Si j avais été un homme
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Si j'avais été un homme , livre ebook

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Description

Un sulfureux 3 novembre lorsque les premiers frimas de l’hiver tombent sur le corps, c’est un froid intérieur qui fige Zoé. À l’aube de ses 21 ans, l’auteur perds tout ce qui la maintenait droite : sa féminité, sa confiance et ses rêves d’enfance. Violée par son compagnon, elle raconte sa vie d’après... Le parcours pour à petits pas retrouver l’estime d’elle-même. Ce témoignage courageux qui force l’empathie se lit d’une traite comme un journal que l’on ne peut lâcher. C’est Zoé à qui on aimerait donner la main pour l’accompagner dans sa reconstruction qui nous empoigne pour nous entraîner dans cette quête universelle qui suggère de retrouver du sens à une vie cassée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 décembre 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748372014
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Si j'avais été un homme
Zoé Lemés
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Si j'avais été un homme
 
 
 
 
Sommaire
 
 
 
 
 
 
 
Remerciements
 
 
 
De nombreuses fois, je me suis demandé comment allaient réagir les gens à l’annonce de mon viol.
Vont-ils me croire ? Vont-ils me tourner le dos ?
Dans cette histoire, j’ai beaucoup perdu. Ma fierté, mon intégrité et mon innocence…
Mais après m’être cassé la figure, certaines personnes étaient là pour me remettre sur pied.
Adèle et Tony ont été mes béquilles, ma mère, un réconfort quotidien et une conseillère, Anne-Claire et Samuel, mes infirmiers pour soigner mes blessures, Lysiane, une grande sœur rassurante mais surtout le meilleur professeur de lettres modernes que je n’ai jamais eu. Christine, Boris et Roselyne, des collègues hors du commun. Pierre Rousseau a donné un visage à mon livre et Séverine Proville, également professeur de lettres modernes, un regard neuf. Et cet homme, une lueur d’espoir…
 
À vous tous, merci.
 
« J’voulais t’parler d’ma vie, c’est rare quand ça m’arrive ». Depuis mon adolescence, je ne compte plus le nombre d’hommes m’ayant fait du mal, « je les ai rencontrés un soir, dans ma vie, ma rue, au hasard, ils sont restés dans ma mémoire, chacun rangé dans son tiroir ». Malheureusement, un a supplanté tous les autres. J’ai essayé d’oublier mais « quand la peine est trop lourde, quand le monde est trop laid, quand la chance est trop sourde, la vérité trop vraie », on ne peut plus faire semblant. Il a suffi d’un seul homme pour me faire haïr tous les autres, quand « le monde entier t’a déçu, tu hais l’humanité tout entière ».
 
La seule chose que j’espère aujourd’hui, c’est que ce livre puisse faire prendre conscience de ce qui peut arriver de nos jours, de l’injustice dont certains sont victimes et du manque de respect dont peut faire preuve la race humaine. Et qu’enfin le viol, conjugal ou non, soit reconnu et soit puni comme il se doit.
 
Je n’ai pas écrit ce livre pour faire pleurer dans les chaumières mais « j’vais pas te dire qu’faut pas pleurer, y’a vraiment pas d’quoi s’en priver ». La seule chose qui me fait garder espoir, c’est que « quelque part, quelqu’un » m’attend.
 
À toi, lecteur, merci.
 
À cet homme qui, depuis ma plus tendre enfance, n’a cessé d’être à mes côtés. Celui qui m’a accompagnée durant mes longs moments de doutes, mes crises de larmes, mes fous rires. Je ne savais pas comment dire merci mais, grâce à lui, j’ai trouvé les mots… À celui qui, même s’il ne lira jamais ce livre, « changeait la vie ».
 
À toi, Jean-Jacques Goldman.
 
 
Sources :        Parler d’ma vie , album Non-homologué
        Bienvenue sur mon boulevard , album Non-homologué
        Fermer les yeux , album Rouge
        Fais des bébés , album Entre gris clair et gris foncé
        Confidentiel , album Non-homologué
        Quelque part, quelqu’un , album Entre gris clair et gris foncé
        Il changeait la vie , album Entre gris clair et gris foncé
 
 
 
Introduction
 
 
 
Je suis une femme de vingt-trois ans. Jusqu’à ce jour, je n’avais jamais ressenti une telle honte d’être ce que je suis. Être une femme, c’est pour moi aujourd’hui plus un fardeau qu’une fierté, pourtant, la gent féminine se bat, depuis de nombreuses années, pour être l’égale de l’homme. Je sais aujourd’hui que ce ne sera jamais possible ; pour la simple et bonne raison qu’ils ont ce que nous n’avons pas et que nous n’aurons jamais. Ils ont ce qui cause bien des torts et qui, de nos jours, est devenu la principale obsession de ces messieurs. Ils ont ce que Pierre Perret nous a tant décrit, et dont il avait su rire… le sexe masculin.
 
Tout a commencé le jour où j’ai rencontré cet homme, il s’appelait Robin. D’apparence, il ne ressemblait pas à celui que j’attendais, mais l’amour nous joue parfois des tours. Il était de taille moyenne, avait les yeux verts, le regard innocent et les traits d’un adolescent à peine pubère, avec une cicatrice sur le front qui lui donnait un semblant de la virilité qu’il n’avait pas encore acquise.
 
Nous nous sommes rencontrés lors d’un stage BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur) en avril 2006, nous avions une semaine pour nous connaître, puis nos chemins se sépareraient à la fin de ce stage. Sauf que la complicité que nous avions tissée ne pouvait s’arrêter si vite. La semaine arrivait à son terme et nous ne pouvions nous résoudre à ne plus jamais nous revoir. Ainsi avons-nous décidé de garder contact. Un mois plus tard, il venait me rejoindre en Normandie l’espace d’un week-end.
 
Je m’étais toujours dit que le jour où je ferais l’amour avec un homme, j’en serais forcément amoureuse. Et pourtant, ce n’était pas le cas avec lui. Pas encore, à tout le moins… Bien que nous nous connaissions depuis peu, la semaine passée en stage l’avait déjà révélé comme je l’ai découvert un an et demi plus tard.
 
Le dernier soir de cette fameuse semaine, nous avions décidé de dormir ensemble. Sitôt la nuit tombée, il pensait pouvoir coucher avec moi. Sa main posée sur ma poitrine, il n’a pas compris pourquoi je lui disais « non ». Mais, pour moi, ce n’était alors qu’un inconnu… Je lui ai donc gentiment fait comprendre qu’il n’avait pas besoin d’insister, mon « non » était définitif.
 
Par la suite, nous sommes devenus ce que l’on appelle communément un couple. Les mois passèrent, sans nuages à l’horizon. Jusqu’à ce que ce fameux jour arrive… Nous étions ensemble depuis dix-neuf mois, je célébrais mon vingt-et-unième anniversaire. Il était chez moi pour fêter l’événement avec ma famille proche. Et ce soir-là, il me viola.
 
 
 
Chapitre premier Descente aux enfers
 
 
 
Aujourd’hui, nous sommes en 2010, les faits se sont produits le 3 novembre 2007. Mais je ne les ai pas oubliés pour autant. J’ai mis beaucoup de temps à accepter ce qui m’était arrivé.
 
Ce soir-là, j’ai tout perdu : ma fierté, ma féminité, mon innocence, mon rêve de prince charmant…
Je suis restée sans voix, sans bouger, pétrifiée, écœurée… Qu’avait-il fait ? Cet homme, en lequel j’avais si confiance, venait de me trahir.
 
Depuis ma plus tendre enfance, j’aime rêver au prince charmant, celui qui traite la femme comme une reine. Les histoires d’amour comme celles que j’aimerais vivre, comme celles que j’aimerais écrire pour moi.
 
Mes sœurs venaient de m’offrir Blanche-Neige et les sept nains. En tant que grande admiratrice de Walter Elias Disney, ma grande collection de ses fameuses œuvres devenait ainsi quasi complète. Ce soir-là, je décidai donc de regarder le DVD.
Et c’est devant l’une des plus belles histoires d’amour scénarisées par mon idole que mon copain me viola. Je n’ai jamais pu revoir ce film d’animation. Cela fait bientôt trois ans que l’histoire de Blanche-Neige me laisse un goût amer sans que je puisse y remédier et le DVD reste sur mon étagère à prendre la poussière, tout comme mes rêves d’enfant.
 
Durant les deux mois qui ont suivi mon viol, je suis restée avec lui. Pendant ces huit semaines, j’étais dans le brouillard. Cet épisode de ma vie, je l’ai effacé. Peur de me l’avouer ? Peur de l’impact ? Peur que l’on ne me croie pas, je ne sais pas, mais aujourd’hui, j’ai honte de me souvenir de tout cela.
 
Il m’avait violée et pourtant j’étais toujours là ! Je lui disais « je t’aime », je lui offrais les plus beaux cadeaux qu’il m’était possible de lui payer. Comment ai-je pu me manquer autant de respect, avais-je si peu d’estime pour moi-même et pour ma féminité ?
 
Personnellement, je n’ai toujours pas trouvé d’explication à mon attitude. Mais d’autres l’ont justifiée à ma place : j’étais dans ce que les professionnels appellent le déni.
 
Et je me pose toujours les mêmes questions, comment ai-je pu rester auprès de lui ? Comment ai-je pu supporter de le voir à mes côtés sans rien dire ? Comment aimer une personne chez qui tout nous dégoûte ? Comment ai-je pu le regarder me sourire – comme s’il ne s’était rien passé – et ne pas agir ?
 
Pendant ces deux mois, beaucoup d’éléments me laissaient comprendre que quelque chose n’allait pas. Je ne supportais plus de le sentir près de moi, je ne pouvais plus l’entendre dire « j’ai envie de toi, j’ai envie de faire l’amour ». Justement, les moments où nous faisions l’amour, j’avais une drôle de sensation, je me sentais sale, j’avais honte, je n’étais pas à l’aise. Mais je prétendais ne pas savoir pourquoi.

Lors d’un appel téléphonique de ma cousine, qui m’entendait souvent me plaindre de lui, elle m’a dit d’agir. Et j’ai trouvé la force de le quitter. Nous sommes alors en février 2008, trois mois après le viol.
 
À peine sortie de la douche, je l’interpellai et le fis asseoir. Sur un ton assez grave, je lui annonçai qu’entre nous ça ne pouvait plus fonctionner. Les efforts que je lui avais demandés de faire étaient tombés dans l’oreille d’un sourd.
 
J’étais fatiguée de voir que chaque matin (pour les week-ends où il était chez moi), il se levait à pas d’heure, se permettait de changer la chaîne de la télé pour mettre du foot (inutile de dire que le foot, je ne peux plus le voir en peinture) et restait à buller des heures devant ce petit cube, qui fait du bruit et des images, et qui lui procurait tant de plaisir.
Même quand je lui proposais de faire un tour, il me répondait « non ». Et encore, ça, c’étaient les week-ends dans la grande ville, parce que

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