That will do

Christine Caron

Description

« Je n'ai jamais pensé qu'un jour je serais dans tes bras Vieille, ridée, malade. Je n'éprouvais pas le besoin de te gâter, de te choyer, de m'occuper de toi, de baiser ton front, de te caresser tendrement la joue. On ne s'est pas dit que notre relation serait inconditionnelle et indestructible, Nous n'avions pas décrété de rester ensemble, Ensemble pour toujours Jusqu'à la fin, C'était une histoire Sans promesse, Sans serment, Sans avenir. » Deux anciens amants, qui pour la première fois se sont rencontrés sur les marches d'un grand théâtre, se retrouvent un soir par hasard devant la porte du restaurant à la mode qui s'est ouvert juste à côté. Les retrouvailles oscillent alors entre une évocation de ce qui aurait pu être et le constat d'un passé irrémédiablement révolu.

Sujets

• Retrouvailles
• Amour
• Théâtre
• Littérature

Informations

• Publié par: Connaissances & Savoirs
• Date de parution: 09 octobre 2019
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782753906211
• Langue: Français

Extrait

That will do
Christine Caron
Connaissances & Savoirs

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Connaissances & Savoirs
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That will do
 
Préface
La collection Le Comique moderne et contemporain, aux éditions Connaissances et Savoirs , comportant deux volets, le livre de Christine Caron, That will do , s’inscrit dans le second, illustrant la théorie du genre.
 
That will do , Ça le fera, raconte le dialogue imaginaire entre un homme et une femme, deux anciens amants, qui se retrouvent par hasard à la porte d’un restaurant à la mode venant de s’ouvrir, au moment des retrouvailles de ces deux personnages.
 
Jadis, ils vécurent une passion. Le coup de foudre de l’héroïne se cristallisa sur ce qui était, alors, les marches d’un grand théâtre.
 
Au fil du texte, on comprend que, non, it didn’t work out , Ça ne le fera pas, ces retrouvailles feront un flop . Héraclite l’Ancien nous avait prévenus : on ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve. Certaines amours ont l’éphémère pour emblème. Fi de la nostalgie !
 
That will do m’évoque les complaintes de Jean-Luc Lagarce, hantées, elles aussi, par la déréliction d’un passé irrémédiablement clos.
 
Laissons-nous surprendre par l’écriture poétique, singulièrement émouvante de Christine Caron. Le choix de la non-ponctuation laisse le souffle de cette idylle improbable, éponyme de chaque passion, nous envahir.
 
Une très belle œuvre, à lire, à écouter, à psalmodier, à jouer.
 
 
Cauterets, le 4 octobre 2019,
 
Michèle Reich
 
THAT WILL DO
Well, it didn’t work out
 
 
— Et tu te souviens de notre rencontre ?
 
— Oui, bien sûr, je me souviens, quelle drôle de question,
comment oublier
je crois que c’était en 2010
à la fin du mois de septembre, je venais de divorcer, une amie m’avait dit de me mettre sur un site, c’était le plus connu à l’époque
c’était une nuit
on avait bien bu
on avait bien ri, elle a pris une photo
je souriais, j’avais un gros collier qui scintillait
quand je regarde cette photo, je me dis que ce n’est pas moi
c’est une photo qui en fait ne me ressemblait pas
cette amie habitait juste au-dessus de chez moi
j’ai oublié mes chaussures
je suis redescendue pieds nus sur le marbre froid de l’escalier
je n’ai pas fait de bruit dans l’appartement que je louais en dessous avec mes deux enfants et je me suis inscrite
j’ai vu les visages de centaines d’hommes, j’ai retiré ma photo
j’ai écrit un petit mot pour me présenter
je préférais être choisie d’une certaine façon
j’ai décidé de n’écrire à aucun homme, seulement de répondre à ceux qui viendraient vers moi
 
— Et j’ai fait partie de ceux-là
j’écrivais surtout aux femmes qui n’avaient pas mis de photo, je me disais qu’elles avaient peut-être quelque chose à cacher
quelque chose de mystérieux
plus de profondeur ou plus de pudeur que les autres
je me ...