Transmigrations
140 pages
Français

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Transmigrations , livre ebook

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Description

Un petit farceur s'est ingénié à provoquer des événements étranges et inexplicables, lesquels sèment le trouble dans l'univers du spirituel.

Le même personnage s'occupera ensuite du sort de deux dirigeants politiques réels, dans le but de leur transmettre un message de sagesse et de tolérance et de les inciter à modifier leurs convictions.

Actualité politique, écologie et humour sont les principaux ingrédients de ce roman.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 avril 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414336616
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

JeanClaude Oehl
Transmigrations
Du même auteur :
Pas folle, la Vache ! Humour La Vitrine Noir/Psycho Votre dernière chance, les Terriens ! Politique fiction/Humour Avis d’absence Science-fiction/Humour Post-Mortem (3 nouvelles) Noir Panique au Paradis Politique fiction/Humour L’Incartade Suspense Temps Mort Science-fiction/Humour
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A tous les opprimés, en espérant que cette fiction devienne un jour réalité…
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Chapitre 1
A l’issue d’une énième journée consacrée, à l’instar de toutes les autres, à écouter les doléances de ses paroissiens, l’évêque Benedetto Scavelli, guide spirituel des brebis catholiques résidant dans le diocèse de Vigevano, en Lombardie, flottait enfin dans la félicité du sommeil du juste. Une ébauche de sourire béat éclairait sa face rondelette, lisse et rosée. Il faut avouer que le rêve à haute teneur érotique dans lequel il était immergé présentement avait de quoi réjouir son subconscient et générer un certain émoi dans d’autres parties de son anatomie. Une succession d’images choquantes, reconnaissons-le, mais éminemment excitantes pour les adeptes de ce genre d’activité honteuse… On y voyait un jeune adolescent, dénudé et mollement alangui aux côtés du religieux échaudé. Le damoiseau à peine pubère offrait à son prédateur une attitude de totale soumission, le corps à peine dissimulé par les draps d’un blanc virginal. A ce stade de l’histoire, le prélat était occupé à caresser l’épiderme satiné, tiède et consentant de son fantasme
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nocturne. Il s’apprêtait à passer à la vitesse supérieure quand tout à coup, le film s’arrêta net, l’empêchant de consommer son coït virtuel jusqu’à l’apothéose.
La sonnerie insistante et aigrelette du téléphone posé sur la table de nuit venait de le tirer de sa rêverie. L’ecclésiastique alluma la lampe de chevet, cligna des yeux et consulta rapidement sa montre. La position des aiguilles indiquait qu’il était deux heures du matin.
Tout en se demandant quel pouvait bien être l’enfant de salaud qui se permettait de le réveiller brutalement et accessoirement de le faire débander au milieu de la nuit, sa raison parvint néanmoins à lui faire fit admettre que le sujet évoqué dans sa séance de projection d’un genre un peu spécial représentait aux yeux du monde un grave péché. Benedetto avait beau se sermonner et se flageller, tant moralement que physiquement, mais rien à faire pour éradiquer ces accès sporadiques d’onirisme à connotation libidineuse. Ces actes, que la morale et la justice jugent immoraux et répréhensibles et qu’elles condamnent, à juste titre d’ailleurs, produisaient sur ses sens une effervescence indescriptible. Et puis, merde, après tout ! C’est vrai, quoi ! On ne contrôle pas nécessairement des obsessions abstraites qui, en fin de compte, ne nuiraient à personne d’autre que lui… Donc, au final et tant que ces pulsions demeureraient à l’état latent et chimérique, il n’aurait pas à s’inquiéter outre mesure. Un argument irréfutable venait étayer cette certitude : depuis l’époque du séminaire, endroit préservé dans lequel des professeurs à la mine sévère, mais à la libido débridée, s’étaient appliqués, outre l’enseignement des fondamentaux de la théologie, à parfaire son éducation
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en l’initiant à des jeux qu’il avait trouvés agréables au début, quoique un tantinet douloureux vers la fin, le futur dignitaire catholique n’avait pas eu la moindre peccadille de cet ordre à se reprocher.
Cette courte digression mentale achevée, il finit par décrocher le combiné de sa base car le vacarme continu émis par l’appareil lui tapait sur les nerfs. Il allait enfin découvrir l’identité de l’énigmatique et outrecuidant intrus, ainsi que le motif de son appel. Il vaudrait mieux pour l’individu en question que la raison de sa sollicitation fût d’une importance capitale et de nature urgentissime, sinon il en prendrait pour son grade. La charité chrétienne et l’absolution ne s’appliquaient pas forcément dans tous les cas. Pronto, chi parla? éructa Scavelli, utilisant à dessein une intonation rogue, destinée à faire comprendre à l’appelant qu’il n’appréciait guère son ingérence dans une nuit qui promettait d’être voluptueuse. – Je m’appelle Umberto Pallavicini et suis le curé du village d’Agrate Conturbia, dans la province de Novara. Je suis désolé de vous déranger,Monsignore, mais il se passe une chose effarante, une véritable fantasmagorie ! – Mais vous avez vu l’heure ? Et vous me dérangez pour une babiole, sûrement ! vociféra le ponte catholique, alors que son visage s’empourprait un peu plus à chaque seconde. C’est quoi le problème ? – Ben…, c’est incroyable, tous les cierges de mon église ont disparu, à peine une heure après les avoir placés moi-même dans leurs bougeoirs ou sur leurs supports ! – Et alors ? On est en Italie, non ? La fauche, c’est quasiment le sport national !
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– Peut-être, mais toutes les issues de l’édifice étaient verrouillées, donc ce n’est pas normal ! argumenta le cureton, qui commençait lui aussi à monter les tours, face à cette incrédulité crasse. Vous avez une opinion à formuler quant à ce mystère, au lieu de mettre mes allégations en doute ? – Mon Dieu, mon petit, j’avoue être un peu dépassé, admit le monseigneur, qui avait abandonné le genre arrogant et adopté une attitude plus conciliante. Je vais en référer en haut lieu, ajouta-t-il sans trop de conviction. – C’est ça… Et pendant que vous y êtes, dites-leur aussi que les nouvelles bougies que j’ai souhaité disposer en remplacement de celles qui ont disparu… refusent obstinément de s’allumer. – Elles sont de mauvaise qualité, si ça se trouve, hasarda l’évêque, de plus en plus abasourdi. – Eh ben, non, justement, elles sont flambant neuves, au contraire, bien qu’elles ne flambent pas vraiment, ironisa le prêtre rural. – Nous sommes confrontés à une diablerie… affirma avec conviction le gradé de l’organisation vaticane, parce qu’il était de mise dans les milieux cléricaux de taxer vite fait de « maléfice » tout événement présentant une tendance surnaturelle, en évitant soigneusement de rechercher une éventuelle explication du côté de la science. Je vais devoir mettre un terme à notre dialogue, cher Umberto. Je vous tiens au jus, promis ! Que Dieu vous bénisse !Ciao e buona notte! – Amen… répliqua laconiquement le prêtre, en déposant son portable sur la table de sa minable cuisine. Il se sentait agacé et déçu de l’attitude désinvolte et timorée de son chef. Si de gravir les échelons de la hiérarchie
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religieuse signifiait devenir un gros con mollasson et veule, autant demeurer tout en bas des marches, ne serait-ce que pour conserver sa dignité.
Juste avant d’aller se glisser dans sa literie de toile écrue et râpeuse, l’abbé souhaita tenter de rallumer ces foutues chandelles. Peine perdue… Après avoir utilisé une boîte entière d’allumettes suédoises, il déclara forfait, se coucha et s’endormit avec la satisfaction du devoir accompli. Il avait transmis la patate chaude à d’autres et ce serait désormais à eux de se démerder.
Ce que le jeune prêtre et son tétrarque à la calotte violette ignoraient, c’est que deux conversations à la teneur assez similaire venaient d’avoir lieu, en deux autres points de la planète. L’une à La Mecque, en Arabie saoudite et l’autre à Jérusalem, pour être précis.
Mais il y avait plus sensationnel encore… Personne au monde ne se doutait qu’au même moment, dans un royaume céleste très éloigné de nos latitudes, une cellule de crise s’était réunie dans l’urgence. Un seul point figurait à l’ordre du jour, mais alors c’était du lourd. Une complication faramineuse et totalement inédite. Autour de la table, le comité restreint des nobles patriarches tentait de résoudre une énigme insoluble qui générait stupeur et sueurs froides. La perplexité et l’impuissance se lisaient sur les visages défaits des participants à ce colloque d’un genre particulier. – Mais où pourrait-il bien se planquer, le bougre ? interrogea Christophe, le gonze en charge du tourisme de la sécurité des voyageurs. – Si toi-même tu l’ignores, comment veux-tu qu’on le sache ! répliqua sèchement Pierre, numéro trois du
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gouvernement, également ministre des migrations et accessoirement le plus âgé du cénacle, de toute évidence vivement agacé par cette question. – Il se pourrait qu’il ait pris quelques jours de congé ! Il a tellement de boulot, le pauvre… avança un peu au hasard Gabriel, le directeur des ressources humaines. Au pire, on pourrait demander à Antoine de Padoue de nous assister, il paraît qu’il est capable de retrouver n’importe qui et… – Je l’ai déjà fait, figure-toi ! l’interrompit brutalement le doyen de l’assemblée. Il a eu beau chercher mais n’a pas obtenu le moindre résultat. A se demander si la réputation de ce type n’est pas un poil usurpée… Très forts en gueule, ces Ritals, mais rien à en tirer dès qu’il s’agit de se bouger les fesses pour de bon ! – Faudrait voir à te calmer, Pierrot ! se rebiffa Gaby. Je te rappelle, ainsi qu’aux autres, que nous avons à faire face à un gros souci et que nous devrions unir nos forces et travailler en équipe, au lieu de critiquer injustement les collègues et de nous bouffer le nez, enjoignit l’interpellé, d’un ton modéré mais péremptoire. – Il a raison, renchérit Christophe. Faisons travailler nos méninges et procédons par ordre. Est-on certain qu’il ne se trouve plus sur le territoire ? – Affirmatif ! rétorqua le ministre des mouvements migratoires. On a procédé à des investigations en profondeur, comme je l’ai déjà annoncé. Z’êtes bouchés ou quoi ? – Ça c’est clair, on avait pigé ! riposta le chef des RH, un chouïa vexé. Mais… a-t-on fouiné dans des endroits disons… plus intimes ? Sa garçonnière par exemple… Sesgarçonnières, tu veux dire ! Eh bien oui, nous les
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