéologie n’est pas une vérité. Pour les libertés de l’individu, il y a encore beaucoup à faire. Actuellement, elle diminue par l’automatisme et le rendement de la fausse concurrence entre pays et société. Mais, en devenant conscients de ce qu’il faut défendre, nous augmentons nos libertés. Être conscient qu’elle doive être méditée et pensée.
Il n’y a pas de politique sans géographie et il n’y a pas de géographie sans politique. Les deux sont inséparables. Et ce qui nous conduit à la juste géopolitique de chaque région de la surface de la terre.
L’homme occidental est fait pour vivre debout, telle une lance plantée dans la direction du soleil. Sinon, il mourra un jour, comme Rome. L’Union européenne doit devenir la confédération de l’Europe. Cela, afin de créer la nouvelle civilisation dont le monde actuel repose sur le pouvoir confisqué. Elle doit favoriser la souveraineté individuelle et l’intérêt commun de chaque pays. Chaque pays doit avoir sa monnaie nationale et une monnaie unique pour tous les pays de la confédération de l’Europe unie.
L’unité est la loi de l’homme nouveau. Pas d’homme nouveau sans connaissances nouvelles. La base fondamentale pour une nouvelle civilisation. L’homme nouveau peut naître, car cette civilisation d’unité culturelle va vers la réunification entre le spirituel et le rationnel.
 
 
 
1978
 
 
 
16.10.78
Le ciel est couvert de faibles nuages gris s’avançant à l’horizon. On entrevoit de minuscules taches bleues en de faibles endroits. Le sapin est toujours vert et les arbres en chêne ont déjà leurs feuilles jaunes. Les fleurs ont encore des couleurs vives.
La barrière est levée, déjà des vélomoteurs et des voitures ont franchi la sortie de l’usine. Deux à trois adolescents échangent leurs idées. L’un est sur son vélo et tourne en rond. On entend des cris d’enfant dans la cour de l’école. Autrement, le silence, le calme et la paix. Au loin, un bruit d’avion. Les deux adolescents sur leurs vélos sortent de l’usine par le portail.
17.10.78
Le temps est gris en ce début d’après-midi. Un bruit d’avion dans le ciel. Un camion qui sort de l’usine. Le téléphone est installé sur le bureau, avec une horloge méticuleuse et précise.
Beaucoup de feuilles jaunes sont tombées des arbres. Ils sont entassés en deux ou trois endroits à l’abri du vent qui les poussent à se couvrir auprès d’un pan de mur et d’une grille en fer. Le temps semble devenir pluvieux.
Trois dames vont aux cours. La première sur un vélo, les deux suivent juste à quelques pas. Elle pose son vélo à l’entrée et le ferme avec un cadenas. Les deux autres rentrent dans la maison. Une fois le vélo fermé, elle rentre à son tour dans les bureaux pour suivre des cours. Le vent est calme et les oiseaux sifflent à tour de rôle.
18.10.78
Soudain, la bise noire se met à souffler avec violence. Les branches des arbres se balancent comme des bras qui s’agitent. Au bout d’un moment, la bise est un peu calmée. Elle fait juste bouger les petites branches. Le temps est nuageux et couvert. Il fait froid et à nouveau la bise souffle toujours plus fort. Il a cessé de pleuvoir, la route est séchée par endroits.
Dans le ciel, de gros nuages apparaissent d’une couleur grise. J’entends le bruit des feuilles et des branches, lorsque le vent pousse furieusement. Quand le vent souffle fort, on aime entendre le bruit des arbres. Si l’on est attentif à son chant musical, elle nous fait vivre des moments d’évasion. Aujourd’hui, les oiseaux chantent une mélodie différente d’hier et même de ce matin. Leurs sifflements correspondent à la journée d’un automne froid et un peu sombre par les nuages qui recouvrent le ciel. Toute l’atmosphère est rafraîchie et le temps nous refroidit le visage et les mains. Les gens s’habillent pour ne pas avoir froid.
19.10.78
À cause du ciel gris, cette matinée est très sombre. C’est le calme du matin, où le vent ne souffle par moments qu’en de légers mouvements. Quelques oiseaux se déplacent à leur gré de branche en branche. Ils aiment se tenir sur les branches et, tout de suite après, changer de place en faisant balancer leurs ailes en volant d’une destination à l’autre. On voit même des pigeons blancs passer rapidement et se cacher dans la nature. Des oiseaux de petite et de grande tailles s’accrochent à des feuilles. D’autres se posent sur le sol de graviers et d’herbes. Ils volent