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Description

Passionnée de théâtre, Frédérique Magnan est architecte à Emphore. La rénovation de plusieurs secteurs de sa ville adorée vient de lui être confiée par le maire. Cependant, dès le début des travaux, le projet pourtant validé rencontre une farouche opposition. Meurtres, viols et autres crimes viennent rapidement entacher l’avancée de Frédérique. Qui sont les victimes ? Le(s) coupable(s) ? Pourquoi ? L’enquête s’annonce déjà longue et pénible...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 mai 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782383518044
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
THÉÂTRE
Dernier rendez-vous de la journée. Frédérique pressait le pas. Elle sera juste à l’heure, comme d’habitude, pour retrouver les amis avec qui elle partage sa passion. Le jeu de rôles.
L’endroit. Un vieux théâtre. Ce dernier accueillait seulement des répétitions. Nulle représentation. Sa dégradation et son usure par le temps le rendaient fortement risqué pour les spectateurs. En effet, il avait connu très peu de rénovations, ce qui lui conférait un air mystérieux, magnifié par la lumière orangée de ce vendredi 16 juin. Un ciel lumineux au parfum d’été qui se chargeait de nuages sombres.
Frédérique regarda sa montre par réflexe.
Vingt heures et deux minutes, je suis crevée ! songea-t-elle.
Elle poussa la porte grise sur sa gauche. Après avoir descendu une vingtaine de marches, elle arriva à l’espace convenu avec ses neuf partenaires, tous présents, qui saluèrent son entrée par un collégial « Bonsoir, Fred ! ».
L’interpellée répondit par un rapide sourire associé à un hochement de tête.
Elle jeta sa veste sur une chaise et offrit son attention à ses compagnons, des passionnés de théâtre, comme elle.
Il y avait six femmes pour quatre hommes.
Un vendredi par semaine, ils s’autorisaient à s’abandonner, à se déconnecter du monde réel.
Frédérique connaissait le prénom de chacun de ses partenaires. Elle échangeait parfois plus de deux heures avec eux, au cours de situations comiques ou dramatiques, mais toujours intenses, si bien que la dernière fois, l’émotion l’avait submergée.
Les tremblements et les larmes avaient envahi son corps lors de sa composition. Le combat d’une femme violée qui parvenait à faire entendre sa voix afin d’être reconnue victime et non provocatrice.
La jeune femme de trente-cinq ans secoua la tête à ces pensées.
La couleur de la peau, l’origine sociale, l’aspect visuel, corporel… des faits, des caractéristiques qui poussent les autres à juger sans connaître les personnes. Un monde d’apriorismes !
« De la comédie pour tout le monde, ce soir ! » lança-t-elle, d’un ton vif.
« Est-ce que ça convient à tout le monde ? » poursuivit-elle.
Tous acquiescèrent du menton.
« Aucun problème ! » assura une voix grave, que Fred reconnut.
Il s’agissait de Wilfried, le seul avec qui elle partageait une profonde amitié. Ils étaient amis depuis toujours et ils n’avaient jamais coupé les ponts.
Ils avaient respecté à la lettre leur promesse d’enfants : « Toujours indivisibles ». Un échange de regards appuyés confirma la sincérité de cet engagement.
« Merci, Will ! » fit-elle avec reconnaissance.
Grâce à lui, depuis trois ans, elle s’épanouissait sur scène au sein de ce groupe. Ils étaient tous issus de métiers différents mais habitaient tous le même endroit, appelé « La Mer des tranquillités » . Cet immense quartier était situé au sud d’Emphore, une jolie ville de plus de cent mille habitants, qui tentait d’allier histoire et modernité en rénovant ses bâtiments anciens. Une aubaine pour Frédérique Magnan, architecte de profession, missionnée par le maire de la ville, Alain Beto, pour remettre aux normes européennes différents secteurs.
Vaste projet ! Et un défi passionnant ! C’est bien parti, même si … se dit-elle. Elle secoua la tête pour chasser de son esprit ces préoccupations professionnelles.
« Bon, allez ! Nous partons sur du vaudeville contemporain ! Je suis caissière à Carrefour, fin du temps de travail pour moi, et arrivent deux caddies super chargés, toutes les autres caisses sont archi pleines… Le bonheur, quoi ! » lâcha-t-elle à ses partenaires.
Fred débuta l’histoire.
Tour à tour, ils devaient jouer un personnage différent mais toujours en lien avec l’histoire principale, jusqu’à ce que la fatigue et l’épuisement s’expriment par des fous rires, signifiant la fin de la séance.
Il était plus de vingt et une heures trente. Wilfried se rapprocha de son amie et lui tendit sa veste.
« Alors ? Ça fait du bien de déconner un peu ! Excellente ton idée d’histoire ! »
Frédérique acquiesça. Elle ne remit pas les manches de son vêtement et le garda sur les épaules. Elle avait chaud après toute cette énergie dépensée sans compter dans la composition de ses rôles.
Elle était satisfaite. Will aussi en voyant le visage détendu de son amie.
Il lui adressa un sourire franc. Elle lui répondit de manière similaire, dévoilant ses dents éclatantes.
Leur complicité ne faisait aucun doute.
Durant le trajet pour se rendre au parking, Wilfried écouta sa partenaire.
Elle lui annonça qu’elle sera moins présente aux séances du vendredi, que son boulot lui prenait du temps et que ce n’était que le début.
La réussite du Renouveau oblige.
L’atmosphère tiède et moite gronda son envie de décharger ses nuages. Les acteurs accélérèrent le pas. Des gouttes commencèrent à tomber de façon éparse, puis plus continue, avant de devenir drues.
D’un geste de la main, toute la troupe se dit au revoir, ce qui marqua la fin de la réunion théâtrale.
À pas rapides, chacun regagna son véhicule. Sept voitures quittèrent le vieil espace culturel. Co-voiturage ou couples ? pensa-t-elle.
La dernière option provoqua un rire chez Fred. La jeune femme tenta d’imaginer « qui avec qui ». Elle le faisait souvent avec Will, mais pas ce soir.
Elle n’était pas rentrée chez elle, accaparée par son boulot. Cependant, la séance l’avait détendue et son bien-être lui permit d’adopter une conduite souple, sans stress, face à des conditions climatiques désastreuses.
En effet, la pluie redoublait d’intensité, le vent soufflait en rafales et le ciel se zébrait d’éclairs au milieu des nuages sombres.
Après environ dix minutes de trajet, la voiture de Frédérique pénétra dans son garage, en sous-sol. L’architecte coupa le moteur et lâcha un soupir de satisfaction. Elle était arrivée à bon port.
Puis elle prit l’ascenseur, direction le second étage où se situait son appartement. Fraîchement propriétaire, elle avait emménagé début mars, et elle connaissait déjà les lieux par cœur.
Sa mémoire photographique lui permettait d’enregistrer le plan d’un espace en quelques coups d’œil.
Son métier exigeait des qualités ultraprécises d’analyse et d’appréciation de l’environnement instantanées. Appliquées de façon quotidienne, elles étaient maintenant devenues un réflexe.
Frédérique entra dans son trois-pièces de soixante-trois mètres carrés, alluma ses spots au plafond, réglés en mode économie d’énergie qui diffusèrent un éclairage doux.
La jeune femme jeta ses vêtements de façon éparse à mesure de son avancée vers la salle de bain. Une douche était indispensable pour une bonne nuit.
Elle regarda sa montre, vingt-deux heures passées. Elle était crevée mais un sourire illuminait son visage.
Dure journée avec un final théâtral bénéfique pour son bien être corporel et son confort moral.
Elle avait ainsi confié quelques tourments professionnels à son ami Wilfried. L’eau ruissela sur sa peau, elle frotta avec vigueur le savon en se remémorant ses mots.
« Création de logements sociaux dans de vieux murs. Mon défi relevé dans le secteur de Smythii avec ses vieux “bourges”, proche de la mairie. Projet bâti approuvé par la décision du maire, les travaux avaient commencé, le bâtiment témoin quasiment terminé. »
Fred réprima un frisson alors qu’elle se séchait avec un doux drap de bain. Dans son esprit, elle revoyait la manière employée par l’élu Beto pour valider ses ambitions d’architecte. Il avait tranché devant son conseil municipal, bloqué dans sa décision par le véto de l’opposition : le « Non » de Suzanne Fétu, catégorique face à la jeune femme venue défendre son projet.
« Il est hors de question que des gens en situation irrégulière résident au Smythii ! » avait asséné l’élue avec force.
« Pourquoi ces personnes seraient en situation irrégulière ? Parce qu’elles n’ont pas les mêmes moyens financiers que vous ? » avait répliqué Frédérique, piquée au vif par autant de mesquinerie.
L’architecte se tendit, minée par ses souvenirs, le stress reprenait le dessus.
Elle ramassa ses affaires éparpillées par terre, les plia et les rangea comme un automate. La fatigue physique ajoutait un poids à tous ses gestes.
Faut que je dorme , se dit-elle tout en appuyant sur le bouton pour verrouiller les volets roulants des fenêtres.
Elle pénétra dans sa chambre à un peu plus de onze heures.
Bientôt demain .
Allongée sur son lit, Frédérique garda les yeux ouverts le temps de revivre la galère pour mener à bien son projet, avant de s’abandonner aux bras de Morphée.
LE MAIRE
Un peu moins de trois mois auparavant
À la mairie d’Emphore, Alain Beto termina la lecture du compte-rendu de son dernier conseil municipal. Il referma le dossier, le visage mi-figue mi-raisin.
Il opina du menton. Oui, il avait réussi à imposer à son équipe d’engager la rénovation des quartiers avec l’architecte choisie, Frédérique Magnan. Cependant, il appréciait de moins en moins la remise en question systématique de ses décisions par l’opposition municipale.
« C’est le jeu ! » s’exclama-t-il, pour lui-même.
Il ricana.
Le maire, âgé de quarante-trois ans, avait surtout une seule cible à abattre. La patronne de l’autre camp politique, qui n’était autre que son ex-femme, Suzanne. Divorcés depuis trois ans, ils avaient eu deux merveilleux enfants ensemble, Alban et Patricia. Le premier, dix-huit ans, passait son baccalauréat professionnel cette année. La seconde, vingt-deux ans, baccalauréat littéraire en poche, avait un petit boulot. Elle était actuellement serv

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