Le Mariage de Figaro
129 pages
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Description

Le Mariage de Figaro
Pierre Augustin Caron de Beaumarchais
Texte intégral. Cet ouvrage a fait l'objet d'un véritable travail en vue d'une édition numérique. Un travail typographique le rend facile et agréable à lire.
La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro est une comédie en cinq actes de Beaumarchais écrite en 1778, dont la première représentation officielle eut lieu le 27 avril 1784 au théâtre de l'Odéon, après plusieurs années de censure. Chef-d’œuvre du théâtre français et international, la pièce est considérée, par sa dénonciation des privilèges archaïques de la noblesse, comme l’un des signes avant-coureurs de la Révolution française.

Beaumarchais y remet en scène les principaux personnages de sa pièce Le Barbier de Séville ou la Précaution inutile (1775) : le barbier, Figaro, le comte Almaviva et Rosine, appelée maintenant la Comtesse. Bartholo, autre personnage essentiel du Barbier, joue un rôle beaucoup plus secondaire. Deux ans après sa première représentation, la pièce a été adaptée en opéra par Mozart et Lorenzo da Ponte sous le titre Le nozze di Figaro (Les Noces de Figaro). Source Wikipédia.
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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 novembre 2012
Nombre de lectures 270
EAN13 9782363074942
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Mariage de Figaro Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais 1784 Personnages Le Comte Almaviva, grand corrégidor d’Andalousie. La Comtesse, sa femme. Figaro, valet de chambre du Comte et concierge du château. Suzanne, première camariste de la Comtesse et fiancée de Figaro. Marceline, femme de charge. Antonio, jardinier du château, oncle de Suzanne et père de Fanchette. Fanchette, fille d’Antonio. Chérubin, premier page du Comte. Bartholo, médecin de Séville. Bazile, maître de clavecin de la Comtesse. Don Gusman Brid’oison, lieutenant du siège. Double-Main, greffier, secrétaire de don Gusman. Un HuissierAudiencier. Gripe-Soleil, jeune patoureau. Une Jeune Bergère. Pédrille, piqueur du Comte. Personnages muets Troupe de valets. Troupe de paysannes. Troupe de paysans. La scène est au château d’Aguas-Frescas, à trois lieues de Séville. Placement des acteurs Pour faciliter les jeux du théâtre, on a eu l’attention d’écrire au commencement de chaque scène le nom des personnages dans l’ordre où le spectateur les voit. S’ils font quelque mouvement grave dans la scène, il est désigné par un nouvel ordre de noms, écrit en marge à l’instant qu’il arrive. Il est important de conserver les bonnes positions théâtrales ; le
relâchement dans la tradition donnée par les premiers acteurs en produit bientôt un total dans le jeu des pièces, qui finit par assimiler les troupes négligentes au plus faibles comédiens de société.
Acte 1
Le théâtre représente une chambre à demi démeublée ; un grand fauteuil de malade est au milieu. Figaro, avec une toise, mesure le plancher. Suzanne attache à sa tête, devant une glace, le petit bouquet de fleurs d’orange, appelé chapeau de la mariée.
Figaro, Suzanne.
Figaro
Dix-neuf pieds sur vingt-six.
Suzanne
Scène 1
Tiens, Figaro, voilà mon petit chapeau : le trouves-tu mieux ainsi ?
Figarolui prend les mains.
Sans comparaison, ma charmante. Oh ! que ce joli bouquet virginal, élevé sur la tête d’une belle fille, est doux, le matin des noces, à l’œil amoureux d’un époux ! …
Suzannese retire.
Que mesures-tu donc là, mon fils ?
Figaro
Je regarde, ma petite Suzanne, si ce beau lit que Monseigneur nous donne aura bonne grâce ici.
Suzanne
Dans cette chambre ?
Figaro
Il nous la cède.
Suzanne
Et moi, je n’en veux point.
Figaro
Pourquoi ?
Suzanne
Je n’en veux point.
Figaro
Mais encore ?
Suzanne
Elle me déplaît.
Figaro
On dit une raison.
Suzanne
Si je n’en veux pas dire ?
Figaro
Oh ! quand elles sont sûres de nous !
Suzanne
Prouver que j’ai raison serait accorder que je puis avoir tort. Es-tu mon serviteur ; ou non ?
Figaro
Tu prends de l’humeur contre la chambre du château la plus commode, et qui tient le milieu des deux appartements. La nuit, si madame est incommodée, elle sonnera de son côté ; zeste, en deux pas tu es chez elle. Monseigneur veut-il quelque chose : il n’a qu’à tinter du sien ; crac, en trois sauts me voilà rendu.
Suzanne
Fort bien ! Mais quand il aura tinté le matin, pour te donner quelque bonne et longue commission, zeste, en deux pas, il est à ma porte, et crac, en trois sauts…
Figaro
Qu’entendez-vous par ces paroles ?
Suzanne
Il faudrait m’écouter tranquillement.
Figaro
Eh, qu’est-ce qu’il y a ? bon Dieu !
Suzanne
Il y a, mon ami, que, las de courtiser les beautés des environs, monsieur le comte Almaviva veut rentrer au château, mais non pas chez sa femme ; c’est sur la tienne, entends-tu, qu’il a jeté ses vues, auxquelles il espère que ce logement ne nuira pas. Et c’est ce que le loyal Bazile, honnête agent de ses plaisirs, et mon noble maître à chanter, me répète chaque jour, en me donnant leçon.
Figaro
Bazile ! ô mon mignon, si jamais volée de bois vert, appliquée sur une échine, a dûment redressé, la moelle épinière à quelqu’un…
Suzanne
Tu croyais, bon garçon, que cette dot qu’on me donne était pour les beaux yeux de ton mérite ?
Figaro
J’avais assez fait pour l’espérer.
Suzanne
Que les gens d’esprit sont bêtes !
Figaro
On le dit.
Suzanne
Mais c’est qu’on ne veut pas le croire.
Figaro
On a tort.
Suzanne
Apprends qu’il la destine à obtenir de moi secrètement, certain quart d’heure, seul à seule, qu’un ancien droit du seigneur… Tu sais s’il était triste !
Figaro
Je le sais tellement, que si monsieur le Comte, en se mariant, n’eût pas aboli ce droit honteux, jamais je ne t’eusse épousée dans ses domaines.
Suzanne
Eh bien, s’il l’a détruit, il s’en repent ; et c’est de ta fiancée qu’il veut le racheter en secret aujourd’hui.
Figaro,se frottant la tête.
Ma tête s’amollit de surprise, et mon front fertilisé…
Suzanne
Ne le frotte donc pas !
Figaro
Quel danger ?
Suzanne,riant.
S’il y venait un petit bouton, des gens superstitieux…
Figaro
Tu ris, friponne ! Ah ! s’il y avait moyen d’attraper ce grand trompeur, de le faire donner dans un bon piège, et d’empocher son or !
Suzanne
De l’intrigue et de l’argent, te voilà dans ta sphère.
Figaro
Ce n’est pas la honte qui me retient.
Suzanne
La crainte ?
Figaro
Ce n’est rien d’entreprendre une chose dangereuse, mais d’échapper au péril en la menant à bien : car d’entrer chez quelqu’un la nuit, de lui souffler sa femme, et d’y recevoir cent coups de fouet pour la peine, il n’est rien plus aisé ; mille sots coquins l’ont fait. Mais…
On sonne de l’intérieur.
Suzanne
Voilà madame éveillée ; elle m’a bien recommandé d’être la première à lui parler le matin de mes noces.
Figaro
Y a-t-il encore quelque chose là-dessous ?
Suzanne
Le berger dit que cela porte bonheur aux épouses délaissées. Adieu, mon petit Fi, Fi, Figaro ; rêve à notre affaire.
Figaro
Pour m’ouvrir l’esprit, donne un petit baiser.
Suzanne
À mon amant aujourd’hui ? Je t’en souhaite ! Et qu’en dirait demain mon mari ?
Figaro l’embrasse.
Suzanne
Hé bien ! hé bien !
Figaro
C’est que tu n’as pas d’idée de mon amour.
Suzanne,se défripant.
Quand cesserez-vous, importun, de m’en parler du matin au soir ?
Figaro,mystérieusement.
Quand je pourrai te le prouver du soir jusqu’au matin.
On sonne une seconde fois.
Suzanne,de loin, les doigts unis sur sa bouche.
Voilà votre baiser, monsieur ; je n’ai plus rien à vous.
Figaro court après elle.
Oh ! mais ce n’est pas ainsi que vous l’avez reçu.
Figaro,seul.
Scène 2
La charmante fille ! toujours riante, verdissante, pleine de gaieté, d’esprit, d’amour et de délices ! mais sage !
Il marche vivement en se frottant les mains.
Ah ! Monseigneur ! mon cher Monseigneur ! vous voulez m’en donner… à garder ? Je cherchais aussi pourquoi m’ayant nommé concierge, il m’emmène à son ambassade, et m’établit courrier de dépêches. J’entends, monsieur le Comte ; trois promotions à la fois : vous, compagnon ministre ; moi, casse-cou politique, et Suzon, dame du lieu, l’ambassadrice de poche, et puis ; fouette courrier ! Pendant que je galoperais d’un côté, vous feriez faire de l’autre à ma belle un joli chemin ! Me crottant, m’échinant pour la gloire de votre famille ; vous,
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