Vierge & Dragon – Tome 1
150 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Vierge & Dragon – Tome 1 , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
150 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

« Une enfance comme tant d'autres, dans un milieu populaire et modeste de Moselle, qui ne préfigurait nullement l'adolescence tumultueuse et brûlante que j'allais connaître, avant de me racheter une conduite dans la célèbre Légion étrangère. Malgré cela, mon retour à la vie civile ne fut pas des plus aisés, car encore beaucoup d'épreuves allaient se mettre en travers de ma route. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 juin 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414235957
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue Président Wilson – 93210 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-23593-3

© Edilivre, 2019
En préambule à ce récit, je tiens à présenter toutes mes excuses à celles et à ceux qui ont croisé ma route et ont pu en souffrir : en particulier à ma famille, à mes amis et à toutes les personnes, connues ou inconnues, victimes de l’attitude fougueuse et insouciante de mes jeunes années.
Cimenterie d’Amnéville
C ’ est dans une petite commune de huit milles âmes, Amnéville, que je vis le jour un 18 septembre 1952. Dans le signe de la vierge il paraît qu’il y a deux tendances qui se détachent, la vierge sage et la vierge folle. Mais je pense qu’il y en a une troisième qui me correspond à merveille, la vierge ambivalente, en effet je peux sauter de la folie à la sagesse de but en blanc, sans signe avant coureur. Dés ma naissance il s’est produit un fait insolite. Mon père avait arrosé l’événement durant trois jours avant de déclarer ma naissance à la mairie de la ville. D’un commun accord mes parents avaient décidé de me donner Patrice comme prénom, mais contrairement à ce choix initial le service de l’état-civil m’a enregistré avec le prénom de Patrick. Qui est le responsable de cette erreur ? Mon père a toujours désigné l’employé municipal, mais lorsqu’il relatait cette anecdote, il affichait un petit sourire énigmatique qui éveillait notre curiosité. Nous n’avons jamais su le fin mot de cette histoire, n’empêche que pour les miens je suis bien Patrice et c’est comme ça qu’on m’appelle dans ma famille et chez mes amis d’enfance et de jeux. Avec ma naissance mes parents furent comblés, notre famille comptait dorénavant quatre enfants, deux filles et deux garçons, qui se suivaient tous à intervalle régulier de deux ans. Avec Paulette, Denise, Armand et moi le petit dernier, mes deux parents pensaient en rester là pour les naissances. Je suis très vite devenu le préféré à sa maman, elle ne se déplaçait jamais sans moi dans ses jupons.
Le premier souvenir de petite enfance gravé dans ma mémoire reste sans aucun doute mon entrée à l’école maternelle. A l’instar des autres bambins, je suis arrivé à l’école dans les bras de ma mère sans trop comprendre ce que nous venions faire là. Mais pas le temps de comprendre qu’une dame, la maîtresse, me prit la main et me fit découvrir les lieux en même temps que je posais un regard émerveillé sur les nombreux jeux et peluches qui jonchaient le sol. Je me retournais pour partager du regard ma joie avec maman, mais elle avait disparu. L’institutrice, qui maîtrisait son sujet, anticipant une éventuelle crise de larmes me rassura en me disant que maman viendrait me récupérer plus tard. Et puis j’étais un grand garçon maintenant ! Autour de moi les cris, larmes et pleurs des autres bambins m’incitaient à les rejoindre dans ce concert de tristesse et de ressentiment envers nos chères mamans, disparues sans prévenir. Mon regard vers la maîtresse qui m’intimidait derrière ses grosses lunettes, m’en dissuada et je refoulais mes larmes. Le soir à la maison je boudais un peu contre ma mère, mais tout rentra au fil du temps dans l’ordre et je m’acclimatais dans ce nouvel environnement comme les autres gamins qui partageaient mes jeux.
La maternelle se trouvait dans la même enceinte que l’école primaire, juste un muret séparait nos deux cours de récréation, et quand il m’arrivait de voir une sœur où mon frère je leur faisais des saluts de la main tout à ma joie d’être proche d’eux. Alors s’ils répondaient à mes appels j’étais encore plus fier devant mes petits camarades.
Avec ma famille nous logions tous dans un immeuble propriété de la cimenterie, dans cette usine travaillait mon père et tous les papas de mes copains d’école, logés aussi à la même enseigne et dans le même quartier dit « La cimenterie », où nos logements se situaient à quelques longueurs de l’entrée principale.
Les vrombissements incessants des moteurs de camions, de jour comme de nuit, en y ajoutant l’activité continue des ouvriers et des machines, sera l’environnement bruyant qui bercera toute mon enfance sans me perturber dans ma vie familiale. Les bruits, les fumées et odeurs qui s’échappaient des grandes cheminées de la fabrique à ciment, on faisait avec.
Mon père était chef d’équipe mais travaillait sur les quais de chargement des camions, avec ses collègues, dans le système des trois-huit car la cimenterie produisait des sacs de ciment à empiler dans les bennes, sans discontinuer, six jours sur sept. Ils n’avaient que le dimanche pour souffler et se reposer. Malgré la pénibilité de son travail je ne l’ai jamais entendu se plaindre, d’une ponctualité exemplaire il était fidèle à son poste, été comme hiver. L’absentéisme et les arrêts intempestifs pour causes de maladie, il ne connaissait pas. Je crois même qu’il aimait son travail, c’était un homme de la terre né à la campagne, habitué aux durs labeurs. Ses loisirs étaient limités, la partie de cartes du dimanche avec le grand-père était celui qu’il préférait, accompagné d’une bouteille de vin le jeux s’animait au fur et à mesure que les verres se vidaient, les hurlements et jurons en patois mosellan recouvraient la conversation calme, posée, de grand-mère et de maman. Mon père ne fréquentait pas les bistrots, il buvait son petit verre de vin à table ou dégustait une bière par temps chaud et ensoleillé. Il lui arrivait de commettre une entorse à cette règle lorsqu’il allait chez son coiffeur, au retour il se permettait une petite halte au « Café de la Place du marché », tenu par une grande blonde sculpturale au verbe haut, qui était connue du tout Amnéville. J’ai vu mon père gai et joyeux mais jamais saoul, lorsque ça lui arrivait c’était pour les grandes occasions ; anniversaires, mariages et fêtes de fin d’année. Quant à maman elle détestait l’alcool mais se laissait servir quelques liqueurs légères aux mêmes occasions, et je me souviens encore de ces banquets gargantuesques où les rires et les chants, enrobés d'atmosphère conviviale et bon enfant, résonnaient dans toute « La cimenterie ».
Jusqu’à l’âge de huit ans j’ai été le petit gâté de maman et papa, privilège du benjamin de la famille. Mais le destin a voulu que je ne reste pas, ad vitam aeternam, le dernier des enfants de la fratrie Muller, un petit frère est venu grossir les rangs de la famille à ma grande surprise de petit garçon innocent. Une grossesse accidentelle nous avouera maman bien plus tard.
Mon petit frère Gilbert accaparait une bonne part des journées de ma mère, mes deux sœurs aînées en étaient folles, elles le bichonnaient et se chamaillaient pour lui faire sa ballade journalière. C’est au retour de l’école que je fis sa connaissance une première fois, il était dans son landau et je me souviens m’être hissé sur la pointe des pieds pour apercevoir sa petite frimousse sous la couette, protégé par l’œil vigilant et attendri de ma mère. La venue de Gilbert fut bénéfique pour moi, et loin d’être jaloux comme ça peut arriver dans d’autres familles, sa présence m’émancipait un peu de la tendresse et de la protection parfois trop omniprésente de maman.
A l’école primaire je ne fus pas un élève sans reproche, loin d’être assidu, j’étais dans le genre distrait et rêveur plutôt qu’appliqué et zélé. Il n’y a que l’histoire de notre France qui éveillait toute ma curiosité et mon intérêt, et quand elle était enseignée par Me Osswald nous assistions à une véritable envolée lyrique. Avec mes camarades de classe nous étions bouche bée et tout ouï, pas un cancre pour perturber les cours et on entendait presque les mouches voler. On buvait ses paroles, on se régalait de la fièvre passionnelle qui l’habitait lorsqu’elle racontait et expliquait les us et coutumes du pays à travers son histoire. Et lorsque notre institutrice préférée débordait sur l’horaire des cours, personne pour maugréer entre ses dents, à notre plus grand bonheur.
Je garde un excellent souvenir de notre institutrice de CM1-CM2, outre son aisance si particulière pour nous conter l’histoire, elle ne manquait pas de charme. En effet cette belle et grande femme brune d’une quarantaine d’année, aux formes généreuses et aux grands yeux sombres, me troublait et alimentait mes fantasmes de gamin proche de l’adolescence. Dans la salle de classe j’étais assis au premier rang et, parfois, j’assistais à un spectacle émoustillant. Lorsqu’elle était assise à son bureau, je ne manquais rien de ses croisements de jambes gainées de bas résilles noirs, soutenues à mi-cuisses par un porte-jarretelles affriolant. Et lorsque je pouvais apercevoir furtivement la chair de ses cuisses fermes et laiteuses, j’étais pris d’une sensation étrange et troublante. Aussi quand il lui arrivait de surprendre mon regard indiscret, fixé sur ses superbes jambes, je rougissais jusqu’à la racine des cheveux. Puis un beau matin, sans explication, elle me fit changer de siège pour me placer au dernier rang, et là le spectacle était fini pour moi.
L’année suivante je passais dans la classe de Monsieur Brandt, pour les anciens élèves il était « le Bouc », pourquoi ce surnom ? Je n’ai jamais su. Avec lui les relations sont devenues très vite conflictuelles, je n’étais pas assez concerné par son enseignement à ses dires et il avait bien raison. Mon frère Armand partageait la même classe et, avec d’autres élèves, nous préférions disputer de longs et intenses matchs de foot-ball dans le champ voisin de l’école, plutôt que de finir nos devoirs à la maison. Le maître nous observait de son domicile situé dans les murs de l’école, et ne manquait pas de nous le rappeler, lorsque nous calions sur un problème quelconque. Il aurait aimé nous savoir aussi passionnés, persévérants et motivés dan

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents