Valériane, une drôle d’histoire
110 pages
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Description

Valériane Hernandez entreprend de conter son histoire peu commune et les liens complexes qui l'unissent à sa famille dans un roman autobiographique d'une poignante sincérité. Délaissée par ses parents, l'enfant ressent un cruel manque d'affection. Son caractère anxieux est accentué par des crises d'asthme, les violentes crises de colère de son père et sa confrontation prématurée avec la mort. Son frère adoré perd la vue suite à un grave accident, puis survient la mort brutale d'autres proches. Après une vie sentimentale tourmentée, elle s'envole pour un nouveau départ à la Martinique. Commencent alors ses aventures à bord de voiliers touristiques, où elle peut exercer ses talents de cuisinière par intermittence. Grâce à son optimisme à tout épreuve, elle renoue apaisée avec elle-même et sa passion pour le sport au terme d'un long cheminement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 novembre 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414144723
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-14470-9

© Edilivre, 2017
Valériane, une drole d’histoire
 
Déjà bébé, Valériane était bizarre : pour s’endormir dès ses 18 mois, elle avait l’habitude de se mettre à quatre pattes dans son lit en bois et de se cogner la tête contre la paroi jusqu’à ce qu’elle s’écroule, épuisée dans les bras de Morphée. Elle se souvient très bien de ce lit : un lit en bois plein, sans barreau, avec une frise métallique au milieu de la tête de lit. Ses parents s’étaient habitués à cette technique d’endormissement personnelle. Aussi, lorsque des amis venaient leur rendre visite le soir et qu’ils s’interrogeaient sur ce bruit répétitif et incessant, ses parents leur expliquaient nonchalamment « oh ce n’est rien, c’est Valériane qui essaie de s’endormir » !
C’est à cette époque qu’elle a commencé à être une enfant difficile, qui ne voulait pas dormir, qui boudait souvent ou était triste, qui refusait de manger. Ah ça, les repas, quel calvaire pour ses parents ! Pourtant au départ, les dix-huit premiers mois, Valériane était un bébé heureux, facile, qui souriait tout le temps, qui dormait bien et mangeait tout ce qu’on lui donnait.
Après cette période, à chaque repas, elle recevait une correction. C’était son père le préposé à la raclée. Il se munissait d’un torchon et lui donnait une sévère correction. Après ce rituel quotidien, miracle ! L’enfant avalait ou plutôt donnait l’illusion d’avaler tout ce qui se trouvait dans son assiette. En fait, elle mangeait les légumes et mastiquait longtemps la viande enfin d’en faire une boule qu’elle gardait soigneusement coincée d’un côté de sa bouche. Elle avalait son yaourt et lorsque son père s’était levé de table, elle déposait discrètement sa boule à l’intérieur du pot vide qu’elle se dépêchait de mettre dans la poubelle en débarrassant la table. Ce manège n’échappait pas à l’œil avisé de sa mère qui faisait semblant de n’avoir rien vu.
C’est également à cette époque que commencèrent ses crises d’asthme. Un problème respiratoire d’origine souvent allergique, mais aussi nerveuse. Le malade ne peut pas expirer, il ne fait qu’inspirer, sans parvenir à faire sortir l’air de sa cage thoracique trop dilatée. Bien entendu dans ses conditions, couché, il est bien plus difficile de respirer. Valériane se souvient d’avoir passé plusieurs nuits assise dans son lit à essayer d’expirer et à écouter avec angoisse le sifflement aigu de ses bronches. Une nuit, durant une de ses crises, son père s’est réveillé en sursaut en hurlant « la chèvre, la chèvre, on l’égorge ! Et sa mère lui a répondu avec patience « mais non, rendors-toi, c’est ta fille qui s’étouffe ! Je m’en occupe ». Comme toujours, c’était la mère de Valériane qui courrait à son chevet lui donner de la Ventoline.
Peut-être que cette maladie a provoqué chez Valériane une peur inconsciente de s’endormir et de se réveiller en pleine crise. En tout cas pour elle, le sommeil a toujours été un problème. Sa pauvre mère n’a pas beaucoup dormi pendant l’enfance de Valériane car elle restait une bonne partie de la nuit à son chevet, à la soigner et à la rassurer lorsque la peur d’en mourir la prenait.
Un soir sa mère a dû appeler les pompiers et la garder dans ses bras toute la nuit avec un masque à oxygène, dix minutes avec le masque, cinq minutes sans masque. Son père disait toujours que cette enfant ne dormait jamais, que dès qu’il se levait, à n’importe quelle heure de la nuit, il l’a trouvait éveillée. En réalité, elle dormait d’un sommeil si léger, que le moindre bruit la réveillait ; elle ne dormait que par phase de dix à trente minutes, toujours en alerte, toujours aux aguets, à l’affût du moindre bruit, comme si elle craignait quelque chose ou quelqu’un…
Par contre, durant la journée, elle était toujours pleine d’énergie, toujours prête à faire les quatre cents coups avec son frère Patrick, d’un an son ainé et son meilleur ami Paul. Aucun coup de barre, aucune envie de faire la sieste. D’ailleurs durant la sieste imposée à l’école primaire, la maitresse avait surprise Valériane avec sa camarade Corinne à s’amuser à ouvrir les yeux de Bruno, un petit garçon très gentil au sommeil très lourd et profond.
Elle adorait se glisser en cachette dans la chambre de ses parents pour fouiller dans les affaires de sa mère. Elle fouinait dans ses placards, sa penderie, ses étagères. Elle ouvrait ses boîtes, ses cartons à foulards, ses coffrets à bijoux. Elle aimait beaucoup essayer ses vêtements, ses chaussures. En violant son intimité, Elle avait l’impression de se rapprocher de cette mère dont elle n’était pas proche, qu’elle connaissait si peu, à qui elle ne parlait presque jamais, à qui elle n’osait pas se confier. Dans sa table de nuit, elle avait découvert une boîte métallique contenant des quantités de photos de famille. Après les avoir triées et avoir mis de côté toutes les photos sur lesquelles se trouvaient un bébé, elle été allé les montrer à sa mère. A chaque photo, Valériane demandait à sa mère qui était le bébé sur la photo et à chaque fois elle obtenait la même réponse déconcertante et irritante : « c’est Patrick » ! C’est ainsi que l’enfant perturbée qu’elle était en vint à la conclusion qu’elle avait été adoptée. Il n’y avait aucune photo de Val bébé dans les albums de ses parents alors qu’il y en avait beaucoup de son frère à sa naissance et quelques mois plus tard. L’esprit vif et fertile de Valériane en avait déduit qu’elle avait été adoptée vers l’âge de trois-quatre ans, âge auquel elle commençait à apparaître sur les photos aux côtés de son frère. Elle resta persuadée de cette hypothèse jusqu’à ces treize ans, où elle découvrit par hasard, en écoutant aux portes, le secret de sa naissance. Un soir ses parents avaient invité des amis à prendre un verre, et elle entendit sa mère dire que Valériane était un « accident » née de la méthode « Ogino »…
En 1969 naquirent beaucoup de « bébés Ogino ». Cette méthode consiste à surveiller sa courbe de température afin de trouver la période d’ovulation, période à laquelle il ne faut surtout pas avoir de rapports sexuels.
Valériane était sidérée, elle venait d’apprendre qu’elle était bien LEUR fille légitime et biologique, mais en même temps, elle n’avait pas été désirée, elle était le fruit d’une erreur de calcul, d’un ACCIDENT ! Voilà qui expliquait tout : la différence de traitement entre son frère et elle et le manque de photos. Non pas que ses parents la maltraitaient, mais ils étaient plus proches, plus indulgents, plus attentionnés envers Patrick qu’ils couvaient et surprotégeaient. Jeannine leur mère, faisait les devoirs avec Patrick. Elle lui préparait son cartable, ses vêtements pour l’école, rangeait sa chambre, faisait son lit alors que Valériane devait se débrouiller par elle même pour tout.
Le premier souvenir de son enfance qui vient à l’esprit de Valériane, c’est une photo de trois enfants du même âge, de la même taille, se tenant par les épaules, regroupés autour d’un chien « Flambi » devant le chantier d’une maison en construction (la maison de Valériane et Patrick). Il faut préciser que Valériane et Patrick choisissaient toujours les prénoms de leurs chiens en fonction de leurs desserts ou goûters préférés du moment. A l’époque des « biscuits Choco BN » le chien s’appelait Choco. Ce que nous voyions sur cette photo, ce sont trois enfants heureux, souriants, insouciants qui ne se doutent pas que leur destin est lié pour toujours, qui ignorent que l’un d’entre eux aura un destin bien plus favorable et privilégié que les deux autres… Les autres ont reçu de mauvaises cartes. Les deux autres auront un parcours de vie bien court et injuste pour l’un, bien difficile et triste pour l’autre et qui transformera à jamais le développement de la personnalité du troisième comparse…
Paul était le fils des voisins et meilleurs amis des parents de Valériane et Patrick. Paul et Valériane seront les meilleurs amis du monde jusqu’à ce que la mort les sépare. La famille « R » avait quatre enfants : l’aîné Léon, très réservé, introverti, le second Michel, extraverti et grande-gueule, le troisième et le préféré de Valériane, né comme elle en 1969, réservé voire timide, calme doux et si gentil. La petite dernière Nelly, née en 1975, chouchoutée par tous les autres. Paul et Valériane allaient à l’école ensemble, ils se voyaient également en dehors des cours, ils étaient inséparables et leurs parents respectifs pensaient qu’ils finiraient par les marier, ce qui avaient le don d’énerver les deux enfants. Les deux familles passaient tous les week-ends, jours fériés, fêtes familiales, baptêmes, communions réunis soit chez les uns soit chez les autres. Ils partaient très souvent ensemble en vacances à la mer ou à la montagne. Un seul emplacement était réservé pour leurs deux caravanes et les tentes des enfants.
Ils eurent tous les trois une enfance heureuse avec des parents qui ont tout fait pour leur offrir des vacances formidables : vacances à la montagne dans des chalets de location dans les Pyrénées Orientales, sports d’hiver en caravane dans des campings en montagne, à faire de la luge et du ski alpin, camping en été au bord de la mer. Durant ces vacances en camping au bord de la mer, les enfants préféraient dormir tous les trois serrés dans une petite tente plutôt que d’être séparés et à l’aise dans la caravane des adultes.
Valériane se souvient de l’énorme bonhomme de neige que Patrick et elle avaient fait entre les caravanes et qui s’était transformée en gigantesque boule qu’ils avaient roulée dans tout le camping.
Les enfants aimaient beaucoup ce camping situé dans un petit village des Pyrénées Orientales, près de

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