Trophée des plumes 2022 - Equilibrisme entre Terreur et paix au Burkina-Faso

K. Evariste Ouedraogo

Description

Equilibrisme entre Terreur et Paix est une nouvelle qui relate l'horreur d'un peuple terrifié et éprouvé par la terreur de certains de ses fils.Population meurtrie dans l'âme et l'Esprit,vivait et côtoyait jours et nuits des cadavres éventrés et décapités.Une armée désemparée qui ne savait quoi faire.
Le Burkina-Faso allait extrêmement mal,par-ci par-là dénombrables déplacés.
Tout espoir était enfin perdu,nos vaillants soldats et défenseurs de la partrie tombaient sur le champ de bataille.Toutes les interprétations fusaient de partout et le débat s'élargissait parfois à des questions et des hypothèses sur les auteurs de cette situation.Selon certains, c'est une punition divine,pour d'autres le début de l'apocalypse.Mais il n'en était rien de tout cela.Car à tout malheur à tout bonheur(vis versa)
C'est ainsi qu'un miracle se produisit pour l'équilibrisme conciliabule entre terreur et paix: la transmigration des âmes.

Informations

• Publié par: Ouedraogok
• Date de parution: 24 mai 2022
• Nombre de lectures: 110
• Langue: Français

Extrait

Evariste K. Ouedraogo

Nouvelle

l n’y avait pas si longtemps vivaient heureux les habitants de la région duSayεlle

au nord du Burkina-Faso. Malgré leurs diversités linguistiques, ethniques et professionnelles, il n’en demeurait pas quelques quiproquos. Mais ils étaient indivisibles. Vieillards, jeunes et enfants avaient des rapports concomitants et harmonieux. Un jour, il y eut l’apparition d’un phénomène de tuerie de masse, de saccage d’habitations, de pillages de richesses, ainsi que des incinérations de greniers : Sayεllechangea de visage. Ses habitants se trouvaient en plein cauchemars ; La terreur gagna toute la région au détriment de la paix. Sous l’instigation de ses fils et filles, Sayεlle était à feu et à sang, surchauffé et dépossédé de toutes ses composantes .Des orphelins et des veuves , des cadavres éventrés et décapités, des maisons calcinées, des terres abandonnées et carbonisées : C’était ce qui restait de cette région. En outre, Les oiseaux du ciel ne s’envolaient plus, ceux qui annonçaient la saison pluvieuse y étaient absents. Le ciel se vidait davantage de sa colère : le soleil était ardent et les pluies se faisaient rares et même parfois des déluges détruisant les habitations ayant échappées à la fureur de ces forces du mal. Les crépitations des armes remplaçaient le rossignol des oiseaux. Ceux qui les apercevaient avaient peur d’en parler au risque de mettre leur vie et celle de leur famille en danger. Certains habitants ayant l’audace de les dénoncer ont fait l’objet de représailles impitoyable : aucun membre de leur famille n’avait été épargné par la colère de ces fossoyeurs de morts. Sayεlle au gouffre de malheurs et de misères. Les habitants des villages deSayεllese vidaient petit à petit. La vie humaine n’avait absolument plus de l’estime. Par- ci par-là, les cadavres pourrissaient et se décomposaient.Ils massacraient jour et nuit les hommes qu’ils auraient bien aimé voir tous périr. - Oh, quelle cruauté humaine !

- Agissaient-ils réellement selon les prescriptions divines ? - Dieu serait-il au courant de nos diversités religieuses terrestres ? - Y a t-il une religion juste, sincère et prioritaire aux yeux de Dieu ? - Dieu aurait-il vraiment donné cette autorisation à sa créature d’ôter la vie de son semblable de cette manière ? Vraiment il y avait de quoi pleurer. Comment un être humain peut-il avoir le cœur si dur et sans état d’âme, exterminer d’autres êtres humains ? Le diable même à plus de cœur par rapport à eux. Dieu de nos pères à son temps n’agissait pas, parce que les hommes détournaient leur visage contre sa face. Le monde courait à la recherche de sa pitance quotidienne quelqu’ en soit les moyens utilisés. Personne n’éprouvait de compassion pour l’autre. La division et la haine germaient dans le cœur : les ethnies s’entretuaient, les leaders religieux

furent kidnappés et exécutés. Certains hommes politiques pourchassés, enlevés et abattus à bout portant comme des lapins. La peur était dans le ventre de tout habitant. Effrayés lorsqu’ils entendaient le bruit d’un coup de feu. On pouvait dire que Dieu avait abandonné sa créature dans la gueule du loup en pleine savane arborée. Cris, gémissements et grincements de dents étaient les maîtres mots de cet endroit. Les pleurs s’intensifiaient. Mais Dieu resta toujours les oreilles fermées aux cris de détresse de cette pitoyable créature. Puis un jour, Il arriva une chose étrange lors du massacre à grande effusion de sang qui n’a épargné aucun habitant d’un village de Sayεlle : le solhan. Tous furent assassinés, brulés à vif ; Ce fut une hécatombe. Ce jour-là, les âmes erraient de corps en corps. Elles ne savaient pas où se refugier. Elles criaient et rodaient autour des corps inertes en espérant avoir une issue. Mais hélas ! Aucun passage n’y était possible. Dans ce combat de passage d’âmes, l’impossibilité produisit à la grande surprise des troupes de défense de la paix. Un corps se réveilla parmi les cadavres qu’ils rassemblaient. Tous intrigués, on y entendait alors certaines rumeurs s’exclamaient : - Ce n’est pas possible, il était mort. Nous l’avons tué. Comment peut-il revenir à la vie ? Et les autres se disaient ceci : « Après tout, le miracle existe, car certaines doctrines religieuses prêchaient d’une possibilité de vie sur terre après la mort. Il s’agirait de la réincarnation et de la transmigration des âmes.

L’un parmi eux renchérit : c’est donc la transmigration parce que le corps réveillé est celui d’une force de mal. Mais l’âme possédé est celle de Broth ; vu la cohérence de ces propos. Sans doute le transmigré est notre frère d’armes Broth. Broth le transmigré fut accueilli avec tous les honneurs qui seyaient. Il proposa un plan fabuleux à ses frères d’armes. Celui-ci consistait à se rentre aux cotés des forces du mal sous l’apparence du corps d’un de leurs pour enfin déceler leur stratégies d’attaques et démanteler leur réseau. Il marcha avec le corps tâché de sang et couvert de blessures jour et nuit dans la brousse. Après quelques jours de marche, un homme cagoulé qui était dans un bosquet l’interpella : Jaman Jaman par ici. Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Nous t’avons tous cru mort. Cela est vraiment un miracle ! Avance et entre mon frère. Une fois dans le bosquet les autres frères furent tous intrigués lorsqu’ils le virent et commencèrent à s’éloigner de lui. Certains d’entre eux disaient : scientifiquement cela est impossible. Tandis que d’autres : « rien n’est impossible à Allah »Quelques minutes de frottement, Ils l’acceptèrent par ces propos : « vive Jaman qui à survécu à la mort. Qu’Allah reçoive adorations et louanges. » Ainsi Broth s’y infiltra. Son travail d’espionnage commença. Il découvrit un plan machiavélique de possession du Sayεllepour l’installation d’un califat (base) de terreur qui se tramer dans l’ombre. Aussitôt Broth en avertit ses frères d’armes. Le ton de la hiérarchie retentit : « Des oiseaux planent au-dessus deSayεlle,il s’y trouve des ennemis, que chacun batte jusqu’à ce que la dernière goutte de sang soit versé. Préparez-vous ! Nous allons combattre, ils nous auront cherché la guerre et ils l’auront trouvée. C’est maintenant qu’il faut montrer que notre armée est républicaine et souveraine. Qu’aucune force maléfique extérieure ou intérieure ne nous ferait fléchir. Allez-y, vous êtes les dignes fils de Thomas Sankara, rien ne vous fera trébucher. Dieu de Paix est avec vous. Il vous donnera la force pour que vous nous libériez de cette terreur. » Ainsi la bataille s’engagea. Bien qu’inferieures en nombre, les forces du bien se battirent vaillamment. Il y eut des centaines et des milliers de morts. Ce jour-là, les bruits

des armes crépitaient de partout, le ciel se noircissait. Ce fut un combat terrible et sans merci contre ces hommes qui n’avaient pas pitié d’arracher la vie d’innombrables innocents. Après six(6) heures de tirs nourris, de bombardement, l’accalmie revenait et tout resta silencieux pendant un bout de temps. Par la suite, des voies commencèrent à se faire entendre : des cris de douleur de blessés sans jambe ou sans bras, des cadavres criblés de balles et d’autres calcinés jonchaient le sol. Les dommages collatéraux étaient de part et d’autre. Au prix de tout d’efforts, elles arrivèrent à bout de ce fléau : La paix triompha sur la terreur. Les populations qui avaient fuient regagnèrent respectivement leurs zones d’habitations dans la joie en chantant :

 Liberté dans la diversité,

 L’unisson nous a libérés,

 De la terreur de nos ennemis,

 Nous retrouvons le bonheur et la paix. (Bis)

Ces derniers reprirent leurs différentes activités, les marchés bondaient du monde, les sols poussaient de nouvelles herbes, des plantes de nouvelles feuilles, les oiseaux de nouveau dans leurs chants, les bébés naissaient, les enfants jouaient. Bref, ce fut Alice au pays des merveilles. La mission du transmigré policier s’arrêta, on lui confiait d’autre mission qui est de sauvegarder cette région dans la paix tout en lui ordonna l’installation d’un régiment de paix.

AUTEUR

OUEDRAOGO Kiswendsida Evariste est né le 02 février 1987 à Ouagadougou. Orphelin de père à l’âge d’un an. Mère cultivatrice. Après ses études primaires à l’École Tampouy « C » à Ouagadougou dans la province du Kadiogo de 1994 à 2000, il poursuit le premier cycle du secondaire au lycée John Kennédie de Ouidi (Ouagadougou) de 2001 à 2005. Ambitionnant d’être prêtre religieux, ce rêve s’est évanoui après son baccalauréat (série D) en 2009. Traversant d’énormes difficultés, il a dû suspendre ses études universitaires pour embrasser la carrière d’enseignement de lycées et collèges. Il est marié et père de deux enfants.

Que Dieu soit notre refuge et notre force!