Un espoir si particulier
206 pages
Français

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Un espoir si particulier , livre ebook

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Description

« J’avais noté que c’était grave. Le reste ne m’importait plus. J’étais arrivé à saturation de ces réponses sans m’en rendre compte, mon souffle était entre coupé, mon cœur battait déjà plus fort, mon regard se figeait et se gorgeait de larmes, je ne pleurais pas par pudeur sans doute, pourtant j’aurais pu verser un millier de larmes à l’instant précis ou il me disait que c’était grave, rien n’était plus malheureux au monde que ces mots que je venais d’entendre et qu’il venait de prononcer. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 juin 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332573025
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright




Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-57300-1

© Edilivre, 2013
Dédicace


A toi Isabelle, rocher de mon existence et à vous mes enfants adorés, Manu, Emilia, Jeremy.
1 Alea Jacta Est !
A l’annonce de ce qui vous arrive, une chose plus qu’une autre va résonner à votre esprit. Sa valeur est universelle, elle est pour tous la même.
Qu’en sera-t-il de mon existence demain ? Y a-t-il un compte à rebours à notre destinée ? Dois-je décompter chaque minute de ma vie dès à présent ? Mon pronostic vital est engagé ? Dois je chercher à apprécier aujourd’hui plus qu’hier, chaque jour du reste de ma vie ? Pourquoi moi ?
Les dés de votre destinée viennent d’être jetés sur ce vieux tapis pourri qu’est la vie. Reste encore à observer de quel côté ils vont retomber : pour le meilleur à venir ou le pire déjà présent ?! Pour un espoir futur à espérer ou cette angoisse qui semble vous venir comme une boule du fond de l’estomac !
Il reste en vous néanmoins cette furieuse envie d’en découdre et qui ne décolère pas, mais contre qui ? Contre quoi ? Quand cette ardeur retombe, vous sentez toujours ce besoin de raconter, de dire sans bien comprendre où vous avez mal. C’est le point de départ de cette envie d’écrire, de montrer du bout du doigt, alors que d’autres se confieraient seulement. Chuchoter peut être avec des regards et des gestes qui appartiennent à ceux du silence, mais dire surtout c’est le plus important. Avouer sans faire de concession à la vérité. Partager comme un lourd fardeau que vous ne pourrez porter tout seul. Hurler très certainement de toutes vos forces comme pour expulser de votre corps cette chose qui vous fait suffoquer.
Montrer que ce moment présent est le vôtre, ce morceau de mal être dans votre chair, ce mauvais liquide passe si lentement au bout de vos perfusions que votre corps tout entier voudrait se tordre de douleur.
En fin de compte, je devine que cette maladie qui a germé en moi, ce mal moderne et si ancien à la fois, qui s’adapte si bien à nos époques de lumières incandescentes, parle déjà tellement d’elle-même, qu’elle n’a pas besoin d’autres mots pour s’expliquer.
J’ai ce cliché au fond de mon esprit qui me vient comme un cauchemar d’enfant et que je compare à cette maladie. Celle d’un vieux loup rusé, d’une bête increvable comme dans ces légendes du Moyen-âge.
Cette bête qui durant sa quête à propager la mort, a été mille fois pourchassée, traquée et blessée qu’elle a fini par perdre de son râle assassin, elle fait moins peur aujourd’hui et son regard est moins puissant.
C’est vrai que nous avons aujourd’hui moins peur de ce vieux loup à la peau grise et puante, au regard bestial et fiévreux, à la pupille ronde et profondément noire qui est là, à vous observer au coin du bois dont les crocs acérés dégoulinants de bave nauséabonde sont prêts à vous lacérer et à vous dépecer dès le moindre écart d’infortune sur ce long chemin d’aléas qu’est notre vie.
Toutes ces histoires qui, colportées par nos aïeux, nos grands parents, racontées au coin du feu de la grande cheminée générationnelle de l’existence sont encore très tenaces dans notre imaginaire et le seront encore très certainement dans les générations à venir. Elles sont tellement bien racontées et décrites dans la frayeur la plus totale, qu’elles restent encore au fond de nos mémoires comme quelque chose de sacré et que l’on s’interdit d’entendre.
Pourtant ces traques constantes, ces approches persévérantes et pugnaces par ces chasseurs d’une nouvelle ère, ces fins limiers spécialistes, aux gants de latex, qui depuis toujours le pourchassent, résolus et déterminés, sont bien la preuve que la bête recule.
Leur blouse armure étincelante ; leurs armes faites d’éprouvettes, de seringues, de pipettes, microscopes nucléaires et bistouris de toutes sortes, comme de longues épées de molécules, combattent ce malin.
Ils sont protégés par de grands boucliers de protocoles de médecine nucléaire et obtiennent plus de guérisons aujourd’hui que tous les miracles réunis de Lourdes et de Lisieux.
Tout cela vous assure de meilleurs augures et vous impulse, à coups d’injections chimiques, une telle énergie, un tel espoir de vivre, que vous en oubliez presque la morsure de la bête.
Ces chevaliers d’un temps nouveau aux blouses blanches, vous l’aurez deviné, se nomment aujourd’hui chercheurs, biologistes moléculaires, physiciens, médecins spécialistes, chirurgiens, oncologues, radiologues, infirmiers oncologues, soignants de toutes sortes, thérapeutes, cliniciens de tout bord, et même guérisseurs ou charlatans après tout pourquoi pas, de moment qu’on ait l’ivresse ?!
Qu’importe le flacon, on s’en fout, quand tout va si mal, ce n’est pas le plus important croyez moi !
On cherchera le flacon plus tard s’il faut le chercher !
Quand l’esprit est touché il ne peut aller mieux que le corps déjà malade, il peut pourtant l’entraîner vers le pire, ces abîmes du désespoir ou, si vous souhaitez une traduction plus réaliste, une dépression certaine qui viendra se rajouter à l’addition finale.
Tous les toubibs de la terre connaissent ce phénomène de densité mentale, de force intérieure métaphysique qui insuffle de l’air dans ces petits ballons si fragiles que sont nos espoirs, si souvent asphyxiés et saturés par un air déjà vicié et malade.
Cette force mentale qui accompagne positivement nos maladies, mieux vaut qu’elle reste, en soit, le moteur existentiel et principal de cette pensée que l’on appelle « positive » et qu’elle soit là à n’importe quel prix et parfois même par n’importe quel moyen. Comme vous le savez très certainement, si le moral fout le camp, la maladie sera encore plus compliquée et difficile à soigner et à guérir par la suite et nul doute que les bonnes vérités à dire d’un toubib à son patient, sonneront comme de vrais mensonges pour n’importe quel patient qui va très vite comprendre le pire avec un moral au fond des chaussettes.
L’espoir fait vivre paraît-il, alors laissons vivre l’espoir de toutes nos forces et par tous les moyens possibles, si cela doit nous redonner un peu plus de souffle dans cette course épuisante !
De nos jours, les gens guérissent dans la durée mais ils guérissent c’est le plus important !
Il y aura toujours des cons pour vous dire le contraire de ce que vous voulez entendre, que le Cancer n’avance pas et qu’ils savent mieux que tout le monde comment réagir au pire, et d’autres qui vous diront que la vie c’est comme ça et pas autrement, parce qu’ils ont vu partir leurs proches trop vite. Mais trop savoir sur cette foutue maladie à en être rassasié de savoir pour paraître, ou trop de résiliation sans combattre à voir partir trop vite nos proches biens aimés, ne veut pas dire perdre espoir pour les autres que nous sommes, loin de là !
Passez leurs regards, leurs discours, changez de trottoir, ne les écoutez plus. Ces gens là, de toute façon sont de vrais désespoirs ambulants !
Cette traversée difficile est un moment pénible à vivre pour chacun d’entre nous atteint par cette maladie.
J’emploierais presque le terme de traversée du désert, car il faut être un vrai chameau à plusieurs bosses pour arriver à le traverser ce foutu désert. Je vous l’assure !
Et puis dans ce foutu désert, quand tout va mal, nos petites amitiés précieuses et nos grands amours sereins, foutent le camp sous prétexte qu’il fait trop chaud et que la chaleur est déjà un bien grand mal à supporter pour leur petite personne dans ce milieu hostile.
Toutes ces précieuses personnes n’ont pas emmené leur gourde personnelle pour vous accompagner dans cette aventure et quand vous leur proposé de boire à votre bouteille, OUPS, malaise ! C’est qu’on ne boit pas dans la même flaque d’eau et au même goulot des fois que…. Les masques tombent avec la chaleur vous l’aurez aussi deviné, les vrais visages se dévoilent et apparaissent au grand jour. Ces gens finissent par vous oublier avec le temps, je dirais que c’est un tant pis pour un tant mieux ! Un mal pour un bien en quelque sorte.
C’est toujours triste mais c’est comme çà. La vie continue de toute façon pour tout le monde. Ne vous inquiétez pas si vous avez peur de vous ennuyer, d’autres problèmes bien plus importants viendront vous faire face et s’imposer à vous comme des priorités par la suite.
L’une de ces priorités à gérer est la Précarité. Tel un huissier de justice, droit dans ses bottes, elle viendra frapper à votre porte chaque matin jusqu’à ce que vous lui ouvriez, car elle au moins ne vous oublie pas !
Vous lui ouvrirez un jour par faiblesse d’esprit, elle s’installera sournoisement mais très sûrement pour de longs mois dans un coin de votre salon, et à coup de factures impayées, d’impôts à solder, de bout de salaires, de retards de sécu et j’en passe, elle viendra vous souffler doucement à l’oreille que la vie va commencer à être compliquée si vous continuer d’être malade !
Ainsi va la vie et nos maladies avec !
Pour en revenir à l’écriture de mon vécu, je souhaiterais tant que la vision entrevue par le bout de ma lorgnette soit différente de celles des autres.
J’ai toujours cru que cette maladie venait d’une pensée collective et que tous ces gentils petits « cancéreux » se ressemblaient tellement les uns les autres, qu’ils finissaient par pousser les mêmes cris de désespoir. Je m’étais persuadé au final que d’autres que moi, tout aussi malades, pouvaient et savaient très certainement mieux raconter ou expliquer cette douleur invisible.
Mieux que moi en tous les cas, et je laisse aux spécialistes de la belle écriture, ces phrases immuables faites de tristes pensées pleines de ces paroles trop usées quelquefois car trop souvent répétées à tous ces gens bien portants q

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