Une fille parmi les garçons
144 pages
Français

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Une fille parmi les garçons , livre ebook

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Description

Ayant atteint la cinquantaine, une femme souffre d'une soudaine perte d'énergie et manque de sombrer dans la dépression. Pour comprendre son malaise, elle se retourne sur son passé, depuis ses jeunes années en Suisse. Mère d'un petit garçon, elle rencontre plusieurs hommes avant de s'engager sérieusement avec le séduisant Xavier. Il s'installe chez elle avec ses deux fils et très vite un nouveau bébé s'annonce... Mais leur bonheur tourne court, car l'homme se révèle fréquemment sous l'emprise de l'alcool. Les conséquences vont se révéler terribles pour elle-même mais aussi pour ses enfants. Rassemblant son courage, elle prend la décision de fuir avec eux un quotidien devenu une prison. Au terme d'un long cheminement, riche de voyages et de rencontres, elle parvient à retrouver un équilibre et à vivre en harmonie.


Ce livre s'adresse à toutes les femmes qui pensent ne pas être à la hauteur ou qui sont soumises à un prince « désenchanteur ». Il leur montre qu'un nouveau départ est toujours possible.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 mars 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414021147
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-02112-3

© Edilivre, 2017
 
 

 
Une histoire de vie…
C omment décrire cette soudaine et incroyable tristesse qui m’envahit ?
Cette profonde mélancolie qui m’habite depuis quelques temps ?
Mon visage reste fermé à toute sollicitude et mon humeur est plutôt morose.
Quelque chose cloche dans ma vie. Alors que j’aurais tout à ma disposition pour me sentir joyeuse et plein d’entrain.
Parler un peu de moi, me permettra peut-être d’y voir plus clair.
Certes, je n’ai plus 20 ans.
Je m’approche à grands pas de la ménopause.
Cela explique peut-être ma fatigue physique, mais ce n’est en tout cas pas une excuse.
Sortir de chez moi me demande un effort considérable.
Et puis d’abord, sortir pourquoi faire ?
* *       *
 
Mon enfance…
J’ai eu le privilège de naître dans une famille composée d’une maman, d’un papa, d’une grand-maman et d’un grand frère de deux ans mon aîné.
Dès mon arrivée, tout à été chamboulé.
Il faut dire que j’ai choisi de venir au monde au mois de novembre 1962.
Un hiver glacial, avec de la neige à hauteur des fenêtres. D’ailleurs, d’après le récit de ma mère, après ma naissance, nous ne pouvions pas rentrer à la maison, vu l’état des routes.
J’ai donc dû patienter 15 jours à la maternité avant de découvrir mon nouveau chez moi.
Arrivée enfin à domicile, il faisait tellement froid que mes parents devaient chauffer continuellement deux bouillottes qu’ils plaçaient dans mon « moïse » pour me tenir au chaud.
Mes parents me donnèrent le joli prénom de Sylvie.
 
Grandir…
J’étais un bébé un peu compliqué (toujours d’après les dires de ma mère).
Pour boire mon biberon de 10 ml de lait, il me fallait une bonne heure.
Et comme il faisait froid, il fallait le réchauffer à plusieurs reprises. Je me suis souvent demandé par la suite, pourquoi je n’avais pas le droit de téter le sein de maman, cela aurait certainement facilité la chose. Mais à l’époque, l’allaitement n’était pas conseillé. Ni par le médecin, qui disait que ça abîmait les seins, ni par ma maman qui devait aller travailler à l’usine pour aider mon père financièrement.
Il ne faut pas oublier que nous étions en période d’après-guerre et nourrir une famille coûtait cher.
Je n’ai donc pas connu le goût du lait maternel, mais très vite celui de la Nestlé.
 
Petite enfance…
J’ai survécu à cet hiver froid et à cette ambiance un peu spéciale dans la maison.
Il y avait d’abord mon frère aîné Lucas.
Un garçon qui était né deux ans avant moi et qui ne voulait pas pleurer à sa naissance.
Il a fallu suspendre ce bambin par les pieds et lui donner une fessée pour qu’il prenne sa première inspiration.
Lucas avait peur de tout, ne savait pas faire du vélo et aimait se réfugier dans les jupes de maman.
A l’école, il lui arrivait de s’endormir sur son pupitre, comme ça, parce qu’il avait sommeil.
Il compta sur moi pour tout.
Parfois ma mère lui disait : « Lucas, quand tu seras grand et que tu iras à l’école de recrue, il te faudra prendre ta sœur avec toi. »
Mon frère était la fierté de mon père.
 
Ma grand-mère…
Il était important pour mon père de pouvoir offrir à sa famille un « toit ».
Il avait donc construit une maison.
Pour pouvoir payer les traites à la banque, ma mère devait aller travailler. Pour l’époque, c’était peu courant.
En général, la maman restait à la maison pour s’occuper des enfants. Ma mère était donc une pionnière dans ce domaine et allait travailler tous les matins à l’usine de cartonnage. Elle partait le matin avec mon père et rentrait pour le dîner avec le bus.
Elle n’avait pas son permis de conduire.
Cela ne posait pas de problèmes. A la maison, il y avait ma grand-mère.
Ma grand-mère s’appelait Marie.
Pour moi, ma grand-mère, était un ange.
Pour mon père, c’était une bouche de plus à nourrir.
Elle prenait de la place et c’est tout juste s’il tolérait sa présence. Il ne manquait pas une occasion de lui faire comprendre qu’elle n’était pas la bienvenue dans cette maison, et surtout, qu’elle devait se taire.
Moi, j’aime ma grand-mère.
C’est elle qui tricote, qui cuisine, qui me prend sur ses genoux pour me câliner.
Elle raconte des histoires merveilleuses et me donne souvent un carré de chocolat en cachette.
Jusqu’à douze ans, je dors dans le même lit qu’elle. Je n’ai jamais peur, ni froid. La seule chose qu’elle me demande, c’est de prier. Elle ne me laisse pas sortir de maison sans avoir trempé mes doigts dans l’eau bénite.
Ma grand-mère n’a pas la vie facile dans la maison. Surtout à cause de mon père, mais avec ma mère, qui est donc sa fille, ce n’est pas facile non plus.
Elles se chipotent souvent.
Il y a le vendredi, qui est le seul jour de la semaine où elles sont en accord.
C’est le jour de la « putz ».
Ensemble, elles récurent, font briller le parquet, enlèvent la poussière et lavent toute la maison de fond en comble.
A la fin de la journée, ça cent bon le propre.
 
Y’ a un autre qui arrive…
Me voilà du haut de mes cinq ans.
Jusque-là, ma vie se déroule de manière paisible, du moins, ce sont les souvenirs qu’ils me restent de cette période.
Un jour, j’entends une conversation entre ma mère et ma grand-mère qui va bouleverser le cours de mon existence.
Y’a un autre qui arrive !
Qui arrive ?
Quand arrive cet autre ?
Un autre quoi ?
Mes questions restent sans réponses. Mis à part le fait que ma mère à souvent la nausée et que son ventre s’arrondit, rien arrive. Peu à peu j’oublie cette conversation. Jusqu’au jour où ma mère se rend à l’hôpital. Je demande à mon père si elle est malade, inquiète.
Il me rassure et me dit : « Non, non, rassure-toi. Maman est juste parti pour aller chercher un nouveau bébé. Elle va rentrer bientôt. »
L’autre, c’est donc ça…… un bébé.
Un bébé garçon.
J’ai cinq ans et je vais avoir un petit frère !!
 
Damien…
Maman rentre de l’hôpital avec un beau petit garçon qui pèse presque quatre kilo !
La maison est ouverte aux visites. Tout le monde veut venir admirer ce beau petit.
On le couvre cadeaux.
On l’admire, on félicite la maman et le papa………………… on m’oublie !
C’est sur que moi avec mes deux petits kilos à la naissance, je ne fais pas le poids.
Parfois on me demande si je suis contente d’avoir un petit frère, je réponds clairement « NON » et je pars en courant.
C’est sur que je n’en veux pas de ce petit qui hurle la moitié de la journée.
Il me prend ma place et je mets tout en œuvre pour lui faire comprendre qu’il n’est pas le bienvenu.
Je ne manque pas une occasion pour le griffer, le pincer et même… le mordre.
Un beau jour, je l’emmène dans la poussette chez nos voisins paysans et je demande un petit cochon en échange.
 
La cave…
C’est la première fois que mon père me punit.
Non pas à coup de ceinture, comme ça se faisait dans le temps, mais d’une manière bien pire encore.
La raison pour laquelle je suis punie, je ne m’en rappelle pas. Je me demande encore aujourd’hui quelle est la bêtise que j’ai bien pu faire pour mériter ça.
Ce que je me rappelle, c’est que j’ai fait « la méchante fille ».
Papa me prend sous le bras et m’emmène en bas à la cave. Ou plus exactement à la chaufferie.
Puis il s’en va, me laissant là, dans le noir, seule comme le petit poucet dans la forêt.
J’entends qu’il tourne la clé pour fermer la porte.
Je me retrouve seule, dans le noir.
Peu à peu mes yeux s’habituent à l’obscurité.
Et tout à coup cette chaudière se met en branle comme une vieille locomotive qui crache du feu.
En ce temps-là, la maison est chauffée au charbon.
Je recule aussi loin que possible, j’ai l’impression que cette machine va m’avaler toute crue. L’enfer c’est ici, j’y suis.
Je crie, je pleure, je supplie, personne ne vient, personne ne m’entend…
Je trouve finalement refuge tout au fond, dans un coin. Dans la pénombre je distingue une étagère à chaussures.
Fatiguée de crier, je finis par m’assoupir un moment.
Pour passer le temps, qui me semble long, je compte les chaussures.
Par paire, par couleur, par lacets. Une fois arrivée au bout, je recommence.
Je pense aujourd’hui, que ces chaussures m’ont sauvée.
J’avais tellement peur, là, toute seule dans le noir.
Cette manière de me punir se répète souvent par la suite.
Les chaussures sont toujours à la même place, comme si elles m’attendaient.
Parfois je compte les chaussures d’été, parfois les chaussures de marche, ou les chaussures d’hiver. J’ai dû compter ces chaussures des centaines de fois. Elles sont devenues mes alliées. Parfois, je m’imaginais enfiler des bottes. Je pouvais alors m’évader à cheval. Une autre fois c’était des souliers magiques qui m’emmenaient loin, loin…
Loin de cet enfer.
 

 
La petite fille grandit…
Le temps est venu pour mon frère aîné, Lucas, d’entrer à l’école.
Maman a de nouveau du temps pour moi. Je suis maintenant « la grande ».
Elle me confie souvent des tâches, dignes d’une vraie petite ménagère.
Elle m’envoie faire des petites courses au village. Elle me confie Damien, mon petit frère.
Je deviens une vrai petite maman. J’ai bien compris que c’est le seul moyen d’attirer un peu de son attention et aussi de celle de papa.
J’essaye donc de faire ce qu’elle me demande à la perfection.
J’ai bien peu de temps d’être une petite fille rêveuse. Quand Lucas est à l’école, je profite pour jouer au Lego ou pour construire un château avec des cubes en bois. J’ai alors tout l’espace pour moi, jusqu’à son retour de l’école.
Dès qu’il rentre, il vient me rejoindre dans la chambre et donne un bon coup de pied dans mes constructions. Je me mets alors à pleurer à chaudes larmes.
Avec Lucas, je joue au foot. Avec Damien au train électrique. Les poupées ne font pas

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