146
pages
Français
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2018
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Ebook
2018
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Publié par
Date de parution
22 mars 2018
Nombre de lectures
10
EAN13
9782414141722
Langue
Français
Au seuil de sa troisième rupture amoureuse, Angel fait le point sur sa vie. Peu habituée à dévoiler ses sentiments véritables lorsqu’elle se sent triste, elle affiche un sourire généreux qui masque ses failles, sa détresse.
Dédale des secrets, ses blessures profondes remontent à l’enfance ; le mensonge sur la disparition de ses parents, les attouchements odieux qu’elle subissait, la perte de sa meilleure amie. La vie n’est vraiment pas tendre lorsqu’elle se retrouve dans une famille d’accueil qui maltraite les enfants dont elle a la garde. D’autres épreuves frappent également Angel...
Tournant propice lors de ses études secondaires, elle fait la connaissance de la chorégraphe, Françoise Fontigny. Celle-ci va l’aider à sortir de ses bouleversements de l’enfance.
Entre le visible et l’invisible, l’âme agit, les heures sacrées s’activent.
Publié par
Date de parution
22 mars 2018
Nombre de lectures
10
EAN13
9782414141722
Langue
Français
Couverture
Copyright
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
ISBN numérique : 978-2-414-14170-8
© Edilivre, 2018
Exergue
« J’ai vu un ange dans le marbre et j’ai seulement ciselé jusqu’à l’en libérer. »
Michel-Ange
Avant-propos
Parler de soi implique une vision individualiste qui n’est pas facile à assumer, mais en acceptant la portée de ce défi, je ne peux que franchir ce pas. Avec les « je », il est impossible d’échapper au culte du « moi ».
Véritable revendication de l’égotisme, ce mot inventé par Stendhal, cela m’engage à observer ma propre personnalité tout en utilisant le personnage principal de ce roman pour révéler son parcours initiatique.
En voyageant au contact de ses perceptions émotionnelles, je replonge dans les méandres de mes sensations – même les plus sombres –, celles où mes douleurs sont ensevelies au plus profond de mon être.
Aussi mystérieux que cela puisse paraître, j’ai découvert les prémices du titre de cet ouvrage en utilisant une application référencée par Facebook. En fonction de la question qui m’était posée :
« Quel serait le titre de ton roman ? »
Une réponse étonnante me fut attribuée…
« La révolution d’un(e) rêveur/rêveuse »
Comment expliquer la lueur procurée à l’instant même de la lecture de cet intitulé ?
Mon imagination romanesque s’est combinée à l’éclat de ma passion ponctuée au fil de la plume.
Dynamisée par l’hermétisme de ces quelques mots, j’ai légèrement transformé ce titre en…
« (R)évolution d’une rêveuse »
Infailliblement … Sans être brusque ni violente, ma révolution est en plein mouvement. C’est une lutte de tout temps que de pouvoir garder un statut d’indépendant et de se faire connaître en tant qu’artiste. Rester libre, virtuose de l’expression. La force que je déploie pour y arriver se construit conformément à l’évolution de mon individualité. Cela m’aide de façon spécifique à me dépasser dans tout ce que je peux entreprendre.
Lorsque j’écris, je sollicite volontairement l’ambiance nuancée par les flammes des bougies. Je pénètre dans une sorte de sphère où je peux me transposer d’un chapitre à l’autre. Plus je progresse dans cette atmosphère, plus je retrouve des sensations, des détails qui semblent anodins, mais qui livrent la clé d’une porte à ouvrir… Que cette communication me libère d’un passé chargé de secrets ; qu’elle permette la transmutation de l’ombre en lumière.
En pleine extension, j’instaure mes propres repères, tout en ayant le courage de distancer les préjugés des autres et de soutenir ce que je pense être juste pour moi. En déambulant à ma façon et en acceptant ostensiblement l’odyssée de la vie, mes rêves se manifestent par les liens logiques de ce qui existe.
Suivant l’axiome latin « Verba volant, scripta manent », du moins que mes écrits ne soient tout autant emportés par le vent, j’assume la portée de mes mots en m’appliquant à laisser des traces de mon passage.
L’être I.N.
« Il y a des forces en marche : il faut les créer et les solutions les suivent. »
Antoine de Saint-Exupéry
Mes oiseaux de papier
« Souvent une évolution est une révolution sans en avoir l’R. »
Pierre Henri Cami
Mes longs cheveux libérés, exaltés par le vent imperturbable de la fin de l’automne, je me suis assise silencieusement sur le bord d’un relief, évoquant un fauteuil de sable modelé par le blizzard.
Parfaitement seule, face à la mer !
J’étais à De Haan, la station balnéaire « Le Coq » ; en Belgique, dans la province de Flandre occidentale.
C’était la marée haute et l’écume des vagues touchait presque mes bottes en caoutchouc aux couleurs fauves.
En déposant mon journal intime sur ce qui ressemblait à un accoudoir, je me suis laissé envahir par le spectacle qui m’était offert. Malgré les bourrasques froides, mon intention était bien d’écrire à cet endroit. Il me manquait la petite étincelle pour m’activer à me pencher sur les mots chargés d’émotions, ceux qui pouvaient me donner la résonance de ce qui se bousculait en moi.
La mer était aussi agitée que les battements de mon cœur. Cet accompagnement me faisait un bien fou. Je me sentais comprise, soutenue, écoutée.
J’en avais vraiment besoin !
Mon regard se délectait de l’expression de ces vagues bruyantes et envoûtantes…
Soudain, épaulé par le vent, mon journal intime répondit à l’appel du mouvement. Complice, sa couverture anthracite laissa s’échapper toutes les pages qui n’étaient pas reliées à sa spirale.
Surprise, j’ai regardé mes oiseaux de papier s’envoler…
Telle une enfant prise en flagrant délit d’inattention, j’ai essayé de les rattraper en me moquant de moi-même… Incidence du déferlement des vagues, j’ai eu le temps de voir le doux tracé de mes notes bleues et de mes pictogrammes noirs se laisser conquérir par la houle. En insistant et en m’enfonçant dans les vagues, l’eau salée s’est engouffrée dans mes bottes.
J’ai arrêté mon élan, la mer devenait trop fougueuse !
Je suis la première à dire qu’il ne faut jamais baisser les bras, qu’il suffirait peut-être d’un pas de plus pour accéder au but ultime. Et là, échevelée, j’ai abandonné tout effort.
En reculant, j’ai regardé, impuissante, mes oiseaux débauchés se laisser commander par le mouvement des vagues. Pincement au cœur, je prenais conscience que la mer détenait mes secrets. D’autant plus, j’avais transcrit mon identité sur la moitié de ces pages.
L’ambiance était transformée… Déçue, agacée, je suis retournée m’asseoir lourdement sur mon fauteuil de sable.
J’étais responsable de ce gâchis. Aussi vaste que pouvait être l’océan et aussi petits qu’étaient mes oiseaux blancs transformés en bateaux de papier, je ne voulais pas polluer cette étendue.
Trempée et grelottante, il était temps que je m’abrite, j’avais trop froid. Il y avait de quoi me réchauffer dans la maison de vacances où je séjournais depuis trois jours. Mon amie Christine me confiait les clés à l’accoutumée pour m’y reposer, me décontracter.
Il y a plus de trente-deux ans, j’ai rencontré Christine, alors que nous entamions nos études à l’ARBA, l’école supérieure des arts de Bruxelles. Nous nous sommes retrouvées quelques années plus tard. Synchronisme prodigieux, nos enfants étaient inscrits à la même école communale de Bonlez, l’un des villages de Chaumont-Gistoux. Dès lors, notre véritable amitié pouvait se construire.
Dans cette résidence – entièrement décorée style bord de mer – dotée d’une gamme de couleurs blanc nuage, gris, miel et sable, j’y restais une semaine. C’était un motif impératif pour clarifier ma situation.
Ma fuite ayant précipité ma troisième rupture amoureuse, il convenait de fixer un rendez-vous pour visiter la demeure idéale, qui était en location à Chaumont-Gistoux.
Avant tout, j’étais soulagée pour ma fille qui vivait en colocation avec une autre étudiante. Elle y était en sécurité !
Quant à mes quatre garçons, je les rejoignais le lundi suivant pour préserver les conventions de la garde alternée. Mes deux divorces par consentement mutuel étant bien agencés, il était indispensable de retourner à proximité de Wavre – pour conduire mes enfants dans les différents établissements scolaires –, loin des embarras de la circulation.
La solidarité de mes meilleurs amis faisait en sorte qu’une protection céleste se mettait en mouvement pour assurer l’hébergement de mes enfants.
Je distingue clairement ceux qui font partie de ma famille d’âmes, ma fratrie de cœur. Ils me soutenaient par de réguliers appels téléphoniques, des messages envoyés par WhatsApp ou Messenger. Damien et Bernard me contactaient davantage.
Cela fait vingt ans que Damien est apparu dans ma vie. Je venais de m’installer à Hèze… Il travaillait dans la société familiale « La Maison du Papier » et j’y achetais toutes mes fournitures artistiques.
Notre amitié s’est déclarée dix ans plus tard. Cette même année – conviée par mon amie Karine pour découvrir sa nouvelle collection de bijoux –, j’ai rencontré Bernard. Artiste styliste de prestige, il présentait son défilé initial à l’hôtel de ville de Wavre. En contemplant son charisme, je présageais qu’il deviendrait un ami proche, sans mesurer la progression de notre complicité ; la quintessence de nos conversations confidentielles.
En adéquation avec ce que Bernard m’écrit lorsqu’il apprécie une œuvre, C’EST SUBLIMMMMMMME !
J’ai tout fait… Il était majeur que je respire en interrelation… C’était en étant dans le confort de cette habitation où le temps me semblait en suspension que j’arrivais à nettoyer mon être, à épurer mes inquiétudes. Il fallait que je construise une base solide pour mon avenir et que je cultive mes intuitions. J’avais pris une décision substantielle pour la suite de ma vie et, dans cet endroit, je pouvais dresser un plan positif.
Dérivée par la force des flots, mon étourderie s’est perdue peu à peu dans les courbes lointaines de mes pensées… L’infinitude ! Tout en savourant un café bien chaud, j’étais lovée dans l’angle confortable du canapé panoramique en tissu gris foncé. Il était disposé dans le fond de la pièce, juste devant la grande baie vitrée qui m’offrait une vue vaporeuse sur le jardin.
Le lendemain matin, installée au bout de la table placée en îlot central dans la cuisine américaine, je prenais mon petit-déjeuner plus lentement que d’ordinaire. Tout en regardant sur mon Smartphone une vidéo intitulée Le Pouvoir de l’intention que Damien m’avait envoyée par Messenger, je buvais les trois cafés indispensables pour me réveiller pleinement.
Soudain, quelqu’un sonna à la porte d’entrée…
OUPS ! J’étais encore en pyjama… Par chance, le store bateau de la fenêtre qui donnait directement dans la cuisine était encore baissé. Pieds nus comme dans mes h