Pièces fragiles
124 pages
Français

Pièces fragiles , livre ebook

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124 pages
Français

Description

Ces textes, de tonalités différentes, relèvent de catégories sans rapport entre elles. Ils ont enc ommun leur fragilité.b Fragiles, ces pièces le sont par les personnages qui vacillent, qui tanguent et par le tremblement d'une écriture mise délibérément en danger.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2012
Nombre de lectures 20
EAN13 9782296498679
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pièces fragiles

Collection « Théâtres »

Déjà parus

Jean-Marie APOSTOLIDÈS,Trois solitudes, 2012.
Bernard Allombert, Jeanne et Jean,2012.
Farid PAYA,Rostam et Sohrâb, 2012.
Martine THINIÈRES,Le Grand Large, 2012.
Nassuf DJAILANI,Se résoudre à filer vers le Sud,2012.
Valentin POTIER,Pyongyang, 2012.
Jean-Marc BAILLEUX,Hôtel de l’Europe, 2012.
KWON Ho-ung,Le Parachute, 2011.
PARK In-bae,Le Combat des journalistes du DongA, 2011.
Christophe ROHMER,Moi, Alexandre, 2011.
Georges BONNAUD,Electr & Prot. Roméo et Juliette du
Cosmos. Vie et transposition théâtrale d’un électron et d’un
proton. Aventures et avatars du premier atome d’hydrogène
léger, 2011.
François JOXE,Quoi quoi ?suivi deQuoique, 2011.
Golchehr DAMGHANI,Petit-déjeuner au chevet de la mort,
2011.
Françoise DELMAS,Rue de la Passerelle, 2011.
VAROUJAN,Moins par moinssuivi dePetrus ou les
cheminées d’Alfortville, 2011.
Bernard MARTIN-FARGIER,Le voleur transfiguré,2011.
Sylvie BOURGOUIN,Hafsa, 2011.
Aurélie VAUTHRIN-LEDENT,Cerise à l’eau-de-vie, 2011.
Mélanie RODRIGUES,News trottoir, 2011
Peter MULLER et Angélique PIRO,L’étrange mécanisme de la
pensée. Livret conférence-spectacle, 2011.
Dominique SABOURDIN-PERRIN,Les confesseurs de Dieu,
2011.
Christophe PETIT,Vichy aux Antilles, 2011.
Philippe CORVAL,Antigone ou le courage de la liberté, 2011.
Philippe REGNICOLI et Frédéric REY,Al, 2011.
Vincent ECREPONT,Les interrompus, 2011.
Francy BRETHENOUX-SÉGUIN,Assez, 2011.
Bernard PROUST,Habeas corpus, 2011.
Suzanne FOEZON, Sainte-Suzanne, pavillon 32, 2011.

Henri Michel BOCCARA

PIÈCES FRAGILES
Toutes ailes déployées
Quatre monologues
La petite fugue
Points sur les i

L’Harmattan

Du même auteur :

Affaires vous concernant, PJO, 1975.
Itinerrances, roman, EDDIF, 1994.
L'ombre et autres balivernes,L'Harmattan,1995.
Traversées, L'Harmattan,1996.
Pièces claires, L'Harmattan,1997.
Pièces Fauves, L'Harmattan,1998.
La corde d'Annamer, Nouvelles, Traces du Présent,1999.
La pluie sur Aveiro, Nouvelles, L'Harmattan,2001.
Le plumier, roman, Tarik Editions,2004.
Tunis-Goulette-Marsa, Al Manar,2006.
Migrations, le rapport Alpha, Senso Unico,2008.
3 Pièces closes, L'Harmattan,2009.
Au commencement,Al Manar,2009.
Pièces rapportées, L'Harmattan,2010.
Pièces à Conviction, L'Harmattan,2012.

Site web:http://theatreboc.com

Article : Henri Michel Boccara sur WIKIPEDIA

© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-99145-3
EAN : 9782296991453

Ces textes, de tonalités différentes, relèvent de catégories
sans rapport entre elles. Ils ont en commun leur fragilité.

Fragiles, ces pièces le sont par les personnages qui
vacillent et qui tanguent, par le tremblement d’une
écriture mise délibérément en danger.

Toutes ailes déployées. Dans l’enceinte d’un hôpital,
l’attente du verdict, et tout en sensualité frémissante, un
flirt avec la mort.
Les quatre monologues.On y grince, le corps vous lâche.
Ces comédies à une voix s’inscrivent dans un cynisme
glacial mais le rire n’en est que plus robuste.
La petite fugue, très douce. À tout moment le pire
pourrait surgir mais il ne survient pas.
Points sur les iest une charge, tranchée au scalpel, de
notre société actuelle. Théâtre de rue, pour préaux ou
tréteaux, plus que pour une scène à l’italienne.

Pour Hanna,
qui n’a peur de rien

Toutes ailes déployées

Toutes ailes déployées

Le décor représente le fond d'un puits.
Non, ce n'est pas tout à fait le fond d'un puits, mais il y a
de ça, à cause de l'écho que font les voix sur les murs
lisses de cette salle d'attente de l'hôpital Saint-Louis.
Saint-Louis n'était pas vraiment un Saint et le décor n'est
pas non plus une salle d'attente.Disons plutôt que c'est
une petite cour entourée de hautes murailles humides et
sombres comme il s'en trouve auprès des consultations de
nos vétustes hôpitaux.
Il y a certainement un banc, peut-être deux. Ils sont bien
évidemment raides et peints en vert urbain. Il y a de
grands arbres dans de solides assiettes de béton. Ils
pleurent de grandes feuilles mortes. Il y a aussi des haies,
de buis ou de romarin, bien sèches et poussiéreuses.
De temps à autre, passent des chariots, des chats et les
manteaux bleus des internes.Acinq ou six reprises
venant de par-delà cet espace, on entendra, transmis par
un interphone, l'appel des consultants.

Angélique - tailleur beige mais boucles teintes et bas
dorés - est assise à l'extrémité d'un banc.

Un homme entre et s'immobilise; appelons-le Nestor. Il
est habillé à l'ancienne, avec élégance, mais ses vêtements
sont sales et chiffonnés. Il est visiblement mal à l’aise.

NestorC'est ici ?
AngéliqueFoui...
NestorIls m'ont demandé de venir. Ils m'ont convoqué...
AngéliqueAlors, asseyez-vous.
(Un temps. Puis, comme à mi-voix : pour eux-mêmes)
NestorMademoiselleAlbertine a disparu.

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AngéliqueTouchez pas à mes petites, hein !
NestorOn entre, on sort... Albertine disparaît !
AngéliqueMes petites bêtes... n'y touchez pas.J'ai mis si
longtempsàles prendre…En quelle loque elles me
loquent !Quelle chasse !Et ilaurait bien fallu piègeà
ours ou chien d'arrêt pour les débusquer toutes !
NestorAlbertine, elle faisait le coin...Rue desPrêcheurs
quelquefois...Rue duCygneaussi.Ils l'ont emmenée.
Malade, disent-ils.(À Angélique)Vous êtes sûre que je ne
vous dérange pas ?
AngéliqueMais non.
NestorVraiment pas ?Mes élucubrations, mes solitudes,
mes peurs, grandes et petites, et de gros paquets de chair
de femme... tout celavasuivre sans doute.
AngéliqueLàoù il yade lagêne…Monsieur ?
NestorNestor.
AngéliqueLàoù il yade lagêne,MonsieurNestor, on
met de cette porcelaine blanche, ce qui fait qu’ici rien ne
s'incruste, tout glisse.Pouvez-yaller.
NestorAlors, deVilma, je parlerai.
Angélique(à nouveau pour elle-même)On vales
extraire.Il faut que mes petites soient épargnées...Qu'on
puisse les éduquer, les redresser.On les sortirade leur
flacon, en douce…
NestorEt l'on s'exalte !
AngéliqueQue majoie demeure !
NestorAlbertine est partie,Vilmaest
restée.Viendra-telle me rejoindre, ici, sous les draps blancs, entre mes
genoux d'os blancs, sous ces draps rugueux?Elleaussi,
dans ce puits et sous ce front, dans les cavités de ces
yeux-là,avant qu'il n'en suinte de ces liqueurs
mauvaises…
(Un temps.Il longe maintenant les murs sur lesquels sa
voix se répercute. Il fuit dans un délire ouaté.Des
accentuations musicales peuvent ponctuer sa divagation.)

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