Rien à cirer de son sup
364 pages
Français

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Rien à cirer de son sup , livre ebook

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Description

À travers l'histoire de Sylvain Marcevin, Marcel Pizzetti ne se cache pas qu'il raconte la sienne. À la fin des années cinquante, à tout juste vingt-deux ans, il entame une carrière de surveillant dans une Académie d'Art à Caen. Chargé d'établir des listes de présences et d'absences, il s'attire rapidement la sympathie des étudiants. Son attitude bienveillante permet d'apaiser les conflits, mais son supérieur l'accuse de laxisme. En « vieux tyran » « trop sectaire », l'administrateur le prend en grippe et finit par avoir raison de sa motivation. Après une série de « démêlés », il est renvoyé, puis transféré dans un musée d'Art. Malgré les manigances malveillantes de certains membres de l'équipe, il trouve cependant de solides alliés. Derrière cette œuvre en partie fictionnelle, l'auteur détaille les grandes étapes de sa vie, rendant hommage aux personnes qui lui sont chères. Il se souvient des femmes qu'il a aimées, dont sa mère en premier lieu. Aujourd'hui dépassé par le rythme frénétique de son époque, ce passionné de sport se replonge avec émotion dans ses souvenirs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 avril 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334219228
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-21920-4

© Edilivre, 2017
1. Avant-propos
Aucun des personnages décrits ici ne peut être entièrement comparé à ceux qu’un surveillant a réellement connus et fréquentés dans une autre Académie d’Art, dans un autre lieu.
Divers épisodes successifs tracent la carrière éphémère de ce jeune surveillant dont le nom d’emprunt est Sylvain Marcevin, personnage à l’attitude éminemment atypique.
L’histoire romancée se déroule dans le Calvados, dans le petit village d’Evrecy, à quelques encablures de Caen : c’est là que se situe le domicile du héros, l’Académie d’Art, son lieu de travail, étant implantée au centre de la cité caennaise.
Ses démêlés avec son Supérieur, qu’il qualifie de sup, et ses disputes avec son collègue à la surveillance, offrent un singulier contraste avec ses rapports, plutôt positifs et sympathiques avec les étudiants et professeurs, son Directeur, son Bibliothécaire ainsi que les deux préposées au Secrétariat.
L’épilogue aura toutefois une saveur douce-amère et fort regrettable : Sylvain sera sanctionné et exclu de l’Académie avec transfert dans un autre service, un Musée d’Art, et une rétrogradation, son abandon de poste en ayant été la cause fondamentale.
Il sera également fait mention des sentiments filiaux profonds qu’il a éprouvés envers sa chère maman, de ses rapports avec ses deux principales relations sentimentales ainsi que de sa sincère amitié avec un couple de tenanciers d’un établissement proche de son domicile.
Ce roman ne relève pas de la pure imagination, il s’appuie sur une réalité quelque peu masquée et édulcorée.
A la fin de ce livre, Sylvain ne manquera pas, à l’aube de sa soixante-seizième année, de se remémorer sa jeunesse trépidante, vécue dans une autre décennie.
2. Souvenirs de jeunesse évoqués par Sylvain Marcevin
Plusieurs années ont passé.
Un nouveau siècle s’est installé durablement.
Souvent, de plus en plus souvent, il s’assied devant sa fenêtre du deuxième pour regarder au loin, là où son passé est son nouvel horizon.
– Et oui, je n’en avais rien à cirer de mon sup !
C’est ainsi que s’exprime, de la manière qui lui est la plus souvent coutumière, ce dinosaure au cœur de teen-ager, toujours aussi rebelle après tant d’années.
Son domicile est situé dans un petit village du nom d’Evrecy, à environ une dizaine de kilomètres de la ville de Caen, le chef-lieu du Calvados, réputé pour ses édifices abbatiaux ainsi que pour son Musée des Beaux-arts et de l’Académie artistique, dont il allait être l’un des surveillants.
Son petit appartement se trouve dans une rue en légère montée, la rue de l’Armorique, au numéro 11 : cette dénomination provient d’une région qui a fait partie de la Gaule antique et qui forme aujourd’hui la Bretagne.
Ce jour-là, il rêvassait à son balcon. Il avait éteint la TV pour se concentrer et focaliser sa mémoire sur ses jeunes années, alors qu’il était surveillant d’étudiants dans une Académie des Beaux-arts.
1957 – date à laquelle il atteignait sa vingt-deuxième année – a été le début d’une véritable aventure professionnelle qui restera, à tout jamais, ancrée dans son esprit.
Remontant le fil du Temps, Sylvain Marcevin, notre septuagénaire, se revoit cool et souriant dans le bureau de l’Administrateur, celui-là même qui allait lui empoisonner la vie, oui ce « sup de mes deux « comme il l’appellera plus tard. Il s’appelait Jean-Luc Severin. Celui-ci l’avait, d’emblée, chaleureusement félicité pour sa première place obtenue lors de son examen d’admission au titre de surveillant principal. Sylvain était frais émoulu de l’Université mais n’avait pas pu poursuivre ses études à cause de ses faiblesses en math.
Cette toute première entrevue s’était déroulée dans un climat de confiance et le courant avait très bien passé entre eux deux.
– Vos tâches ici consisteront en une surveillance constante de chaque étudiant, filles comme garçons, avait-il annoncé d’une manière péremptoire mais trop énergique au goût de Sylvain, sentiment qu’il s’est bien gardé de laisser paraître.
– De plus, avait-il ajouté, un contrôle impérieux devra journellement être effectué et parfois même deux car, lorsque les professeurs ainsi que les chargés de cours s’en vont, aussitôt une forte majorité des jeunes gens jouent la fille de l’air.
Parmi toutes les recommandations assénées, ce que Sylvain s’était surtout rappelé et dont il avait tenu compte, c’était cette disposition stricte imposée par son sup à savoir que chaque étudiant, quel qu’il soit, ayant plus de quinze absences, suite aux contrôles indiqués sur les listes ad hoc, ne pourrait présenter ses examens ou ses activités artistiques de fin d’études.
Cela, il ne l’a jamais admis car son sup n’avait aucune psychologie vu son caractère trop vieux jeu. Et ça les lui gonflait !
Mais à l’époque, aucun signe sur son jeune visage ne trahissait ses pensées intimes ni sa vive réprobation.
3. Rencontre avec Geneviève, une secrétaire très affable
Septembre1957.
Sylvain sortit du bureau de Jean-Luc Severin et, descendant les escaliers, croisa une bande d’étudiants qui rejoignaient leurs ateliers. Ils étaient vingt environ.
– Dis-moi mec, dans quelle classe t’es-tu inscrit ?, lui sortit une ravissante blondinette aux yeux pétillants.
– Vous le verrez à l’occase, répondit-il avant de partir d’un pas rapide car il ne voulait pas dévoiler sa réelle identité professionnelle.
– Fait ch…, fut ce qu’il entendit lorsqu’il eut à peine fait quelques mètres.
– Cela commence bien avec les filles, pensa-t-il en souriant.
Cette réaction toutefois ne le perturbait pas car il ne désirait, en aucun cas, avoir quelque contact que ce soit, autre que strictement professionnel, avec les étudiants, c’était pour lui le gage du respect et de l’estime de toutes et de tous.
Comme c’était un vendredi, Sylvain avait donc tout le loisir de profiter d’un week-end ensoleillé car les premiers jours de septembre venaient à peine d’être entamés.
Le lundi suivant, peu avant neuf heures, il se présenta à nouveau au bureau administratif et constata, avec une jubilation intérieure, que le sup était absent. En face de la place que ce dernier occupait, une dame, d’allure sympathique, consultait un agenda tandis que, dans une petite pièce, jouxtant le lieu principal, le cliquetis caractéristique d’une machine à écrire trahissait une autre présence.
– Bonjour Monsieur Sylvain, vous êtes donc celui qui va remplacer notre retraité Lemoine et devenir le deuxième surveillant à l’instar de votre collègue Louis Rupin ?
– Oui Madame, je débute dès aujourd’hui, lui répondit-il, en lui tendant la main.
A ce moment, une petite demoiselle, toute guillerette, sortit de la pièce d’à côté et s’approcha de Sylvain.
– Je vous présente Elvire, ma dactylo.
Après l’avoir également saluée, il poursuivit d’un air assez décidé.
– Monsieur l’Administrateur est absent ?
– Oui, répondit-elle, mais vous me donnez l’impression que vous êtes enchanté de son absence. Je vous informe qu’il est à cheval sur le règlement et il faudra que vous vous astreigniez à suivre ses injonctions. Et, en ce qui me concerne, j’essaierai de tempérer son ardeur si d’aventure vous ne lui donniez pas entière satisfaction à cause de votre jeune âge, et de la tentation qui vous pousserait à être trop gentil avec les étudiants.
– Madame, il est vrai que je n’ai que vingt-deux ans mais vous devez savoir que j’emploierai tous les moyens à ma disposition pour ne pas les décevoir ; j’éviterai en outre d’adopter un comportement trop rigide et trop autoritaire à l’instar de mon supérieur, car cela n’est nullement mon genre.
– D’accord, Monsieur Sylvain, je conçois parfaitement votre point de vue. Mais c’est dans votre intérêt que je tiens à vous mettre en garde. Je vous avoue que cela ne me ferait pas du tout plaisir si je devais assister, malgré moi, à des réactions peu souhaitables de sa part. Croyez-moi s’il vous plaît.
– Merci Madame pour vos excellents conseils et le témoignage de votre parfaite collaboration, qui me rassurent.
– D’accord avec vous, car Monsieur Severin est un vieux tyran, enchaîna Elvire en lui tapotant l’épaule.
– Cela suffit Elvire, n’excitez pas Sylvain et retournez travailler.
– Je devine que je trouverai en Elvire une alliée comme vous, Madame, mais comment vous appelez-vous ?
– Geneviève Darquenne. Vous pouvez simplement me dire Geneviève.
– Même devant lui ? répondit le surveillant, sans une once d’hésitation.
– Oui, parce que je ne suis que secrétaire-adjointe mais finissons-en et prenez cette liste dactylographiée car, dès maintenant, vous devrez marquer en regard du nom, une croix ou le signe P pour les étudiants présents, le signe A s’ils sont absents, et les signes AU (autorisé), en cas de circonstances particulières telles que la maladie, par exemple ».
– Ok Geneviève, je prendrai mes responsabilités à bon escient.
– Que voulez-vous insinuer, Sylvain ?
– Rien d’important si ce n’est que cela me déchirerait le cœur de me trouver dans l’obligation de mettre la lettre A alors que j’estime que chaque étudiant doit avoir la possibilité de se présenter devant le jury de fin d’études.
– Je vous répète Sylvain, faites bien attention car Monsieur Severin est intransigeant au sujet des contrôles et cela, je vous le signale pour votre bien.
Tâchez de fournir un travail identique à celui de votre collègue Louis Rupin dont l’Administrateur est très satisfait.
– Oui, il est plus que vraisemblablement son chouchou, et j’ai le pressentiment qu’il ne deviendra pas le mien.
– Soyez prudent, je vous le répète car je ne voudrais pas que l’Administrateur prenne des dispositions contre vous. Voici la liste co

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