Ulysse marche
132 pages
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Ulysse marche , livre ebook

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Description

Un jour, lorsque j'étais un garçon manqué, un rêve m'a tué... Puis, j'ai rencontré une ombre. J'ai grandi, je me suis lancée dans une quête d'identité sans fin, en parcourant le monde. C'est quoi une femme ? Du Bénin à l'Australie, en passant par la Thaïlande, mon chemin s’est poursuivi, d'expérience en expérience, me conduisant chaque fois plus près de ma vérité. La réponse à ma question était pourtant simple, tout était là, sous mon nez !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 mars 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414429127
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-42907-3
 
© Edilivre, 2020
L’éclosion
J’suis un garçon manqué. J’m’appelle Tita !
À l’école, la maitresse, elle nous a demandé de faire un arbre généalogique. Ça m’a tapé sur la tête, parce que la nuit, j’ai fait un rêve avec une dame très vieille, qui avait beaucoup de cheveux blancs et une tête assez fripée. On était dans un champ et elle m’a montré un tronc d’arbre coupé qui sortait du sol. Elle m’a fait signe de venir. J’avais pas vraiment peur. J’ai pas peur des grand-mères ! Quand j’suis arrivée près d’elle, elle m’a demandé de monter sur le tronc et elle m’a dit : « Ta famille, c’est tes racines ! Sois ton propre arbre ! »
Maman, elle m’attend tous les soirs à la sortie de l’école. Et quand je la vois, mon cœur s’envole. Elle est belle, maman. Elle me ramène un goûter. Le goûter, c’est une des meilleures inventions des hommes. C’est toujours sucré ! En plus, j’le mange avec mes copains sur le chemin du retour à la maison. Maman, quand j’ai peur la nuit, parce que la nuit ça fait vraiment peur, elle me fait un p’tit lit au sol à côté d’elle. J’me sens en sécurité, les ombres n’osent pas rentrer dans la chambre de papa et maman, elles s’arrêtent à la porte, ces trouillardes ! Moi aussi, quand j’serais grande, elles me laisseront tranquille !
Tranquille, c’est mon papa. Il travaille beaucoup. Il a une moustache, j’crois que tous les papas ont une moustache. Ou peut-être juste les papas portugais, j’sais pas trop. Il a voulu m’apprendre la guitare, mais moi, tous les deux jours j’ai une nouvelle passion. J’crois bien que c’est trop court deux jours pour apprendre la guitare. Du coup, j’ai eu un synthé, mais j’ai préféré les crayons de couleurs.
Couleurs d’automne comme ma grande sœur. Elle a du caractère, ma sœur ! Quand j’suis dans la cour, j’la regarde de loin avec ses amies. J’suis trop contente quand je vais avec elle chez sa copine, de l’autre côté de la rue. À la maison, on joue aux Barbies, mais Barbie, c’est elle, moi j’suis Ken. Ils sont moches d’abord, j’préfère les bonhommes de mon frère.
Frère de bêtise fait son apparition dans la famille. Il est arrivé et j’ai pas compris, il avait un truc entre les jambes et ça avait l’air de faire super plaisir à tout le monde. Même que c’est un garçon. Moi aussi, non ? En plus, il est bête des fois. J’me rappelle, une fois, on a fait les fous en sautant sur le lit, et lui il s’est pété le nez contre l’armoire !
Armoire à surprise d’où sort une petite fille mimi avec un ours en peluche. J’lui montre pas l’exemple, j’comprends rien aux exemples. Mais elle fait partie du clan, maintenant. Alors, j’veux la protéger. J’trouve qu’elle ressemble à une glace à la fraise avec son p’tit nez mignon.
Mignon comme la petite tornade joyeuse. Un p’tit garçon trop chou et costaud. Il vient pour clôturer la troupe. Il est fort comme un ourson. Il fait du bazar partout, mais je l’aime bien ! Le mieux, à cinq, c’est les bêtises !
Bêtises et Playstation ! C’est ce que je préfère faire chez mes grands-parents portugais. J’les aime trop, papi et Mamie ! Mon papi, il est discret, mais il fait toujours attention à nous. Ma Mamie, elle fait des blagues, même qu’elle dit que j’suis une rigolote, mais j’crois que c’est elle, la rigolote. Y’a tonton aussi, c’est le plus drôle de la terre, mon tonton ! Moi, j’adore dormir chez papi et Mamie, parce que tu sais bien, les grands-parents, ça laisse tout faire !
Faire du camping avec papi et Mamie français, c’est super bien ! Le matin, sous l’auvent, j’regarde Mamie nous préparer le Ricorée. Ça sent bon et j’suis fière d’en boire, c’est pour les grands, il paraît !
Il paraît que c’est ça un arbre de famille. Tout part de là. Tu sais quoi ? La maîtresse, elle nous a dit que les livres sont fabriqués avec des arbres ! C’est incroyable ! Ça veut dire que sans les arbres, je pourrais même pas lire et la bibliothèque d’Orly n’existerait pas. Elle est vraiment immense ! Y’a deux étages avec que des livres chanteurs, parce que je sais pas si t’as déjà entendu, mais les livres ont chacun leur mélodie. J’les aime, toutes leurs chansons, moi. J’adore me perdre dans les allées. J’suis une exploratrice. J’retrouve toujours mon chemin t’façon, parce que même si c’est très grand, j’écoute la voix de la dame avec les lunettes à l’entrée.
J’vais t’dire un secret, faudra surtout pas l’répéter ! J’viens d’un autre monde ! Si, c’est vrai ! J’ai juste à m’poser sur le canap’ et m’balancer aussi vite qu’je peux, walkman à fond sur les oreilles et j’m’envole là-bas. C’est comme si j’avais un nuage de bonbons dans mon corps quand j’y vais. Des fois, pourtant, y’a des ombres qui sortent de la forêt à côté du château où j’habite. Ça ressemble un peu à mon village au Portugal, sauf que y’a une route secrète qui conduit au château. Bref, quand les ombres sortent, avec mes copains, on les tranche à l’épée. J’suis la plus forte. J’ai peur de rien !
Cette nuit, j’ai eu super peur ! Y’avait une ombre sous mon lit, j’l’ai vu en allant me coucher. J’ai sauté dans mon lit et j’me suis cachée. J’ai fermé les yeux tellement forts que j’me suis réveillée là-bas, dans mon autre monde. Ouf ! Mon chien sans poil vert bizarre (il est super moche mais j’l’aime bien) était là pour me protéger. J’avais mon épée t’façon. J’suis allée courir avec mes copains dans les champs, c’était vraiment bien. Et puis, j’suis rentrée, j’crois.
Parfois, j’pense à des trucs bizarres ; comme l’infini. Chaque fois que j’y pense, ça m’donne le vertige, j’ai presque plus peur de l’infini que des ombres. Dans Ulysse 31, le dessin animé, un jour, Ulysse, il marche sur une boucle en forme de 8 dans l’espace. Il marche, il marche, il marche… sans se rendre compte qu’il tourne en rond. Ça m’a donné envie de me cacher sous ma couette et de plus en sortir. C’est c’que j’ai fait le jour où mes copains m’ont dit : « Viens, on appelle les esprits avec un verre. » Ils sont fous, ils savent pas que j’ai déjà les ombres sur le dos, j’vais pas en plus combattre les esprits ! J’ai dit : « Laissez-moi » et j’me suis intéressée à l’Inde et tous ses dieux. C’est pas facile à comprendre, d’ailleurs j’ai rien compris mais j’trouve ça cool les singes sacrés. Quand j’étais encore plus p’tite, j’voulais un singe comme Tarzan ! Tarzan, ça m’fait penser à ce gars aux cheveux longs, l’animateur de mon goûter d’anniv’ au Macdo. J’l’ai vu deux semaines de suite et la deuxième fois, ses cheveux étaient tout courts. Il m’a dit que maintenant, il était devenu un homme, que la semaine d’avant, c’était une femme ! Quoi ? Mais on peut se transformer en garçon en coupant ses cheveux ? J’ai rien compris, et puis j’les aime bien mes cheveux, moi. Dieu, il a les cheveux longs à ton avis ?
Ma réalité de fille m’a rattrapée, mes seins ont poussé. Avec ce drame, l’adolescence a commencé… J’sais déjà pas comment j’dois me comporter en tant qu’fille, voilà qu’maintenant, j’suis une ado. Je dois porter des soutifs, ça me fait chier ! J’m’en fous, je boycotterai un jour. J’déteste mon corps ! Là-bas, dans mon autre monde, j’me pose pas toutes ces questions. J’ai délaissé les épées et enfourché le scooter. Un peu comme dans ma réalité ordinaire. Pas de grande différence entre mes deux mondes, à part mon tour de taille. J’vais à l’école et j’vois mes potes. J’ai essayé de convaincre une copine que j’venais d’ailleurs, elle m’a pas cru. En tout cas, elle a rien dit. J’me demande comment savoir lequel de mes deux mondes est le vrai ? Peut-être, aucun. Peut-être que la vraie vie, c’est quand on s’endort. Peut-être que chaque rêve, c’est comme une vie qui redémarre. Y’a certains rêves, j’aimerais pas y être coincée trop longtemps et j’suis bien contente de me réveiller l’matin.
Comme l’autre nuit, par exemple. J’me suis retrouvée dans un désert sous un soleil brûlant, entourée d’un tas de personnes que j’ne connaissais même pas ! J’arrivais à peine à respirer à cause de la chaleur. Puis, d’un coup, le vent s’est levé. Le sable aussi ! Et très vite, ça a tourné en tempête ! Une tempête tellement puissante que j’galérais à suivre le groupe qui s’était mis en marche. Puis, d’un coup, on s’est tous stoppé, on avait le choix entre deux voies. La droite ou la gauche ? J’ai eu un pressentiment, une des voies allait nous conduire directement à la mort ! On a pris une décision, on s’est engouffré à droite. Grosse erreur ! Le vent a redoublé de rage et on a tous finit englouti ! J’me suis réveillée en sueur !
Puis, cette nuit, j’ai rêvé du même désert et du même choix ! Le groupe s’est encore engagé sur la voie où on avait déjà tous crevé. J’me suis souvenue, alors j’ai hurlé : Non ! Par ici ! L’autre voie nous a emmené à un bâtiment en ruine où on pensait pouvoir s’abriter. Mais on n’avait pas pensé qu’il y aurait tant de pièges. J’ai chuté dans l’eau ! Un alligator…
J’me suis réveillée en sursaut et j’ai sauté d’mon lit, en colère. « Mais c’est quoi la solution si je meurs sur les deux voies ? Un jour, j’trouverai ! J’reviendrai t’affronter, désert ! »
J’suis au lycée, maintenant. Les cours, c’est pas pour moi. Je passe mon temps à traîner avec mes amis, surtout Léo, mon meilleur pote. Lui et moi, on se comprend. On passe notre temps libre ensemble à pleurer sur nos vies déprimantes, nos complexes, à rire de nos rêves et à rêver nos futurs… On s’éclate bien ! Je m’demande si un jour, un garçon posera les yeux sur moi…
Finalement, c’est moi qui ai posé mes yeux… sur une fille. J’me pose beaucoup de questions, mais j’me suis jamais demandée si j’aimais les filles ou les garçons. J’crois que j’aime les deux. Puis, je l’ai rencontrée : LA fille. Celle a

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