Quelle salade !
272 pages
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Quelle salade ! , livre ebook

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Description

N'hésitez pas, commandez cette salade comme vous commandez une salade composée au restaurant, et vous serez rassasié. Vous goûterez aux saveurs d'une bergerie corse, aux parfums des fleurs dans un village de l'Algérois, aux effluves de la Provence. Avec en prime, des petites cerises sur le gâteau qui vous mèneront des bêtises de l'adolescence à celles des vieilles dames.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 mars 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414162581
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0112€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-16256-7

© Edilivre, 2018
Donc écrivons. J’ai beaucoup de choses à raconter.
Mais d’abord je dois dire « Merci » à mon fils Philippe qui m’a ouvert l’ordinateur, à Laurence, ma petite-fille et Sergio notre ami, pour leur aide dans l’ordonnancement !!
QUELLE SALADE !!! !
Itinéraire d’une famille corse expatriée
Dossier numéro un où, normalement je dois parler de la famille, de mes ascendants dont je ne connais pas grand-chose, excepté de mon grand-père paternel, celui dont on voit la photo, à droite quand on entre dans la salle de la maison de Zicavo.
Visage rieur, regard, goguenard, yeux clairs, cheveux clairs, et dont on dit qu’il était un pamphlétaire et que chacun de ses écrits dans la feuille de chou de la région faisait qu’il était envoyé en tant qu’instituteur en haute Corse, loin de sa famille, loin de ses terres, et ainsi, avec des revenus diminués tout l’argent de son épouse, qui était une personne bien pourvue, y est passé.
Mis à part que mon grand-père n’était pas un « sans moins que rien » car les terres, productrices et entretenues à l’époque, représentaient un bien-être certain.
Don Antoine et son épouse, Louise Murati ont eu onze enfants.
Ont survécu sept, dont mon père.
« Don Antoine »
On m’a dit qu’il avait écrit une grammaire de langue comparée italo-française, que c’était un maitre en Pédagogie, ce que je crois, car nous avons tous la pédagogie dans le sang, mais il est décédé à 54 ans, du poumon.
, On en devine la cause, vu les plants de tabac qui s’étalaient dans l’avant-dernière planche des terrains du bas et que j’ai vus, petite fille quand les Tantes vivaient encore et que leurs neveux venaient, pour les vacances, des colonies ou ils avaient des situations confortables, et évidemment… fumaient.
Ce tabac les a tous envoyés “ad patres”.
Hier soir, j’ai veillé jusqu’à onze heures et demi et j’ai beaucoup écrit sur les tantes, sur mon souvenir de Zia Angélina, et j’ai oublié d’enregistrer.
Je reviens à mon grand-père
De ce qu’il était est développé plus loin dans cet écrit sur les Bianconi et répété “No matter”… on peut dire et redire ce qui est “frappant”.
De ce que j’ai entendu et vu, les Bianconi avaient des terres.
Les Terres
Certaines ont été vendues quand il a fallu dôter Catherine et Colombe…
Et il devait y en avoir en grandes surfaces, car une année des 78 ou 80, en promenade en voiture durant 45 minutes, j’ai entendu mon père et Joseph dire : “Ici, c’était à nous…
Le quartier que l’on appelle maintenant”I Piazzi, s’appelait “I Bianconi”.
La maison, qui maintenant est divisée en deux appartements, était un tout, avec la partie hiver qui regardait le Midi, appartement actuellement propriété d’une dame infirmière, et la partie été, orientée Ouest Nord Est qui est notre appartement, à Paulette et à moi, héritée de notre père et, évidemment de notre mère, son épouse.
Propriété constituée aussi de 3000 m carrés de terrains fertiles, en pente vers la courbe du ruisseau qui en assurait l’irrigation
L’ensemble est en contrebas d’un tournant, à la sortie du village sur la route vers Ajaccio
Typique du caractère des Bianconi qui s’écartaient du monde, ne frayaient pas
De la route on ne le voit qu’en se penchant au dessus du mur qui borde le tournant/ Aussi en écartant les branches d’un énorme cerisier
Dans les temps, avant le décès des Tantes et le partage entre les frères et les deux sœurs, Catherine et Colombe, les deux appartements communiquaient
Les deux salles au premier deux pi èces. L’une où entrait le visiteur. dotée d’un divan bas, ce petit lit corse en châtaigner, de style Louis-Philippe, avec des coussins et un dessus grenat, pas très confortable pour y dormir, étroit et matelas raide.
Au dessus, des étagères, où s’empilaient des livres
Une table ronde qui ouverte, devenait ovale. On y servait le café et les gâteaux et l’eau de vie en cas de visite : salle côté nord
L’autre salle, au midi, était, m’a-t-on dit, le domaine du père qui y travaillait ses cours et ses écrits.
Au dernier niveau, l’ immense grenier o ù séchaient les châtaignes et les haricots aux graines rouges, le grenier où ma mère avait installé une petite table en face du lucarneau. J’y faisais mes devoirs de vacances
Quand on jouait à cache cache je me cachais dans ses parties basses ou sous le lit des tantes. Les tantes montaient dormir dans le grenier quand les neveux occupaient les chambres
Alertes elles grimpaient par l’échelle très fine en bois de poirier noir ; et hop, dans un relevé de jupes, s’engouffraient par la trappe
Le grenier sentait les châtaignes le bois. Des toiles d’araignées pendaient un peu partout…
J’ai dormi dans ce grenier transformé en chambre.
Parois lambrissées, petit lit, petite table, lampe rose et surtout la table aux devoirs de vacances toujours là. Seulement ce que j’y ai écrit n’était pas des règles de grammaire mais un mémoire à l’intention de mon avocat pour ce divorce de 1982 terminé en 1988 !!! l’odeur du grenier n’était plus la même mais il y avait toujours une toile d’araignée dans le coin de la petite lucarne
En entrant dans ce domaine, par une pente en terre battue nous accédions au rez-de chaussée : : les Cuisines.
Je vois encore les immenses cheminées, couleur suie, cheminées en forme de trapèze, très hautes et dans mon souvenir de petite fille, impressionnantes… Plus la chaine de fer, dite crémaillère, la grosse marmite en son bout, là où cuisait la soupe, haricots en grains, carottes, courgettes et le pied de porc ou l’os du jambon…
La vapeur… l’odeur.
A gauche, sous la fenêtre, le petit banc, sur lequel se trouvaient les récipients qui contenaient l’eau, les cuviers cerclés de cuivre et ce que nous appelions” tinèdes =de petites casseroles en cuivre.
Zia Angelina mettait, calé par trois bourrelets d’étoffe en guise de coussin, le cuvier sur sa tête, et bien droite, partait chercher l’eau à l’Aqua di Maria, la source, qui, bien limpide, coulait sous un arbre, largement étalé.
Il y faisait frais et bon, dans la chaleur de l’été.
Au-dessous de la source il y avait le lavoir.
A cette époque, machine à laver ? Nous sommes dans les années I928 ou 30.
Puis il y a eu la guerre… Passons…
Quand j’ai pu retourner en Corse, la source était tarie, le lavoir n’existait plus : à sa place s’érigeait une banale bâtisse de ciment gris où on rangeait le camion des cantonniers.
Plus de bavardages de femmes affairées sur le linge à laver, plus de clapotis d’eau, plus de mousse de savon en volutes ou flaques, plus de draps étalés à sécher sur l’herbe, plus de claquements de battoirs ou de raclements de brosses.
Plus rien que ces murs plutôt sales, cette route, grise elle aussi et plus non plus de petite fille sautillant au côtés d’une dame mince, retournant d’un bon pas vers la maison, plus très jeune certes la dame, mais encore bien vaillante
J’ai écrit sur les Tantes. Le texte non enregistré est quelque part dans le logiciel
Mais ce soir, je voudrais redire quelque chose en particulier sur Zia Angéline qui m’emmenait sur la route, le matin très tôt, quand le ciel était cristallin, que l’air était vif, presque coupant sur les oreilles et que nous marchions vite, vite, pour arriver au bas de la petite côte qui menait à la bergerie.
Zia secouait des châtaignes dans la poche de son tablier, un tablier qui recouvrait toute la jupe longue, jusqu’aux pieds, et qui bougeait avec le mouvement que lui donnait la marche vive de celle qui le portait. Des remous d’étoffe, des pieds agiles, le cliquetis des clefs mêlées aux châtaignes et la voix chantante de Zia en appel aux chèvres : ”
“Tè o joqui, tè” (je ne garantis pas l’orthographe) mais le son, le ton, sont encore dans ma mémoire -
On arrivait.
Tante ouvrait la porte dans un bruit de ferraille, et sautaient les chèvres à l’extérieur et mâchaient avidement les châtaignes offertes et broutaient un peu d’herbe et se laissaient traire, tranquilles--
Bien sûr leurs mamelles devaient peser
Et le lait tombait dans le petit seau de fer-blanc : un liquide bleuâtre qui semblait léger.
Le seau plein, Tante accroupie près de la dernière chèvre, se relevait et me tendait le seau :
“ Bois”
Boire ?
J’avais un recul : cela venait de sortir de la mamelle des chèvres. J’étais gênée, ce que touchaient mes lèvres, était écœurement tiède, avec un goût accentué que je n’aimais pas et je me dépêchais d’avaler le peu que j’avais mis dans ma bouche…… Ouf … La tante n’insistait pas. -
–  Le retour vers la maison était plus lent : il fallait veiller à ne pas perdre une goutte hors du seau, pourvu cependant d’un couvercle, à ne pas trop secouer le liquide, à apporter à ceux de la maison ce qui devait leur donner de la force pour assumer la journée.
Assumer la journée ?
Le travail pour faire vivre cette tribu de frères avec leurs enfants était pour leurs épouses et surtout pour les Tantes.
Nous, les mioches nous étions en vacances.
Nos mères étaient censées l’être, elles aussi : “censées”… Elles en parlaient des « vacances au village »…
Entre les corvées ménagères et la surveillance de leur progéniture, toujours partie dans les jardins alentours, à sauter les haies de ronciers où se déchiraient les fonds de culotte des garçons et les robes de La fille, à se cacher dans des creux de terrains sous des amas de fougères géantes, à aller piller les prunes du verger de Matalèna, à rentrer essoufflés, rouges, dé peign és, les mains sales et les genoux écorchés, et toujours en retard à table où Henrigoutiu pleurnichait « que ce n’était pas bon » et o ù Jeannot se prenait une claque. et moi aussi.
Paulette non, elle ne cavalait

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