Pensées impertinentes
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Pensées impertinentes , livre ebook

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Description

Du haut de ses quatre-vingt-huit printemps, l’auteur nous donne sa vision de la vie, avec le recul dû à son âge bien sûr, mais également avec sagacité et humanisme. Avec un merveilleux adage − « Émerveillons-nous ! » −, il constate que chacun d’entre nous possède une capacité, et non des moindres, à bien faire, une compassion naturelle et une solidarité qui ne demande qu’à s’exprimer. Il loue également la formidable créativité de l’homme et délivre un message d’espoir sans occulter néanmoins le fait que la misère et la souffrance sont bien présentes dans notre monde. Il pose d’ailleurs la question de comment vivre tous ensemble en harmonie et s’interroge sur la place de la religion. Avec beaucoup de justesse, il revient à ce propos sur le vrai sens de la laïcité et rappelle qu’elle doit bien être un vecteur de tolérance entre les croyances de tous et non une manière de stigmatiser une petite croix, une kippa ou un voile. Cependant, selon lui, le problème majeur de notre époque se situe au niveau de la gouvernance.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 janvier 2018
Nombre de lectures 2
EAN13 9782414170951
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France ‒ 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 ‒ Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-17093-7

© Edilivre, 2018
Dédicace

Pour Cécile,
“Avec le temps va, tout s’en va” …
En vérité, Léo Ferré ! Qui n’a pas, de temps à autres, la nostalgie du temps qui file doucement entre les doigts, tel le sable des plages de notre enfance ? Inexorablement. Jusqu’au grand âge parfois.
Qui est un peu une seconde adolescence : face à un lendemain de plus en plus proche, même crainte de l’inconnu balancé entre espoir tenace et doute rampant, même farouche envie d’indépendance malgré une indéniable fragilité, même goût prononcé de la contestation.
Ainsi, admiratif de la douce nostalgie de Léo Ferré, je veux cependant clamer, haut et fort, que le temps charrie aussi de bonnes et belles choses. Ne fût-ce que la joie d’exister, le sentiment de gagner (un brin) en sagesse, et surtout l’immense privilège de dire ce que l’on pense. Même si ce n’est pas dans le vent, sans se soucier du qu’en dira-t-on, mais avec le sentiment de bien faire.
Je viens de passer le cap des quatre-vingt-huit. Je peux donc commencer à en goûter, du grand âge. J’aimerais partager ce que cela m’inspire. Non pas que je compte écrire un cinquième Evangile ni même, plus modestement, un traité de quelque chose ou un livre de recettes. Simplement, il me semble que le vécu, le recul et aussi… la proximité de la sortie place le tohu-bohu journalier sous un autre jour. Un peu comme un éclairage ultra-violet sur une scène plongée dans le noir. Cela aidera peut-être quiconque est encore en plein dedans à mieux vivre le temps qui passe. Et, qui sait, rêver l’avenir.
Sans considérer ‒ rassurez-vous ‒ que les générations passées n’avaient que des qualités et que les présentes et, a fortiori, celles à venir, n’ont et n’auront que des défauts. Je trouve, au contraire, que dans l’ensemble, les jeunes d’aujourd’hui sont plus sérieux, responsables et mieux formés que nous, les anciens, ne l’avons jamais été.
Au-delà des tirades, avec ou sans tremolo, sur le bon vieux temps, sur les racines, l’identité nationale et tout le reste, c’est avant tout leur avenir, et non pas ‒ aussi respectable soit il ‒ notre folklore qui importe. Ce qui ne veut pas dire négliger la mémoire respectueuse et l’hommage réparateur dû aux héros petits et grands, célèbres et inconnus, du passé. Ni dédaigner les leçons qui pourraient être tirées de notre histoire ‒ avec prudence toutefois. Car qui indûment s’accroche à des réalités révolues asphyxie le présent et piège l’avenir. C’est un attardé du passé qui vous le dit ! Oyez donc, bonnes gens !
Pour mieux situer mon propos : de formation, je suis ce qu’on appelle maintenant « politologue » 1 . A la fin des années ’40 une formation plutôt hybride : principalement droit et économie saupoudrée de sociologie et de notions de statistique. Formation pas très populaire à l’époque. En licence nous étions trois dans mon année si je me souviens bien.
Je voulais être journaliste, mais la vie en a décidé autrement. Je fus engagé comme jeune cadre par un consortium patrons ‒ syndicats (sic : comme quoi le passé a connu ses moments de lucidité et ses pulsions de civisme !) pour travailler au rétablissement d’une économie épuisée par la guerre et la crise des années ’30.
Les attitudes et comportements des humains appelés à travailler ensemble dans des structures publiques ou privées s’avérant bien vite un facteur crucial, j’ai eu la chance d’être chargé de la mise en œuvre d’un vaste programme porté par l’Industrie (au sens large) et les Universités belges pour développer durablement recherche et formations sur la manière d’œuvrer ensemble à la poursuite d’objectifs partagés, chose que l’on nomme « management ».Avec l’innovation technologique et des méthodes de gestion régénérées, un levier essentiel pour la renaissance de l’économie. Et bien au-delà. Car, tributaire de notre perception de l’existence, le « management » ainsi défini, conditionne en retour nos modes de vie en société.
Autant pour ma petite personne. Entrons maintenant dans le vif du sujet.
1. Licentiaat Staatswetenschappen, Rijksuniversiteit Gent 1951
« Indignez-vous ! » (S. Hessel)
S’agissant de l’attitude générale face à la vie, je suis mille fois d’accord avec le célèbre « Indignez-vous » de Stéphane Hessel 1 . L’indifférence et, plus grave, l’apathie, sont néfastes pour la difficile construction de la vie en société. C’est en quelque sorte une trahison. En particulier lorsque des valeurs capitales paraissent menacées.
Bienvenu donc, ce vibrant appel lancé par un vaillant nonagénaire (soit épinglé en passant) qui s’est souvenu des luttes et labeurs auxquels il avait activement participé pour faire adopter « LA DECLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME » dont il constate le respect plutôt mitigé à travers le monde et jusque chez nous. Son appel n’est pas resté sans effet, loin s’en faut. De Madrid à New-York, de Londres à Singapour une vague d’indignation s’est levée. Mais peut-être cela ne suffit-il pas ou, pire, risque de dévier ? En tous cas moi, j’ajoute « mais n’oubliez pas de vous émerveiller ! » Je m’explique.
En flots continus souffrances, catastrophes, crimes de toute nature, injustices, méfaits nombreux et variés se déversent sur nous en provenance du monde entier, même de près de nos portes et parfois dans nos belles contrées. De quoi noyer la plus solide joie de vivre et l’optimisme le plus robuste. Dont on a cependant grand besoin pour survivre et prospérer en ce bas monde.
Les bonnes nouvelles sont, elles, rares et beaucoup moins percutantes. C’est normal : ainsi les infâmes méfaits d’un nombre finalement très limité de dévoyés provoque des souffrances innommables qui touchent en plein cœur tout être humain normalement constitué. Alors que la puissante technologie de communication, qui caractérise notre époque, fait vivre ces horreurs presque en temps réel au monde entier. Et invite, en continu, à partager toute la misère qui fleurit, et a toujours fleuri, un peu partout sur notre planète.
En soi l’efficace omniprésence de la communication est un grand progrès… si seulement la gouvernance du monde avançait au même rythme, nous permettant de comprendre et assimiler ce qui nous arrive et agir en conséquence. Nous en sommes encore très loin. Source d’un frustrant sentiment d’impuissance qui mène à l’apathie que Stéphane Hessel accuse opportunément.
Finalement mon message « d’avant-tombe » (excusez le semi-emprunt, Mr. Chateaubriand) a l’ambition, démesurée j’en conviens, de mettre en lumière ce grand déficit de gouvernance, toujours « en retard d’une bataille ». Et d’inciter à y remédier, pas à pas. En commençant par nous-mêmes, le sens que nous donnons à l’existence, ce que cela signifie pour nos façons de vivre en société, à tous les niveaux, du vaste monde jusque et y compris les organisations diverses et variées, réceptacles de notre boulot quotidien. Vaste programme.
« Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer » (Guillaume I er d’Orange-Nassau). Je me suis fait mien ce bel adage. Et tant pis si personne ne m’entend. En toute modestie (sic) devant Dieu et l’Histoire j’aurai au moins essayé ! Alors, allons-y.
1. INDIGNEZ-VOUS ! Stéphane HESSEL. Indigène Editions 2011 (édition revue et augmentée)
Emerveillons-nous !
Surprenant ce cri du cœur au départ de mon propos ?
C’est que, contrairement aux apparences, chez nous comme à l’autre bout de la planète, dans des mégapoles et dans des villages, dans des palaces et dans des huttes et même dans les scandaleux dépotoirs où s’entassent les malheureux migrants victimes des aberrations de l’époque, en un mot partout et sans cesse, des milliards d’êtres humains PEINENT A BIEN FAIRE. C’est certain. Toujours plus, oserais-je même dire. Avec un mélange de courage et de résignation. Voilà la réalité, mais elle se perçoit mal et ne fait pas la une.
Regardez bien autour de vous et reconnaissez que, envers et contre tout, la grande majorité des humains s’évertue, avec plus ou moins d’enthousiasme et plus ou moins de succès, à bien faire. A venir en aide ou, tout au moins, à ne pas (trop) nuire aux autres. Prompts, comme vous et moi, à inventer de pas toujours bonnes raisons pour esquiver ce que la solidarité impose. Mais finalement enclins à se mobiliser. Davantage que hier et encore plus qu’avant-hier. C’est mon postulat de départ. Vous voilà avertis : pour moi, le verre est à moitié plein !
D’ailleurs, lors de chaque catastrophe ou action criminelle qui frappe de ci de là, compassion et solidarité explosent spontanément. Mobilisations forcément éphémères et souvent localisées, largement affectives et pas toujours suivies de comportements efficaces, direz-vous. Mais réalisons bien que ces accès de sympathie (au plein sens du terme) ne sont que la pointe de l’iceberg par rapport à ce que sentent, pensent et font les humains de jour en jour, partout sur terre.
Bien au-delà de vagues d’émoi combien justifiées mais forcément éphémères, c’est dans le train-train journalier des uns et des autres que se cache « l’engagement positif...

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