Pour vivre, il faut aimer
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Description

« J’ai vécu des événements, connu des situations, fait des rencontres parfois exceptionnelles, les unes, on le verra, exaltantes, drôles, les autres, angoissantes, dramatiques. Aucune ne m’a jamais fait perdre mon optimisme naturel, ma joie de vivre.

Avec le recul, je m’interroge sur l’exactitude des souvenirs. Des années ont passé, ai-je bien vécu ces événements tels que je les raconte ? Certains ne se sont-ils pas embellis ? D’autres ne se sont-ils pas dramatisés ? Quelles influences eurent-ils sur mon comportement, mes engagements, ma vie ? J’aurais pu demander des précisions à mon entourage, à mes sœurs sur l’enfance, à des amis sur d’autres périodes. Je ne l’ai pas voulu, je crois que cela aurait altéré la perception de ce que je pense avoir vécu. Aussi mon récit sera-t-il entrecoupé de parenthèses, tant les souvenirs restent liés à un environnement sans cesse bousculé au cours de mon enfance. Ils reviennent parfois, subitement, dans l’instant où j’écris. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 février 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414387342
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
194 avenue du président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-39241-4

© Edilivre, 2020
Préface
À Paris, à l’occasion de la première visite à la maison de Georges, par Josette collègue de travail de mon épouse Dominique, je savais Georges amateur de whisky. Aussi après lui en avoir versé de celui déniché au fond d’un placard, je lui propose : « Prendrez-vous des glaçons ? » Georges regarde la bouteille avec un léger sourire : « Dans celui-ci, oui » me dit-il. Il m’administra un cours sur les whiskies, leurs origines, leurs qualités respectives, me promit de m’en faire goûter de bons… la glace était rompue. Là se passa cet indéfinissable qui advint entre Montaigne et La Boétie. De ce moment nos rencontres, nos discussions ne prirent fin que le 11 février 2010.
Allant au marché à Prayssac où seuls dans la voiture, il me parlait de ce qui le souciait et dont on ne parle qu’à un ami, un confident. La situation et les relations avec nos enfants, la croyance en Dieu – véritable questionnement pour Georges – et les institutions religieuses, bien sûr l’évolution politique du pays, le manque d’intérêt pour le débat des idées, la priorité donnée aux désirs personnels au détriment souvent du bien commun. Je savais vivre là des moments privilégiés. Chacune de nos rencontres dans le Lot ou à Paris fut un « beau » moment ; nous nous comprenions par le regard et nos discussions, parfois vives, se terminaient toujours par un casse-croûte, terrine de foie gras et vin. Georges appréciait les bonnes choses de la vie.
Début 2010, Georges amaigri et fatigué, se traîne dans le couloir ; nous allons à la cafétéria de l’hôpital Pompidou. Il est triste et très las, soudain il s’arrête, me regarde droit dans les yeux et me dit : « Tu sais Rémi, s’il n’y avait pas Josette, cela ferait longtemps que je serais parti. » L’homme toujours actif tant par son agilité intellectuelle que par son besoin de réaliser sait que le terme est proche. Sans plaisir, le regard déjà ailleurs, il avale un café et soudainement ses yeux reprennent vie ; il me parle de Josette, me raconte pour la énième fois certaines de leurs aventures, des épisodes heureux, atypiques, le trajet en voiture pour un week-end dans le Lot où à peine arrivés ils travaillent jusqu’au moment de repartir.
Construire, voilà une des caractéristiques de Georges Fournier. Si ce besoin insatiable de réaliser quelque chose de tangible manifeste son optimisme, sa foi dans l’avenir, il est aussi comme un besoin vital de prouver aux autres et de se prouver à lui-même que l’enfant « enlevé » à sa mère existe et a pris sa revanche sur une enfance chaotique. Oui Georges est fier, pas orgueilleux, mais qu’on le sache il a construit sa vie et en est heureux.
En 2001, Jean-Christophe Lagarde est élu maire de Drancy. Une ville quasi dévolue au parti communiste qui bascule à droite. Les camarades de Georges n’en reviennent pas ils pestent, fulminent contre les « mauvais » électeurs. Georges est agacé par les propos de ses « camarades », il perd son impassibilité, « nous n’avions qu’à mieux faire campagne ; JCL est démocratiquement élu, il est notre maire ». Droiture, honnêteté intellectuelle, autres caractéristiques de Georges. Il y a des règles démocratiques, leur application nous est défavorable, prenons-nous-en à nous-mêmes et ne nous considérons pas comme des victimes.
La veille du jour de son décès, en retraite à Marseille, je prie à la chapelle, une force irrésistible me pousse à sortir et au fond de mon cœur m’est intimé l’ordre « va téléphoner à Georges ». Je sors et appelle Georges ; Josette décroche et me dit : « Il est très fatigué. » J’insiste. Georges a l’appareil et je prononce ces mots : « Georges, tu sais que Dominique et moi nous t’aimons beaucoup, mais sois assuré que Jésus aussi t’aime, oui il t’aime. » Josette reprend le combiné et me dit : « Je ne sais pas ce que tu lui as dit, mais il a souri. »
Georges, ancré dans des convictions fortes défendues en paroles et réalisées en actes, mais toujours curieux du point de vue de l’autre. Ainsi, pour l’extérieur, nous apparaissions comme très éloignés l’un de l’autre et pourtant quelle proximité de cœur et d’esprit entre nous.
Georges Fournier, homme convaincu mais mesuré, sachant jouer de la mauvaise foi, mais toujours avec humour. Ne disait-il pas avec son large sourire : « Quand on est de mauvaise foi, l’essentiel c’est d’y rester ! » Une belle personne, un honnête homme au sens du xvii e siècle.
Georges était préoccupé par Dieu et s’interrogeait sur la vie d’après. Il se posait beaucoup de questions. Aujourd’hui il a les réponses.
Rémi Noter
Genèse du livre
Écrire, raconter ses souvenirs, pas facile. D’ailleurs, est-ce bien utile d’écrire ? C’est si loin, en ai-je bien besoin ? Peut-être, tout simplement, pour répondre aux souhaits de mes amis Rémi et Dominique à qui je
rapportais quelques anecdotes de ma vie passée, aux souhaits de mes petites-filles, Amandine et Mélanie, qui me demandaient de raconter mon enfance, mais pas seulement, de l’écrire aussi. Nous étions dans le Lot, heureux, comment résister à cette demande ? Écrire, en serais-je capable ? Je me lance.
J’ai vécu des événements, connu de situations, fait des rencontres parfois exceptionnelles, les unes on le verra exaltantes, drôles, les autres ; angoissantes, dramatiques. Aucune ne m’a jamais fait perdre mon optimisme naturel, ma joie de vivre.
Avec le recul, je m’interroge sur l’exactitude des souvenirs. Des années ont passé, ai-je bien vécu ces événements tels que je les raconte ? Certains ne se sont-ils pas embellis ? D’autres ne se sont-ils pas dramatisés ? Quelles influences ont-ils eues sur mon comportement, mes engagements, ma vie ? J’aurais pu demander des précisions à mon entourage, à mes sœurs sur l’enfance, à des amis sur d’autres périodes. Je ne l’ai pas voulu, je crois que cela aurait altéré la perception de ce que je pense avoir vécu. Aussi mon récit sera-t-il entrecoupé de parenthèses, tant les souvenirs restent liés à un environnement sans cesse bousculé au cours de mon enfance. Ils reviennent parfois, subitement, dans l’instant où j’écris.
1 La petite enfance
MA FAMILLE
Inutile de remonter mon arbre généalogique pour y trouver, je ne sais quels personnages célèbres. Côté paternel les grands-parents vivent à Drancy, où je vis aujourd’hui, mais n’anticipons pas. Le grand-père était jardinier sur quelques petites parcelles, la grand-mère était marchande de quatre saisons. Côté maternel, tous romanos vivant en roulotte, très rarement et pour de courtes périodes, sédentaires.
À quel âge remontent donc mes premiers souvenirs ? D’abord mes parents :
Mon père chômeur, comme beaucoup dans les années 1930 en pleine crise économique, est mort en 1936, à 42 ans, trop jeune, victime de la boisson. Ma mère sans profession, on ne parlait pas encore de mère au foyer, s’occupait des cinq enfants, six après une vie en concubinage avec Alfred, notre voisin, au chômage lui aussi.
Nous habitions au Blanc-Mesnil, 24 de la rue Armand-Jeuvrin 1 une petite maison, une masure 2 devrais-je dire, située au fond d’une parcelle enserrée entre les hauts murs aveugles des bâtiments mitoyens. Le soleil ne passait que rarement. Pour accéder au petit chemin conduisant à notre maison, nous traversions le bâtiment construit en limite de parcelle ; il existe toujours. Notre maison, comme nous l’aimions… Elle comportait un seul rez-de-chaussée moins de cinquante mètres environ de surface habitable où nous cohabitions, tant bien que mal, à huit personnes.
La distribution de ce palais ? Trois pièces :
Une cuisine à laquelle on accédait directement.
En enfilade, la chambre des enfants éclairée, c’est beaucoup dire, par un châssis vitré entre cuisine et chambre et par un vasistas en toiture. C’est là que nous couchions à quatre tête-bêche, dans un même lit, la plus petite à côté dans un lit minuscule.
La troisième pièce était la pièce commune avec son coin-repas, elle était aussi la chambre des parents avec un emplacement pour le lit-cage du sixième enfant. Il y avait une petite cheminée d’angle, qui ne servait que le jour de Noël.
Pour les toilettes – le mot chiotte est plus approprié – nous allions au rez-de-chaussée de l’immeuble voisin où se trouvait regroupée la batterie des « chiottes à la turque » de chaque famille, tous bien sûr sans eau ni tout-à-l’égout.
Le cadre étant dressé, je me dois de vous présenter la fratrie.
La seule photo que j’ai de mes parents 1934/1935 ?

– L’aînée Emilia, prénom de ma mère née en 1925 ;
– La 2 e Hélène, prénom d’une tante côté paternel, née en 1927 ;
La 3 e Georgette, prénom d’une tante côté maternel, née en 1929 ;
Le 4 e moi Georges, prénom de mon père, né en 1930 ;
La 5 e Thérèse, est-ce une soudaine apparition de la sainte ? Née en 1935 ;
Le 6 e Alfred, prénom de son père, ami de ma mère né en 1938.
Pas très original le choix des prénoms.
Dans ce logis minuscule, nous étions chauffés l’hiver par l’unique cuisinière à charbon peut-être, exceptionnellement, par un poêle dans la « grande pièce ». Il n’y avait ni eau, ni gaz, ni électricité. Nous nous éclairions avec des lampes à pétrole et nous allions, chaque jour, chercher l’eau à la pompe sur la place, aujourd’hui place Henri-Duquesne. L’eau était stockée dans une espèce de jarre placée sous la table de la cuisine.
Durant cette première période de notre enfance nous n’avions rien, sauf pardon, beaucoup de poux que personne ne nous enviait, mais nous étions heureux.
Mes premiers souvenirs sont très flous, je ne me souviens pas de mon père si ce n’est, me semble-t-il, une brève scène où j’ai reçu un léger coup de casquette qui me fit me réfugier a

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