Tout simplement... Merci !
270 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Tout simplement... Merci ! , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
270 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Le 7 mai 2008, Gaëtan est parti furtivement de Belgique pour s’envoler vers le Canada où il a atterri avec pour seul bagage, un sac à dos et une tente. Pas un sous. Pas un endroit où aller, ni carte. Il se lance sur les routes, le pouce levé vers l'inconnu. Dix mois plus tard, c’est plus de 35 000 km qui ont été parcourus à travers le Canada et l'Alaska.
Cette aventure, c’est une quête de soi, de ses propres limites mais surtout de la fraternité humaine et de la nature. Il a appris à mettre de côté ses a priori et à respecter chacun dans sa différence ; côtoyer les animaux sauvages et les pièges de la nature.
Par ce témoignage, il souhaite partager son vécu, et vous inspirer. Foncez, écoutez vos rêves, il n’est jamais trop tard !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 octobre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334197311
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-19729-8

© Edilivre, 2017
Départ
« Mercredi 7 mai 2008…
Ce jour aurait pu être comme les autres… et pourtant… Je ne me doutais pas que ce coup de téléphone si matinal annoncerait une telle nouvelle. C’est en redescendant en bas que maman m’annonce « Gaëtan est à l’aéroport, il part pour le Canada ». Est-ce une blague ? Elle ne pense pas mais me confirmera dès qu’elle le pourra car je dois prendre mon bus donc je n’ai pas le temps d’en discuter davantage. Après avoir appris cette nouvelle, les premières pensées qui me vienne à l’esprit sont Gatien (notre cousin qui lui aussi a téléphoné de l’aéroport pour annoncer qu’il s’envolait vers un autre continent), Yvan (notre oncle, qui est également partis sans prévenir), et enfin au film « Into the wild » dont Gaëtan nous avait souvent parlé et qu’il voulait qu’on voit en famille (je regrette maintenant de ne pas avoir l’avoir vu plus tôt). C’est en me dirigeant vers l’arrêt de bus que les larmes commencent à couler. J’envoie un message à Pascaline (ma sœur) pour avoir confirmation de la nouvelle. J’essaye de me retenir de pleurer dans le bus. Lorsque je me dirige vers la classe de français pour ma deuxième heure de cours, je croise une amie et, en lui annonçant la nouvelle, j’éclate en sanglots. Elle va prévenir la prof et nous sortons une petite dizaine de minutes afin que je reprenne mes esprits. J’ai des interrogations d’anglais pendant les deux dernières heures de cours. C’est durant ces dernières que je reçois un message. Je le lis discrètement : Pascaline : « je ne sais pas je me renseigne ». Entre deux questionnaires, j’envoie un message à une des colocataires de mon frère, qui me téléphone après le cours et m’explique qu’il est parti et a laissé une lettre dans sa chambre. Même si je m’en doutais fort, la confirmation vient de tomber. De retour vers la maison, dans la voiture, Pascaline me téléphone et me fait part de ses informations. Pendant le reste du trajet et durant le repas de midi, nous rassemblons les informations que chacun a reçues. Je pleure malgré tout plus que je ne parle, surtout quand je réalise qu’il ne sera pas là à la soirée que j’organise pour mes 18 ans, et pour le voyage en famille dans les Vosges que j’ai demandé pour mon anniversaire à la place d’un city trip avec les parents. L’idée était de passer les (sûrement) dernières vacances à six, et ainsi voir un peu plus mes frères et sœur, que je ne vois plus assez à mon goût, étant seule avec les parents chaque semaine.
Personnellement, je pense qu’il ne donnera pas de nouvelles de lui avant deux semaines, voire davantage (deux, trois mois). C’est le mail envoyé par ses quatre amis au courant de son voyage qui m’a laissé croire cela. Il y était en effet indiqué : « il voulait couper les ponts avec ici ». C’est cette phrase qui m’aura le plus hantée pendant deux jours.
Le jeudi soir, Pascaline revient avec la lettre qu’il a laissé l’intention de sa famille et de ses amis. Lettre touchante, même poignante. Encore une larme. Le soir, nous en parlons à quatre. J’ai difficile d’en parler car à chaque fois je recommence à pleurer.
Les deux premiers jours furent les plus pénibles. Son visage me restait sans cesse en tête. Quand aura-t-on des nouvelles ? Lui est-il arrivé quelque chose ? Impossible de le savoir. Tout ce que j’espère pour lui, c’est qu’il y reste assez longtemps pour en revenir grandit, ou qu’il reste vivre là-bas (j’ai le pressentiment que c’est le scénario le plus probable.). Je ne veux pas qu’il revienne sur un échec (Par exemple avoir un problème avec sa carte de séjour et être obligé de rentrer).
Le vendredi, pourtant, surprise, Pascaline m’envoie un message à l’école : « Gaëtan a envoyé un mail. Tout va bien. ». Soulagement énorme. Je m’étais trompée. Il a donné des nouvelles plus rapidement que je ne le pensais. Peut-être le début fut-il plus difficile qu’il ne l’imaginait, peut-être que les mails de réactions de son départ lui ont fait prendre conscience que le silence est difficile à supporter pour ses proches.
Pour ma part, je ne lui ai pas envoyé de mail. Je n’avais pas spécialement envie, et, surtout, que lui dire ? Qu’il nous a fait beaucoup souffrir ? Cela ne rendrait que plus difficile son périple. Lui souhaiter un bon voyage ? Cela coule de source, et bien d’autres l’ont fait. Maman a de toute façon envoyé des nouvelles de la famille.
Pendant longtemps, je n’en ai plus parlé, je n’aimais pas en parler. Lorsqu’Antoine, Astrid et Nicolas sont venus en parler avec la famille, le samedi 10mai, je n’ai presque rien dit. Je n’avais pas beaucoup envie d’en parler.
Les jours, les semaines ont passé jusqu’au dimanche 18mai où j’ai reçu un mail personnel de Gaëtan où il me demande de lui écrire mes impressions sur son départ. Je n’avais pas trop envie de le faire car je n’aime pas trop exprimer ce genre de sentiments. Pourtant je l’ai fait. Pour lui. Je lui dois bien cela. Pour soutenir son projet que je trouve, comme beaucoup d’autres, magnifique et enviable, mais surtout très difficile sur tous les points de vue. Ce témoignage pourrait être ma façon de le soutenir. Je n’ai pas voulu écrire de belles phrases, ce n’est d’ailleurs pas mon fort. J’ai seulement écrit ce que j’avais sur le cœur.
Maïté, plus jeune sœur de Gaëtan »
Mercredi 7 Mai 2008 5h00 du matin.
Je me lève en prenant le soin de ne pas réveiller mes colocataires, je sors mon sac à dos, préparé avec soin la veille et caché dans une armoire, et je dépose, juste à côté de mon téléphone portable une lettre où j’annonce mon départ :
« À vous, mes amis, ma famille,
Je pars.
Je pars sans assurance de retour. J’ai pris le billet en destination de mon avenir au creux de ma main.
En lecture de cette lettre je serais, pour certain, déjà dans l’avion, pour d’autres sur le bord d’une route le pouce levé vers une destination encore inconnue.
Je quitte le conformisme de la vie, la course aux plaisirs égoïstes et individualistes. Envie de saisir une forme de vie différente, celle de l’entraide, de l’expérience, du défi.
Ce qui manque chez les jeunes c’est l’ambition, osé se casser la gueule et recommencer. Mon ambition je la prends et je l’assume : Prouver au monde que suivre, tel un troupeau de brebis, le chemin que nous impose le GPS sociétaire n’est pas la seule manière de « réussir » dans la vie. Mais qu’est ce réussir ? Réussir des études qui nous exaspèrent ? Gagner beaucoup d’argent ? Vivre égoïstement au détriment des autres ? Faire plaisir à papa maman ?
Je dis non. Comme cité en fin de lettre, « L’important dans la vie n’est pas nécessairement d’être fort mais de se sentir fort » ou encore « Si nous admettons que la vie humaine peut être gouvernée par la raison, alors toute possibilité de vie est détruite. »
Je désire saisir mon avenir autrement, faire ce que j’aime et pas ce que les autres aimeraient que je fasse. J’ai encore toute une vie pour me « ranger ».
Une Utopie ? Peut-être, mais je l’accepte et s’il le faut je l’assumerais.
Dans la vie il n’y a qu’un chemin, celui que nous guide nos sens.
Je pars, seul et sans avoir prévenu personnes, à quelques exceptions près.
Faire la « publicité » de mon projet aurait eu un impact négatif sur mon départ. Les refus, les questions, les adieux je n’en voulais pas. Ce choix de vie est à mûrir seul, en tête à tête avec ses idéaux, ses envies d’avenir, ses rêves, ses réalités.
Certes je vous oublie pas, vous mes amis, mes parents, mes frère et sœurs. Vous comptez toujours autant pour moi. Mais c’est peut-être pour mieux vous retrouver, vous appréciez que je prends cette distance. Vous serez tous là, au fond de mon cœur, quoi qu’il advienne de moi, dans mes plus beaux souvenirs. Je ne renie pas le passé, j’en garde des merveilleux souvenirs, j’en prends acte. Mais dans la vie il faut prendre des décisions.
Ne m’en veuillez pas, attendez moi.
Gaëtan
PS : À tous ceux pour qui mon départ est synonyme d’absence pour une activité prévue en votre compagnie, je tiens à vous témoigner mes plus profonds regrets. Je pense particulièrement à toi Maïté qui souhaitait remplacer ton city trip de tes 18 ans par des dernières vacances en famille. Les partager avec toi aurait été un réel plaisir.
À vous staff et scouts, ce devait être mon dernier camp, c’est avec un gros pincement au cœur que je vous souhaite un excellent camp.
À vous l’équipe TDM, j’aurais tellement aimé terminer la grande aventure à vos côtés.
À toi aussi Damien que j’aurais aimé accueillir à ton retour d’Erasmus comme un ami d’enfance que je regrette…
À tous, je vous ai caché mon départ, ce n’est pas un manque de confiance… »
* * *
Je rejoins l’aéroport en transport en commun. Je vais directement enregistrer mon sac à dos. N’ayant plus un sou en poche, de charmantes personnes ont bien voulu me donner deux euros pour téléphoner à mes parents, je dois les mettre au courant de mon départ. Deux euros, c’est peu, notre conversation très dure et émouvante est coupée net. Le temps de retrouver quatre euros supplémentaires et je rappel ma maman. Elle croit d’abord à une blague puis me demande à plusieurs reprises pourquoi je ne les ai pas prévenus, pas discuté avec eux. Sa réaction est néanmoins exemplaire. Elle accepte mon choix et plutôt que de se fâcher et tenter de m’empêcher de partir, elle me demande une seule faveur : Ne pas rester sans nouvelles. Le temps de dire au revoir et la communication se coupe à nouveau. Je sors bouleversé de cette conversation, rongé de remord. C’est à ce jour, l’épreuve la plus difficile depuis que j’ai décidé d’entreprendre ce départ. J’espère de tout cœur qu’ils s

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents