229
pages
Français
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2015
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Ebook
2015
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Publié par
Date de parution
18 novembre 2015
Nombre de lectures
6
EAN13
9782897210793
Langue
Français
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Date de parution
18 novembre 2015
Nombre de lectures
6
EAN13
9782897210793
Langue
Français
M O N T R É A L
Pierre Calvé
tout est vrai
Pierre Calvé
Pierre Calvé
tout est vrai
Préface de Sylvain Rivière
Les Éditions du CRAM
1030, rue Cherrier, bureau 205
Montréal (Québec) Canada H2L 1H9
Téléphone : 514 598-8547
Télécopie : 514 598-8788
www.editionscram.com
Conception graphique
Alain Cournoyer
Photo de couverture : © Étienne Chaput (avec l’aimable autorisation des Éditions Garou)
II est illégal de reproduire une partie quelconque de ce livre sans l’autorisation de la maison d’édition. La reproduction de cette publication, par quelque procédé que ce soit, sera considérée comme une violation du droit d’auteur.
Dépôt légal – 4 e trimestre 2015 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque nationale du Canada
Copyright 2015 © Les Éditions du CRAM
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Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Calvé, Pierre, 1939-
Pierre Calvé : tout est vrai
(Portrait)
ISBN 978-2-89721-077-9
1. Calvé, Pierre, 1939- . 2. Chanteurs - Québec (Province) - Biographies. 3. Poètes québécois - 20e siècle - Biographies. I. Titre. II. Collection : Portrait (Éditions du Cram).
ML420.C342A3 2015 782.42164092 C2015-942165-9
Imprimé au Canada
À Louise,
Il ne reste que nous, ne reste que le temps, enfants, petits-enfants, l’espoir d’autres printemps, des couleurs, des chansons tapissent le décor, tout est là pour demain… (extrait de la pièce Façon de dire je t’aime , tirée de mon plus récent album Tout est vrai ) À ma fille Nathalie, à ma petite-fille Olivia, à mes frères et mes sœurs : Jacques, Jacqueline, François et Francine, mon voyage, qui est aussi beaucoup le vôtre.
Préface
Les mots sont venus de loin ; la musique, du même souffle. À fond de cale, en rêvant sous d’autres cieux, de Vivre en ce pays …
Les images ont fait côtes dans l’accent de l’ancêtre depuis le Pays basque jusqu’à Saint-Pierre-et-Miquelon, au beau temps de la marine à voiles, de la forêt de mâts, comme on disait là-bas.
Et la musique a suivi. Elle n’est d’ailleurs jamais bien loin des mots, puisqu’elle possède son propre langage, ses silences et ses mesures.
Quand les bateaux s’en vont, ne restent sur le quai que les gestes, l’émotion, l’absence pour meubler à jamais le paysage déserté, s’agrandissant au fur et à mesure que le large s’incruste dans la voilure pour que l’on rejoigne l’aventure.
Pierre Calvé occupe une place unique dans la petite et grande histoire de la chanson québécoise. D’abord en raison de ses origines : son grand-père breton, venu à Saint-Pierre sur les bateaux du temps, devait donner une descendance qui n’en finira plus de remonter le temps pour retrouver les airs laissés sur le quai d’un pays chaleureux.
Depuis le début des années 1960, Pierre Calvé, souvent accompagné de son frère Jacques à la guitare et à la moustache, nous emmène en voyage sur les mers du monde, à travers ses multiples tournées, qui l’ont mené de la Gaspésie à la Terre de Feu, comme si les glaciations d’un lieu pouvaient empêcher l’embrasement de l’autre, des Îles-de-la-Madeleine à l’Acadie, en passant en un clin d’œil par La Nouvelle-Orléans et la Louisiane, sans parler des cavales en Vespa en Europe, à la poursuite de ses origines ; Calvé était alors lancé sur les traces d’un grand-père mythique bourlingueur au long cours.
C’est le large qui a amené Pierre à la musique ; l’ennui, la mer, l’espace et l’horizon comme autant de vides à combler, de cales à remplir, de soutes à étancher.
Voilà pourquoi sa musique est unique, sa poésie est voyage, sa parole est aventure, cartographie, immémoriale.
Comme un Cartier d’un autre temps, partout où il passe, il nomme le paysage et celui qui l’habite à sa façon. C’est ainsi que naissent les plus belles chansons de son répertoire : Veracruz, Bonaventure, Cap-aux-Meules, Saint-Pierre-et-Miquelon et Honfleur .
Les personnages qui le touchent se nomment Julie, restée seule avec son corps, Nathalie, qui le ramène au port, Lucille, poussant la chanson, sa mère, partie trop tôt et la Louise de ses amours éternelles, toujours présente entre couplets et refrains d’une ballade à réécrire.
Calvé, éternel amoureux, éternel enfant, l’œil allumé posé sur le sextant du temps, toujours en position, prêt à larguer, à reprendre le large, à creuser l’horizon, à arpenter l’imaginaire, à dessiner des cartes le ramenant sans cesse aux origines qui le nomment, l’identifient et le prolongent, et nous le rendent si précieux, si nécessaire et si authentique.
Avec sa voile ressoudée des Grands Bancs, sa voix de brume entonnant les chansons de marine à voiles des terre-neuvas, il nous emmène avec lui et le large s’ouvre, creusant l’émotion entre écume et ressac, et nous voilà ailleurs, sans avoir l’impression d’avoir quitté la rive. Voilà la véritable force du personnage : creuser les profondeurs, les deux pieds bien au sec.
Si Pierre Calvé occupe une place unique et à la fois discrète au sein de la chanson québécoise, c’est que sa nature est ainsi faite.
Depuis ses débuts, il mène sa carrière à la manière d’un artisan, d’un sculpteur de talent, respectant le grain du bois, la racine et l’écorce. Il n’a jamais fait de concessions pour être à la mode ou populaire, ou pour plaire à tout prix. Il a choisi de suivre ses courants intérieurs, menant irrémédiablement à la source, à l’enfance, dont il nous parle de façon si vraie dans son livre, à la mer de sa vie d’adulte, qui le conduira à naviguer sur les mers d’ici et d’ailleurs pour aider sa mère à joindre les deux bouts, à l’océan de sa vie d’astheure qui l’amène à modifier sa course sans jamais renoncer à l’appel du grand large, pour notre plus grand bonheur. Son dernier album, toujours aussi horizontal et émotionnel, en est la preuve. Cette simplicité désarmante, tellement efficace, nous imprime ses nouvelles chansons sur l’âme après une ou deux écoutes, comme de vieux classiques dont on ne saurait plus se passer.
C’est ça, pour moi, Pierre Calvé : une voix, un son, une âme… et le large nous est offert comme un voyage intérieur, dont on ne saurait revenir totalement indemne.
Calvé, c’est aussi l’humilité incarnée, celui qui ne veut rien bousculer, surtout pas déranger, mais qui a aussi terriblement besoin d’être aimé et sécurisé, de vérifier sans cesse ses perceptions.
Calvé ne cessera jamais de chanter, de se raconter, de nous raconter, de nous prendre par la main pour nous montrer le chemin du vrai voyage, celui reçu en héritage, à inscrire dans la continuité, comme s’il cherchait à nommer le paysage pour ceux qui viendront après.
Dans sa guitare claquant à tout vent, c’est l’Espagne des origines qui clame sa liberté sur le pont d’un galion, en partance pour le matin des découvertes.
C’est la morue verte séchant sur les graves de Miquelon, le whisky en esprit de Saint-Pierre échoué aux Îles, la Gaspésie ressoudée de La Piouke, l’Acadie réinventée en Louisiane.
Calvé, avant d’être chansonnier, poète ou musicien, est assurément l’un des grands humanistes de la chanson québécoise, et pourtant universelle, puisque sa chanson est de toutes latitudes et de tous horizons. Elle se cherche autant qu’elle nous trouve, toujours en douceur, pour ne pas déranger, s’insinuant au cœur des sentiments pour prendre son sel et saumurer l’éternité du rêve.
D’aussi loin qu’il m’en souvienne, les chansons de Calvé m’ont roulé dans l’oreille comme bouteille à la mer, messages nécessaires à ma propre construction de vie.
Depuis Quand les bateaux s’en vont jusqu’à Tout est vrai, ce vieux loup de mer ne s’est jamais trahi, n’a jamais dérogé de sa course de