Arts de la rue
214 pages
Français

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Arts de la rue , livre ebook

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Description

Les arts de la rue connaissent un succès indéniable. Quasi invisibles il y a trente ans, les compagnies se sont multipliées, le territoire s'est recouvert de festivals et les publics sont de plus en plus nombreux aux rendez-vous proposés. L'Etat soutient désormais des initiatives reconnues d'abord par les collectivités territoriales. La légitimité semble enfin acquise, mais au moment même où le secteur est en proie aux doutes. Ce sont les ambivalences que ce livre cherche à souligner et à discuter...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2007
Nombre de lectures 302
EAN13 9782336262932
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Nouvelles Etudes Anthropologiques
Collection dirigée par Patrick Baudry
Une libre association d’universitaires et de chercheurs entend promouvoir de Nouvelles Etudes Anthropologiques . En privilégiant dans une perspective novatrice et transversale les objets oubliès, les choses insolites, les réalités énigmatiques, les univers parallèle, les «Nouvelles Etudes Anthropologiques» interrogeront surtout la Vie, la Mort, la Survie sous toutes leurs formes, le Temps avec ses mémoires. et ses imaginaires, la Corporéité dans ses aspects fantasmatiques et ritualisés, le Surnaturel, y compris dans ses croyances et ses témoignages les plus extraordinaires. Sans renoncer aux principes de la rationalité, les «Nouvelles Etudes Anthropologiques» chercheront à développer un nouvel esprit scientifique en explorant la pluralité des mondes, les états frontières, les dimensions cachées.
Déjà parus
Alain MONS, Paysage d ’ images , 2006.
Lydie PEARL, Que veut la foule ? , 2005.
Thilda K. MOUBAYED, La danse, conscience du vivant , 2005.
Elisabeth GESSAT-ANSTETT, Liens de parenté en Russie post-soviétique, 2004.
Colette MÉCHIN, Isabelle BIANQUIS, David LE BRETON. Le corps et ses orifices , 2004.
Sous la direction de Chaude FINTZ, Le corps comme lieu de métissages , 2003
Serge CHAUMIER, Des musées en quête d ’ identité , 2003.
Claude FINTZ (dir.), Du corps virtuel... à la virtualité des corps , 2002.
Paola BERENSTEIN JACQUES, Les favelas de Rio: un défi culturel , 2001.
Lydie PEARL, Corps , sexe et art , 2001.
Jacques PRADES, L ’ homo oeconomicus et la déraison scientifique , 2001.
Marie-Jeanne FERREUX, Le New - Age . Ritualités et mythologies contemporaines , 2000.
Henri VAUGRAND, Sociologies du sport , 1999.
Odile CARRE, Contes et récits de la vie quotidienne . Pratiques en groupe interculturel, 1998.
Arts de la rue

Serge Chaumier
L’Harmattan 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2007
9782296038585
EAN : 9782296038585
Du même auteur
La Déliaison amoureuse. De l’idéal romantique au désir d’indépendance, Armand Colin, 1999, Réédition Payot 2003. (traduit en portugais)
La Fission amoureuse. Un nouvel art d’aimer, Fayard, 2005. (traduction en espagnol et polonais).
Des musées en quête d ’ identité , Nouvelles études anthropologiques, Préface d’André Desvallées, L’Harmattan, 2003.
Sommaire
Nouvelles Etudes Anthropologiques Déjà parus Page de titre Page de Copyright Du même auteur AVANT-PROPOS LES GRANDS-PÈRES DES ARTS DE LA RUE - Acte 1. Les chercheurs LES GRANDS-PÈRES DES ARTS DE LA RUE - Acte 2. Les provocateurs LES GRANDS-PÈRES DES ARTS DE LA RUE - Acte 3. Les amuseurs LE CRACHEUR DE FEU EST-IL UN ARTISTE ? LA FÊTE POUR MOT D’ORDRE VOICI VENU LE TEMPS DES POUSSINS SUR ÉCHASSES ACTEUR MALGRÉ LUI FAITES VOS EXPÉRIENCES UN THÉÂTRE D’IMAGES TRUBLIONS SUR COMMANDE OU UNE SUBVERSION À VENDRE FAUT-IL PLUMER L’OPÉRA ? ARTISTES, ENCORE UN EFFORT... Bibliographie Annexe : Petite sélection de textes
« Le Théâtre sortira de l’alcôve et regardera dans la rue ».
Firmin Gémier. 1
AVANT-PROPOS
« Il faut réaliser que le théâtre n’est pas qu’un divertissement, n’est pas un objet de luxe, mais le besoin impérieux de tout homme et de toute femme ».
Jean Vilar

Dans un petit texte d’humeur publié sur une liste de diffusion professionnelle, un artiste fait surgir, au travers d’une expérience banale vécue, les démons que le secteur des arts de la rue rencontre quotidiennement 2 . Oscillant des élans généreux de ces acteurs aux considérations triviales des marchands du temple, prêts à envahir les lieux de diffusion et à restreindre du même coup les espaces publics, s’activent les éléments emblématiques qui tourmentent ceux qui aiment et animent cette aventure. Écartelés entre des motivations artistiques et des logiques économiques, les choix de diffusion privilégiant l’événementiel et les festivals induisent des effets pervers et une évolution qui laisse dubitatif. Les ambivalences dans lesquelles se débattent ceux qui ont plaidé pour réhabiliter les dimensions populaires et festives de la culture semblent à leur comble. Certes des principes d’action culturelle ont présidé à l’émergence de propositions qui depuis vingt ans ont donné lieu à la constitution d’un véritable secteur de la culture, mais ce sont de plus en plus des raisons de développement économique, d’attractivité touristique et d’efforts communicationnels qui ont pris le relais. Bien des interrogations se manifestent sur l’avenir d’une forme encore fragile et dont rien n’assure la pérennité. Florissant et incroyablement inventif, le milieu de la rue demeure dans la précarité, si ce n’est en sursis.
Les arts de la rue sont multiples et c’est cette diversité même qui les rend fascinants. Leurs origines mêmes ne se laissent pas saisir avec simplicité et l’histoire se perd en d’inextricables ramifications. Pourtant il est permis d’identifier trois grandes traditions à partir desquelles des filiations peuvent être esquissées. Cette investigation bien conduite par Philippe Chaudoir dans son important travail sur la question 3 doit être rappelée en quelques mots pour planter un décor qui semble aujourd’hui vaciller. Les mêmes problématiques demeurent ; cependant elles sont sans cesse recomposées et retravaillées par les évolutions d’un secteur qui s’est considérablement modifié depuis quinze ans. Sans prétendre en réaliser un portrait sociologique ou économique bien dressé par d’autres 4 , il s’agit plutôt de livrer librement quelques réflexions impertinentes osées par un amateur assidu du genre.
À la fin des années 60 et surtout au début des années 70, quelques compagnies se démarquent et innovent avec des créations inattendues. Le charme gagne dans les années 80 et 90, au point que les formes se multiplient. Si l’on parle d’une dizaine de « compagnies historiques », ce sont quelque 889 qui sont dénombrées en 2003, contre 399 en 1990. Et le nombre ne cesse d’augmenter, du moins jusqu’à récemment, l’avenir semblant moins assuré avec la remise en question des moyens économiques consacrés à l’assurance-chômage et au secteur culturel en général. Les vingt ans des deux plus anciens festivals de théâtre de rue, à Aurillac et Chalon-sur-Saône, sont fêtés. Bien d’autres ont emboîté le pas, Sotteville-lès-Rouen, Angers, Cognac pour les plus réputés, ou encore St-Gaudens ou Annonay, aujourd’hui transformés. Une kyrielle d’autres villes sont conquises, soit pour présenter un festival à part entière, soit pour des manifestations ponctuelles ou interdisciplinaires, si bien que la France connaît une situation assez exceptionnelle où les collectivités territoriales se disputent la renommée par manifestations culturelles interposées, les arts de la rue y prenant une part fort appréciable.
Le sociologue peut par conséquent s’interroger sur ce qui caractérise un véritable phénomène social, l’émergence en vingt ans d’un secteur artistique et de ce qui semble constituer un engouement. Car les publics sont au rendez-vous. Alors que l’on déplore, si ce n’est la désaffection, du moins la stagnation de la fréquentation dans bien des secteurs de la culture, et en tous les cas l’absence de démocratisation, les arts de la rue au contraire touchent de plus en plus de Français. Près d’un tiers d’entre eux déclarent avoir assisté à un spectacle de rue et s’en montrent satisfaits et même amateurs 5 . Il faut comprendre pourquoi les arts de la rue rencontrent un tel écho dans la société. Il est temps de se pencher sur cet élan, d’autant que des nuages semblent se presser vers ce paysage rayonnant. Il se pourrait bien que l’avenir soit moins exaltant alors que les artistes eux-mêmes sont de plus en plus critiques envers les récentes évolutions. Les effets pervers liés au succès sont nombreux.
Devant la multiplication des compagnies et des formes, évolution qu’il n’avait pas contribué à initier, le ministère de la Culture a décidé de marquer son action avec Le Temps des arts de la rue, négocié sur trois ans avec les représentants de la profession. Car l’Etat lui-même est devenu un amateur du genre à l’occasion de commémoration, d’év

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