PS 17 Répondez !
142 pages
Français

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PS 17 Répondez ! , livre ebook

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Description

Le parcours improbable d'un jeune électricien qui, après avoir passé trente ans dans la police, deviendra délégué du procureur pendant dix-neuf ans. Il deviendra également vice-président national (section française) de l'International Police Association. Il raconte ici le récit des années 1944 à 1980.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 juillet 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414362011
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-36202-8

© Edilivre, 2019
Dédicace

À Renée,
Véronique,
Sylvie et Thierry,
Isabelle et Mickaël,
À William et Solenne,
Aurélien,
Leslie-Ann et Thomas
Jean-Baptiste et Charlotte
Victoria-Lise,
Nina et petit Arthur
Exergue

« Dans la vie on ne fait pas ce que l’on veut mais on est responsable de ce que l’on est. »
Jean-Paul Sartre
La guerre n’est pas finie
Mai 1944
La BBC avait annoncé que la « ville des fleurs » était susceptible d’être bombardée. Effectivement les forteresses américaines sont arrivées par l’ouest de la ville, et ont commencé à lâcher leurs bombes à hauteur de la caserne Verneau, pulvérisant le quartier de la Doutre pour toucher les infrastructures de la gare.
J’apprendrai – beaucoup plus tard – qu’un jeune couple qui venait de se marier, avait vu son logement pulvérisé lors de leur nuit de noces.
On en reparlera.
Pour ce qui me concerne, j’étais à la clinique Saint-Michel, juste derrière la mairie, depuis le 4 mai, jour de ma naissance.
Ma mère et mon père, affolés, sont arrivés de Chalonnes, en achetant de l’essence au marché noir pour venir voir où en était le bambin.
Il allait bien, sauf qu’ayant été évacués, tous les bébés avaient été mélangés (selon ma mère) et qu’elle m’aurait reconnu grâce à une médaille (que je n’ai plus) et à une petite « tétine » à l’oreille droite (que j’ai toujours).
Où va se nicher l’amour maternel !
On peut se demander ce que je faisais dans cette clinique, presque un mois après ma naissance alors que ma mère vivait avec ses parents, dans ce joli village qu’est Chalonnes-sur-Loire.
C’est là où cela se complique…
Ma mère, Marie Juliette, née en 1917, était la fille de Jules et Maria qui étaient épiciers sur la place du Champ-de-Foire devenue place de l’Hôtel-de-Ville… c’est plus chic.
Mon grand-père avait fait toute la guerre de 1914-1918. Réformé lors de ses vingt ans pour des soucis aux poumons, l’armée avait estimé en 1914 qu’il était « bon pour le service », c’est-à-dire « bon pour la grande tuerie ».
Il s’en sortira quand même après avoir été gazé (merci pour les poumons) et la bataille de Verdun.
Marie Juliette naîtra en 1917, très certainement après une des rares permissions obtenues par Jules.
Ma grand-mère n’aurait jamais dû épouser mon grand-père, car son fiancé de l’époque avait eu la malencontreuse idée de se placer derrière un cheval qui, en ruant, l’avait occis.
Leur mariage était donc un mariage de raison, un courrier retrouvé, par hasard, en apportait la preuve.
Pour ce qui concerne Marie Juliette (ma mère si vous avez bien suivi), les photos de l’époque démontrent que non seulement elle était très jolie, mais aussi qu’elle devait être un peu à l’étroit dans ce si joli village.
Elle épousa Jean en 1937. Il était sergent au 6 e régiment du génie et militaire de carrière.
Elle quittait enfin ce village et sa mère qu’elle jugeait étouffante.
Et Maria, elle, se disait qu’elle était enfin casée !
Jean et Marie-Juliette eurent un fils, Jean-Luc, né en septembre 1939.
Mais la guerre avait été déclarée ce même mois.
Jean ne reverra son fils qu’une seule fois, lors de sa seule permission, il sera photographié, en militaire, tenant son fils dans ses bras devant la maison de Jules et Maria.
Contrairement à ce qu’il a été beaucoup écrit, les militaires français se sont battus avec un courage et une détermination aussi forte que leurs aînés de la Grande Guerre.
En juin 1940, avec son unité et sous les ordres du capitaine Albrecht, ils ont tenté de stopper une colonne de chars allemands à Chauny dans la Somme. Ils furent tous tués lors de cette défense héroïque, que certains – maintenant – jugeraient inutile.
Marie-Juliette devint veuve alors qu’elle avait à peine vingt-trois ans et Jean-Luc orphelin de père à dix mois.
En 1941, elle dut aller reconnaître le corps de son mari, dans une fosse, où tous les militaires avaient été inhumés à la hâte après la bataille.
On imagine ce qu’elle a pu ressentir.
Ensuite la vie s’écoula doucement dans ce chef-lieu de canton où elle avait rejoint ses parents avec Jean-Luc.
Ce village avait quand même frôlé la catastrophe en juin 1940. En effet, alors que l’armistice était signé, une colonne de militaires allemands traversa la commune venant de Chemillé et se dirigeant vers Angers par la route de Saint-Georges-sur-Loire.
Les Chalonnais devaient regarder ce défilé avec tristesse et j’imagine que Jules, qui avait survécu à la boucherie de 14-18, devait être horrifié.
Mais ils n’étaient pas au bout de leur surprise… Deux chars français (eh oui, il y en avait) arrivant d’on ne sait où déboulèrent sur les pas des Allemands, s’installèrent en haut de la place du Champ-de-Foire et tirèrent à vue sur la colonne qui, dans cette belle ligne droite, avait traversé le pont et se dirigeait vers Saint-Georges.
Un officier allemand qui avait eu la malencontreuse idée de s’arrêter chez le coiffeur (sur la place) sortit en courant et fut fauché par le tir de la mitrailleuse d’un char français.
Il fut enterré dans le jardin de la mairie jusqu’en 1945.
Ces chars étaient équipés par des « cadets de Saumur » qui avaient résisté en se battant jusqu’au bout sur les bords de la Loire.
Les chars sont repartis et, à ce jour, personne n’a jamais su où ils ont pu être dissimulés après leur coup d’éclat. On peut supposer qu’ils ont été immergés dans la Loire.
L’armistice étant signé, l’armée allemande n’a pas apprécié la plaisanterie.
Le village fut donc soumis au pillage. C’était en 1940… En 1944 il y aurait eu un massacre d’otages.
Ils se contentèrent (si j’ose dire) de vider les commerces et de voler tout ce qui les intéressait. La famille Cottais, qui remplaçait mes grands-parents dans l’épicerie des « Docks de l’Ouest », eut la mauvaise surprise de retrouver le portrait – en militaire – du chef de famille dans un pot de chambre rempli d’excrément. L’armée allemande s’était soulagée !
La vie, sous l’Occupation, continuait.
Mon père, lui, était marchand de charbon à Chalonnes, et autant vous le dire tout de suite, il était marié, avait six enfants et habitait avec son épouse à La Jumellière, petit patelin à 7 km de Chalonnes.
Jean-Baptiste était né en 1909, il n’était pas parti à la guerre car il avait trop d’enfants à charge !
Le dernier était né en 1943… juste un an de plus que moi.
C’était lui qui livrait le charbon chez mes grands-parents. Comment a-t-il connu Marie-Juliette ? Très certainement lors de ses livraisons. Mes grands-parents étant ses clients.
Je suis le fruit de cette rencontre. Marie-Juliette m’a porté sans que personne ne s’en aperçoive. Et elle s’est rendue à Angers dans cette clinique qui deviendra le siège de la police municipale, mais c’est une autre histoire.
En attendant, mes parents, qui ne doutaient de rien, m’avaient fait photographier par le spécialiste du village et celui-ci (avec leur accord) m’avait exposé (comme le bébé Cadum) dans sa vitrine.
« Magnifique bébé ! s’extasiaient les braves gens (non je n’exagère pas, j’ai la photo). Mais qui sont les parents ? »
Certains avaient déjà une petite idée…
Comme je ne pouvais pas rester jusqu’à ma majorité dans cette clinique, on me confia à une nourrice en pleine campagne, très certainement une Thénardier car je mangeais peu et maigrissais à vue d’œil ; de plus le chien a eu l’idée saugrenue de me pousser dans la cheminée. Mon poignet droit en porte toujours les stigmates.
On me changea de nourrice.
Chalonnes
Ils s’appelaient Francis et Renée. Ils n’avaient jamais eu d’enfant et auraient désiré m’adopter.
Lui, était meunier et travaillait dans un moulin, ce sont mes premiers souvenirs.
Mon père et ma mère venaient de temps à autre me rendre visite (sympa). Je trouvais bizarre de ne pas être avec eux, mais dès que j’abordais la question, tout le monde changeait de conversation.
Mais j’étais à l’écart de Chalonnes, donc protégé des sous-entendus et des regards.
J’ai réussi quand même l’exploit de tomber dans les marches du moulin et de me briser la clavicule.
Ce qui m’a permis de revoir mes parents…
Francis a perdu son emploi de meunier et avec Renée ils ont déménagés et sont venus habiter à Chalonnes, où il a trouvé du travail dans une usine.
Leur petit appartement donnait sur la Loire et je m’en souviens très bien. Nous étions en 1950 et on écoutait la radio sur l’un de ces vieux postes qui grésillaient en permanence.
J’étais encore loin de la place du Champ-de-Foire, mais cela n’allait pas durer.
Le fait qu’ils voulaient absolument m’adopter a fait que l’on me changea de nourrice et… de parents nourriciers qui m’adoraient.
Et bien évidemment, pour tout simplifier, on me trouva une nourrice sur la place du Champ-de-Foire à proximité de chez mes grands-parents, de ma mère et de Jean-Luc.
Ils s’appelaient Léon et Emma, ils avaient deux filles, Léonne et Monique.
Léonne était déjà fiancée et Monique avait trois ans de plus que moi.
Léon était maréchal-ferrant, tous les jours il travaillait dans sa forge, mais le mardi (jour de marché) c’était la foule et devant sa boutique, de nombreux chevaux attendaient pour être ferrés, et j’ai toujours cette odeur de la corne que l’on brûle pour poser le fer.
Moi je jouais sur la place, pas très loin des fenêtres de mes grands-parents.
Chez ma nourrice nous écoutions sur Radio-Luxembourg les chanteurs de l’époque, je découvrais Les Compagnons de la chanson et Édith Piaf, Jean Sablon, Tino Rossi, André Claveau, Georges Guétary, etc.
Le midi c’était « Sur le banc » avec Raymond Souplex qui, plus tard, deviendra à la télévision le Commissaire Bourrel des Cinq dernières minutes . Sa compagne su

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