Seule, jusqu à Compostelle
200 pages
Français

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Seule, jusqu'à Compostelle , livre ebook

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Description

Lorsqu'elle a préparé son pèlerinage pédestre qui la conduirait des Sables d'Olonne à Saint-Jacques-de-Compostelle, Isabelle Souchet ne voulait surtout pas oublier son carnet et son crayon. Il semble que déjà, comme M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir, dans le fait de capter ce qu'elle qualifie justement de «?moment unique?», germait bel et bien, plus ou moins consciemment, dans la tête de cette femme résolue, l'idée d'en faire un livre. Aussi quand, à son retour, ses sœurs, à l'unisson, lui ont affirmé : «?maintenant, tu en fais un livre?», elle s'est immédiatement et avec la même volonté, engagée dans ce qu'elle appelle «?son deuxième chemin?», cette fois pour notre plaisir de le vivre avec elle. Qui n'a rêvé de prendre un jour son bâton de pèlerin et de se rendre à Compostelle ? Isabelle, elle, a réalisé ce rêve : 1 400 kilomètres à pied, en moins de deux mois, une aventure personnelle qu'il ne tient qu'à vous de partager. « Un petit livre de courage, de sagesse et d'amour de la Vie. » (Paul Toublanc)

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 juillet 2016
Nombre de lectures 6
EAN13 9782342054231
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Seule, jusqu'à Compostelle
Isabelle Souchet
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Seule, jusqu'à Compostelle
 
 
 
Avec bonheur j’offre mon expérience :
À mes enfants, à leurs conjoints et amis, à leur père.
À mes petites filles, trop jeunes encore pour lire seules, aux enfants qui naîtront.
À maman, à papa
À mes sœurs, mes frères, à leurs conjoints.
À mon comité de lecture.
À Paul pour ses précieux conseils.
À ceux que j’aime.
 
 
 
 
Ce qui a été est, aussi longtemps que je m’en souviens.
Paul Toublanc
 
 
 
On n’ose pas parce que les choses sont difficiles, les choses sont difficiles parce qu’on n’ose pas.
Sénèque
 
 
 
On n’a pas besoin d’avoir toute sorte de lecteurs, mais seulement des lecteurs qui vous sentent et vous goûtent : les autres n’ont que faire de vous.
Sainte Beuve
 
 
 
La vie est semblable au lever du soleil en camaïeu d’instants changeants.
Isouf
 
 
 
 
À toi qui as choisi ce livre,
 
Si, dans les premières pages
Tu t’ennuies,
 
Tu… alors,
 
Demande à ton libraire
De l’échanger.
 
Si, au fil de la lecture,
Ta curiosité s’éveille,
Continue
 
Fais-le connaître
Autour de toi
 
Et…
 
Bon voyage !
 
 
 
Préface
 
 
 
Un jour, une femme jeune et souriante, réservée mais d’abord direct, est venue me voir pour me présenter un manuscrit, récit de son récent voyage, me disant simplement : « J’aimerais avoir votre avis ».
 
Écrivain, aimant à projeter sur la feuille blanche mes pensées, confortablement assis dans mon bureau, mais ayant moi-même voyagé dès ma jeunesse (entre autres pays, dans l’Espagne de Franco), j’avoue avoir un faible pour les récits de voyage, fussent-ils passés ou présents, lointains ou de proximité, ceux des piétons, tout particulièrement.
 
Et pourtant, je me méfie des voyages, ayant toujours présents à l’esprit les premiers mots du célèbre « Tristes Tropiques » de Lévi-Strauss : « Je hais les voyages… ». Quoi de plus vain, par exemple, que ces grands voyages, au grand âge, qui relèvent plus de la fuite que d’une grande sagesse !
 
Mais revenons à notre voyageuse, plus précisément à notre « pèlerine » qui, prenant son « bourdon » et portant, malgré sa taille modeste, son gros sac au dos, est partie un beau matin de juin 2005, des Sables d’Olonne, pour arriver à Saint-Jacques-de-Compostelle, soit un périple pédestre de quelque 1 400 km en moins de deux mois !

Qui n’a rêvé, chrétien bien sûr, mais aussi pourquoi pas, croyant d’une autre foi, agnostique, voire libre-penseur, de prendre un jour le chemin qui mène à Compostelle ? « Il n’est pas de grande vie sans une grande part de rêve » (Goethe), et Alfred de Vigny de préciser : « Qu’est-ce qu’une vie réussie ? Un rêve de jeunesse réalisé dans l’âge mûr » ; car, si la vie est indissociable du rêve, c’est l’action et l’action seule qui consacre le rêve et, en quelque sorte, lui confère sa légitimité.
 
Dès les premières lignes, j’ai accroché au récit d’Isabelle, pour ne plus le lâcher. Il y a en elle quelque chose qui l’apparente à cet autre Vendéen (celui-ci d’adoption, si l’on peut dire, pour un pays qui l’a si mal accueilli) qu’était Chaissac : de l’art brut, une spontanéité, une fraîcheur qui lui est propre ; elle ne fait pas de littérature, ni même du reportage.
 
Volontaire, rayonnante, scrupuleuse, c’est l’instant qu’il faut capter ; son récit, si j’avais à le qualifier, est un livre des instants : une aptitude à l’émerveillement de chaque aube qui se lève, de chaque paysage qui s’ouvre sous ses pas, des rencontres aussi, car elle sait et aime partager, si elle accomplit seule son pèlerinage. Seule, mais avec les siens. Cette femme, il convient de le préciser, a l’âge d’une mère qui a élevé cinq enfants, un fils lui a créé un site Internet, « ce lien invisible qui efface l’espace et le temps » dont la lecture, le soir, pour oublier la torpeur ibérique, la fatigue, les douleurs, « est un délice », dit-elle joliment. C’est donc un de ces voyages où, désormais, l’être humain n’est plus jamais seul ; mais Isabelle sait être seule avec soi-même : méditation et yoga quotidiens lui apportent leur aide, « négliger le corps, dit-elle encore, c’est nier la Vie ».
 
Pour conclure, une belle leçon d’optimisme, les vraies victoires sont celles qu’on remporte sur soi, mais attention – Isouf dixit – ne pas dépasser ses limites !
 
Un petit livre de courage et d’amour de la Vie.
Paul Toublanc
 
 
 
 
Avant-propos
 
 
 
Une grande idée, un grand projet, un immense désir, nés un jour d’août en revenant d’Espagne.
Par un temps froid et pluvieux, en croisant des pèlerins camouflés sous leur poncho, à Roncevaux, j’ai eu envie de ce chemin ! Ils font le gros dos sous le poids de leur sac. Je ne sais pas vraiment pourquoi ils vont à Compostelle. J’ai pensé que c’était aussi pour moi, que je devais faire comme eux, un jour.
Quinze ans après, en 2005, je réalise cette grande aventure, sans savoir où elle va me mener ni comment.
Pourquoi ? À quia : parce que ! C’est difficile à exprimer, besoin d’être seule avec moi, de vivre dehors, de nature, de rencontres, d’être ailleurs et nulle part, de laisser-faire, de laisser potiner, (ne plus entendre dire) ! voir jusqu’où je peux aller, me tester.
En résumé : tout et son contraire.
La bipolarité, c’est l’équilibre, le Yin et le Yang, couple d’énergies opposées. Le Yin, côté féminin, passif, a pour symbole la lune, l’eau, les chiffres pairs… le Yang, au contraire, incarne le masculin, actif, symbolisé par le soleil, le feu, les chiffres impairs… Seule, la réunion de ces deux principes permet de former un tout : le jour a besoin de la nuit ; la gauche de la droite ; le froid du chaud…
Pour cela, un minimum de préparation est nécessaire. Comme j’avais envisagé mon départ pour l’année suivante, j’ai mis ma famille au parfum, bon gré, mal gré… jusqu’à l’acceptation, faute de l’approbation, pour certains.
J’ai senti poindre l’inquiétude, le doute sur ma réussite, entendu des encouragements, les questions les plus diverses :
— Pourquoi partir ?
— Pourquoi seule ? Si loin ?
— Et si tu es blessée ?
— Feras-tu demi-tour ?
— Comment te joindre en cas d’urgence ?
— Donneras-tu signe de vie ?
— Si ? Etc.
La démarche commençait à prendre corps.
Puis, faute de me retenir sur place, les conseils immanquables affluent :
— Commence doucement ;
— Fais de courtes étapes ;
— Ne marche pas trop vite ;
— On te connaît, prends des jours de repos ;
— Ne reste pas isolée ;
— Laisse ton téléphone allumé ou écoute-le chaque jour ;
— Allège ton sac ;
— Mange bien ;
— Soigne-toi ;
— Prends soin de tes pieds, de ton dos, de toi…
Il est vrai que le succès tient au bon état physique du marcheur mais les ressources du corps humain sont plus riches que ce que l’on perçoit.
Le 28 mai, pour la première fois, je rencontre « les amis de St Jacques », association vendéenne ; adresse fournie par Christian et Régine. Ils m’accueillent comme une sœur. Le rassemblement est organisé dans un lieu touristique du sud-est de la Vendée : la Venise Verte, dans le marais Poitevin. Elle occupe un ancien golfe marin, aménagé par l’homme depuis dix siècles. Ici, la terre et l’eau s’entremêlent pour former un espace fabuleux, riche de traditions et de curiosités naturelles ; La Venise Verte, celle-ci se moque des frontières, vagabonde sur les trois départements de la Vendée, la Charente-Maritime et les Deux-Sèvres. En marchant sur les sentiers, entre les canaux garnis de lentilles d’eau, j’écoute les conseils de tous ceux qui ont déjà fait le chemin. Nous sommes trois à nous préparer, les deux autres partiront des Sables d’Olonne, le 10 août. Je suis confortée dans mon choix d’être seule. Beaucoup m’avouent souhaiter reprendre le sac. La pérégrination est une affaire personnelle, intérieure. C’est une très bonne et merveilleuse journée qui met dans l’ambiance. J’en oublierais presque que je dois rentrer !
Je fixe ma date au 24 juin. À J moins 90.
Je dois régler les affaires courantes, les imprévus et cela ne manque pas, jusqu’à 22 heures la veille !
Qui a dit « Partir, c’est mourir un peu » ? L’expression est vraie dans le sens de l’oubli de la routine quotidienne pour le futur absent et dans la tête du quidam qui n’en a « rien à cirer ». Là ou pas là… Mourir, c’est arrêter de respirer et dans un souffle, plouf ! « Le tour est joué ». Mais partir vivante m’a occupée jusqu’au dernier instant dans tous les aléas de la vie. Partir tel que je le fais : c’est faire fi des rejets, accepter d’être un rebut de la société… pas si simple ! Ce n’est pas la période des cadeaux !
L’expérience me montre que le premier test de motivation est la ténacité. L’importance de maintenir la date prévue est primordiale sinon on remet à demain qui réserve, sous cape, d’autres obligations, encore et encore…
Comment ?
En me documentant auprès des associations de chaque département traversé, en achetant les guides conseils des circuits et lieux d’étapes, en sélectionnant les priorités surtout en me fixant mes besoins. Chacun chemine avec soi et pour soi. La préparation physique : heureusement avec maman, Josette, Michèle, Marie-Hélène, mes sœurs, nous avons marché dans le Golfe du Morbihan. J’ai constaté, je le savais déjà, que 40 km avec un sac, léger de cinq ou six kilos, ne me créaient pas de souci. Cependant, je n’ai jamais fait la même distance plusieurs jours à suivre : un défi.
Puis viennent le

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