Qu’il est formidable d’aimer
286 pages
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Description

« Et je roule, sonné à demi, vidé et pourtant habité d’une incommensurable plénitude. J’ai chanté de toute mon âme, j’ai soulevé de joie la foule des pèlerins dans la vaste basilique Sainte-Bernadette, face à la grotte. Près de huit mille voix à scander mes refrains, et toutes ces mains qui s’agitaient, qui tapaient en cadence. Deux heures de folie : la folie de l’Espérance. Des visages de malades allongés ou en fauteuil, leurs regards mouillés de lumière. Puis, après le silence de la prière chantée, lorsque s’est rallumé le sanctuaire, au moment du chant final : "Qu’il est formidable d’aimer", des jeunes, par dizaines, ont quitté leur place et m’ont rejoint dans le chœur. Et ils ont dansé autour de moi la farandole de leur bonheur. » Avec un brin de nostalgie et un certain lyrisme, celui qui se définit lui-même comme un « troubadour du bon Dieu » livre ici une autobiographie qui s’écoute autant qu’elle se lit. Comme le musicien accompagne ses chansons d’un air de guitare, Jean-Claude Gianadda ponctue chaque chapitre d’une vie au service de son prochain d’une chanson de circonstance. Un magnifique medley d’expériences, de rencontres et d’introspection, qu’on lit en fredonnant, le cœur en bandoulière.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 mai 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748373691
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Qu’il est formidable d’aimer
Jean-Claude Gianadda
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Qu’il est formidable d’aimer
 
 
 
Pour mes amis,
 
Pour toutes celles, pour tous ceux, qui donnent de leur temps et de leur peine dans l’Association Saint-Bruno.
 
Pour celles, pour ceux qui ont organisé et qui organisent des veillées, des temps forts, des animations catéchétiques et qui m’accueillent chez eux comme un ami.
 
 
 
 
« L’amour est la seule richesse qui ait cours à la fois dans le temps et dans l’éternité. »
François Mauriac, Journal III.
 
 
 
 
Préface
 
 
 
Si j’ai accepté d’écrire quelques mots de préface pour le livre de Jean-Claude, c’est par émerveillement. Émerveillement pour la fidélité de son amitié, intacte après tant d’années. Comme pour des couples qui fêtent leurs cinquante ou soixante ans de mariage, j’y vois quelque chose de la fidélité de Dieu. Émerveillement, celui que j’ai eu en lisant avec avidité et bonheur cette autobiographie qui « sonne » si vrai.
 
Un sourire, un regard bienveillant, une voix chaleureuse avec l’accent chantant du Midi, un dynamisme contagieux… C’est ce qui reste d’une rencontre avec Jean-Claude, dont on se dit qu’il est un homme heureux qui sait communiquer sa joie de vivre. Et pourtant…
 
« Quand on n’a que sa vie et qu’on veut la donner. » Qui d’entre nous n’a pas chanté ces quelques mots au cours d’une veillée ou d’un mariage ? Ces mots qui reviennent, comme vagues sur la plage, à la fin de chaque couplet du chant choisi comme titre pour ce livre.
Au fur et à mesure de ma lecture, s’est imposée à moi cette conviction : ces plus de 200 pages ont été écrites pour nous dire qu’on ne peut donner que ce qu’on possède. Il faut être né à soi-même, et toute naissance prend du temps, et toute naissance, avant d’être source de bonheur, ne se fait que dans les douleurs de l’enfantement.
Avec beaucoup de sincérité, Jean-Claude nous raconte cette lente mise au monde semée de passages, ces temps d’incertitude et de découragement, de questionnements et d’éclaircies. On y devine beaucoup de souffrance.
 
Au fil du récit, on découvre qu’il n’est pas facile de partir dans la vie avec cette phrase d’une maman soucieuse : « Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi ? » Les années passent, « [a]vec toujours la crainte de mal faire. J’étais né coupable. Coupable de n’être pas comme tout le monde, de tout louper quand d’autres s’amusaient sur le problème sournois de ce bassin qui se remplit d’un côté et se vide de l’autre…
On riait beaucoup… Mais ma joie à moi n’était que de surface. Au fond de moi-même, j’étais pessimiste. Subsistait, quelque part en moi, un résidu de tristesse. »
 
« Ce qui embellit le désert, c’est qu’il se cache un puits quelque part », a écrit Antoine de Saint-Exupéry. Le désert, il pouvait en parler, parce qu’il avait failli lui être fatal. Et Paulo Coelho ose une question : « Peut-être Dieu a-t-il voulu le désert pour que l’homme se réjouisse à la vue des palmiers. » Jean-Claude a fait l’expérience du désert, le désert qui décape, qui oblige à aller à l’Essentiel… Nous qui le connaissons maintenant, nous nous demandons : comment s’en est-il sorti ? Eh bien, dans le désert de Jean-Claude, il y avait un puits, comme une petite source qui apporte un peu de fraîcheur. Le révélateur, ce sera le père Duval et un excellent professeur qui l’ouvrira à la littérature et à la philosophie. Quelque chose se met alors à germer : « Sans être à même de le formuler alors, je sus confusément que je n’étais peut-être pas, à vie, le garçon condamné à l’échec. » Jusqu’au jour où le grand adolescent croit que l’essentiel est fait : « J’avais gagné la partie, le tunnel avait débouché sur une lumière douce comme une aurore. »
 
Gommée, la phrase de la maman qui l’avait tant attristé lorsque le papa exprime une certaine fierté : « Quand je lui annoncerai ma réussite au bac, je l’entendrai marmonner : “Tu vois, quand on veut, on peut.” »
 
Bien des parents, bien des éducateurs et peut-être bien des lecteurs vont se reconnaître dans cette histoire de renaissance. Dans l’accompagnement, faire confiance au-delà du raisonnable, même s’il y faut du temps. Le chercheur aurait parfois des raisons de se décourager, et c’est à ce moment qu’un élément nouveau permet d’avancer. Lorsque je parcours la Bible, je suis souvent émerveillé de la patience de Dieu. Attendre l’éclosion des bourgeons n’est pas toujours évident.
Mais revenons à notre histoire. Jean-Claude a-t-il atteint un de ces sommets où l’on peut se reposer en contemplant un paysage grandiose ? Que nenni !
« Je persistais aux prises avec deux Jean-Claude […] : je vivais donc avec ce contentieux secret […]. Depuis trente ans, je temporisais. » Et quand il aura fait le pas : « Un sentiment nouveau me poignait le cœur ; la culpabilité […]. Rompre les amarres n’est romantique qu’aux yeux de ceux qui se gardent bien de quitter leur port. »
 
J’avais évoqué, dès le départ, les douleurs de l’enfantement et le bonheur d’une naissance. Pour Jean-Claude, la véritable renaissance n’est plus très loin. « Rien ne rend plus heureux que de créer. Que de rien naissent des notes, des mots, des images, de la poésie et de la musique, tout ce quelque chose qui nous enchante […]. Composer est une thérapie […]. La chanson apaise son auteur, le réconforte, l’élève… »
 
Arrivé au sommet et regardant d’un coup d’œil tout ce chemin parcouru, je ne peux m’empêcher de me poser une question : est-ce que, en filigrane, je n’aperçois pas son visage lorsque je fredonne la chanson du goéland ? « Apprends-moi les moyens de quitter le rivage, pour m’en aller plus loin, jusqu’au bout du possible, atteindre les nuées vers d’autres lendemains, s’élever davantage, inventer mon destin. Pour découvrir ainsi des raisons d’espérer en demain… De l’effort au succès, du succès au bonheur. Tu dis que ton secret sommeille au fond de nous dans nos cœurs. »
 
Un secret ? Aurais-je deviné si je proposais : « Fleurir où Dieu nous a semés puisque c’est Lui le jardinier, puisque Sa grâce nous suffit. »
Père Paul Renard, diocèse de Nancy.
 
 
 
 
1. Même si c’était à refaire 1
 
 
 
Il est plus de minuit. Je suis seul dans mon véhicule. Il pleut. Les essuie-glaces balaient le pare-brise et leur couinement obstiné devient lancinant. Devant moi, les battements de métronome sur la vitre larmoyante et le tunnel brouillé de pluie que les phares creusent dans les ténèbres ruisselantes. Pas de radio. Elle est dans ma tête, pleine encore des rumeurs de la fête. L’oracle du GPS annonce Lourdes-Marseille : 572 kilomètres. Et je calcule : distance, vitesse horaire… J’arriverai vers 6 heures du matin. Juste le temps de me doucher, d’avaler un café, de rejoindre la cour du collège et de monter en classe avec mes élèves… À peine sorti d’un rêve enchanté, j’aurai l’impression de tomber en parachute dans un monde à des années-lumière de celui d’hier.
Et je roule, sonné à demi, vidé et pourtant habité d’une incommensurable plénitude. J’ai chanté de toute mon âme, j’ai soulevé de joie la foule des pèlerins dans la vaste basilique Sainte-Bernadette, face à la grotte. Près de huit mille voix à scander mes refrains, et toutes ces mains qui s’agitaient, qui tapaient en cadence. Deux heures de folie : la folie de l’Espérance. Des visages de malades allongés ou en fauteuil, leurs regards mouillés de lumière.
Puis, après le silence de la prière chantée, lorsque s’est rallumé le sanctuaire, au moment du chant final : « Qu’il est formidable d’aimer », des jeunes, par dizaines, ont quitté leur place et m’ont rejoint dans le chœur. Et ils ont dansé autour de moi la farandole de leur bonheur.
Les grandes choses commencent toujours petitement : Bernadette venue ramasser du bois mort sur les bords du Gave, devant la grotte, ce 11 février 1858. La belle dame lui demande qu’on bâtisse une chapelle… Et aujourd’hui, de grandioses basiliques, des trains bondés de pèlerins, des foules internationales sur l’esplanade.
Mon destin aussi, c’est un peu cela. À l’école, j’ai été tout sauf un élève brillant. Et un jeune homme solitaire, réservé, quasi muré dans son mutisme. Comment pourrais-je me reconnaître dans l’auteur-compositeur, dans le chanteur qui va de ville en ville, de village en village, qu’on attend pour une veillée, que l’on applaudit avec fracas ? Comment ai-je pu en arriver là ? Qui m’aurait dit que je dominerais ainsi la vie, que je vaincrais tant d’obstacles ?
Et maintenant, comble de surprise, je m’apprête à paraître sur une nouvelle scène, la dernière, la plus inespérée : la devanture des librairies.
 
Même si c’était à refaire,
Je referais le chemin !
Même les moments de galère,
Il est si beau Ton matin !
 
Même si c’était à redire
Je referais le discours.
Tant pis si je délire,
Il est si grand Ton Amour.
 
Même si c’est avec des larmes,
Je résignerais la paix.
Même si j’ai le choix des armes,
Je choisirai l’amitié.

Même si c’était à reprendre,
Je reprendrais ma chanson.
Même s’ils ne peuvent comprendre,
J’ai si confiance en Ton nom.
 
Même si c’était à revivre,
Je donnerais plus encore.
Même si c’est fou de Te suivre,
Il est si grand Ton trésor !
 
 
 
 
2. La terre est à tous 2
 
 
 
Je ne serai jamais l’homme qui se souvient de son village natal. Je ne le célébrerai donc pas dans une chanson comme Du Bellay le fit dans un sonnet fameux où il dit, depuis Rome, la nostalgie de sa province des bords de la Loire.
J’ai trop tôt quitté

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