Le Clairon de l Armistice
138 pages
Français

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Le Clairon de l'Armistice , livre ebook

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Description

Ils descendent des étoiles, crèvent les nuages et atterrissent sur les planches d'un théâtre. Ils revivent un instant mémorable et font une rencontre inespérée avec leurs descendants... 11 novembre 1918, 7 h 30 du matin. L'armistice a été signé. Dans le poste « Alizé », six poilus rêvent de l'annonce du cessez-le-feu. Ils étalent leurs sentiments et parlent de leurs projets. Tout est calme autour d'eux, mais ils sont toujours en guerre et ignorent quand le clairon sonnera. Dans le même temps, dans une ferme provençale, la famille de l'un des poilus déjeune dans la pièce à vivre. Quelques femmes dignes et courageuses y tiennent la plus grande place. Le lien historique avec la trame du texte est très présent. Le parler du poilu apporte de l'humour en opposition au côté dramatique. Le but de la démarche de l'auteur : chasser l'oubli en rendant hommage à une génération sacrifiée au nom des valeurs qu'elle a représentées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 août 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342054439
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Clairon de l'Armistice
Elie Couston
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Le Clairon de l'Armistice
 
 
 
 
 
 
 
J’adresse à la ville de Vedène et aux membres du « Cercle Généalogique de Vedène » (Vaucluse), mes remerciements pour la mise à disposition de la salle de l’association, lieu d’inspiration de la pièce de théâtre « Le clairon de l’armistice », comédie dramatique en trois actes, ainsi que ma gratitude pour leur soutien et leurs encouragements inconditionnels au cours de son écriture.
Le mot de l’auteur
        La pièce qui va suivre est une comédie dramatique en trois actes. Elle a pour but de faire renaître les souffles de vie des poilus, d’entendre leurs cris d’espérance pendant la longue attente du cessez-le-feu du 11 novembre 1918. Voici quelques-uns de ces soldats de l’ancien monde sur les planches d’un théâtre. Ils sont peu nombreux mais porteurs de la grandeur d’un nom glorieux, des poilus ressuscités de parmi les morts, et la famille de l’un d’eux, elle aussi en souffrance et dans l’attente du retour du soldat dans sa ferme de Sainte-Cécile (Vaucluse).
Présentation
Nous sommes le 11 novembre 1918 à 7 h 30 du matin, l’armistice a été signé à Compiègne à 5 h 15. Le cessez-le-feu doit retentir à 11 heures. Dans le poste « Alizé » de l’infanterie française situé à l’arrière de l’offensive de la Meuse-Argonne, six poilus, informés de la fin très proche des hostilités, rêvent de l’annonce du cessez-le-feu. Ils parlent de leurs projets et de leur parcours au cœur de l’enfer. Ils étalent leurs sentiments : tristesse, joie, humour, colère, jalousie, se mêlent et se démêlent au fil du temps qui passe. Les artilleries sont silencieuses et les fusils se sont tus au poste « Alizé » qui fait face à un poste allemand, mais les Français et les Allemands sont toujours en guerre. En tous lieux, y compris dans le poste « Alizé », il suffit d’une étincelle, d’un ordre d’assaut donné par un officier zélé ou d’un fantassin trop nerveux, pour que les canons tonnent à nouveau et que vienne la mitraille. Le 11 novembre 1918, 11 000 hommes ont perdu la vie dans les combats.
 
Dans le même temps dans une ferme de Sainte-Cécile (Vaucluse), la famille de l’un des poilus déjeune dans la pièce à vivre…
Personnages
LOUIS, caporal, cultivateur à Sainte-Cécile (Vaucluse).
JOSEPH, soldat de 1 re classe, artiste au Quartier Latin à Paris.
ADRIEN, lieutenant, instituteur et musicien à Aix-en-Provence.
ERNEST, soldat, viticulteur à Pauillac (Gironde).
CHARLES, loueur et rentier à Lyon, soldat.
AIMÉ, soldat, corroyeur et empailleur de chaises en Arles (Bouches-du-Rhône).
ÉMILE, le vaguemestre, facteur et chemisier à Brioude (Haute-Loire).
VICTORIN, brancardier-infirmier, pêcheur et harenguier à Granville (Basse-Normandie).
PAUL-ANTOINE, brancardier, infirmier et joueur de pelote basque à Bayonne.
LÉOPOLD, soldat blessé rentré au foyer, cultivateur et sourcier, frère de Louis.
LUCIEN, conseiller municipal, patriarche de la ferme, père de Louis .
LE MESSAGER, domicile inconnu, messager et visionnaire .
FRANTZ, officier allemand, comédien et chanteur à Hambourg .
MATHILDE, épouse de Louis, gère la ferme à Sainte-Cécile .
MARIE, 13 ans, fille de Mathilde et de Louis .
CÉLESTINE, 12 ans, fille de Mathilde et de Louis.
LOUISETTE, sœur de Louis, travaille à la ferme et joue du galoubet.
LUCIE, épouse de Lucien et mère de Louis, travaille à la ferme.
FÉLICIE, infirmière-major, soigne les blessés de guerre rentrés au foyer à Sainte-Cécile et dans les villages voisins.
ANGÉLIQUE, sœur de Mathilde, employée dans une épicerie du village.
 
Lieux : région de Sedan et Sainte-Cécile-les-Vignes (Vaucluse).
Acte   I
Scène 1
LOUIS, JOSEPH, ADRIEN, ERNEST, AIMÉ, CHARLES.
 
Cinq poilus somnolent derrière un mur en pierre au milieu duquel se trouvent une porte, un drapeau tricolore dressé et un drapeau blanc couché. Il y a Joseph, Adrien, Ernest, Charles et Aimé. Plus loin, derrière le mur, il y a un puits. Un sixième poilu apparaît dans la salle où il prononce des mots qui sont apparemment adressés aux spectateurs. Il lâche ses premiers souffles de poilu ressuscité. Sa réplique est adaptée au temps de son parcours vers la scène.
 
LOUIS  : Salut ! Où allez-vous me demanderez-vous… Je vous répondrai que je rejoins mon poste de garde ! Je n’ai pas déserté vous savez, j’ai juste marché pour me dégourdir les jambes ! Je me prénomme Louis, je suis caporal, un poilu de la Grande Guerre. J’ai été incorporé le 3 août 1914 et nous sommes le 11 novembre 1918. Hein que ça fait un bail ! J’ai eu deux blessures, j’ai reçu une balle dans une jambe à Verdun et un éclat d’obus m’a troué l’épaule au chemin des Dames. Voilà, vous savez pour mézigue !
 
Louis finit de traverser la foule, il est droit et fier, pas discret du tout et sans gêne. Il est dans un monde qui le voit passer comme une étoile filante, lui le sacrifié, la chair à canon, le courageux indomptable. Il est un géant ! Il rejoint ses camarades. Tous savent que la fin de la Grande Guerre est proche. Ils ont attendu toute la nuit que le clairon sonne l’armistice. En vain. Louis est nerveux, ses camarades dorment. Le jour se lève. Il parle à l’un d’eux.
 
LOUIS  : Hé ! Joseph ! Tu dors ?
 
Aucune réponse ne vient. Alors, Louis fait son discours.
 
LOUIS  : On roupille dans le poste Alizé   ! La vie est belle ici ! On ne porte plus le casque, les coups de flingot sont tellement rares ! Nous avons veillé jusqu’au matin et Ernest a dansé en croyant que le clairon allait sonner le cessez-le-feu. Le clairon n’a pas sonné, nous sommes toujours en guerre !
Hé ! Oh ! Joseph ! Joseph !
 
Joseph sursaute et se tourne vers son ami.
 
JOSEPH  : Louis, arrête de hurler ! Pourquoi fais-tu tant de raffut ? Les Boches sont toujours là ?
 
LOUIS  : Les Boches sont peinards. Ils font comme nous, ils attendent le cessez-le-feu.
 
JOSEPH  : Si ça se trouve ils ont levé le camp !
LOUIS  : Faudra vérifier… Qui est de corvée de jus et de Frichti   ce matin ? Il devrait être à la cuistance à cette heure-ci !
 
JOSEPH  : C’est Aimé le Bleuet.
 
« Aimé ! Affole-toi pour le jus ! »
 
Le nommé Ernest a fini de cuver l’alcool qu’il a bu la veille, il a un reste de folie. Il se redresse le premier comme un ressort et bondit près du feu du bivouac où Aimé fait le café. Ernest boit depuis son incorporation, une façon pour lui d’oublier sa peur. Quand il est ivre il se transforme en comique troupier.
 
AIMÉ  : Ça va Joseph, je vais le faire le jus !
 
Les autres poilus ont entendu causer du café et de la bouffetance, ils réagissent doucement. Il y a du pain de « poilu » de trois jours pour accompagner le café, du vin, de l’eau-de-vie et de l’eau tout court. Joseph insiste auprès d’Aimé qui se démène comme un beau diable, puis chante sur un air moqueur…
 
JOSEPH  : Chauffe l’eau, Aimé ! Tu fais peut-être le dernier jus avant le cessez-le-feu ! C’est un bel honneur qui te revient !
 
Le Bleuet r’monte ses manches,
La rirette, la rirette,
Le Bleuet r’monte ses manches,
Et s’en va faire le café,
Et s’en va faire le café !
Ça y est, le ton est donné, Ernest va nous faire une valse chaloupée !
 
Ernest s’y met aussi, il danse une gigue molle et clame sa joie en se tenant le képi. Il expose son reste de folie et son envie de bouger.
 
ERNEST  : Chouette, le Bleuet fait le jus et Joseph chante. Je veux bien faire une valse pour eux ! Et deux pas, et trois pas… zigzag, zigzag ! Oh là, je crois que j’ai trop bu hier soir ! C’est parce que les Boches prennent la raclée. La grande ruée de Foch vers Sedan c’est du vrai de vrai ! Vive l’armistice !
 
Tous sont réveillés, reprennent Ernest dans une synchro mal réglée…
 
TOUS EN CŒUR (ou en désordre) : Vive l’armistice !
 
AIMÉ  : Quelle mise en scène et quels comédiens ! L’un chante et l’autre fait le guignol. Ils sont débiles ! Ils croient un peu trop à l’armistice.
 
ERNEST  : Oui, ça va être l’armistice blanc-bec ! Je vais fêter ça à l’avance, je vais mettre un océan de gnôle dans mon jus de chaussette, « moitié-moitié » !
 
AIMÉ  : J’espérais que tu n’mettrais pas de gnôle dans ton jus pour une fois ! Loupé !
 
Adrien est le chef de poste ; instituteur dans le civil il a été nommé lieutenant. Il s’est blessé la veille en recevant sur ses jambes une caisse de munitions tombée d’un chariot. Il a du mal à marcher, alors Louis a signalé sa blessure. Deux brancardiers devraient venir le chercher. Adrien veut rester à son poste jusqu’au cessez-le-feu. Il rappelle à ses hommes leur devoir de poilu.
 
ADRIEN  : Ça suffit ! Tout le monde à son poste après le café !
 
Charles, relève Louis à la garde ! Vérifie si les Boches sont toujours là ! Je ne veux pas de coup de feu inutile !
 
Charles est un homme orgueilleux et hypocondriaque. Il a été mobilisé assez tard et a rejoint le régiment il y a quelques mois. Jaloux de Louis et Joseph qui ont été décorés il rêve d’accomplir un acte de bravoure. Il répond à son lieutenant, et murmure…
 
CHARLES  : C’est compris lieutenant, pas de coup de feu !
 
Putain, si j’étais Adrien il y a longtemps que j’aurais donné l’assaut… « Sus aux Boches ! »
 
ADRIEN  : Tu as dit quoi à la fin ? Je n’ai pas bien entendu…
 
CHARLES  : J’ai dit que je devais vérifier la position des Boches sans flinguer !
 
ADRIEN  : Tu as tout compris… Soldat, exécution !
 
CHARLES  : Je ne suis pas sourd lieutenant, j’ai bien entendu…

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