Souviens-toi comme je regrette…
43 pages
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Description

Un homme, une femme, une chambre. Après des années de silence et de non-dits, Paul et Carla se parlent enfin. Ils s’avouent le manque et l’absence, les mensonges et les ressentis, esquissent en filigrane, en évoquant l’autre, leur propre portrait. Mais pourquoi aujourd’hui renouer avec le dialogue? Pourquoi après tout ce temps, alors que leur mariage n’est plus qu’un champ de ruines? Et s’il existait à cet échange une raison que le lecteur ignore... En choisissant d’explorer les relations de couple, les non-dits et la souffrance qu’ils engendrent, Ségolène Chinosi n’a certes pas choisi le sujet le plus évident à traiter mais s’en tire avec brio, construisant un huis clos sous tension où le trop-plein des vérités longtemps contenues se déversera, et entraînera ses protagonistes vers un dénouement inattendu. Une pièce de théâtre à lire comme un roman... policier!

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 novembre 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748370751
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Souviens-toi comme je regrette…
Ségolène Chinosi
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Souviens-toi comme je regrette…
 
 
 
Un grand merci
 
 
 
À ma famille.
 
À Carla Chinosi, pour sa présence et ses conseils, pour qui le texte n’a pas été écrit.
 
À Christelle Herviou, Christine Kolditz et Cédric Torriani pour leurs conseils.
 
À la Société des Écrivains qui m’a fait confiance.
 
 
 
Personnages
 
 
 
Paul : mari de Carla.
Carla : femme de Paul
La femme : mère de Paul
 
Un couple, Paul et Carla. Ils vont se parler pour la première fois.
Pour la première fois, ils vont oser s’écouter.
Ils se dévoileront leurs sentiments face à face, malgré les disputes, les mensonges, les amertumes, les adultères de chacun.
 
Tout est entre eux, Carla fera en sorte de faire ressurgir le passé à travers des instants vécus à deux, où le plaisir et la joie d’être ensemble sont encore présents.
Elle écoutera la vérité même si ça fait mal. Carla parlera comme si c’était la dernière fois à son mari, avec une sincérité qui effraie.
Paul qui n’a su parler à sa femme qu’à travers des mensonges, lui dira ces vérités qui sont si dures à dire. Un excès de vérités dans ce mariage brisé. Un huis clos où les mots et les pensées sincères se percutent, où l’absence et le manque de l’autre sont si présents.
 
Chacun trouvera l’autre dans ses propres vérités.
Au fur et à mesure du temps, les ruines de ce mariage, impossible à reconstruire correctement viennent les frapper.
Pourquoi parler maintenant de cette souffrance ?
N’est-il pas déjà trop tard pour tout se dire ?

Cette vérité qui est si recherchée, sera présente tout le long. Ils seront ensemble dans cette sincérité qui nous apprendra tout autre chose, les raisons de cette discussion improbable.
Mais pourtant si vraie…
Si cette discussion n’était qu’un rêve de l’un ou de l’autre…
 
 
 
Scène 1 : la première fois
 
 
 
L’action se déroule dans la chambre. Il y a le lit et un fauteuil.
Paul est au lit, il dort. Carla entre, elle est habillée d’une nuisette longue ou d’une robe. Il peut être projeté, écrit ou autre. C’est une pensée. (Présent.)
Carla : Regarde-nous, Paul. Je vais regarder ce « Nous » qui me fait si mal, qui me serre tant le cœur chaque jour.
Pour la première fois, je vais nous regarder pour ce que nous sommes réellement.
J’aurais voulu être plus forte pour combattre ce qui nous a séparés.
J’aurais voulu être quelqu’un d’autre les jours où ton regard dégoulinait de haine à mon égard. J’aurais voulu être celle que tu voulais.
J’ai nourri cette haine, je le sais bien, mais c’était bien malgré moi.
La vie n’a été qu’un excès de peur, de haine, d’envie.
Mais aussi d’amour et de joie que j’ai rencontrés si rarement que ce peu de souvenirs je le garde pour moi.
Le peu de fois où j’ai cru le ressentir, c’était avec toi, et j’ai tout oublié si vite, par peur toujours. Et toi, tu t’es éloigné peu à peu.
Je ne pouvais pas le croire, alors, j’ai voulu tuer mon manque à petit feu.
J’étais si faible que j’ai trouvé une chose pour me faire oublier la situation. Pour oublier que tu me manquais.
La drogue.
Mon plus grand malheur…
On s’est entretués davantage avec elle, mais, j’oubliais le gâchis.
Toutes ces choses que je ne voulais pas te faire vivre, et pourtant…
Ce qui me rassure c’est que tu m’as aimée malgré tout ce que j’ai pu te faire vivre.
Tous ces mots qu’on ne s’est jamais dits, il va falloir se les dire maintenant. Je suis prête à tout entendre.
Pour la première fois, Paul, parlons-nous, et surtout pardonnons-nous. Nos différences…
À partir de là, le texte est dit.
Carla : Paul.
Elle lui passe la main dans les cheveux, il se réveille doucement.
Paul : Mmmhh… Quelle heure est-il ?
Carla : Tôt. Je voudrais qu’on parle.
Paul : À cette heure ? Laisse-moi encore dormir un peu, tu veux ?
Carla : Tu te souviens de notre première nuit ensemble ?
Il émerge doucement.
Paul : Oui, pourquoi tu me poses cette question ? C’est un test ?
Carla : Tu t’en souviens ?
Paul : Oui, pourquoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?
Carla : Raconte-la moi.
Paul : Quoi ?
Carla : Je veux que tu me la racontes avec tes sensations. Je n’ai jamais su si j’avais été à la hauteur cette nuit-là.
Il se redresse.
Paul : Tu sais que c’est les hommes qui posent ce genre de questions d’habitude, Carla ? On veut toujours être rassurés sur nos performances.
Carla : S’il te plaît, Paul. Dis-moi comment était notre première fois.
Paul : Pourquoi tu veux savoir comment c’était ? Qu’est-ce que tu as ce matin ? D’habitude, tu me parles à peine.
Carla : Je ne sais pas… peut-être que je veux me rassurer.
Paul : Te rassurer ?
Carla : Comment dire ? Me rassurer… d’être vivante.
Paul : Vivante ? Mais qu’est-ce…
Carla : Raconte-moi ! Dis-moi ce que tu ressentais.
Paul : Très bien, si ça peut te faire plaisir. Tu veux tout savoir ?
Carla : Oui, jusqu’à tes pensées.
Paul : C’était… bien.
Carla : Paul !
Paul : Tu ne peux pas me demander de te dire ça au saut du lit !
Carla : Tu voulais faire l’amour ?
Paul : Oui, quelle question !
Carla : Mais après pourquoi être resté, Paul ? Il y avait mieux que moi.
Paul : Je ne sais pas. Je ne peux pas te dire… Pourtant, j’avais connu d’autres femmes avant. Mais toi, tu m’as bouleversé. Tu as bouleversé l’ordre des choses, la vie entière. Ma vie.
Carla : Une nuit n’est pas une promesse, tu sais.
Paul : Tu étais si différente Carla. Tu n’avais pas peur des gens, de ce qu’ils étaient, de ce qu’ils pouvaient te faire. Tu as vu mes failles aussi, tu voyais toutes mes faiblesses. Je n’avais aucun endroit où me cacher en face de toi.
Carla : Tu me les as montrées, je n’ai rien deviné.
Paul : J’étais si bien, et en même temps, j’avais si peur.
Carla : Peur ? Mais peur de quoi ? Tu avais peur de moi ?
Paul : J’avais peur que tu ne veuilles pas autant de moi, que tu ne me gardes pas. J’avais peur de trop t’aimer. J’ai eu peur de n’être pas à la hauteur, de ne pas savoir comment te garder. J’ai eu peur de toi également.
Carla : C’est avec le recul, et tout ce qui s’est passé, que tu parles de cette manière ?
Paul : Peut-être bien.
Carla : Cette nuit-là, j’ai pleuré. Tu te souviens ?
Paul : Oui.
Carla : J’étais si heureuse, que je pleurais de joie. J’étais heureuse d’être avec toi toute une nuit. Je ne savais pas si j’allais te garder moi-même, mais je voulais savourer chaque instant à tes côtés. Je ne pensais pas au reste. Il n’y avait que cette nuit qui comptait réellement. Il n’y avait rien d’autre… Ah, quand j’y pense…
Temps
Paul : Qu’est-ce qui se passe, Carla ? Pourquoi tu éprouves le besoin de savoir ce que je ressentais à ce moment-là ? Pourquoi parler du passé   ?
Carla : Nous sommes passés à côté de nous, malgré l’amour Paul, on ne peut plus vivre de cette façon, toi surtout. C’est si dur de parler, mais aujourd’hui j’y tiens vraiment. J’espère une chose. Qu’il ne soit pas trop tard, surtout pour toi.
Paul : Pourquoi tu parles ainsi, Carla ? On est deux. Tu es malade ? Parle-moi, qu’est-ce que tu as ?
Carla : Le silence est trop lourd. Soyons francs, Paul. Parlons-nous. Parlons-nous vraiment.
Paul : Tu veux bien me dire ce qu’il y a ? Carla   ?
Temps, elle s’approche de lui, l’embrasse.
Carla : Je t’aime malgré tout ce qui s’est passé, Paul, ne l’oublie pas. Ne l’oublie en aucun cas.
NOIR.
 
 
 
Scène 2 : la trahison
 
 
 
Présent, continuité de la scène précédente. Carla est assise sur le fauteuil, Paul est sur le lit.
Carla : Paul.
Paul : Tais-toi !
Temps
Carla : Tu m’as trahie tant de fois.
Paul : Quoi ?
Carla : Tu m’as très bien entendue.
Paul : Ne change pas de sujet. C’est toi qui dois me répondre.
Il se détourne, elle le regarde.
Carla : Tu ne mens plus assez bien, Paul.
Il la regarde.
Carla : Je sais que tu avais de quoi me fuir certains soirs, mais pourquoi le cacher ? Je l’ai mérité. Je n’ai pas été un exemple, alors pourquoi ? Pourquoi donner l’impression de t’en vouloir ? Tu as fait de ton mieux, ne t’en veux pas. Pourquoi avoir menti tout ce temps ? Ça n’en valait pas la peine. Tu ne peux pas t’en vouloir toute ta vie.
Temps. Il la regarde.
Paul : Je ne voulais pas qu’on se quitte… Tu imagines ce qui aurait été dit ? Et ma famille ? Ma famille t’aime tellement. Nos amis.

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