Les derniers jours de Bolibana - Bolibana-la-course-est-finie
106 pages
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Les derniers jours de Bolibana - Bolibana-la-course-est-finie , livre ebook

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Description

Bolibana veut jouer une nouvelle carte : l'unité des rois Noirs contre la France. Mais le temps ne joue plus en faveur de cette unité. Et, le 30 avril 1898, les troupes françaises entrent à Sikasso, la capitale du Kenedugu, après avoir eu raison du "Tata", le mur protecteur de la ville. La bataille fait rage. le lendemain 1er mai, Babemba retranché dans le Mamelon, le palais royal, apprend par un soldat la défaite de Sikasso et la chute certaine du Royaume. Babemba n'a plus qu'une seule issue : mourir en vrai Senufo plutôt que d'assister à l'humiliation de son peuple...
De leur échec, il ressort pour nous la compréhension qu'à l'heure actuelle, l'Unité Africaine - non l'hypocrite unité africaine qui appelle l'autre "Mon Frère" et lui tire dans le dos, mais la réelle Unité qui verra tous les peuples africains lier leur destin et l'assumer ensemble - est plus qu'une nécessité. Dans le Concert des Nations, que représentent les Etats-Virus Africains de quelques milliers d'affamés en face d'autres de cent, deux cents, trois cents millions d'hommes surtout à une époque où, face à la menace économique des Etats-Unis et du Japon qui les prend en sandwich et nous avec eux, les Européens parachèvent l'intégration de leurs peuples? Si nous voulons que demain, oui, demain à l'heure du bilan, l'Afrique, fière de ses enfants d'aujourd'hui puisse occuper une place de choix, le passage obligé est l'UNITE et MAINTENANT.
Car, demain, il sera TROP TARD.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 juin 2009
Nombre de lectures 0
EAN13 2-911673-49-2
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Djibril DIALLO Falémé
Les derniers jours de Bolibana Bolibana-la-course-est-finie
Théâtre
© Editions feu de brousse ISBN: 2-911673-49-2
Bolibana-la-course-est-finie
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Cet ouvrage a été édité grâce au Fonds dAide à lEdition du Ministère de la Culture, du Patrimoine Historique Classé, des Langues Nationales et de la Francophonie.
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A la mémoire de mes parents.
A Toi mon père Mamadou DIALLO Qui m'as enseigné L'amour profond de l'Afrique-Mère.
A Toi Sama Yaye Adja Oumou SOW et Que vive à jamais ton souvenir En ton fils.
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Du même auteur:
- Soleils bâtards, récit paysan, inLa nouvelle sénégalaise, textes et contextede James GAASCH, Saint-Louis, Xamal, 2000. - Mon âme à lenvers, recueil de textes poétiques, Saint-Louis, Xamal, 2000. - Les fous démocrates,pièce de théâtre, Saint-Louis, Xamal, 2001.
A paraître: Indépen-danses, roman, Dakar, NEAS, 2009.
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Avant-propos
Ceci est une uvre sinspirant de lHistoire de lAfrique occidentale à la fin du XIXè siècle.
Dans les années 1880-1898, trois grands Etats se côtoyaient dans cette partie de lAfrique appelée le Soudan nigérien : le royaume Musulman de Segu fondé par El Hadj Oumar Tal, le royaume Senufo du Kenedugu avec Tieba Traoré et lempire Malinké du Wasulu dirigé par lAlmamy Samory Ture.
Quand la pièce commence, nous sommes en 1892.
Amadu Seku de Segu (fils dEl Hadj Oumar Tal et roi de Segu), devant les conquêtes coloniales des Français, envoie Maodo, un messager, auprès de Tieba pour lui de-mander de mettre fin à la guerre fratricide qui loppose à Samory Ture pour quà trois, ils mettent sur pied une puis-sante armée nationale intégrée forte de 300 000 soldats capable de vaincre les Blancs et de redonner à leurs pays lindépendance menacée (I,1). Cette requête, examinée en Conseil de guerre du Kenedugu, crée une opposition entre le roi Tieba et son cadet et successeur Babemba. Si le roi nentend pas accepter cette demande parce quil reproche à lAlmamy davoir pendant seize mois assiégé Sikasso sa Capitale, Babemba son frère pense sincèrement quil est temps de réorienter la diplomatie du Kenedugu vers la solidarité avec les autres rois noirs contre les Français. Une polémique sengage entre le roi et son frère. Au même moment, un émissaire apporte une nouvelle très alarmante, la rébellion des Bobos de Kong contre Sikasso. Lurgence de cet état de fait met fin à la discussion entre le roi et son frère et lunanimité se crée autour du
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châtiment à infliger aux Bobos et cela dès le lendemain (I,2). En route pour Kong, des chefs de larmée prennent posi-tion. Cest loccasion dune vive altercation entre Bangaly le pro-Français et Tiecuru linconditionnel de la thèse de Babemba (I,3). A cette guerre contre les Bobos, Tieba est mortellement blessé. Mais avant de mourir, il comprend la duplicité de la France qui avait armé les Bobos contre lui, leur ami dans la région. En mourant, il se range à la thèse de son cadet Babemba auquel il transmet le pouvoir de leurs pères (I,4). Une fois installé, Babemba rectifie la ligne diplomatique du Kenedugu. Ainsi, se rapprochant des aut-res rois noirs, il reçoit en visite Keme Birama, jeune frère et chef détat major militaire de lAlmamy Samory Ture. Le malentendu entre les deux Etats est dissipé, Babemba sengage à rompre avec la diplomatie hypocrite de la France pour participer à la formation de larmée nationale intégrée forte de 300 000 soldats (I,5). Alors en présence même de Keme Birama encore à Sikasso, Babemba convoque et humilie Charlot, le représentant français auquel il demande de quitter Sikasso et dannoncer à ses chefs la rupture des relations entre le Kenedugu et la France (I,6).
Babemba veut jouer une nouvelle carte : lunité des rois Noirs contre la France. Mais le temps ne joue plus en faveur de cette unité. Et, le 30 avril 1898, les troupes fran-çaises entrent à Sikasso, la capitale du Kenedugu, après avoir eu raison du  Tata , le mur protecteur de la ville. La bataille fait rage. Le lendemain 1er mai, Babemba retran-ché dans le Mamelon, le palais royal, apprend par un sol-dat la défaite de Sikasso et la chute certaine du Royaume (II,1). Babemba na plus quune seule issue : mourir en vrai Senufo plutôt que dassister à lhumiliation de son peuple. Il convoque ses neveux les princes Nfo et Madu (fils de son
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frère Tieba) auxquels il demande de quitter Sikasso, de rejoindre leur père Samory pour continuer le combat que lui Babemba na pu gagner (II,2). Restés seuls, Babemba explique à son homme de confiance Tiecuru les raisons de son choix : un choix fragile peut-être mais plein de signifi-cation pour la postérité. Entendant les coups de canon des Français qui avancent sur son palais, Babemba se sui-cide. Tiecuru à son tour se donne la mort (II,3). Quand lof-ficier Blanc chargé darrêter Babemba le trouve baignant dans son sang encore chaud, dans son cur, lhumain prend la place de la bête assoiffée de sang pour une cause injuste : la domination de lhomme sur lhomme. Par delà la race, il rend hommage à Babemba qui a battu « tous les records de la dignité humaine ». Lofficier très déçu ordonne la poursuite de lacte odieux de la politique colo-niale : limplantation du drapeau Français sur le palais de Babemba (II,4). A quelques kilomètres de là, les princes Nfo et Madu, en route pour lexil, jettent un dernier regard sur le Mamelon, palais symbole de la grandeur de leur pays quils sont contraints de quitter. A leur grande surpri-se, ils voient le drapeau Français flotter au sommet du Mamelon. Ils comprennent : cest la fin du royaume Senufo du Kenedugu. Au même moment arrive un tond-jon qui leur annonce la mort de Babemba. Ils pleurent et continuent leur route vers le pays de lAlmamy Samory Ture (II,5). A Guelemu, ils sont reçus par la Souverain Malinké qui apprend avec douleur la disparition de Babemba. LAlmamy leur promet protection (II,6). Au même moment arrive Hamady qui annonce la chute de Segu et le départ de Seku Amadu en exil vers Sokoto (au Nigeria) auprès de son ami Ousmane Dan Fodio, comme quelques années plus tôt, lui-même avait reçu à Segu son frère Aliboury Ndiaye du Sénégal détrôné par les Blancs.
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Cest loccasion pour lAlmamy Samory Ture de se sentir plus que jamais seul soutien de tous ces Etats : Segu, le Kenedugu et le Wasulu réunis, auxquels il promet la vic-toire (II,7). Le 29 septembre 1898, par surprise, des sol-dats blancs entrent dans le camp de Guelemu et arrêtent lAlmamy Samory Ture et son conseiller et ami personnel Morifindjan Diabate (II,8). Les deux hommes sont dépor-tés au Gabon dans lîle de lOgoué où ils retrouvent Serigne Touba - Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur de la confrérie Mouride au Sénégal - lui aussi emprisonné depuis 1895.
Au Gabon donc se retrouvent en déportation trois chefs prestigieux Ouest-africains de la fin du XIXè siècle. Leur gardien, lofficier blanc, est heureux davoir mis hors détat de nuire ces chefs Noirs et leur incarcération lui paraît sans danger dautant plus quils ne peuvent com-muniquer (III,1). Cest une erreur car, lorsque lAlmamy et le Serigne se retrouvent, la conversation a lieu en arabe. Lespoir du prisonnier Malinké repose sur leur libération prochaine par son jeune frère Keme Birama qui ne tarde-rait pas à intervenir (III,2). Restés seuls après le départ de Serigne Touba, lAlmamy confie à Morifindjan avoir lu dans le regard du Marabout sénégalais un grand destin que rien ne pourra arrêter. Il compte donc lui confier la mission de continuer leur combat une fois de retour dans leur pays, à lOuest (III,3). Cest ainsi quà la prochaine entrevue, il formule des prières de longévité à lendroit de Serigne Touba quil charge dêtre le rassembleur des peu-ples ouest africains en même temps quil fonde lespoir que leur défaite de ce jour serve de leçon aux Africains à venir qui doivent considérer lunification de lAfrique comme primordiale (III,4).
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Voilà la trame de cette tragédie. Je ny ai pas fait une thèse dhistoire. Jai simplement pris des éléments de cette histoire pour faire mon travail de dramaturge avec une seule idée en tête : participer au combat unificateur des peuples africains. Serais-je historien, ma fierté serait décrire cette uvre avec les mêmes phrases, les mêmes ponctuations. Car un dramaturge qui sinspire de lhistoi-re nest plus un historien. A la différence de celui-ci qui est tenu de rapporter les faits tels quils se sont passés, celui-là les présente tels quil aurait voulu quils se fussent pas-sés du fait du message quil entend laisser à la postérité. Pour ma part, je crois que si la division des chefs Noirs au XIXè siècle a été une véritable tragédie, celle des peuples africains daujourdhui nest quune comédie savamment entretenue par les politiciens africains.
Je fonde lespoir que ce livre participera à une plus gran-de prise de conscience de lIntellectuel Africain, lequel doit comprendre quil a tous les droits excepté un Seul : celui de donner aux autres le droit de penser pour lAfrique.
LAuteur Tambacounda, le 15.11.2001
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La grandeur dune famille se reconnaît dans la capacité des frères à taire leurs vieilles querelles pour ensemble résoudre le grand problème auquel elle se trouve confrontée.
LAuteur
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