Petites chroniques de vies
362 pages
Français

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Petites chroniques de vies , livre ebook

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Description

Ces chroniques racontent plusieurs histoires, l’enfance insouciante et heureuse au sein d’une famille attentionnée, les aïeux qui surgissent du passé, une vie sentimentale qui trouve la voie du bonheur. Cette biographie qui fait la part belle aux bons sentiments pourrait concerner tout un chacun.
Pourtant, au fil du temps, les éléments se positionnent pour offrir au lecteur une suite d’aventures, souvent délicieuses, parfois beaucoup moins, qui le conduira sur la surprenante route empruntée par l’auteur au cours de son existence. On y découvrira notamment son expérience d’agent de terrain dans les services de renseignements, son infiltration dans l’ultragauche et ses actions clandestines auprès des précurseurs d’Action directe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 septembre 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332590947
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright




Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-59092-3

© Edilivre, 2013
Citation


Ne pas avoir peur de mourir, mais craindre de ne pas vivre assez.
Nous avons toute la vie pour nous amuser, nous avons toute la mort pour nous reposer.
Georges Moustaki
Dédicace


À mes parents
Avant-propos
Vous me direz, mais pourquoi vouloir raconter ton histoire alors que tu as vécu une enfance, une adolescence et une vie professionnelle on ne peut plus normales ? Quel est donc cet intérêt à vouloir se pencher sur ton passé, à vouloir parler de toi au même titre que ces personnages d’exception qui ont mérité de laisser une trace dans la mémoire collective en raison de la richesse de leur existence, ou pour avoir offert ce qu’ils avaient de mieux afin que la société progresse ?
C’est vrai qu’il doit être agréable de voir ses compétences applaudies par tous, d’être reconnu, célébré ou adulé. Pourtant, en ce qui me concerne, comme il semble que mes capacités aient été davantage dans la norme que dans l’exceptionnel, je n’ai jamais eu l’ambition ni la vanité de susciter l’admiration, le respect ou la crainte, encore moins d’être dressé sur un piédestal à l’égal de la statue du Commandeur.
Toutefois, j’ai fait mon possible pour apporter aux autres ce que j’avais de mieux, tout en essayant de vivre en harmonie avec moi-même, avec mes qualités et mes défauts. Peut-être suis-je parvenu à devenir un exemple et un bon éducateur pour mes enfants, un soutien et un générateur d’ondes positives pour mes connaissances, un modèle de force et d’équilibre apaisant pour mon environnement.
Alors même si aux yeux de mes proches je ne suis pas devenu ce qu’ils auraient voulu que je sois, je suis serein et heureux d’être ce que je suis. C’est pourquoi, à l’instar des célébrités qui ont narré par le détail leurs faits et gestes, exprimé leurs pensées, exposé l’œuvre de leur vie ou conté leurs aventures, j’estime que je peux me permettre de laisser une petite trace de mon passage dans ce monde. Mes descendants méritent de connaître un peu mieux qui était vraiment leur père et grand-père, au-delà des apparences ou de ce qu’on leur a dit. J’ai donc voulu raconter ce parcours qui a été le mien, mais aussi leur rappeler, pour ce que j’en savais, qui étaient ceux qui nous ont précédés et sans lesquels nous ne serions pas là aujourd’hui.
D’aucuns peuvent penser qu’il est tard pour évoquer tout ceci, mais j’ai entrepris cette tâche parce qu’aux abords de la soixantaine, j’en ai éprouvé le besoin.
Bien entendu, cet exposé n’est pas exhaustif, car le temps a filé très vite et certains évènements se sont évaporés peu à peu de mon esprit. J’aime vivre dans le présent, je le revendique depuis toujours et, de ce fait, je n’ai conservé que de rares documents concernant la famille ou mes tribulations diverses. Pourtant, grâce aux histoires entendues dans mon enfance et au travail de mémoire qui m’a contraint à puiser dans les méandres de mon cerveau, il m’a été permis de remonter à la surface une partie de ces réminiscences, d’en rassembler les fragments, les souvenirs isolés et d’en reconstituer un ensemble assez fidèle.
J’espère que mes lecteurs auront beaucoup d’indulgence à mon égard, car mes compétences dans l’art de l’écriture ont été longtemps plus administratives que littéraires et ma narration pourrait en souffrir. Cependant j’ai fait de mon mieux pour que ces « petites chroniques de vies » soient le plus agréable possible à découvrir.
Michel Meyer Avril 2013
Première partie Au commencement
C ’est en 1954 que débute mon histoire. Une année particulière, non seulement parce qu’elle voyait poindre le bout de mon nez en ce bas monde, au cœur du baby boom, mais aussi parce qu’elle était située à la charnière de deux époques, celle d’une France rurale et traditionnelle repliée sur elle-même et d’une nation qui allait s’ouvrir vers l’Europe, la modernité et les revendications pour une vie meilleure.
On se trouvait également au crépuscule de cette quatrième République où René Coty était notre président encore pour quatre ans, Diên Biên Phu venait de tomber, mettant ainsi un terme à la guerre d’Indochine, mais n’allait pas empêcher l’ouverture d’un nouveau conflit, celui de l’Algérie en novembre de la même année. C’est aussi au cours de cet hiver 1954, qu’Henri Groues mieux connu sous le nom d’abbé Pierre lançait son fameux appel pour accueillir les sans logis, que l’Eurovision était créée, que Bill Halay enregistrait « Rock around the clock » et qu’Elvis faisait son premier tube avec « That’s all right Mama ».
Et c’est à Nancy que l’heureux évènement est arrivé. Cette cité de l’est de la France, siège de l’ancien duché de Lorraine, celui de René II le vainqueur de Charles le Téméraire, celui de Stanislas Leszczynski, beau père de Louis XV, créateur de la célèbre place du même nom, a également vu émerger des créateurs comme Emile Gallé, les frères Daum, Jacques Gruber, Emile Majorelle qui ont permis l’essor de l’art nouveau. C’est aussi la ville des grilles de Jean Lamour, celle des sœurs Macaron, des bonbons à la bergamote et du meilleur des fruits, la mirabelle. Nancy, la ville aux portes d’or où la Meurthe et la Moselle unissent leurs cours, était aussi le fief de cette famille Meyer qui allait accueillir son nouveau membre.
* * *
Ainsi, j’ai vu le jour le 12 octobre de cette année 1954, à 20h45 exactement, dans une banale salle de travail de la maternité régionale, après avoir fait subir à ma mère les affres de l’accouchement sans péridurale. Le brouillard automnal s’était répandu sur l’agglomération, il faisait froid et humide et les rues étaient déjà désertes en ce début de soirée. Le futur papa quant à lui, n’était pas resté au chaud à la maison, bien à l’abri des frimas, car il ne souhaitait pas être loin de sa femme en ce moment crucial. Dès la première claque sur les fesses, les cris du nourrisson ont fait accourir le jeune père qui, après avoir attendu la délivrance, seul, inquiet et stressé, s’est jeté au cou de son épouse en la couvrant de baisers avant de pouvoir enfin prendre dans ses bras son premier enfant. Heureux et fier, il était émerveillé par les traits réguliers et le teint rosé de celui-ci et a immédiatement proclamé que le plus beau des bébés venait de naître. Jamais au cours de sa vie il n’est revenu sur ce jugement, sans s’inquiéter de heurter la susceptibilité de ses autres enfants ou de blesser la vanité de tous les parents qui avaient eu l’imprudence de lui présenter leur progéniture. Pour lui, son premier fils a toujours été le plus magnifique bébé qu’il lui ait été donné de contempler. Aucun nouveau-né quel qu’il soit n’a jamais pu égaler la beauté transcendante de son aîné.
Deux jours après ma naissance, mes parents m’ont fait baptiser sur place, dans la chapelle de la maternité. Il n’y avait pas de temps à perdre, car s’il m’était arrivé malheur, jamais le seigneur n’aurait accepté dans son paradis un enfant qui n’était pas passé par les fonts baptismaux. Alors, on m’a prénommé Michel, comme mon papa. Je l’ai échappé belle, car mon géniteur souhaitait, dans un élan de fidélité aux mannes de son cher parrain Marcel qui avait été fusillé par les Allemands dix ans plus tôt, m’adouber de ce prénom héroïque. Heureusement que ma douce maman s’y est opposée farouchement et, pour consoler son mari dépité, a consenti à me prénommer comme lui, pour preuve de son admiration et de son amour. Cependant, Marcel m’a quand même été affublé en troisième prénom, le second étant Bernard, celui de mon parrain comme le voulait la tradition.
* * *
À ce moment important de sa vie, la jolie Monique était âgée de 22 ans. Plus que jolie, elle était belle. Elle s’était d’ailleurs fait remarquer lors d’un concours de beauté et avait eu sa photographie présentée dans l’Est Républicain, le quotidien régional. Maman était une jeune femme gaie et malicieuse, toujours prête aux fantaisies les plus variées. Et pourtant, son enfance n’avait pas été facile. Ses parents avaient divorcé lorsqu’elle avait quatre ans et elle avait aussitôt été séparée de sa sœur Josette de deux ans son aînée qui devait partir avec le père alors qu’elle-même restait vivre sous la responsabilité d’une mère souvent absente et qui préférait, sans nul doute, la compagnie des hommes à ses obligations maternelles.
La petite Monique n’a donc pas eu la chance de recevoir beaucoup de tendresse et de câlins dans ses premières années. Elle a ainsi passé sa jeunesse tant bien que mal dans le petit appartement du Charmois puis de la rue du Maréchal Oudinot, alternant une scolarité qui s’est limitée au primaire et des sorties vagabondes entre copines, tout cela au rythme des visites au foyer des différents amis de sa génitrice. D’ailleurs, au début de la guerre, cette dernière n’a pas hésité à lui faire parcourir à pied en deux jours les cinquante kilomètres séparant Nancy d’Epinal alors qu’elle n’avait pas dix ans, pour aller vivre chez une autre de ses relations masculines susceptible de s’occuper d’elles durant cette époque difficile.
De retour à Nancy à la fin du conflit, la mère et la fille s’installaient rue Saint Fiacre dans le quartier des Trois Maisons et la jeune adolescente de quatorze ans entrait dans la vie active comme ouvrière dans la confection de lingerie à l’usine Glotz, située à deux pas de chez elle. Deux années plus tard, par l’intermédiaire de sa mère qui y était déjà employée, elle était embauchée par les chaussures André, en tant que piqueuse puis remplieuse et assemblait huit heures par jour les différentes pièces de cuir des souliers. Elle se rappelle avoir connu de bons moments au sein de ce bataillon de femmes, malgré le bruit des machines et l

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