Fictions théâtrales - Volume 3
334 pages
Français

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Fictions théâtrales - Volume 3 , livre ebook

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Description

Astrid Montre-moi ce que tu as dessiné. (Elle prend la lanterne et se dirige vers Henri. Il ouvre son carton et Astrid prend la feuille en main) Je ne vois que quelques traits, ce n'est qu'une esquisse. Comment vas-tu pouvoir terminer mon portrait. Et puis comment as-tu fait pour dessiner, tu étais dans le noir, il n'y avait aucune lumière pour éclairer ton papier. Henri Ce que j'ai tracé, Astrid, c'est la partie invisible de toi-même, je n'avais pas besoin de lumière. Ce soir, je t'ai demandé de mettre la lanterne près de toi, en fait elle n'était pas indispensable. Dans l'obscurité, ma main aurait fait ce croquis, celui que tu as sous les yeux. Tu es une femme insaisissable... (Soupçons – Acte II, scène 2)

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 juillet 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342154702
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0112€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Fictions théâtrales - Volume 3
Marc Fafiotte
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Fictions théâtrales - Volume 3
 
Clap de fin ou serment d’ivrogne
Dans ce volume sont regroupées cinq pièces de théâtre qui devraient clore définitivement ce genre d’écriture. La raison en est simple : l’âge étant là, il me semble que mon imagination me fait de plus en plus défaut.
Alors pourquoi avoir encore tenté d’écrire ? C’est en réaction à des spectacles auxquels j’ai assisté et dont j’estime que les metteurs en scène ont singulièrement détourné les œuvres qu’ils avaient en main. Je ne citerai que trois exemples, deux pris dans des représentations d’œuvres lyriques et un dans le théâtre classique traditionnel. À l’opéra j’ai assisté à une Carmen qui n’était que contresens par rapport au livret avec des décors délirants et une fin particulièrement surprenante. Le bon peuple a crié au génie car le metteur en scène est une personne bien en cour. Pour le deuxième exemple, je pense à Pelléas et Mélisande, où l’héroïne dès le début de l’action fait le tapin dans une forêt au bord d’une route et aguiche les automobilistes. Où est passé le symbolisme de Maeterlinck ? Quant à l’exemple concernant le théâtre, c’est Phèdre de Racine dont on avait l’impression que toute l’action se déroulait au milieu d’objets hétéroclites très laids semblant sortir tout droit d’un vide grenier.
Cela vient vraisemblablement du fait que l’on veut réactualiser les œuvres et les replacer dans un contexte contemporain. En général cela ne marche pas, car si l’on respecte le texte de l’auteur, ce qui est généralement le cas, on arrive à des situations absurdes et des dialogues qui sonnent faux. Heureusement pour l’opéra, il reste la musique et les chants et tant pis si Arbace dans Idoménée déambule avec un accordéon.
Les problèmes soulevés dans les pièces de théâtre sont souvent éternels, comme l’amour, la jalousie, le goût du pouvoir, etc. Il serait plus simple, plus honnête d’écrire une nouvelle pièce en indiquant que l’on a repris le thème central d’une œuvre du passé, et que l’action a été revue et réactualisé. Cela se fait avec assez de bonheur à la télévision. Évidemment si c’est possible pour le théâtre, cela ne l’est pas pour les opéras puisque l’on a simultanément la musique et le livret. Peut-on imaginer un livret moderne collant à la musique de Don Giovanni ? Vaste programme !
 
Toutes ces lignes précédentes pour dire que les trois premières pièces présentées dans ce volume ont été écrites en m’inspirant d’œuvres connus et célèbres mais replacées dans des périodes plus récentes : ce sont en somme des plagiats. La quatrième n’obéit pas à cette volonté et il est inutile de rechercher dans le temps une œuvre d’inspiration similaire ; comme c’est en principe ma dernière production, je me suis fait un certain plaisir en imaginant une situation quelque peu loufoque.
J’ajoute que les pièces trois et quatre ont une forme un peu moins théâtrale que les précédentes. Elles pourraient cependant être jouées.
Et que vient donc faire la cinquième pièce dans tout cela ? Ce n’est que la reprise d’un texte déjà publié mais sous un autre titre qui ne convenait pas du tout. Cette deuxième mouture a bien sûr reçu quelques corrections et ajouts mineurs.
 
Il n’y a plus maintenant qu’à faire des vœux pour que je respecte ma parole et que je ne gaspille plus du papier inutilement, mais comme l’a dit un homme politique célèbre : les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.
M.F. Printemps 2017
Soupçons
 
 
 
Golaud : J’ai tué sans raison ! Est-ce que ce n’est pas à faire pleurer les pierres ! Ils s’étaient embrassés comme de petits enfants, ils étaient frère et sœur. Et moi tout de suite ! Je l’ai fait, malgré moi…
Livret de Pelléas et Mélisande, acte V
Liste des personnages
Léonard Gramond
76 ans, propriétaire et directeur d’une usine de tissage de drap
Géraldine
55 ans, fille de Léonard Gramond et mère de Georges et Henri
Georges Grant
35 ans fils de Géraldine et de son premier mari décédé
Henri Parson
21 ans, fils de Géraldine et de son deuxième mari Michel Parson qui n’apparaît pas dans la pièce
Astrid
19 ans, deuxième épouse de Georges Grant
Paul, 15 ans, fils de Georges Grant et de sa première épouse décédée, n’apparaît pas sur scène.
* * *
Le lieu et l’époque.
L’histoire peut se situer dans le nord de la France, dans les années 1920. Les personnages appartiennent à une famille d’industriels, dans le tissage du drap. Ce sont des personnes qui sont à l’aise et habitent une grande demeure avec parc ou jardin plus ou moins bien entretenu. Ils ont « vécu », c’est-à-dire qu’ils ont affronté des problèmes familiaux, en particulier des décès ; pour eux, une voie moyenne doit permettre de se sortir des embarras. Le second fils est un peu hors normes puisqu’il ne pense pas s’occuper de l’affaire familiale, il veut devenir artiste peintre. Cependant on ne frappe pas d’anathème ceux qui sortent du chemin qui pourrait paraître normal pour tout membre de la famille. À l’exemple du grand-père Léonard Gramond, on ne se réfugie pas dans la prière quand un ennui survient, on tente de le régler en homme responsable de ses actes. Quant à Astrid, elle est sans le vouloir l’élément qui va déséquilibrer cet échafaudage familial qui semblait pourtant bien solide.
L’histoire se déroule en une année : le prologue est en hiver, le premier acte au début du printemps, le deuxième acte en été, le drame en automne. Quant aux conséquences du drame, elles apparaîtront au cours de l’épilogue pendant l’hiver suivant.
* * *
En cas de représentation, on pourrait imaginer un plateau avec le fond de scène et les deux côtés comme des écrans blancs destinés à recevoir des projections.
Au xxi e  siècle on doit se passer de décors lourds et chers. Dans le cas de cette pièce où l’action se déroule dans des lieux multiples et variés, il serait possible de situer l’action sans transformation importante du plateau. Seuls quelques accessoires seraient à déplacer. Il serait simplement nécessaire d’installer trois projecteurs d’images fixes, (fond de scène et les deux côtés) pour réaliser une représentation convenable.
Préambule – L’hiver
Cette scène se déroule dans le bureau de Léonard Gramond. Il discute avec sa fille Géraldine, il n’est pas assis derrière son bureau, il est dans un fauteuil à côté de sa fille. Il tient à la main une lettre.
Gramond
Nous avons enfin des nouvelles de ton fils. Cette lettre que je tiens en main m’a été remise ce matin. C’est Georges qui l’a écrite et qui me l’a envoyée de… Ma chère fille tu ne devineras jamais où se trouve en ce moment ton fils aîné. (Geste de Géraldine pour indiquer qu’effectivement elle ne peut répondre) . Eh bien, il m’écrit de Rome.
Géraldine
De Rome ! Je croyais que tu l’avais envoyé négocier une alliance avec De Groot à Bruges. Je m’inquiétais quelque peu de son absence et de son silence ; tu m’avais dit de ne pas me faire de soucis car les négociations duraient plus longtemps que prévues.
Gramond
Oui, c’est ce que je t’avais dit. Par mes indicateurs, je savais qu’il n’était pas resté très longtemps à Bruges et que les négociations n’avaient pas abouti. Je l’avais envoyé en Belgique car je pensais qu’il succomberait aux charmes de Kate, la fille de De Groot ; j’espérais ainsi faciliter le rapprochement de nos deux entreprises. Le veuvage de Georges n’est pas bon ni pour lui ni pour notre usine.
Géraldine
Je te connaissais bon gestionnaire d’entreprise, cependant j’ignorais tes talents de marieur !
Gramond
En l’occurrence mes talents ont été en dessous de ce que l’on était en droit d’espérer.
Géraldine
Rentré chez lui, il changera peut-être d’avis en ce qui concerne cette jeune fille.
Gramond
Oh non ! Car le meilleur est à venir. Comme je te vois bien assise dans ton fauteuil, je ne crains pas de te voir tomber sur le sol. Je t’annonce que ton fils Georges Grant a épousé au consulat de France, à Florence, une certaine Astrid. Il n’en indique ni le nom ni la nationalité ; il précise qu’elle a dix-neuf ans. Pour l’instant ils sont à Rome, une sorte de voyage de noce.
Géraldine
Une femme de dix-neuf ans. Elle est plus jeune qu’Henri, mon deuxième fils. Comment allons-nous vivre ensemble. À moins qu’il ne veuille pas revenir ici ; qui s’occupera alors de Paul, son enfant ?
Gramond
Je vais te résumer la fin de sa lettre. Il admet que son attitude puisse nous choquer et si nous ne voulons pas qu’il reste ici, il comprendrait notre position. Il ferait alors prendre ses affaires et irait habiter loin de nous ; son fils le rejoindrait plus tard. Toi qui es sa mère, que penses-tu de cela.
Géraldine
Comme mère, j’aimerais que mon fils aîné reste près de moi. La maison est grande et nous pouvons certainement nous organiser pour vivre ensemble. Quant à toi, père, il y a cette d’alliance avec De Groot que Georges n’a pas mené à bien. Tu peux lui en vouloir.
Gramond
Ah, ces vieilles haines que l’on traîne dans les familles, comme je voudrais en être préservé pour toujours. Oui, je suis déçu que ce double projet ait échoué. Pourtant la vie doit continuer ; depuis trop d’années nous vivons avec la mort à nos côtés. Géraldine songe à la succession de décès qui sont survenus après celui de ta mère. Ton premier mari, puis quelques années après, ce fut le tour de l’épouse de Georges. Actuellement ton deuxième époux se remet lentement dans les Alpes Suisses. Aussi un peu de fraîcheur, un peu de jeunesse ne s

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