Danse et philosophie
244 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Danse et philosophie , livre ebook

-

244 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

On parle volontiers en danse et en philosophie de construction et de déconstruction : écrire et chorégraphier, c'est en un sens construire. Ce livre a pour ambition de préciser l'idée de construction et de la confronter à l'élaboration concrète de la pensée et de la danse, à travers l'analyse d'expériences singulières, notamment de chorégraphes contemporains. Le philosophe trouve dans la danse"matière à penser" une expérience de la pensée aussi bien familière qu'étrangère étrangement familière.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2007
Nombre de lectures 251
EAN13 9782336253367
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296044753
EAN : 97822960447753
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Collection Esthétiques Préambule Thèses sur la danse et la philosophie - Le texte qui suit met à l’épreuve les thèses suivantes : Première partie - Présentation de la méthode
Chapitre I - Construction : philosophie et architecture Chapitre 2 - Langage, rythmes, signifiance Chapitre 3 - L’appareillage réciproque de la philosophie et de la danse
Deuxième partie - Vers une ontologie du singulier : historicité des expériences du corps et de l’espace
Chapitre 1 - La danse et l’espace-temps La transparence dans la danse, l’architecture, le cinéma. Chapitre 2 - L’appareillage d’une pensée de la danse
Troisième partie - Construction d’une expérience
Rencontre Chapitre 1 - Deux questions : la construction et la disparition. en danse Chapitre 2 - Chantiers : construction des matériaux Chapitre 3 - Réversion et résistance : I.c.I., ailleurs que là Chapitre 4 - Marges de manœuvre Chapitre 5 - Solo, soli, retour à la scène Chapitre 6 - Écriture, mémoire, notation
Conclusion : les raisons d’un choix Bibliographie
Danse et philosophie
Une Pensée en Construction

Véronique Fabbri
Collection Esthétiques
Dirige par Jean-Louis Déotte

Comité de lecture : Jacques Boulet, Alain Brossat (culture et politique), Pierre Durieu, Véronique Fabbri, Daniel Payot, André Rouillé, Peter Szendy, Jean-Louis Flecniakoska, Anne Gossot (Japon), Carsten Juhl (Scandinavie), Germain Roesz (Ars), Suzanne Liandrat-Guigues, Georges Teyssot (Canada), René Vinçon (Italie).

Pour situer notre collection Esthétiques, nous pouvons reprendre les termes de benjamin annonçant son projet de revue : Angelus Novus.
« En justifiant sa propre fore, la revue dont voici le projet voudrait faire en sorte qu’on ait confiance en son contenu. Sa forme est née de la réflexion sur ce qui fait l’essence de la revue et elle peut, non pas rendre le programme inutile, mais éviter qu’il suscite une productivité illusoire. Les programmes ne valent que pour l’activité que quelques individus ou quelques personnes étroitement liées entre elles déploient en direction d’un but précis ; une revue, qui expression vitale d’un certain esprit, est toujours bien plus imprévisible et plus inconsciente, mais aussi plus riche d’avenir et de développement que ne peut l’être toute manifestation de la volonté, une telle revue se méprendrait sur elle-même si elle voulait se reconnaître dans ses principes, quels qu’ils soient. Par conséquent, pour autant que l’on puisse en attendre une réflexion — et, bien comprise, une telle attente est légitimement sans limites — la réflexion que voici devra porter, moins sur ses pensées et ses opinions que sur ses fondements et ses lois ; d’ailleurs, on ne doit plus attendre de l’être humain qu’il ait toujours conscience de ses tendances les plus intimes, mais qu’il ait conscience de sa destination.
La véritable destination d’une revue est de témoigner de l’esprit de son époque. L’actualité de cet esprit importe plus à mes yeux, que son unité ou sa clarté elles-mémes ; voilà ce qui la condamnerait — tel un quotidien — à l’inconsistance, si ne prenait forme en elle une vie assez puissante pour sauver encore ce qui est problématique, pour la simple raison qu’elle l’admet. En effet, l’existence d’une telle revue dont l’actualité est dépourvue de toute prétention historique est justifiée. »

Collection Esthétiques — série « Ars »
Coordonnée par Germain Roesz

Collection Esthétiques — Culture et politique
Coordonnée par Alain Brossat
Dernières parutions :
DÉCOTE Jean-Louis

Qu ‘ est - ce qu ’ un appareil ? Benjamin , Lyotard, Rancière , 2007.
BROSSAT Alain

Ce qui fait époque, philosophie et mise en récit du présent, série Culture et politique, 2007.
BRAUN-STANESCO Martine

Emergences - Effaceents , errance du regard sur les pierres , série « Ars », 2007.
SOLOMOS Makis (dir.)

Espaces composables, essais sur la musique et la pensée musicale, d’Horacio Vaggione , 2006.
BROCCHINI Ilaria

Trace et disparition, À partir de l’œuvre de Walter Benjamin, 2006.
COHEN Jacques

L ’ art et le politique interloqués , Colloque — Disloque, série « Ars », 2006.
FLECNIAKOSKA Jean-Louis (dir.)

L ’ art dans son temps, série « Ars », 2006.
DÉOTTE Jean-Louis

Appareils et formes de la sensibilité, 2005,
HUYGHE Pierre-Damien (dir.)

L’art au temps des appareils , 2006.
ARNAUD Diane

Le cinéma de So/eourov,fignres de l’enfirmcment, 2005.
LEUTRAT Jean-Louis, LLANDRAT-GUIGUE Suzanne (dir.)

Godard simple comme bonjour, 2005.
BARTHELEMY Jean-Hugues

Penser l’individuation, Simondon et la philosophie de la nature, préface de Jean-Claude Beaune, 2005.
Préambule
Avant-propos

On parle volontiers en danse de construction et de déconstruction, qu’il s’agisse de la scène ou du mouvement. Je m’attache dans les pages qui suivent à mettre en évidence la pertinence du concept de construction pour la danse et pour la philosophie, principalement pour une philosophie qui s’efforcerait de penser, avec les danseurs et les chorégraphes, en quoi la danse donne à penser, ce qu’une expérience de la danse transforme de notre rapport au corps, au temps et à l’espace. Cela pourrait passer pour une critique de la déconstruction ; il s’agit plutôt d’un choix sur lequel je m’explique plus longuement en conclusion. Une critique de « la » déconstruction n’aurait au fond pas de sens : le terme est passé dans le langage courant, il fonctionne plutôt comme une catégorie dans laquelle on classe des démarches très différentes.
En revanche, il me paraissait urgent, après des années de recherches consacrées à la danse et à la philosophie du langage, de clarifier l’idée de construction : construction et écriture semblent étroitement liées en danse, mais aussi en philosophie. La difficulté vient de ce que l’idée de construction voisine avec celles de constructivisme, de système et de logique : elle semble liée à une volonté de rationalité que beaucoup pourraient juger étroite et, dans certains cas, inadéquate aux pratiques qu’il s’agit ici de penser.
Le principal enjeu de ce travail est donc de défendre l’idée d’une construction qui ne fasse pas système : je m’appuie pour cela sur la différence entre la construction et l’architecture. Dans un livre consacré au rapport du philosophe à l‘architecte 1 , Daniel Payot insiste sur la dualité du terme même d’architecture, terme composé de deux racines de valeur différentes, l’ « archè » renvoyant au principe unificateur et fondateur, la « tecture » au processus de construction. La tectonique est l’art du charpentier, et le terme « architecture », avant d’être interprété à partir d’Aristote comme construction systématique, était aussi bien utilisé pour les ingénieurs constructeurs des ports que pour les régisseurs de théâtre. Il y a, dans l’architecture, autant de « technè » que de ruse et de présence d’esprit.
La construction a en effet son revers dans la destruction : construire est nécessaire lorsqu’on a beaucoup détruit, lorsqu’on est dépourvu du nécessaire, et l’origine de la construction rappelle toujours ce à quoi elle est exposée. Pour autant, construire n’est pas reconstruire, pas plus que déconstruire n’est détruire ; on pourrait même repérer une sorte de chiasme entre les quatre termes ainsi exposés. La construction ménage un abri, une protection, un passage — toits, ports, ponts — qui valent d’abord par leur efficacité immédiate plus que par leur « durabilité », si l’on entend par là la gloire à laquelle pourrait aspirer un architecte.
Mettre l’accent sur la construction en danse signifie donc qu’on insiste aussi sur la précarité et la fragilité d’une situation : certes, la danse est en un sens toujours exposée à sa disparition, ses œuvres sont précaires et peu assurées de passer à

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents