Transmortem Memories
128 pages
Français

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Transmortem Memories , livre ebook

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Description

La vie est une expérience extrême. À chaque instant, la mort rôde. Elle sera notre final à tous, car nous ne sommes que de passage sur terre, quelle que soit notre condition. Sur ce point, nous sommes tous égaux.
Notre condamnation à vivre nous imposera de franchir des obstacles, d’affronter des épreuves et de vivre avec les blessures que ces coups du sort auront laissées.
À travers ses révoltes de jeunesse, ses mésaventures canadiennes et les situations rocambolesques qu’il a rencontrées au cours de sa vie, l’auteur nous livre des souvenirs sous le thème de la disparition, réelle ou virtuelle, banale ou fatale et qui illustrent les aléas et les dangers que la vie nous impose.



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 mai 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414056255
Langue Français
Poids de l'ouvrage 12 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Alain Massot
Transmortem Memories
Du même auteur
Le lyssenkisme et la mesure de l’intelligence,Sarrebruck, Éditions universitaires européennes, 2016.Condorcet. Le fondateur des systèmes scolaires modernes, Québec, Les copies de la Capitale 2013. Chicoutimi, Les Classiques des sciences sociales 2013.Une justification du revenu de citoyenneté inconditionnel et universel au-dessus du seuil de pauvreté,2002. Postface :Le dernier combat de Michel Chartrand.Les classiques en sciences sociales, Chicoutimi, Chicoutimi 2015. L’axiomatique de l’inégalité des chances, avec Raymond BOUDON et Charles-Henri CUIN, Québec, PUL ; Paris, L’Harmattan, 2000. Les classiques en sciences sociales, 2015. L’école à temps partagé et le partage du travail, (en coll.), Québec, PUL, 1997.Nouvelle introduction pour l’édition en ligne, Les classiques en sciences sociales, 2015. Discours des Cris et des Inuits dans la presse écrite à travers les actions judiciaires contre le projet d’aménagement hydro-électrique de la Grande rivière de la Baleine,Montréal, Hydro-Québec, 1994. La presse éditoriale sur le complexe Hydro-Québec Grande-Baleine au Québec et au Canada : 26 mars 1990 – 23 avril 1992,Montréal, Hydro-Québec1993. Les cheminements scolaires des francophones, des anglophones et des allophones du Québec au cours des années soixante-dix,(En coll.), Québec, Éditeur officiel du Québec, 1984 Pluralisme paradigmatique en sociologie de l’éducation,La sociologie et l’anthropologie au Québec.Les Cahiers scientifiques, no 33, ACFAS, Montréal ; Chicoutimi, Les Classiques des sciences sociales, 1982. Les inégalités scolaires dans l’école québécoise des années soixante-dix, (En coll.),Analyse sociale de l’éducation,Montréal, Boréal-Express, 1982. Cheminements scolaires dans l’école québécoise, après la réforme,Les cahiers d’ASOPE, Montréal, Université de Montréal ; Québec, Université Laval, 1978. Dimensions de l’assimilation des étudiants franco-ontariens et des étudiants québécois à l’Université d’Ottawa,Ottawa, Université d’Ottawa, 1973.
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Révision linguistique : François Lépine, M.A. Denis Perron, Ph. D. Francine Tremblay, Ph. D.
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À ma fille Pascale
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En guise de préambule
Transmortem, c’est vivre une disparition qu’elle soit réelle ou symbolique. Les conséquences d’une expérience imaginaire sont les mêmes que si elle serait réelle.
La vie est une expérience extrême.Dans sa fatalité même, puisque l’on naît de passage.D’où qu’on vienne, quoiqu’on fasse, elle nous réserve des blessures, souvent mortelles, avant la finale.
Ces souvenirs en sont la trace.Ils révèlent aussi les cicatrices d’un déracinement transatlantiqueet d’un attachement réparateurdans un beau pays.
Si l’enfer, c’est les autres, je suis dans le regard d’autrui.
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1 Ne pas naître
Ma vie tient au bout du fusil-mitrailleur de mon père qui fut plus rapide que le jeune Allemand qui le mettait en joue. Lui, tomba dans les terres ravagées de Verdun pour l’éternité. Sergent lors des batailles de tranchées au cours de la Première guerre mondiale, mon père montra l’exemple à ses soldats en montant à l’assaut de l’ennemi ! Cela lui valut une citation et la Légion d’honneur ! Et moi, une condamnation à vivre…
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Cet évènement se passa autour du 14 juillet 1945, la première fête nationale après la Libération, puisque je o naquis le 19 avril suivant. Je porte le N 24 de la liste des actes de naissance de la première vague des baby-boomeurs de la ville de Saint-Malo. Mon père ne se glorifiait pas de « sa » guerre. D’ailleurs, il n’en parlait pas. Mais je sais qu’il n’a jamais perdu l’image
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de ce jeune homme tombant face contre terre à portée de fusil… Un autre flash de la mort : le corps de ma mère dans la pénombre du salon. J’avais six ans. Ma tante tint à ce que je la visse une dernière fois, mais je ne me souviens pas de son visage. Je n’ai aucune image des derniers jours de sa vie qui prit fin en quelques jours, après un pèlerinage à Lourdes. Croyait-elle au miracle ? Elle rapporta pour tous les enfants une médaille de Sainte-Bernadette Soubirous, des statuettes phosphorescentes enneigées dans leurs bulles de verre et de l’eau bénite. Le seul souvenir que j’ai gardé de ma mère est l’aventure au marché. Elle m’emmenait sur le porte-bagages de sa bicyclette pour faire les courses. La foire s’animait dans un vacarme où il était impossible d’entendre une mouche voler, et il y en avait ! Les poulets et les canards vivants dans leurs cages, d’autres déplumés accrochés les pattes en l’air à côté des lapins dépiautés. Les saucisses et les saucissons secs pendouillaient à la face des clients en fille d’attente. Des rouleaux de boudin accompagnaient les terrines de pâté de campagne. Je vois encore les grosses mottes de beurre – sel, sans sel, demi-sel – que l’on entamait avec le fil à beurre et façonnées pour le client avec des palettes de bois. Aux comptoirs des poissonniers, les dormeurs à moitié assommés faisaient des bulles entre leurs pinces et les crevettes grises sautillaient encore. Les maquereaux arc-boutés dans leurs paniers d’osier attendaient les yeux rivés sur le premier venu. Ils partaient enroulés dans le papier journal d’Ouest-France. Tout cet arrivage du jour s’arrachait au plus offrant dans une ambiance grouillant de vie. En regard de ces souvenirs, que c’est triste le silence climatisé des supermarchés où tout est figé, congelé, pré-
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