Trophée des plumes 2022 - (Dialyser, ce n est pas la fin)
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Trophée des plumes 2022 - (Dialyser, ce n'est pas la fin) , livre ebook

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Description

A peine âgé de 26 ans et livré à lui-même dans un pays étranger, Andi découvre qu'il souffre d'une insuffisance rénale chronique. Ignorant tout de cette maladie, il tente tant bien que mal de trouver des moyens de vivre avec cette maladie.

Informations

Publié par
Date de parution 03 juin 2022
Nombre de lectures 585
Langue Français

Extrait

DIALYSER, CE N’EST PAS LA FIN
-Allô ! Doudou ! -Oui André ! -Fouille dans mes affaires, prends avec toi l’argent que tu trouves dans le placard, et descends. Je suis en bas, il faut qu’on aille à l’hôpital, je ne me sens pas bien. -Ok.J’arrive! Il fit ce que je lui avais dit et on prit un taxi, direction: l’hôpital Charles Nicolle de Tunis.
Une fois arrivés, nous fonçons au service des urgences, il est 2h00 du matin. J’aperçois une aide-soignante qui sortait du bureau du médecin, je lui explique mon malaise. J’avais une forte douleur au niveau du côté du ventre.
Elle me demande de m’assoir et de patienter, ce que je fis.
Puis elle revient, me pose des questions sur moi et sur ma douleur avant de vérifier mes constantes. Je me souviensque lorsqu’elle a pris ma tension artérielle, elle a eu l’air surprise; elle a montré les résultats à sa collègue comme pour s’assurer d’avoir bien vu, et m’a demandé: -Monsieur, êtes-vous stressé ? Avez-vous couru en venant ici ? -Je répondis : non ! Sans un mot, elle s’éloigna puis réapparut au bout de quelques minutes pour recontrôler ma tension. Elle tiqua un instant et me posa une question à nouveau. -Avez-vous des soucis de tension artérielle, êtes-vous hypertendu ? -Je lui répondis non. Alors elle nota mes constantes et entra dans le bureau du médecin. Ensuite, je les vis arriver vers moi. Une fois devant moi, le médecin prit la parole : -Bonsoir Monsieur Adou, comment vous vous sentez ? En-dehors de la douleur au niveau du ventre, avez-vous mal à la tête ? -Je répondis : non ! -Quel âge avez-vous Monsieur Adou ? Et êtes-vous hypertendu ou prenez-vous des médicaments pour la tension ? -J’ai 26 ans docteur! et non docteur, je ne prends aucun médicament pour la tension. Il me demanda de le suivre dans son bureau. A son bureau, il reprit ma tension, avec un air très surpris.
Ensuite,il m’ausculta avec son stéthoscope et m’interrogea sur le niveau de ma douleur au ventre tout en palpant la partie douloureuse. Il sentit que j’étais un peu stressé.
Je luiposais la question de savoir pourquoi à chaque fois qu’on prenait ma tension ils avaient l’air aussi surpris que l’aide-soignante.
Alors il me dit que ma tension était de 24 et que c’était dangereux.
Et pendant que je lui parlais, il me fixait et me demanda si je venais de me réveiller.
Je lui répondis NON !
Et il me dit qu’il a l’impression que j’ai le visage enflé, il palpa mes paupières inférieures puis gribouilla sur son papier. Ensuite, il m’informa qu’il fallait que j’aille faire des examens et queje revienne avec les résultats.
Ce que je fis. Je pris de l’argent qui était avec doudou et j’allais faire mes examens. Pour le prélèvement de mon sang,c’était un calvaire, ils ont confié la tâche à des novices.
« Ah, ces gars-là m’ont piqué oh…! »
Ils avaient du mal à trouver mes veines. Mais finalement ils ont pu faire le prélèvement, et allaient l’examiner. Peu de temps après, les résultats étaient disponibles.
Le médecin fut très surpris à nouveau : -Il semble que voussouffrez d’une pancréatite aigüe M. Adou. Mais certaines valeurs de vos résultats m’inquiètent. Je demanderai à l’aide-soignante de vous conduire vers un autre médecin. Puis Il fit un signe àl’aide-soignante.
Un fois arrivé chez cet autre médecin, celui-ci lut mes résultats et me posa des questions. Il prit ma tension, par contre,il n’était pas surpris du résultat.Il m’ausculta et il demandait de soulever le pantalon et touchait mes chevilles et demandait de retirer mes chaussures et il appuyait mes pieds. Il enfonçait ses doigts et les retirait, puis il gribouillait sur du papier.
Quand il eut fini, il demandait : -Monsieur Adou, on va devoir vous garder aux urgences cette nuit. Le temps de traiter votre douleur. Mais également savoir ce qui a pu provoquer cela. Certaines valeurs de vos examens m’inquiètent. Avez-vous de l’argent avec vous? Il va falloir faire d’autres examens.-Je répondis : oui !J’aiun peu dargent avec mon petit frère. Il demandait alorsqu’on ramène un fauteuil roulant, et il remit des papiers à un agent du service, qui se chargea de me pousser, pour faire des examens. Et une fois tous les résultats disponibles, on revint au bureau du médecin, qui les analysa. Puis me dit : -M. ADOU, il semble que mes doutes se soient confirmés, vous avez une insuffisance rénale. -J’ai crié: «C’estquoi ça là,c’est quel malheur çaencore…Eh DIEU !» J’avais le cœur qui battait fort, j’avais peur, j’étais en panique, car je ne savais riende cette maladie. Mais de ce que j’avais appris,c’est une maladie très grave. La seule fois où j’entendis parler de cette maladie: c’était lors d’un épisode d’une série ivoirienne très connu ‘’ Ma FAMILLE’’. Dans l’un des épisodes de la série, Bohiri Michel, l’un des acteurs,souffrait d’une insuffisance rénale et c’était très grave. On devait lui trouver un rein, dans le cas contraire, ilmourrait.
Le médecin me posait des questions sur mon origine mes habitudes alimentaires, mon hygiène de vie, etc… Mais j’étais trop abattu pour le répondre,car pendant qu’il me parlait, je me disais: «c’est fini, je vais mourir. Moi si jeune.»
Tout ce que le médecin me disait, c’était du noir total, je n’entendais rien. Il me touchait l’épaule et me dit : -Ça va aller. Tu as l’air préoccupé. Je sais,ce n’est pas une bonne nouvelle, tu as besoin de temps pour digérer ça.Mais saches qu’on peut vivre avec ça.Mais pour le moment, vas te
reposer en chambre, nous devons traiter la douleur au ventre. Et demain matin, on fera d’autres examens, pouravoir plus de précision sur ton insuffisance rénale.
Il fit une ordonnance et demandait à doudou d’aller acheter ces médicaments, etordonna à l’agent de santéde m’accompagner dans ma chambre.
Il était 5h quand on me conduisit dans ma chambre. Comme je me sentais toujours mal, on me mit une perfusion de je ne sais quoi, qui a réussi à me soulager. Quelques minutes plus tard, j’ai finipar m’endormir.
Tension 21/13, pouls… Vous êtes réveillé! Salam monsieur ! Lebès ? Excusez-moi, si je -vous ai réveillé. Nous devons prendre vos constantes. Salem madame ! Hamdoullah ça va mieux. Ma tension ça va ? -Toujours élevé, mais mieux par rapport à hier ! -C’était un agent de santé, infirmière ou aide-soignante j’en avais aucune idée. Elle avait pris ma tension pendant que je dormais, et s’apprêtait à faire un autre examen.J’avais dormi quelques heures à peine.Monsieur, vous pouvez enlever votre pull ? il faut qu’on vous examine. -D’accord! -Alors je vis cet appareil à nouveau, c’était l’électrocardiogramme.La veille, lors de mes examens, pour l’utiliser, on a dû me poser des fils partout sur le corps. J’étais là, à observer ces oscillations, puis l’appareil s’arrêta. Elle nota le résultat.
Apres l’électrocardiogramme, elle fit un prélèvement sanguin, mais cette fois,c’était mieux que les idiots de la veille, elle s’y connaissait elle! Puis elle s’en alla.
Tout d’un coup, je me suis souvenu de ce que le médecin m’avais dit quelques heures plus tôt. Je souffre d’insuffisance renale.
Mon cœur se serra dans ma poitrine, et j’ai dit: « Donc je vais mourir cadeau comme ça, dans le pays des gens, cadeaucomme ça… Eh dieu, pourquoi moi? »
Je regarde ces murs, et je ne vois rien. Je ne comprendsrien à ce que j’ai comme maladie.
Je me demandais : « Comment je peux avoir cette sale maladie ? Comment je vais faire ? Eh DIEU ! comment je vais dire ça à maman? Quand je pense à ce qu’elle a dû faire pour que je me retrouve ici, pour que vienne étudier dans ce pays. Où est-ce que j’aipu avoir ça ? C’est surement depuis mon arrivé ici, depuis que je mange les plats d’ici? »
Des questions qui se bousculaient dans ma tête. Et sans réponses,j’étais là, continuant à me demander : «Si ce qu’a dit le docteur, hier, est vrai, alors ça va se passer comme pour Bohiri. Vais-je devoir acheter de nouveaux reins ? Où vais-je trouver de nouveaux reins deja ? combien cela peut coûter ? Où vais-je trouver de l’argent dans ce cas ?
 Et si je n’ai pas forcement besoin de nouveaux reins? pourrais-je vivre avec mes reins gâtés ? Surtout, moi si jeune, comment vais-je devoir vivre avec cette insuffisance rénale ? »
Eh Seigneur! aide-moi .
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