Sur le sentier étoilé
145 pages
Français

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Description

Dans son cinquième ouvrage, Richard Langlois aborde l’espoir et la résilience, basées sur l’expérience de personnes ayant vécu un problème de santé mentale ou une détresse psychologique. La première partie, Une pluie d’étoiles filantes, révèle des témoignages émouvants et empreints d’authenticité. Riche de l’apport de nombreux collaborateurs, la deuxième section, La voie lactée, propose une réflexion sur des sujets chers à l’auteur, allant de la santé globale à la spiritualité, en passant par la stigmatisation.
Collaborateurs depuis la première heure, Louise DesChâtelets et Guy Jodoin signent respectivement l’avant-propos et le mot de la fin de ce livre inspirant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9782898310867
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Vivre l’expérience d’un problème de santé mentale ou d’une détresse psychologique : De l’espoir à la résilience !
Préface de Myreille St-Onge, enrichie de nombreuses collaborations ainsi que des mots de Louise DesChâtelets et de Guy Jodoin




Préface de Myreille St-Onge
Dans son livre, Sur le sentier étoilé, Richard Langlois nous démontre avec éloquence le pouvoir du soutien de l’entourage dans le rétablissement d’un trouble de santé mentale (TSM). C’est ce que Richard atteste dans ce livre, centré autour de sa propre expérience et de témoignages éclairants de personnes qui ont un vécu expérientiel d’un TSM. La fierté que Richard a de son expérience, la franchise et la transparence avec lesquelles il nous livre son témoignage font sa « marque de commerce ». Ces qualités lui valent, à mon avis, beaucoup de respect et d’écoute sur ce vécu de trouble bipolaire. Pour ces raisons, Richard est assurément un modèle pour ses pairs.
Le rétablissement, tout comme la résilience, ne peut se réaliser seul. Sans le soutien positif de leur famille, de leurs amis, de professionnels de la santé mentale, de collègues de travail, les personnes ne peuvent aspirer à une pleine participation citoyenne. Richard expose dans ce livre des exemples frappants de ces formes de soutien qui lui ont été salutaires. Tous ceux qui ont livré un témoignage ont d’ailleurs décrit le rôle d’au moins une personne significative dans leur rétablissement. Pour Richard, qui fait assurément montre de résilience, l’expérience d’un trouble bipolaire ainsi que l’expérience du cancer de sa conjointe l’ont conduit à apprécier davantage la vie. À la lecture de ce livre, mais aussi à son contact, le bonheur qu’il ressent est palpable.
Richard souligne que pour se rétablir, il est impératif que la personne se mette en action dans un projet de vie significatif. Pour faciliter l’entreprise d’un tel projet — que ce soit un travail rémunéré ou tout autre type d’activités valorisantes, par exemple un projet de vie communautaire comme la vie en coopérative d’habitation, l’entretien d’un jardin communautaire, etc. — il est de première importance d’axer sur les forces et les talents des personnes. Au centre de tout cela, il y a l’espoir sans lequel il est impossible de faire un « pas de plus » pour se rétablir selon Charles Rapp et Richard Goscha, les conceptualisateurs de l’approche axée sur les forces dans le domaine de la santé mentale.
Un de ces exemples de projet significatif centré autour des forces et des talents de Richard est le poste qu’il occupe depuis 2008 comme agent de liaison entre les organismes communautaires et le centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Capitale-Nationale. Ce poste résulte d’un partenariat entre l’Alliance des groupes d’intervention pour le rétablissement en santé mentale (l’AGIR) et le CIUSSS-CN. Dans le cadre de ce travail, Richard est appelé à faire connaître les organismes communautaires membres de l’AGIR de la grande région de Québec, incluant Portneuf et Charlevoix, tant aux personnes qui reçoivent des services en santé mentale qu’aux professionnels du CIUSSS qui prodiguent ces services. À mon avis, ce type d’initiative devrait être disséminé partout au Québec, car le réseau d’organismes communautaires regorge de ressources et représente des milieux où les personnes reçoivent des services selon leurs besoins. Que ce soit un soutien pour un retour aux études, au travail, ou tout simplement pour des occasions de socialisation.
L’expérience d’un nouvel épisode de manie que Richard a vécu au début de son engagement dans ce poste — en même temps que le lancement de son livre Ces maux qui dérangent — montre que des événements heureux, tout comme des situations difficiles, peuvent contribuer au déclenchement de tels épisodes. Encore une fois, le soutien indéfectible dont il bénéficie de la part de Fabienne, sa conjointe, l’a aidé à traverser cette période sans s’enfoncer dans un douloureux épisode de dépression. Mais un autre élément important est le fait qu’il a pu réintégrer son emploi quelques semaines après cet épisode de manie.
À mon avis, tous les milieux de travail, pas uniquement les organismes communautaires, devraient s’assurer d’offrir à tous les employés et employées, qu’ils aient un TSM ou non, un milieu sécuritaire pour la santé mentale. Je ne sais pas si le MSSS 1 a prévu faire une évaluation des mesures de son dernier plan d’action en santé mentale 2015-2020, axées sur un changement d’attitudes dans le réseau de la santé et des services sociaux pour contrer la stigmatisation et la discrimination dans le cadre du travail. Ces mesures obligeaient chaque établissement du réseau à se doter d’un plan d’action sur la santé mentale au travail visant, entre autres, la promotion de la santé mentale, la prévention des troubles mentaux ainsi qu’une démarche de soutien au rétablissement et au retour au travail destiné aux employés ayant vécu un épisode de trouble mental (MSSS, 2015, p. 30). Par cette mesure, le réseau de la santé et des services sociaux vise à « s’imposer à titre d’employeur exemplaire ». Est-ce que d’autres employeurs prendront cette avenue ? Ce serait une avancée extraordinaire !
Richard nous montre également le pouvoir des mots — qui peuvent malheureusement conduire à des maux, ou à un baume, comme de beaux messages d’espoir, mot phare du rétablissement. À cet égard, le Groupe provincial sur la stigmatisation et la discrimination en santé mentale, mis sur pied par l’AQRP, joue un rôle capital. Il existe plusieurs types de discrimination — je dirais systémique — à l’égard des personnes présentant un TSM. Le principal m’apparaissant être la discrimination structurelle qui conduit, par exemple, un employeur à refuser un emploi à une personne sous prétexte qu’elle ne pourrait remplir les tâches convenablement en raison de son TSM. Mais une telle attitude n’est pas appuyée en général sur des observations concrètes des compétences de la personne ayant obtenu un diplôme d’un établissement d’enseignement reconnu ou ayant un savoir expérientiel. Par ailleurs, la lutte à la stigmatisation et à la discrimination doit impérativement accompagner un travail sur l’autodétermination et l’appropriation du pouvoir chez les personnes, exact opposé à la stigmatisation comme le relève Patrick Corrigan. Pour corriger les biais et les structures prévalant dans notre société qui empêchent une pleine participation des personnes ayant un TSM, cet auteur souligne le devoir d’offrir des accommodements « raisonnables » dans les milieux de travail. Ces accommodements peuvent être très simples : offrir une flexibilité dans l’horaire de travail ; pairer la personne à un mentor ou à un tuteur ; célébrer les réussites. Il est également important d’offrir de la formation continue aux acteurs clés du milieu, car les préjugés sont tenaces et on ne peut les changer que par une formation axée sur la conscientisation à la réalité des personnes ayant un TSM. N’oublions pas que plusieurs personnes déjà à l’emploi vivent des difficultés sur le plan psychologique. Elles pourraient bénéficier également de ces accommodements.
Je comprends le malaise de Richard quant au recours au terme « usager » pour désigner une personne recevant des services en santé mentale. Mais il faut noter que cette appellation confère à l’individu utilisant ces services une identité politique et sociale de participation aux décisions le concernant, car « il est [inscrit] dans un rapport régulé par le droit » (Clément et Lecomte 2 , 2015 p. 27, voir aussi Morin et Clément, 2019) 3 . C’est la même chose pour les termes « personnes handicapées » inscrits dans la Loi sur l’exercice des droits des personnes handicapées. Mais rien ne nous empêche de recourir, dans nos interventions, à d’autres termes moins liés à l’utilisation des services, mais à l’unicité de la personne.
Pour ce qui est des médias, dans son travail pour contrer la stigmatisation et la discrimination, Patrick Corrigan 4 insiste pour suggérer des actions ciblées auprès des médias écrits et parlés qui représentent une frange de la population au pouvoir disproportionné, car l’opinion qu’ils véhiculent risque d’être intériorisée par une partie de la population générale. Ce type de sensibilisation a plus de chances de porter ses fruits qu’une campagne de sensibilisation à large échelle puisqu’on s’adresse directement à un public cible. Ce travail doit se faire avec le soutien d’une personne ayant un TSM, car le contact est un des moyens les plus significatifs pour contrer la stigmatisation. On peut également agir de la sorte avec des intervenants et intervenantes et des employeurs pour favoriser la diminution des préjugés.
J’aime bien l’analogie que fait Richard des hauts et des bas que nous vivons avec la pandémie actuelle : sommes-nous en train de vivre un trouble bipolaire collectif ? Richard mentionne avec à-propos que la vie est remplie de ces hauts et de ces bas auxquels on ne peut échapper. Dans ce sens, devrions-nous parler d’un rétablissement collectif ? On constate dans cette période trouble que l’on traverse une augmentation de la détresse psychologique, et même de TSM. Tout comme Richard, je suis d’avis que les TSM sont l’affaire de tous. Car le rejet, la stigmatisation, ou au contraire le soutien que l’on apporte à ces personnes, contribuent soit à la discrimination soit à la pleine participation citoyenne. La pauvreté, la structure du système de santé mentale qui maintient les personnes dans des milieux contraignants, des pratiques professionnelles discutables, la peur, sont tous des exemples d’obstacles au rétablissement — ou comme les qualifient Rapp et Goscha 5 , de mur de Berlin du rétablissement — contribuant à l’oppression des personnes ayant un TSM. Donc il faut collectivement voir à modifier ces structures et se débarrasser de ces formes d’oppression pour se rétablir collectivement et assurer une pleine par

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